Chapitre 15: Ça continue !

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 15:  ÇA CONTINUE 


**JESSICA MBOUROU**


J'étais assise dans ma classe en train de rire avec Erna et Ingrid à propos de cette idiote de Myrna quand j'avais reçu le message WhatsApp de Rick. J'avais cliqué dessus pour lire.


-Rick d'Ethan :  Ethan a su que c'est toi qui a publié les vidéos de Myrna, il est très en colère et te cherche partout. Nous avons déjà reçu des coups de sa part avant le début du cours. Si j'étais toi, je partirai du lycée avant la récréation car il viendra certainement là-bas et crois moi dans son état, il te fera du mal. 


Lorsque j'avais lu ça, j'avais pris peur et je m'étais levée, j'avais pris mes affaires et j'avais dit aux filles que je rentrais à la maison parce que j'avais une urgence et j'étais partie du lycée. 


Le dimanche dans la nuit, alors que j'avais désespérément envoyé un message à Ethan comme je le faisais depuis tout ce temps, j'avais eu la surprise de voir sa réponse. Mon téléphone m'avait même glissé des mains tellement j'en tremblais. Je lui avais laissé un long texte dans lequel je le suppliais de me reprendre et lui disais qu'il me manquait, je lui disais que j'étais prête à faire tout ce qu'il voulait et je voulais simplement une petite place. J'avais envoyé et j'avais reçu sa réponse presque aussitôt.


-Ethan : D'accord. On reprend. 


J'étais restée avec de grands yeux étonnés face à sa réponse. Depuis qu'il traînait partout avec Myrna, il m'ignorait et ignorait toutes les autres filles du lycée. À l'église même, il me dépassait sans aucune forme de procès, on aurait dit qu'il ne m'avait jamais vu auparavant. J'avais mal au cœur, surtout lorsque je voyais comment il regardait Myrna, j'étais verte de jalousie et de colère. Depuis des années que je connaissais ce garçon pour avoir suivi ses relations avec les filles du lycée, je parlais bien-sûr de celle qui avait eu la chance d'être sa titulaire pendant un temps et non des autres qu'il couchait simplement pour passer le temps, jamais il n'avait regardé une fille comme il regardait cette chienne de Myrna. C'était seulement quoi que cette imbécile avait et tout le monde était à ses pieds jusqu'à même Ethan la regardait comme s'il regardait l'une des sept merveilles du monde? Lorsqu'il venait à l'église même et qu'elle était programmée pour chanter, il ne détachait presque jamais ses yeux d'elle. Je ne dirais même plus que c'était un regard, c'était une véritable contemplation qu'il faisait, il était littéralement fasciné par elle. C'était quoi qu'elle avait de plus que moi Seigneur ? Tous les jours je me posais des questions. Maman disait souvent que les parents de Myrna étaient des sorciers et ils avaient pactisé avec les esprits des eaux pour l'avoir car sa mère était stérile. C'était d'ailleurs la raison de sa voix, c'était une voix de sirène. Elle était un esprit des eaux qui attirait les gens vers elle. Ma mère avait raison. Elle ne pouvait pas être simple, c'était véritablement un esprit des eaux. Même Ethan était tombé dans ses filets ? La façon dont ces deux-là se regardaient, je savais que forcément, il se passait quelque chose entre eux et le pire de tout c'était qu'il avait l'air heureux et détaché en sa présence. Il avait aussi l'air beaucoup plus doux et tendre avec elle, même dans ses propos. Je disais bien que j'avais pris le temps de regarder Ethan pendant des années et il n'y avait aucune trace de douceur ou de tendresse, que ce soit dans ses mots ou dans ses gestes. Mais elle y avait droit, elle avait réussi l'exploit de le garder pour elle toute seule pendant tout un trimestre, jamais au grand jamais on avait vu une chose pareille. C'était quoi qu'elle avait utilisé sur lui si ce n'était pas de la sorcellerie ? J'avais trop la rage.


Lorsque j'avais reçu son message ce jour, mon cœur s'était mis à battre très fort dans ma poitrine. Il me répondait enfin après près de trois mois. J'avais dormi en étant très excitée , j'avais hâte que nous soyons lundi et lorsque je l'avais vu ce matin, il m'avait confirmé son message de la veille et m'avait dit qu'il n'y avait rien du tout avec l'autre imbécile. J'avais essayé de faire genre pour ne pas qu'il pensait que c'était facile pour lui même si je l'avais longtemps supplié de me reprendre. Lorsque Rick m'avait dit que c'était juste un pari et que cette idiote était tombée à l'intérieur, la joie qui m'avait animé ce jour et surtout la douleur que j'avais vu sur son visage quand je lui avais craché ses vérités en face étaient telles que j'avais eu l'impression d'avoir gagné au loto. Par le passé, rien de ce que j'avais pu faire ou dire sur elle ne l'avait atteint mais cette fois-ci c'était le cas et j'étais très heureuse. Seulement Ethan m'avait violemment poussé contre le mur et était parti à la suite de l'autre imbécile. 


À l'heure de la pause, alors que j'étais allée me soulager dans les toilettes pour femme, j'avais eu la surprise de le voir début devant la porte avec le visage fermé. Il m'avait attrapé par la chemise avec tellement de force et m'avait fait rentrer dans le box jusqu'à me faire asseoir lourdement sur les toilettes. 


Ethan : Tu es malade Jessica ?

Moi: (Ayant du mal à respirer) Eth, prf, tu, tu me fais mal.

Ethan : (le regard noir) Tu n'as pas encore mal Jess, c'est moi qui te le dis. Si jamais tu répètes ce que tu as appris à qui que ce soit ou que tu fasses quoique ce soit à Myrna, tu regretteras de toute ta vie de m'avoir croisé un jour sur ton chemin. Imbécile.


Il m'avait ensuite relâché avant de me pousser la tête. Il s'était éloigné de moi pour ressortir mais avant il m'avait dit.


Ethan : Si tu sais ce qui est bien pour toi, efface mon numéro de ton téléphone en même temps car si je vois même un soupçon de bip venant de toi, tu le regretteras. 


Il était parti en me laissant là. J'étais en colère. C'était à cause de cette chienne qu'il me menaçait et me traitait de la sorte ? Elle devait voir, je devais aller tout raconter à l'église sur ce qu'elle avait fait avec lui. À la fin des cours, alors que j'attendais le taxi Rick était venu s'arrêter devant moi, il était avec Eddy dans sa voiture. Il m'avait proposé de m'emmener et j'étais montée. Nous parlions de tout et rien jusqu'à ce qu'il dépose Eddy chez lui et continue avec moi. Comme j'étais à l'arrière, il m'avait demandé de monter à l'avant avec lui. 


Rick: Alors on dit quoi de neuf ?

Moi: Je suis bien fâchée actuellement.

Rick : Je peux savoir pourquoi ?

Moi: À cause d'Ethan.

Rick : (me regardant) Il t'a aussi menacé ?

Moi: (le regardant surprise) Donc je ne suis pas la seule à qui il l'a fait ?

Rick : Là où je te parle, j'ai même une douleur au niveau de mon épaule droite, il m'a presque déboité l'épaule parce que je t'ai parlé du pari. Il était vraiment furieux contre nous.

Moi: (En colère) Tout ça à cause de cette chienne. Je te jure que si je pouvais même la tuer, j'allais le faire de mes propres mains tant elle m'énerve.

Rick : Je pourrais peut-être t'aider dans ce sens.

Moi: (Le regardant sans comprendre) Comment ça ?

Rick : Tu sais déjà qu'il a couché avec elle n'est-ce pas ?

Moi: Oui. 

Rick : Il y a des vidéos.

Moi: Les vidéos de quoi?

Rick: d'Ethan en train de coucher avec Myrna.

Moi: (écarquillant les yeux) Sérieux ?

Rick : Puisque je te le dis. 

Moi: Où sont-elles ?

Rick: Quelque part en lieu sûr, nous les avons volé dans son téléphone le jour qu'il nous les avait montrées. Il voulait les supprimer mais heureusement pour nous, il s'était déplacé et avait laissé son téléphone sur la table, Seb l'avait récupéré vu que c'est lui seul qui connaissait son mot de passe et les avait transférés dans une clé USB avant de remettre son téléphone à l'endroit. 

Moi: Je peux les avoir ?

Rick : Oui mais à une condition.

Moi: Laquelle ?


Il m'avait regardé avec un sourire qui en disait long sur ses intentions. Le message était clair. Il voulait coucher avec moi avant de me les donner. Je n'étais pas surprise, Rick avait un faible pour moi depuis longtemps et me faisait des avances même quand je sortais avec Ethan, seulement je n'avais jamais donné suite. Pourquoi j'allais coucher avec lui si je le faisais déjà avec le chef de la bande ? J'avais toujours refusé. Mais là j'étais coincée, si je voulais avoir ces vidéos, il fallait que je passe à la casserole. 


Moi: (le regardant) Je suis d'accord. Gare toi quelque part et allons à l'arrière. 


Son sourire s'était élargi. Il avait roulé jusqu'à un endroit assez isolé et avait garé. Nous étions descendus et étions allés à l'arrière du véhicule où il avait commencé à m'embrasser tout en ouvrant ma chemise. 


Moi: (l'arrêtant) Où est le préservatif? 

Rick : (le prenant dans la poche arrière de son pantalon) C'est là. 

Moi: Ok. 


Il avait alors repris à m'embrasser avant de me déshabiller. Il m'avait baisé sans ménagement à l'arrière de sa voiture jusqu'à ce qu'il avait jouit. 


Moi: (me rhabillant) Où sont les vidéos ?

Rick : Elles ne sont pas avec moi.


Je l'avais regardé avec des yeux qui voulaient dire que si tu t'amuses avec moi, je te tuerai, après m'avoir baisé, il allait me doubler? Je devais le castrer.


Rick : (retirant le préservatif) Ce n'est pas la peine de me regarder comme ça. Nous allons nous habiller et nous irons les prendre.

Moi: Et où sont-elles ?

Rick: Chez Ed. On fera simplement demi-tour. 

Moi: Ok.


Nous nous étions rhabillés et étions revenus à l'avant puis il avait démarré et était allé chez Eddy. Il avait coupé le moteur et m'avait dit de l'attendre dans le véhicule pendant qu'il partait les prendre. Je l'attendais donc dans la voiture quand il m'avait appelé au téléphone pour me dire de rentrer dans la maison. J'étais descendue et j'étais rentrée sans difficulté, le gardien m'avait laissé rentrer. La maison des parents d' Eddy était très grande. Les gars-là avaient tous des parents riches. Je connaissais chez tout le monde sauf chez Ethan. Il n'avait jamais emmené quelqu'un là-bas. Il disait que c'était interdit. Par contre, je connaissais seulement la deuxième maison où ils avaient l'habitude de faire les fêtes. J'avais contourné la maison principale pour aller vers le studio qui était derrière, c'était dedans qu'était logé Eddy et non dans la maison principale. J'étais arrivée devant la porte et j'avais cogné, Rick m'avait ouvert.


Moi: (regardant) Alors ?

Rick: Il y a un petit souci.

Moi: Quel souci ? Les vidéos ne sont pas là ?

Eddy : (agitant une clé USB)Les vidéos sont là.

Moi: C'est quoi alors le souci?


Rick m'avait regardé avant de regarder Eddy.


Eddy : Le souci c'est moi.

Moi: Comment ça ?

Eddy : Je veux bien te donner cette clé, mais moi je gagne quoi à l'intérieur ?

Moi: (écarquillant les yeux) Quoi? J'avais un accord avec Rick.

Eddy : Sauf que moi je ne suis en rien concerné par votre accord donc si tu veux ces vidéos tu me donnes aussi sinon tu n'auras rien. 


J'avais regardé Rick qui avait levé les mains comme pour dire qu'il n'était pour rien. Je m'étais mis à les regarder à tour de rôle avant de répondre.


Moi: D'accord. 

Eddy : (souriant) Bon choix. Et ça te dirait une partie à trois ?

Moi: (écarquillant les yeux) Quoi? Non. Rick m'a déjà baisé donc je

Rick : (me coupant) Oui mais j'ai encore envie. 

Moi: (indignée) il est hors de question.

Eddy : Dommage. C'est ça ou rien. 


J'étais restée là à analyser la situation. Me faire prendre par deux garçons en même temps ? C'était vrai que j'avais déjà fait plusieurs choses avec mes anciens copains. L'un d'entre eux m'avait même déjà sodomisé mais jamais je n'avais fait une partouze de toute ma vie. 


Moi: Je veux d'abord voir ces vidéos avant. 

Eddy : Sans problème. 


Il avait tiré son ordinateur portable et y avait inséré la clé. Après quelques manipulations , une vidéo dans laquelle Ethan était en train d'aller et venir dans le vagin de Myrna qui elle était à quatre pattes devant lui sur le lit s'était affichée devant moi. 


Moi: Je suis d'accord. 

Eddy : (souriant)Ok.


Il avait alors posé son ordinateur sur la table et il avait commencé à se déshabiller. Nous l'avions tous fait. Ils avaient enfilé des préservatifs et m'avaient tous les deux bésognés pendant près de 30 minutes avant de jouir. À la fin j'avais mal aux mâchoires à force de les sucer, mon vagin et mon anus étaient en feu mais tout cela n'était rien car la satisfaction que j'aurais lorsque je publierais ces vidéos , annulerait toute douleur. Nous nous étions vêtus et ils m'avaient fait visionner 10 vidéos de 2 à 5 minutes où Ethan et cette chienne couchaient ensemble. Même la façon dont il la regardait et la touchait dans ces vidéos étaient différentes de la façon dont il le faisait avec moi. Cela augmenta ma colère. Finalement, dans les 10, ils ne m'avaient donné que deux dans lesquelles le visage d'Ethan n'apparaissait pas. Je me fichais d'Ethan tant que j'avais celles de Myrna, c'était l'essentiel. J'étais partie de là-bas avec Rick qui m'avait déposé chez moi avant de partir. J'étais allée me laver et j'étais revenue m'installer sur mon lit avec mon téléphone en main. J'étais en train d'écrire une légende dessus quand ma mère était venue me trouver. 


Maman :  Tu es rentrée en retard aujourd'hui pourquoi ?

Moi: J'étais avec des amis.

Maman : Tu ne m'as rien dit. Si ton père était rentré il devait encore beaucoup parler. 

Moi: Hum. 

Maman : Tu as ramené l'argent ?

Moi: Non.

Maman : Les traces que tu as sur ton corps c'est donc quoi? 

Moi: Maman laisse l'argent. J'ai mieux. 

Maman : C'est quoi qui est mieux que l'argent ?

Moi: (lui montrant une des vidéos) Regarde.


Elle avait écarquillés les yeux. 


Maman : Je savais. J'ai toujours dit que cette petite était une sorcière non? Voilà maintenant. Les esprits de jezabelle comme ça. Il faut l'exposer, ce sont eux qui viennent ternir l'image de l'église. 

Moi: Je sais. C'est ce que je vais faire. Je vais envoyer ça sur Facebook et dans les groupes WhatsApp de l'école. 

Maman : Il faut aussi envoyer ça dans les groupes de l'église. 

Papa : (depuis le salon) Agathe ?

Maman : L'homme là me veut quoi encore ? (À haute voix) J'arrive. 


Elle s'était levée et était partie le retrouver. J'avais fini d'écrire mes choses et au moment où je voulais envoyer ça, il y avait eu une coupure de courant qui avait duré jusqu'à 19 heures avant de revenir. Je n'avais pas de données mobiles donc j'attendais le wifi. Quand le courant était revenu , c'était le wifi qui s'était coupé. J'avais dû attendre le lendemain pour prendre du crédit et activer les données j'avais essayé d'envoyer ces vidéos toute la journée du mardi mais ça refusait de partir . Ce n'était que ce matin à mon réveil, lorsque j'avais tenté une énième fois de les envoyer que c'était passé. Tout le monde était maintenant informé. 


Seulement Ethan avait appris que c'était moi qui avait envoyé ça et il cherchait à me faire du mal, donc c'était mieux que je rentre chez moi. De toutes les façons, il ne restait que trois jours avant les vacances je n'allais plus partir à l'école, je prenais mes vacances aujourd'hui. J'étais rentrée à la maison et j'avais dit à ma mère que je partais chez ma tante à Kango (Ville) pour les deux semaines de Pâques. De toutes les façons, c'était prévu, sauf que c'était le samedi que j'allais partir. Je prenais juste de l'avance. Maman allait se débrouiller pour expliquer ça à son mari. J'avais fait mon petit sac, dis au-revoir à ma mère et j'étais allée à Rio pour prendre le bus qui partait en ntoum et de là-bas j'avais pris un autre bus qui m'avait emmené à Kango. Ethan et cette chienne n'allaient qu' aller se faire foutre…



**MYRNA NZAOU**


Maman avait roulé les mains tremblantes pendant un moment jusqu'à l'hôpital général où ils avaient emmené mon père. Lorsque nous étions arrivées , elle avait cherché une place de parking et avait garé avant de descendre précipitamment avec son téléphone en main et courir jusqu'aux urgences. J'étais descendue à mon tour et j'avais marché en ayant les yeux levés vers le ciel et les larmes coulant de mes yeux jusqu'à ce que j'avais cogné un monsieur tenant deux palettes d'œuf en main.


Lui: Regardez-moi une folle comme ça, tu ne peux pas regarder où tu marches ? Quand tu marches avec les yeux levés vers le ciel comme ça, tu crois que tu vas faire descendre Dieu ? (Piaffant) Tchuip, il fallait casser les oeufs là tu devais bien rembourser ça comme tu crois que c'est toi seul qui a des problèmes. (Me dépassant) Si tu ne peux pas supporter il faut mourir, n'importe quoi.


Après cela, il était parti. J'avais continué ma route en silence et j'étais arrivée devant les urgences où j'avais trouvé ma mère avec le pasteur Cédric, les parents de Jessica et deux autres mamans de l'église. Je m'étais approchée en silence et vu la façon dont ils étaient tous en train de me regarder, je n'avais même pas eu le courage de les saluer. J'avais seulement baissé ma tête accablée par la honte et la culpabilité. Le pasteur Cédric était en train d'expliquer les choses à maman. 


Past Cédric : C'est comme ça que Agathe est sortie en courant du bâtiment et est venue nous prévenir que Grégoire avait fait un malaise. Nous avons couru pour le voir et nous l'avons trouvé inconscient. Nous l'avons rapidement emmené ici où les médecins nous ont appris qu'il a fait un AVC, ils l'ont emmené et nous ont dit d'attendre ici après avoir rempli les formalités. Je t'ai ensuite appelé pour te prévenir. 

Maman : (pleurant) Ah Seigneur !. Pardon, épargne mon mari. 

Past Cédric :  Nous allons prier pour lui. 


Ils étaient allés s'asseoir sur les longs bancs qui étaient installés là et s'étaient mis à prier. Personne ne m'avait conviée alors je m'étais assise par terre recroquevillée dans mon coin et je continuais à pleurer tout en priant dans mon cœur que mon père ne meurt pas . Lorsqu'ils avaient fini de prier, maman avait appelé quelques-uns de ses parents et ceux de mon père pour les informer de la situation. En moins de 30 minutes, le petit frère de mon père et sa femme, ainsi que la grande sœur de maman étaient arrivés. Maman leur avait dit qu'il avait fait une crise d'Avc sans donner la raison pour laquelle il l'avait fait et la femme de mon oncle avait pris la parole.


T. Agnès : Comment il ne peut pas faire une crise d'Avc quand il apprend que sa fille est une actrice de films pornos ?


Ma mère l'avait regardé avec les grands yeux, surprise de savoir qu'elle avait vu ces images.


Tonton Gautier : (Le petit frère de mon père) Tu parles de quoi Agnès ?

T. Agnès : Mais de Myrna. Elle tourne des films pornos. 

Maman Solange : (sœur de ma mère) Comment ça ?

T. Agnès : Mais il faut regarder les réseaux sociaux. J'ai vu ça sur Facebook ce matin . Les vidéos de Myrna en train de coucher avec trois ou quatre monsieur sont en train de circuler là-bas. 

Maman Solange : (Me regardant outrée) Seigneur Jésus. ( Prenant son téléphone pour vérifier) C'est où ?

T. Agnès : Connecte-toi seulement sur Facebook, tu verras ça. Les vidéos sont partagées là-bas en vrac.


Elle s'était connectée et avait vu les vidéos ainsi que mon oncle. 


Maman Solange : Jésus, Marie, Joseph (me regardant avec les yeux écarquillés) Myrna ? Regardez moi les choses des enfants qui viennent au monde pour donner la tension et tuer leurs parents. C'est ce genre de choses que tu faisais ? (Regardant maman) Tu as vu ça ?

Maman : (la regardant sans répondre) 

T. Agnès :  Tu vois un peu le genre d'humiliation qu'elle inflige à ses parents. Tu vas encore sortir comment de la maison avec des choses comme ça ? Tu as vu les commentaires que les gens ont écrit? Au lieu de parler de la bonne dame qui va faire ses bêtises, ce sont ses pauvres parents qu'ils insultent. 

Maman Solange : (lisant à haute voix des commentaires)" Voilà ce qui se passe quand des parents ne font pas leur travail et éduquent mal leur enfant. Ce sont eux les responsables. Qui sait même si ce ne sont pas eux qui l'envoient pour se faire de l'argent sur son dos, tellement de nos jours les gens sont trop vicieux. "


"Il paraît même que c'est une petite chrétienne hein , quand on vous dit que les églises là gaspillent les enfants. Voilà maintenant, vous avez abandonné vos traditions au profit des religions importées des blancs qui continuent à vous coloniser. Avant, on voyait ce genre de choses en Afrique ? Ce sont vos histoires de l'église là qui sont venues gaspiller l'Afrique, eh Dieu où va le monde ?"


"La fin des temps est proche. Regardez moi une petite de rien du tout comme ça en train de faire des choses que même les adultes ne font pas".


" Je connais même le père de cette petite, il travaille au ministère des affaires étrangères et il est même pasteur"


"Voilà, c'est ce qu'on disait, les choses des gens de l'église, tu vas bien chercher là, tu verras que c'est peut-être lui qui joue spirituellement avec l'esprit de sa fille pour pouvoir attirer plus de monde dans son église, les pasteurs là ont trop de pratiques bizarres. "


"Mais les hommes là la baise mal hein. Mdr".


"Mais elle l'aime ça, tu vois comme ça, ce sont des trucs qui vont de génération en génération, sa mère aussi faisait ça".


"Mais mine de rien, la petite là connait oh. Avec un joli vagin hein".


" Bien fait les gars, il faut bien la baiser. Les enfants d'aujourd'hui là ne restent plus tranquille. À 10 ans même, elles cherchent déjà les bangalas."


"Quand tu vois là, certainement ses parents et elle faisaient des pratiques bizarres à l'église, c'est le Seigneur qui les a exposé."


" Sa mère travail à la fonction publique, c'est elle qui s'occupe des recrutements"


"Les recrutements hein, tu sens seulement les choses du placement. Ce sont eux qui prennent les petites filles et les livre aux grands hommes de ce pays".


Maman : (pleurant) C'est bon, je ne veux plus écouter ça. 


Elle s'était éloignée et était allée s'asseoir à côté du pasteur Cédric et attrapait sa tête avec une de ses mains l'air complètement dépassé par la situation.  J'avais enfoui ma tête entre mes jambes et mes larmes avaient redoublé d'intensité. J'avais envie de disparaître tant la honte et la culpabilité avaient envahi tout mon être. À cause de moi, les gens insultaient mes parents et disaient des choses qui n'étaient même pas vraies. Comment on devait les regarder à leur travail ? Est-ce qu'ils auraient encore le courage de partir là-bas ? Et si on les renvoyait comme on m'avait renvoyé du lycée ? 


J'étais dans toutes ces réflexions quand un médecin était venu nous trouver dehors. 


Médecin : Les parents de monsieur NZAOU ?


Nous nous étions tous levés et précipités vers lui. 


Maman : C'est nous, je suis sa femme. 

Médecin : Je suis désolé madame, votre mari n'a pas survécu. Il est décédé. 


Ma mère avait poussé un cri aigu avant de s'écrouler au sol inconsciente. Tous les autres s'étaient précipités sur elle. Le médecin l'avait pris et l'avait fait rentrer d'urgence dans le bâtiment. Moi j'étais restée debout incapable de faire le moindre geste. J'avais l'impression que le sol venait de s'ouvrir sous mes pieds. L'information selon laquelle mon père venait de mourir venait d'atteindre mon cerveau. J'avais senti une douleur saisir avec violence mon cœur et j'avais eu l'impression que quelque chose d'autre s'était brisé à l'intérieur de moi. Je venais de tuer mon père ???


LE JOUR OÙ MA VIE BA...