CHAPITRE 15

Ecrit par Maylyn

-Enfin à la maison !

Yélé soupira en retirant son large chapeau qu’elle venait d’utiliser comme rempart aux flashs des paparazzis.

-Vous pensez qu’ils s’en iront bientôt ?

-Laissons-les prendre racine ici s’ils le veulent. L’important c’est que tu sois ici en sécurité. Plus de sortie jusqu’à ce qu’on ait des nouvelles de Tracy ou Zeinah ! D’accord ?

-Tu n’as même pas besoin de me le rappeler PM !

-Tout est ma faute ! Je suis vraiment désolé de tout ce qui arrive depuis hier…

-Mais non…Monsieur Keïta. Désolée mais je ne peux pas encore vous appeler autrement. Ajouta-t-elle, un petit sourire d’excuse aux lèvres.

-Et je le comprends parfaitement, ne t’en fais pas Ma Fi… Yélen.

-Donc je disais que vous n’avez pas à vous sentir coupable parce que dans cette histoire, vous êtes aussi victime que nous. Bon, je vais monter me changer et préparer l’une des chambres du dernier étage pour vous.

-Vraiment, je ne veux pas déranger…

-Déranger ? Dans cette grande maison ? S’écria Yélé un rire dans la voix. Allez plutôt vous asseoir dans le salon. Je reviens dans quelques minutes. PM, tu peux tenir compagnie à Monsieur Keïta s’il te plaît ?

-Oui bien sûr ! Prends ton temps Sun.

Pénétrant dans la pièce, nous nous assîmes, lui sur le canapé et moi sur un fauteuil. Cela m’arrangeait bien que ma sœur nous laisse seuls parce que j’avais quelques questions à poser à ce père tombé du ciel.

-Monsieur Keïta, hier au cours d’une conversation téléphonique avec mes parents, j’ai appris quelque chose de très intéressant vous concernant.

-Et qu’est-ce que c’était ?

Le regardant droit dans les yeux pour jauger sa réaction, je lui assénai :

-Eh bien, d’après mon père, vous avez reçu une certaine somme d’argent contre laquelle vous vous engagiez à ne plus jamais chercher à revoir Yélé. Est-ce exact ?

Je le vis tressaillir et pâlir puis il détourna le regard d’un air gêné.

-Oui c’est exact ! C’est vrai que j’ai accepté cet argent mais je vous promets que c’est un geste que j’ai regretté durant toute ma vie ! Le remords et la culpabilité ne m’ont plus quitté depuis.

-Alors, pourquoi ne pas l’avoir dit quand vous racontiez votre histoire ?

-Parce que j’avais trop honte et que je ne voulais pas donner une trop mauvaise image de moi à…ma fille. Mais je comptais lui en parler disons…quand nos rapports seraient plus...stables. Vous voyez ?

-Parce que vous comptez faire partie intégrante de sa vie désormais.

-Evidemment ! Enfin,… si elle le veut bien.

-Mais pourquoi réapparaître maintenant, au moment où elle a tout ce qu’elle veut et qu’elle est pleinement épanouie ? Pourquoi vouloir renouer avec elle au risque de lui créer des soucis ?

-Je ne sais pas trop…Peut-être que de la savoir sur le même sol que moi m’a donné ce qu’il me manquait de courage depuis toutes ces années ?

-Ou alors peut-être que vous voulez juste profiter d’elle et de sa célébrité !

-Mais non ! S’exclama-t-il exaspéré. Je jure sur tout ce que j’ai de plus cher que je ne souhaite que renouer avec ma fille et la serrer très fort dans mes bras au moins UNE fois !

Levant la tête, je vis Yélé arrêtée au seuil du salon, pieds nus. D’un geste, elle me fit signe de ne pas révéler sa présence. Son …père pendant ce temps continuait, les yeux humides et des trémolos dans la voix :

-Vous ignorez ce que c’est que de savoir qu’on a un enfant quelque part dans ce monde mais qu’on ne peut ni le contacter et encore moins le serrer contre notre cœur ! Vous ignorez ce qu’on ressent de ne pas pouvoir dire aux personnes autour de nous qu’on a une fille parce qu’on ne pourrait répondre à aucune des questions qu’ils nous poseraient : elle est en quelle classe ? Quelle est sa couleur préférée ? Est-elle timide ou au contraire téméraire et espiègle ? Je ne connaissais même pas le son de sa voix avant de pouvoir l’entendre à la télé ! Elle a le même rire que sa mère et je ne l’ai découvert que récemment ! Oui, j’ai accepté cette grosse somme d’argent ! Oui c’est grâce à ça que j’ai pu refaire ma vie aux Etats Unis ! Oui je suis un père indigne ! Oui je ne mérite même pas qu’elle pose les yeux sur moi et encore moins qu’elle m’appelle Papa ! Mais j’ai quand même osé l’approcher parce que malgré tout cela, JE L’AIME ! Vous savez, quand je pensais l’avoir perdu le même jour que sa mère, ça faisait mal oui mais au moins, je pouvais faire mon deuil ! Mais depuis que je sais qu’elle est en vie Mon Dieu ! C’est comme si j’avais une grosse épine qui me transperçait le cœur et cela à chaque seconde de ma vie ! Alors oui Monsieur, je ne la mérite sans doute pas mais malheureusement pour moi et sans doute pour elle aussi, JE L’AIME !

S’élançant vers lui, Yélé le prit contre elle en éclatant en sanglots :

-Oh Papa ! Si tu savais à quel point tu as manqué à ma vie !

Un silence s’installa, seulement interrompu par les sanglots déchirants de ce vieil homme et de cette jeune femme qui se serraient dans les bras comme si leurs vies en dépendaient. De toute façon, que pouvais-je dire après ces paroles qui, si je voulais être honnête, m’avaient ému moi aussi. Les laissant un moment seuls, je descendis à la cuisine boire un verre d’eau. Se pouvait-il qu’il soit sincère ? Car si c’était le cas, eh bien tout cela était un beau gâchis ! Je décidai de lui accorder le bénéfice du doute en espérant ne pas me tromper. Après tout, que celui qui n’a jamais pêché… Prenant un paquet de mouchoirs en papier dans un tiroir, je remontai, un plateau sur lequel il y avait une bouteille et deux verres dans les mains. Ils se détachèrent presqu’à contrecœur l’un de l’autre et acceptèrent les verres et les mouchoirs que je leur tendais. Ce fut le père -puisqu’il fallait l’appeler ainsi dorénavant-de Yélé qui reprit la parole en premier.

-Désolé de m’être emporté de la sorte Monsieur…

-Pierre-Marie ! Appelez-moi Pierre-Marie. Et vous pouvez me tutoyer vous savez.

-Alors, j’aimerais que tu en fasses de même pour moi. Et tu peux m’appeler Lassina.

-Je n’oserai pas ! Après tout, vous pourriez être mon père. Je vous…t’appellerai Tonton Lassina si tu veux bien.

-Je vois que ce pays n’a pas effacé l’éducation que t’ont inculqué tes parents. Cela me ferait très plaisir que tu m’appelles ainsi. Déclara-t-il souriant.

-Bien et si nous passions à table maintenant ? Je ne sais pas ce que Marisa, notre cuisinière nous a concocté mais nous sommes certains de nous régaler parce que c’est un véritable cordon bleu !

Je laissai Yélé et son père faire connaissance durant les heures qui suivirent. De ma chambre entrouverte, je la vis descendre, tenant dans les mains les albums de famille qui ne la quittaient jamais quand elle voyageait. Nous étions tous les trois dans la bibliothèque aux environs de 20h quand nous eûmes des nouvelles de la réunion tenue au siège de l’agence. Zeinah, bravant les paparazzis toujours campés devant la porte, vint nous faire le point.

-Alors voilà, commença-t-elle. Nous savons que ces types postés dehors sont en attente d’un scoop n’est-ce pas ? Et que le grand public adore les histoires émouvantes qui se terminent bien non ? Donc, nous allons faire d’une pierre deux coups : Yélé, avec ton père, vous passerez dans le talk show de Heather Winters ! Vous imaginez bien qu’elle a déjà accepté de vous recevoir ! Le grand public la vénère presque donc ce qui se dit chez elle est forcément vrai ! Elle posera les questions qu’il faut pour que votre histoire ait l’air d’un scénario hollywoodien : le destin a réunit dans le même pays un père qui pensait sa fille morte et qui la retrouve enfin après des années ! Ainsi, les téléspectateurs ont leur histoire larmoyante, ta côte de popularité monte en flèche Yélé, les paparazzis voyant leur scoop leur échapper, déguerpissent et la vie reprend son cours ! Elle n’est pas belle la vie ? Termina-t-elle un grand sourire aux lèvres.

-Attends un peu, donc mon père aussi est obligé de participer à cette émission ?

-Exact !

-Cela ne te dérange pas Papa Lassina?

-Euh…A vrai dire, si un peu. Je ne suis pas vraiment habitué à toute cette attention. Mais si c’est vraiment le seul moyen de t’aider, alors je m’accommoderai.

-Mais j’espère que je ne devrai pas dénigrer mes parents adoptifs hein ! Ok je suis en colère contre eux actuellement mais ce sont eux qui m’ont éduquée et je les aime !

-Mais non Chérie ! Vous n’aurez même pas à parler de la visite de ton père chez eux. En gros, il dira simplement que quand il a su que tu n’étais pas morte et qu’il a vu que tu étais dans une bonne famille, il a préféré faire le sacrifice de te laisser avec eux. Un truc dans le genre quoi ! Tu vois un peu ?

-Bon, alors ça me va !

-Donc tout est réglé ! Bon, moi je vous laisse maintenant ! J’ai un mari et des gosses qui m’attendent pour dîner. Yélé, je t’appelle demain Ma Belle ?

-Ok Chérie ! Je salue Franck et je fais de gros bisous aux petits !

-Je vais moi aussi devoir vous abandonner les enfants. La journée a été riche en émotion et j’ai besoin de repos. Tu me permets de te prendre encore une fois dans mes bras Ma Fille ?

Yélé se leva et s’exclama :

-Quelle question ! Bien sûr Papa Lassina !

Après un dernier baiser sur son front, il me fit un signe de la tête et sortit de la pièce.

-Merci !

-Pourquoi ?

-De faire autant d’efforts pour moi. Je sais que ce n’est pas facile pour toi alors merci Frérot !

-Oh c’est rien ! Et puis finalement, je dois reconnaître qu’il est sympa. Mais il faut que tu appelles les parents Sun !

-Je ne sais pas trop…

-Il le faut ! Tu dois les rassurer ! Ils doivent être très inquiets, surtout que tu as refusé de leur parler depuis hier !

-Je sais tout ça ! Mais si tu savais à quel point je leur en veux PM ! Ils n’avaient pas le droit de lui proposer de l’argent !

-Et lui, il n’avait qu’à refuser ! Pourquoi lui pardonnerais-tu à lui et non aux parents ? Après tout, ils voulaient seulement te protéger non ?

-Oui mais…

-Il n’y a pas de mais qui tienne Yélen !

-Oh c’est bon ! Je les appelle !

Elle prit son smartphone et composa le numéro de notre mère qui décrocha à la première sonnerie :

-Allô Manfouè ! Tu vas bien ?

Elle avait mis le haut-parleur et posé le téléphone sur le table basse donc je pouvais suivre la conversation.

-Ton Bonheur Maman ? Tu es certaine d’avoir le droit de m’appeler comme ça à cet instant ?

-Quelque soit ce qui se passera et ce que tu décideras, tu seras toujours Mon Bonheur Yélen !

-Pourquoi Maman ? Pourquoi avez-vous fait ça ?

-Pour te protéger Ma Fille ! Et parce que nous t’aimons !

-Mais vous n’aviez pas le droit de me priver de mon père ! Tu sais mieux que personne à quel point le fait de penser qu’il m’avait abandonné à la naissance à cause de mon albinisme m’affectait ! Je me suis confiée à toi Maman ! Tu étais parfaitement au courant des séquelles que ce supposé rejet avait laissé en moi ! Et malgré tout, chaque fois que je t’en ai parlé, tu n’as rien dit ! RIEN ! Tu me regardais droit dans les yeux, tu voyais ma détresse et tu restais muette ! Cria-t-elle en pleurs.

Je sentais ma mère aussi bouleversée quand elle répondit :

-Oui je sais tout cela Mon Cœur ! Mais je te répète encore une fois que tout ce que nous cherchions à faire c’est te protéger. Peut-être que nous avons mal agit, que nous aurions dû à ce moment là le laisser t’approcher et lui permettre de te dire qui il était…Oui peut-être que nous avons fait le mauvais choix en effet. Alors pardonne-nous de t’avoir trop aimé ou mal aimé d’accord Yélé ? Je veux bien que tu sois en colère contre nous, que tu nous en veuilles énormément ! Mais je t’en supplie Mon Bébé, pardonne à tes parents cette faute ! Avec Pierre-Marie, vous êtes les seuls trésors que nous possédons ton père et moi et je te préviens tout de suite que je ne pourrai pas supporter de te perdre !

-Oh Mamoune, j’aimerais tellement que tu sois là ! Tu me manques tellement ! Sanglota-t-elle de plus belle.

-Si tu veux que je vienne, tu sais que tu n’as qu’un mot à me dire Yélé !

Devant mes gestes de protestation, elle ne put s’empêcher de rire :

-Il y a PM qui me fait les gros yeux ici pour que je refuse !

-Pierre-Marie !

-Oui Maman Chérie !

-Tu n’as pas honte ? Mais qu’est-ce que tu crois ? Que je vais débarquer là-bas et tout empirer ?

-Euh…oui en effet !

-Tu vois Mamoune comment il te traite ? Un vrai fils ingrat, plaisanta-t-elle en s’essuyant les yeux avec un mouchoir pris sur la table basse. Mais t’occupe pas de lui ok ? Dès la fin des différentes Fashion Weeks, je viens passer deux semaines entières avec Papa et toi !

-C’est vrai ? Toi au moins !

-Eh ce n’est pas ma faute si je n’ai pas la même facilité de bouger qu’elle !

-Tais-toi !

-Oui PM, tais-toi !

Ces chamailleries dont je fus la cible prirent encore quelques minutes avant que Maman ne se décide à raccrocher enfin. Yélé lui fit promettre de dire à Papa qu’elle l’aimait et qu’elle l’appellerait dans la journée du lendemain.

-Tu as omis de lui dire pour ton père.

-J’en parlerai d’abord à Papa demain. Il saura la rassurer ensuite.

-Bonne idée ! Et si tu allais faire dodo maintenant ? Tu as l’air épuisée.

-Oui j’y vais ! Bonne nuit Frérot et encore merci !

Elle me fit une accolade et sortit, laissant son délicieux parfum flotter dans la pièce.

Les jours qui suivirent furent plutôt calmes, contrairement à ce qu’on se serait attendu. Malgré la présence des paparazzis dehors, à l’intérieur de la maison régnait une certaine sérénité. Yélé et son père y étaient comme dans un cocon, passant leurs journées à mieux se connaître. Lorsque je rentrais du boulot, je les trouvais le plus souvent dans le salon, regardant la télévision ou dans la cuisine, préparant à manger. Quant à Kady, je n’avais plus eut de ces nouvelles. Toutes ses affaires avaient disparu quand nous étions rentrés des Hamptons. Je mentirais si je disais qu’elle ne me manquait pas, mais d’un autre côté, je me sentais libre !

Puis le jour du talk show arriva. Il était en direct et pour donner un air intime à l’émission, elle se passa chez nous. En vraie professionnelle, Heather Winters sut mettre ses invités en confiance et diriger avec brio l’interview. Elle sut poser les bonnes questions, sortir les paroles de compassion au moment opportun, s’émouvoir à en avoir les larmes aux yeux quand c’était nécessaire…Bref, ce fut un réel succès ! Bien sûr, les médias s’emparèrent des « révélations » qui furent faites et en parlèrent durant encore quelques jours. Heureusement pour nous, la vidéo d’un sénateur en pleins ébats amoureux avec sa secrétaire détourna leur attention. La vie reprit donc son cours : les séances de jogging aux aurores avec ma sœur, ses sorties avec son cher Andrew, nos ballades en ville le weekend et cette fois avec son père. Mais bientôt, celui-ci dut rentrer à Chicago. Il devait aller s’occuper de son salon de coiffure et ses amis aussi lui manquaient. Avec sa fille, ils échangèrent leurs coordonnées pour s’appeler et il promit de s’acheter un ordinateur pour pouvoir discuter avec elle via Skype. A son tour, elle lui fit le serment de venir lui rendre visite dès que possible. Ils se quittèrent, certains que ce n’était que le début d’une belle aventure.

Le samedi qui précéda le début de la Fashion Week de New York, j’emmenai Yélé au marché aux puces de Fort Greene. Nous déambulâmes parmi la foule, main dans la main, passant d’un stand à un autre, soit pour acheter un bibelot, soit juste pour le plaisir d’admirer. Mais la plupart du temps, Yélé achetait bien sûr. Nous étions en train d’admirer un bracelet en argent entouré de pleins de petites breloques qui pendaient. Nous entendant parler en français, la vendeuse m’interpella dans la même langue :

-Oui Monsieur, offrez ce magnifique bijou à votre fiancée. Si vous faîtes attention, vous verrez que tous les petits pendants autour représentent un symbole de l’amour.

Effectivement, on pouvait voir Cupidon, un cœur, des alliances entrelacées et bien d’autres choses qui pendouillaient autour. Mais pour le moment, j’étais trop stupéfait par sa première phrase pour le remarquer.

-Mais oui Mon Chéri ! Appuya Yélé en me prenant le bras, un sourire amusé aux lèvres. Allez, offre-le moi s’il te plaît !

Et elle ajouta à l’adresse de la dame :

-Il est si gentil si vous saviez. Il ne me refuse rien !

Me prenant au jeu, je souris et susurrai :

-Bien sûr Mon Cœur ! Tout ce que tu voudras !

Quelques minutes plus tard, le bracelet à la main de Yélé, nous riions encore de cette méprise.

Après une journée bien remplie en achats de toutes sortes et en éclats de rire, nous rentrâmes enfin à la maison. Nous étions dans la bibliothèque, Yélé sur son ordinateur portable et moi en train d’étudier des plans sur le bureau lorsqu’elle me sortit :

-PM ?

-Hummm !

-Comment sait-on qu’on est amoureux ?

Interloqué, je levai la tête.

-Pourquoi me demandes-tu cela ?

-Réponds d’abord !

Me redressant, je lui accordai enfin mon attention.

-Eh bien, quand on est amoureux, on pense tout le temps à l’être aimé, on sent qu’il nous manque quelque chose quand il est loin de nous et quand il est avec nous, on a l’impression de ne jamais assez profiter de sa présence tellement on le voudrait entièrement pour nous. Rien que d’entendre sa voix ou de sentir son parfum nous donne le sourire et quand il est proche de nous, on ressent comme des papillons dans le ventre. Nous adorons ses qualités et nous nous accommodons de ses défauts. Nous sommes prêts à lui pardonner mille et une fautes rien que pour ne pas le perdre. Voilà entre autres, c’est ce qu’on ressent quand on est amoureux. Pourquoi me demandes-tu cela ?

-Parce que je crois que je le suis.

J’eus comme un moment de flottement.

-Et je pourrais savoir de qui ?

-Oui si tu veux.

-Alors ? Qui est-ce ?

Elle n’était tout de même pas tombée amoureuse de ce blanc bec, fils à papa qui n’avait aucun charisme quand même ! Qu’est-ce qu’elle irait foutre avec cet énergumène, égocentrique et…

-Toi !

YELE, Lumière de ma...