CHAPITRE 16
Ecrit par Maylyn
Je sentis un grand froid m’envahir. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Non, ce devait être une erreur ! Oui c’est ça ! J’avais sans doute mal entendu !
-Qu’est-ce que tu viens de dire Yélen ?
-Tu as très bien entendu PM ! Je suis amoureuse de toi !
La fixant interloqué, je balbutiai :
-Comment ça…tu es amoureuse…de moi ? Sun, je suis…ton frère !
-Mon frère ADOPTIF !
-Il n’empêche que je suis quand même ton frère ! Tu ne peux pas m’aimer…de cette façon ! Mon Dieu, je n’arrive pas à croire que nous sommes en train de parler d’un truc pareil !
Elle se leva et vint s’arrêter face à moi, le bureau entre nous.
-Et je suis certaine que toi aussi, tu éprouves des sentiments pour moi !
J’eus un moment d’hésitation puis m’écriai :
-Bien sûr que j’ai des sentiments pour toi ! Tu es ma sœur et je t’aime !
-Ne joues pas avec les mots Pierre-Marie ! Peut-être que tu ne t’en rends pas compte mais tu éprouves bien plus que des sentiments fraternels pour moi !
-Et qu’est-ce qui te fait dire cela ?
-Rien que la jalousie de Kady à mon égard me le prouve ! Tu te rappelles des paroles qu’elle t’a lancées le jour de ma fête ? Elle le sentait au fond d’elle ! On peut tout reprocher à Kady mais certainement pas son manque de perspicacité ! En plus, c’est une femme donc son instinct lui a sans doute révélé des signes !
-Non ! Non ! Non ! Arrêtons là parce que cette discussion devient vraiment absurde !
Contournant le bureau, elle vint vers moi et s’arrêta à quelques centimètres. Bon Dieu, ce parfum floral ! Il m’empêchait de réfléchir !
-Ne fais pas ça PM !
-Faire quoi ?
-N’insulte pas mon intelligence en me faisant croire que ce que je dis n’est que le délire d’une jeune adulte en mal d’amour ! Et regarde-moi quand je te parle!
A cette injonction, je plongeai instinctivement mon regard dans le sien. Ces yeux…Elle était tellement belle…
-Je ne t’insulte pas Sun ! Mais j’ai aussi le droit de réfuter ces affirmations non ?
-C’était quand la dernière fois que tu as pensé à Kady ?
-Euh…Cela ne te regarde pas !
-Réponds-moi Pierre-Marie !
Je réfléchis et je dus reconnaître intérieurement que cela faisait un bon bout de temps que ce sentiment de vide que j’avais éprouvé les jours qui suivirent notre rupture avait disparu. Depuis quand avais-je arrêté de penser à mon ex? Je n’aurais pu le dire mais c’est vrai que son souvenir s’estompait peu à peu à ma mémoire. Cependant, il n’était pas question de le dire à Yélé sinon elle pourrait se conforter dans ses élucubrations ? Car tout cela était faux non ? Je n’éprouvais pas de sentiments autre qu’affectifs à son égard n’est-ce pas ?
-Je n’ai aucun compte à te rendre Yélen ! C’est ma vie privée !
Elle se rapprocha encore de moi, levant la tête pour me regarder droit dans les yeux. Mais pourquoi mettait-elle toujours ce parfum ?
-Donc tu n’es pas amoureux de moi PM ?
-Bien sûr que non !
- Dis-le-moi en me regardant droit dans les yeux !
Je fixai ce regard hypnotisant qui m’avait toujours fait fondre. Ce même regard qui m’avait frappé une certaine nuit dans les rues du Plateau,… Je tressaillis imperceptiblement puis dit lentement :
-Non Yélen, je ne suis pas amoureux de toi !
Alors, je vis une douleur immense dont je n’aurais jamais cru être l’instigateur, s’inscrire sur son visage. La voix tremblante et des larmes dans les yeux, elle me repoussa puis elle cria :
-Menteur ! Tu n’es qu’un menteur Pierre-Marie Désiré Aka ! Comment oses-tu me regarder droit dans les yeux et me mentir ? Donc comme ça, tu n’es pas amoureux de moi hein ? Tu n’éprouves rien d’autre que des sentiments fraternels pour ta chère petite sœur adorée n’est-ce pas ? Ironisa-t-elle.
Elle essuya rageusement ses joues et reprit :
-Ok ! J’ai compris ! Eh bien, tu sais quoi PM ? C’est toi qui as raison ! Je mérite mieux qu’un lâche incapable d’assumer ses sentiments et ses responsabilités !
Après ces paroles blessantes, elle se dirigea vers la porte.
-Où vas-tu ?
-Offrir mes charmes à un homme qui en vaut la peine ! M’asséna-t-elle avant de claquer la porte.
Sur le coup, je restai stoïque, ayant du mal à assimiler sa dernière phrase. Puis mon cerveau se remettant en marche, je m’élançai à sa poursuite et au moment où, j’arrivais dans les escaliers en hurlant son nom, j’entendis le bruit de la porte d’entrée qui se refermait. Retournant dans le bureau, je me mis à marcher de long en large, fébrile. Elle n’avait pas pris les clés de la voiture, ce qui indiquait qu’elle n’allait pas loin. Cela signifiait aussi qu’elle se rendait chez…Andrew ? Elle n’avait certainement pas l’intention de coucher avec cet imbécile non ? Elle blaguait sûrement ! Oui c’est ça ! Elle ne pouvait pas faire ça ! Elle ne pouvait pas ME faire ça ! A cette pensée, je m’arrêtai net. Me faire ça ? Comment ça ? Se pouvait-il qu’y ait du vrai dans tout ce qu’elle venait de dire ? Etais-je sans le vouloir tombé amoureux de…ma sœur ? Mes jambes me lâchèrent et je tombai dans un fauteuil. Tout d’un coup, pleins de petits détails me vinrent à l’esprit : les paroles de Kady le jour de la fête, le fait d’avoir toujours envie d’entendre sa voix même au téléphone, l’instinct protecteur et même presque possessif que je développais chaque fois qu’un autre homme lui adressait ne serait-ce qu’un regard, l’exaspération que j’éprouvais chaque fois qu’elle prononçait le diminutif d’Andrew, son parfum enivrant que j’adorais sentir,…OH MERDE ! J’étais amoureux de Yélen ! Mais pourquoi ne l’avais-je pas mieux écouté ? Parce que j’étais un lâche ! Oui, un lâche qui avait préféré se voiler la face durant tout ce temps au lieu d’assumer ses sentiments. Soudain, une colère noire m’envahit.
-Tu es vraiment un triple idiot Pierre-Marie ! Criai-je.
Je donnai un violent coup de poing contre le mur, essayant avec cette douleur physique d’annihiler celle que je sentais envahir tous mes pores à l’idée que Yélen soit à cet instant précis chez le voisin en train de…Pour m’empêcher de terminer cette réflexion, je descendis à la cuisine prendre des glaçons que je mis dans un torchon pour soulager ma main. Puis j’allai attendre au salon. Une heure passa, puis une autre et encore une autre…Et au fur et à mesure que s’égrenaient les secondes, ma colère se transformait peu à peu en rage. Il devait être 1h environs quand je l’entendis rentrer. Bondissant du fauteuil, j’allai à sa rencontre.
-Où diable étais-tu ? Hurlai-je.
Elle sursauta et se retourna brusquement.
-Ouf ! PM tu m’as fait peur !
J’avançai dangereusement vers elle et elle dût sentir ma fureur car elle se mit à reculer.
-Tu n’as pas répondu à ma question ! J’ai dit : où étais-tu BORDEL DE MERDE?
-Calme-toi Pierre-Marie, dit-elle d’une voix tremblante. J’étais chez Andy.
L’acculant contre le mur au pied des escaliers en posant mes deux mains de part et d’autre de sa tête, je demandai encore, le visage à quelques centimètres du sien :
-Et qu’est-ce que tu es allée foutre là-bas ?
Au lieu de me répondre, elle me regarda droit dans les yeux. Puis posant ses mains douces contre mes joues, elle me répondit souriante :
-Je n’ai pas fait l’amour avec Andy. Murmura-t-elle. C’est TOI que je veux et personne d’autre.
Au jour d’aujourd’hui, je crois encore que ces deux phrases sont parmi les plus belles que j’ai jamais entendues. Je fus tellement soulagé d’entendre cela que pour la première fois de ma vie, j’arrêtai de réfléchir et me laissai guider totalement par mes sentiments. Je posai mes lèvres sur les siennes et l’embrassai à en perdre haleine. Mon Dieu, quelle goût exquis elle avait ! Ses lèvres pleines étaient douces et sucrées et sa langue chaude. Je la serrai encore plus fort, voulant sentir complètement son corps souple contre le mien. Me détachant de ses lèvres, je lui chuchotai haletant :
-Tu me jures qu’il ne s’est rien passé entre vous Sun ?
-Je te le jure PM !
Je l’embrassai de plus belle, ayant l’impression de ne plus pouvoir vivre sans le goût de ses lèvres. Je sentis ses mains remonter sous mon tee-shirt, caressant de ses doigts mes tétons durcis par le désir. Il n’y avait pas que mes tétons qui étaient dans cet état d’ailleurs. Je sentais ma virilité que je pressais contre elle se réveiller et de belle façon. Elle retira sa main droite de ma poitrine et me caressa l’entrejambe. Je poussai un gémissement et lui attrapai le poignet pour l’arrêter. Puis je la prévins :
-Sun, ne commence pas quelque chose que tu n’as pas envie de terminer.
-Qui te dit que je n’ai pas envie ? Je t’aime Pierre-Marie ! Si tu savais depuis combien de temps j’attends ce moment !
-Tu es sûre ? Si tu veux, je peux patienter…
Elle me repoussa et je la regardai comme hypnotisé mettre ses mains sous sa robe et retirer sa culotte. Je déglutis lentement. Son regard toujours posé sur moi, elle laissa tomber son sous-vêtement et commença à monter lentement les marches. Elle me garda prisonnier de ce regard jusqu’à ce que nous atteignions la porte de sa chambre. Elle l’ouvrit et entra tout en retirant sa petite robe d’intérieur. Elle ne portait pas de soutien gorge. Je pus ainsi admirer ses courbes sensuelles parfaitement proportionnelles, ses longues jambes galbées, sa cambrure de reine, ses beaux cheveux presque blancs qui la rendaient unique lui tombant dans le dos, sa démarche chaloupée,…Mon Dieu, faîtes que je ne rêve pas ! Et au cas où ce serait le cas, que je ne me réveille jamais ! Montant sur le lit, elle se coucha contre les oreillers puis me dit d’une voix lourde de désir :
-Fais-moi l’amour Pierre-Marie !
Elle n’eut pas besoin de le répéter. En un instant, je me retrouvai nu et allai rapidement la rejoindre. Me couchant entre ses jambes, je l’embrassai fougueusement tout en caressant sa peau douce et délicate. Et c’est ainsi que débuta ce qui fut une nuit inoubliable, pleine de soupirs, de gémissements, de paroles parfois crues mais tellement excitantes, de cris de jouissance répétés. Nous exécutâmes cette danse de l’amour aussi vieille que le monde mais en même temps rendue unique de par la force des sentiments que nous éprouvions l’un envers l’autre.
Le lendemain matin, c’est le soleil qui pénétrait par la fenêtre ouverte qui me réveilla. Il me fallut quelques secondes pour me rappeler pourquoi je n’étais pas dans ma chambre. Un sourire me vint automatiquement aux lèvres : cette nuit, Sun et moi…
-Pourquoi ce sourire niais ?
Baissant les yeux, je la vis qui levait les siens vers moi. Sa tête était posée contre mon épaule et je la tenais par la taille.
-Je n’ai pas un sourire niais ! Je suis heureux tout simplement.
Puis me rappelant brusquement de quelque chose, je fronçai les sourcils.
-Tu n’es pas vierge !
Elle éclata de rire et s’assit, ses beaux seins à l’air. Cela me soulagea qu’elle soit si à l’aise avec moi.
-Evidemment que je ne suis pas vierge Nigaud ! Attends, tu as vraiment cru que je l’étais ?
-Mais tu ne me l’as jamais dit ! Chaque fois que je te posais une question sur tes…prétendants, tu me disais que ce n’était que des flirts !
-Bien sûr ! J’étais censée être ta petite sœur ! Je n’allais certainement pas te confier mes ébats sexuels !
-Beurk !
Elle prit un coussin et me le jeta à la figure en riant de plus belle.
-Seule Maman est au courant !
-Maman ! Et elle te laissait faire ?
-De qui penses-tu que je tiens ce truc que je fais avec ma langue et qui en passant t’a fait hurler de plaisir cette nuit?
Elle appuya cette sortie avec un clin d’œil.
-Beurk ! Arrêtes de me mettre des images pareilles de Maman dans la tête ! Et avec combien de mecs as-tu…couché ?
Voyant qu’elle tardait à répondre :
-Yélen !
-Attends, je compte!
A mon air scandalisé, elle éclata à nouveau de rire :
-Je plaisante Idiot ! Seulement quelques uns, comme toute jeune femme de 23 ans.
-Et avec Andrew aussi ?
-Quoi ?
Cette fois, elle rit tellement qu’elle faillit tomber du lit.
-Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ?
-Oh PM ! Andy est gay!
-Vraiment?
-Mais oui! Il est homo ! Mais ses parents son très conservateurs alors pour le moment, il reste plutôt discret.
-Waouh ! Là, pour le coup, je n’y aurais pas pensé du tout !
-Tous les gays ne sont pas efféminés Pierre-Marie !
-Oui oui, je m’en doute bien. Mais quand même, il a l’air tellement…
-…Viril ? C’est l’une des choses qui a plu justement à Jason, son copain. Et toi qui étais jaloux de lui !
-Qui ? Moi ?
-Oui toi !
-Jamais de la vie ! Pourquoi le serais-je ?
Elle se déplaça vers le bord du lit et susurra :
-Je vois qu’il me faut utiliser une autre technique pour te faire avouer, dit-elle en se léchant les lèvres.
En un clin d’œil, elle fut sous les draps. Quelques instants plus tard, atteignant la jouissance, je remerciai secrètement notre mère pour ces conseils avisés.
Les jours qui suivirent furent divinement insouciants. D’un accord tacite, nous évitions d’aborder des sujets épineux tels que les réactions de nos proches s’ils venaient à apprendre cette nouvelle idylle par exemple. Je pris trois jours de congés, prétextant être malade pour que nous profitâmes à fond l’un de l’autre. Chaque seconde comptait, la Fashion Week de New York débutant le jeudi. Yélé serait à partir de ce jour absente durant presque deux mois puisqu’elle avait promis aux parents qu’elle irait en Côte d’Ivoire passer deux semaines. Ce furent trois jours passés à faire trois choses : flirter, manger et faire l’amour. Presque toutes les pièces de la maison furent témoins de cette dernière activité. J’avais l’impression de n’être jamais rassasié d’elle et elle non plus apparemment. Je m’étonnais même un peu qu’elle soit aussi entreprenante. Nos sentiments semblaient s’agrandir au fur et à mesure que les heures passaient. Je m’étais enfin admis à moi-même que j’étais complètement et irrémédiablement fou de cette jeune femme qu’il n’y avait pas si longtemps j’appelais « Petite Sœur ». Ce fut le mardi soir que je lui fis ma déclaration. Elle s’était mise en tête de faire du yassa de poulet parce que c’était l’un de mes plats préférés. Nous étions donc dans la cuisine, moi assis à la table à manger et elle en train de s’affairer devant le plan de travail lorsque je dis :
-Je t’aime Sun !
Elle se figea et leva la tête vers moi.
-Tu peux répéter s’il te plaît ?
-Je t’aime Sun !
Elle eut alors un petit rire et ses yeux devinrent humides. Puis, elle répondit :
-Enfin ! Je croyais que tu ne me le dirais jamais ! Je t’aime PM ! Ajouta-t-elle un grand sourire aux lèvres.
Elle m’envoya un baiser imaginaire puis se remit à cuisiner, me laissant savourer ces douces paroles.
Le jeudi arriva trop vite à mon goût. Avant de me rendre au travail, j’insistai pour la déposer à l’appartement de Soho loué par l’agence et dans lequel elle vivrait avec d’autres mannequins durant une semaine. Arrivé devant l’immeuble, je l’embrassai fougueusement une dernière fois et nous nous promîmes de nous appeler dès que possible et de nous envoyer des tonnes de mails, de textos et surtout de discuter via Skype. Et c’est ce que nous fîmes durant les semaines qui suivirent. Après New York, elle s’envola pour Londres, puis Milan et enfin Paris. Seul dans cette grande maison, j’avais la nostalgie de son rire malicieux, de ses pas légers dans l’escalier, de son parfum flottant dans la chambre et que j’humais chaque soir en m’endormant dans son lit,… Après Paris, elle partit pour Abidjan et réussit à rassurer les parents, inquiets qu’elle ne leur en veuille encore. Ils purent discuter tranquillement de toute cette histoire et le jour où elle quitta la Côte d’Ivoire, ce fut le cœur serein.
***
Pressé de pouvoir prendre Yélen dans mes bras et de voir son sourire ému lorsque je lui aurais révélé la surprise que je lui réservais pour fêter notre première année ensemble, je me dépêchai de rentrer dans la maison. 1an déjà ! J’avais l’impression que c’était hier qu’elle m’avouait être amoureuse de moi. Et pourtant, toute une année s’était écoulée depuis. Une année sans nuage durant laquelle nous avions vécu notre histoire d’amour discrètement. Seuls Zeinah et Andrew étaient au courant. J’eus un sourire amusé en repensant à la jalousie que j’avais éprouvé envers lui durant quelques temps. Aujourd’hui, nous étions bons amis et je devais avouer qu’il était vraiment sympa. Personne donc ne savait ce qui se passait avec Yélen, encore moins nos parents. C’était d’ailleurs la seule ombre au tableau : lorsqu’ils nous appelaient et qu’ils demandaient par exemple si nous avions rencontrés elle un homme convenable et moi une femme à ma hauteur, nous éludions toujours la question. Ensuite venait le sentiment de culpabilité que nous essayions d’étouffer en prétextant que c’était pour « leur bien ». Nous avions pleinement conscience d’évoluer dans l’interdit mais nous ne pouvions pas nous en empêcher. D’ailleurs, nous ne parlions jamais de l’avenir préférant vivre au jour le jour.
Chassant ses idées noires, j’allai à la recherche de ma bien-aimée. Ne la trouvant ni au salon ni dans la cuisine, je montai à la bibliothèque où j’étais certain de la trouver à cette heure. Je vis juste lorsque pénétrant dans la pièce, je la vis assise sur le tapis, adossée contre un fauteuil. Elle me tournait le dos et bizarrement, j’entendis comme des petits sanglots. Approchant d’elle, je l’appelai doucement :
-Sun !
Immédiatement, elle se leva et vint se blottir dans mes bras en pleurs. L’inquiétude me gagna alors.
-Sun qu’est-ce qui se passe ? Qu’il y a-t-il Mon Amour ?
-Oh PM si tu savais ? S’écria-t-elle de gros sanglots dans la voix.
-Tu m’inquiètes là ! Qu’y a-t-il ? De mauvaises nouvelles d’Abidjan ?
-Non, non pas du tout. Me rassura-t-elle.
-Alors quoi ? Dis-moi Chérie sinon, je ne pourrai pas t’aider sinon.
Levant son visage baigné de larmes, elle murmura :
-Je suis enceinte.