Chapitre 16 : Adieu Parents
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 15: ADIEU PARENTS
**SARA OBONE KUE**
Cela faisait quatre jours que le pasteur Grégoire était décédé et que sa femme était dans le coma. Lorsque Myrna était partie de l'école après que sa mère l'aie giflée devant les gens. Nous étions tous restés sans voix face à cette situation.
Adam : Le proviseur a dit quoi Sara?
Moi: Je ne sais pas Adam. Tout à l'heure, elle est venue en classe pendant le cours de français. Elle a remis un papier au prof avant de sortir avec ses affaires. On n'a pas eu le temps de parler. Je sais seulement qu'elle était en train de pleurer.
Adam : Mince. On a dû sûrement la suspendre.
Sophie : C'est vraiment trop triste.
Gaël : Vous avez regardé les vidéos là ?
Sophie/Moi: Oui.
Adam/Japhet/Loïc: Non.
Adam : Tu sais que moi je ne regarde pas les vidéos pornos en plus si c'était pour voir Myrna à l'intérieur, non. Dès que j'ai seulement vu ça dans le groupe de la classe, j'ai supprimé ça avant de regarder.
Japhet/Loïc : Nous aussi.
Gaël : Moi je n'ai même pas pu télécharger ça. J'avais seulement trop mal au cœur quand j'écoutais les commentaires des gens dessus.
Adam : On voit le visage de la personne avec qui elle fait ça ?
Sophie/ Moi: Non.
Glin, glin, glin, glin.
C'était la fin de la récréation. On avait dû se séparer pour partir chacun dans nos classes respectives. Pendant que j'allais dans la mienne, j'avais aperçu Ethan qui était assis tout seul la tête baissée dans notre coin de méditation. Même si on ne voyait pas le visage de la personne qui était dans la vidéo avec Myrna, j'étais sûre que c'était lui. C'était lui qui avait fait ça à ma sœur cet espèce de sorcier. Le professeur était arrivé derrière moi et j'avais dû aller en classe. À la fin des cours, avec les autres, nous avions décidé d'aller chez Myrna comme son numéro ne passait pas. Nous étions arrivés et le gardien nous avait dit qu'elle n'était pas là et qu'il n'y avait personne chez eux. Nous étions alors partis chez nous. J'avais tenté de la joindre toute la soirée en vain, son numéro ne passait toujours pas.
J'avais vraiment mal pour Mimi, je savais bien que cet Ethan n'était pas simple, qu'il cachait forcément quelque chose. S'il était venu vers nous c'était pour pouvoir faire ce qu'il avait fait avec Mimi, il voulait seulement coucher avec elle. C'était donc ça la trace que j'avais vu sur son corps dimanche et c'était donc pour ça qu'elle n'était pas venue aux répétitions à l'église le samedi, elle était avec lui en train de faire ces choses. Maintenant qu'il avait fini sa mission, il avait filmé et mis ça sur les réseaux. Ce garçon était véritablement un démon.
Le lendemain, elle n'était pas venue à l'école et son numéro ne passait toujours pas. Les gens étaient en train de me regarder de travers et ne cessaient de dire du mal sur les chrétiens. Je n'avais même pas la force de me défendre.
Un gars de la classe : Et la sœur de Marie, pour toi sort quand?
Un autre : Je te dis. Quand tu vois comme ça , c'est sûr qu'elle fait la même chose.
Une fille : N'est ce pas qui s'assemblent se ressemblent ? Bientôt pour elle aussi va sortir.
Tracy: Fornication, fornication, mon cul Oui. Nous au moins on assume hein, mais ceux qui se font passer pour les saintes là, ce sont elles les vraies bordelles. Des bonnes petites sournoises ces filles. Tu vas les voir là Jésus- Jésus dans la bouche, c'est pour tailler des pipes dans le désordre et tourner les films pornos.
Un autre : Je peux être client ? Vous demandez combien là-bas ?
Un autre : Nda là où tu vois là, tu sais qu'ils marchent à sept non? C'est sûr même que les 4 garçons là grimpaient sur elles dans le désordre.
C'était des commentaires comme ça que j'avais entendu toute la journée, quand j'avais vu les autres à la pause, Sophie avait les yeux rouges et disait que les gens de sa classe n'arrêtaient pas de l'insulter et la traiter de pute comme Myrna. Quand les garçons aussi étaient venus, ils avaient également les yeux rouges et m'avaient dit aussi qu'ils avaient été harcelés. Nous avions subi des moqueries jusqu'à la fin des cours. J'étais à nouveau passé chez Mimi, mais comme la veille, il n'y avait personne. Plus tard dans la soirée, alors que j'étais sur WhatsApp, un message était arrivé dans le groupe de l'église .
-Pasteur Cédric : Shalom à tous mes enfants et bien aimés dans le Seigneur. C'est avec un cœur meurtri que ce soir je viens vous annoncer le décès de notre bien aimé frère, le pasteur Grégoire NZAOU qui a eu lieu hier aux environs de 13h à l'hôpital général de suite d'un avc. La douleur est grande pour tous et sa famille qu'il laisse derrière lui aura besoin de tout notre soutien. Notre bien-aimée sœur, maman Rosalie, est actuellement dans le coma. Nous appelons toute l'église à se mobiliser pour faire une chaîne de prière pour notre maman. Nous prions pour la famille, même si c'est dur, mais nous savons que notre Dieu est fidèle. Le programme des obsèques du pasteur Grégoire qui s'en est allé dans les bras du père nous sera communiqué ultérieurement. Bonne soirée à tous, que Dieu vous bénisse.
Les messages avaient fusé de toute part par rapport à cette information. Mes mains s'étaient mises à trembler et mes larmes avaient coulé le long de mes yeux. J'avais directement pensé à Mimi et mon cœur s'était serré dans ma poitrine. Comment est-ce qu'elle allait mon Dieu ? Où se trouvait-elle maintenant ? J'avais pleuré toute la nuit la mort du pasteur Grégoire et je n'avais pas cessé de prier pour Mimi et sa mère. Ce matin, je m'étais levée avec les yeux rouges et des maux de tête. Je ne voulais pas partir à l'école mais je m'étais faite violence, une fois sur place j'étais allée m'asseoir à notre place habituelle et les autres étaient venus me trouver en train de pleurer. Ils s'étaient assis et m'avaient demandé ce qui se passait.
Moi: (pleurant)Le père de Myrna est mort.
Eux: (écarquillant les yeux) Hein? Comment ça ?
Moi: J'ai reçu l'annonce officielle hier dans la nuit, il a fait une crise d'Avc et il est mort. Sa mère même est dans le coma.
Ils avaient écarquillés les yeux et certains s'étaient mis à pleurer. Nous étions en train de le faire quand nous avions entendu quelqu'un derrière nous prononcer mon prénom.
Voix: Sara?
Nous nous étions tous retournés pour tomber sur Ethan qui se tenait debout non loin de nous. Le chien, il osait encore s'approcher de nous après tout ce qu'il avait fait ?
Ethan : Tu as des nouvelles de My
Moi: (Le coupant hors de moi) N'essaie même pas de prononcer son prénom dans ta sale gueule de démon, espèce de sorcier.
Je m'étais levée d'un bond avec toute la colère que je ressentais pour cet être répugnant qui venait de détruire la vie de ma sœur et j'avais foncé sur lui avant de lui asséner une gifle en plein visage et lui cracher dessus. C'était Gaël qui était venu m'attraper.
Gaël : (m'attrapant) Sara calme toi stp
Moi: (à Ethan, en colère) Après tout ce que tu as fait à ma sœur, tu as le culot de venir ici pour me parler, chien. Je te dis que tu vas mal mourir Ethan, si c'est le vrai Dieu que nous prions, tu paieras pour chacune des larmes qui sortiront des yeux de Myrna, espèce de diable, suppôt de Satan.
Les autres m'avaient tiré et emmené loin de ce démon sur patte , je priais intérieurement le Seigneur, que sa foudre s'abatte sur cet agent du diable, un sorcier comme ça. La sonnerie avait retenti et nous étions allés chacun dans nos classes. À la fin des cours qui annonçait aussi le début des vacances de Pâques, nous étions partis avec les autres à l'hôpital Général pour voir Myrna car j'avais appris par un message qu'une maman avait envoyé dans le groupe, qu'elle y était…
**ETHAN NDZAMBA**
J'étais resté debout en train de regarder Sara et les autres partir après que celle-ci avait fini de me cracher sur le visage et m'insulter. Je pouvais comprendre sa douleur. Je voulais simplement savoir si elle avait des nouvelles de Myrna et rien d'autre. Depuis le mercredi qu'elle était partie de l'école avec sa mère, je n'avais aucune nouvelle la concernant. En rentrant à la maison ce jour, je me sentais tellement mal que j'avais débloqué ses numéros pour prendre de ses nouvelles. Elle n'était pas connectée sur WhatsApp et son téléphone portable était fermé. J'avais tenté de la joindre tout l'après-midi et j'étais même allé garé non loin de son portail pour voir si je pouvais la voir mais rien. J'étais rentré à la maison autour de 22h et j'avais trouvé mon père qui m'avait dit qu'il était rentré ce matin mais que nous devrions partir ensemble le samedi après les cours. Le jeudi et vendredi non plus elle n'était pas venue à l'école et chez elle non plus, elle n'y était pas. J'avais même eu le courage d'aller sonner à son portail pour avoir de ses nouvelles mais le gardien m'avait dit que ni elle, ni ses parents n'étaient à la maison. En rentrant chez moi, j'avais essayé de la contacter via WhatsApp en vain. Je lui avais envoyé une tonne de messages qu'elle n'avait pas lus. J'avais décidé de me connecter sur Facebook car depuis mercredi je n'y étais pas allé et là j'avais vu l'horreur. Ces vidéos n'avaient pas seulement été publiées dans les groupes du lycée mais Jessica les avait aussi mis sur Facebook ? En moins de 48 heures ça avaient atteint les 10 millions de vues pour 20 milles commentaires, c'était incroyable les proportions qu'avaient prises les petites vidéos que j'avais créé ce jour dans ma voiture, si j'avais su que les choses auraient pris cette tournure, je n' aurais jamais fait ça, je le regrettais. Est-ce qu'elle pourrait me pardonner un jour ?
Les commentaires que les gens écrivaient étaient tous méchants et très durs à lire. Ils traitaient Myrna et sa famille de tout et n'importe quoi. Jusqu'à y en avait même qui s'étaient amusés à trouver son compte personnel Facebook, avaient pris ses photos et avaient fait des collages avec les vidéos. Ils avaient affiché les visages de ses parents. Qu'est ce que j'avais créé ? Seigneur ! Je ne voulais pas de ça. Mes larmes s'étaient mises à couler sans que je ne puisse les retenir. Je pensais à Myrna et mon cœur se serrait dans ma poitrine. J'avais pris mon téléphone et j'avais appelé un de mes amis qui vivait aux USA qui était très bon en informatique et je lui avais demandé si c'était possible de retirer les vidéos de Myrna sur internet. Il m'avait dit que c'était possible de le faire mais des gens avaient déjà massivement téléchargé ça et ils ne pouvaient pas les empêcher de visionner ça dans leur téléphone. Par contre il pouvait créer un algorithme qui localiserait ces vidéos pour les empêcher d'être à nouveau télécharger sur internet et ce sur n'importe laquelle des plateformes. À l'instant où on voudrait le faire, le logarithme allait les reconnaître, les bloquer et les supprimer automatiquement. Je lui avais dit de le faire. Je lui avais aussi demandé de bloquer l'accès aux comptes de Myrna et sa famille , il m'avait dit d'accord et il l'avait fait. Quand j'étais retourné sur Facebook pour vérifier, tout avait été supprimé. Je ne pouvais pas changer le mal que je lui avais fait mais je pouvais au moins faire ça.
Le lendemain j'étais parti à l'école et je m'étais approché du groupe pour voir si je pouvais avoir des nouvelles de Myrna, je ne voulais pas partir en vacances sans avoir l'opportunité de la voir et de m'excuser de vive voix pour le tort que je lui avais causé . Seulement à l'instant où je m'étais approché, Sara m'avait agressé. Ses paroles m'avaient bousculé et donc je n'avais pas pu bouger.
La sonnerie annonçant le début des cours avait retenti et avant d'aller en classe, j'avais fait un tour dans les toilettes pour me rincer le visage et ce faisant je m'étais arrêté devant le miroir pour me regarder à l'intérieur et mon propre reflet m'était insupportable, j'étais sorti de là et j'étais allé m'enfermer dans ma voiture. Je m'étais mis à pleurer avant de retourner chez Myrna pour m'excuser. Mais comme les deux jours précédents, elle n'y était pas. J'étais resté là jusqu'à 14 heures, heure à laquelle mon père m'avait appelé pour me dire qu'il m'attendait pour que nous partions. J'étais donc rentré chez moi, j'avais pris mes affaires et nous étions partis de là-bas pour l'aéroport. 30 minutes plus tard, j'avais embarqué dans l'avion qui m'avait entraîné vers d'autres cieux, la tête collée contre le hublot, les larmes coulant de mes yeux fermés et le cœur lourd.
Moi: (Dans ma tête) Je te demande pardon M.P.M….
**MYRNA NZAOU**
J'étais allongée dehors sur les longs bancs en train de pleurer quand j'avais écouté la voix de Sara prononcer mon prénom. Cela faisait trois jours que j'étais là, j'alternais entre la chambre de ma mère qui était toujours dans le coma et ce long banc qui me servait maintenant de lit. Le corps de mon père avait été transféré à la morgue et d'après ce que j'avais entendu de ce que ses parents disaient à chaque fois qu'ils venaient ici pour s'enquérir de la situation de ma mère, ils se retrouvaient pour pleurer au terrain familiale de mon père à Ozangué (quartier) dans la maison de mon grand père. Normalement, le deuil devait se passer à la maison mais comme ma mère était dans le coma, ils ne pouvaient pas le faire, du coup c'était là-bas que les retrouvailles se passaient. Pour l'instant personne ne voulait d'abord parler de mon cas, j'avais entendu mon oncle dire qu'il finissait d'abord avec l'enterrement de mon père et attendait le réveil de ma mère pour tabler dessus . Ils avaient décidé que je devais rester à l'hôpital avec ma mère puisque de toutes les façons je ne partais plus à l'école donc ça ne dérangeait personne. Il fallait aussi dire qu'ils pensaient tous, d'après ce que j'avais entendu d'une conversation entre quelques membres de la famille de papa et celle de maman par hasard alors que je sortais de la chambre où était ma mère, que c'était moi qui avait tué mon père. Donc quelque part, ils étaient en colère contre moi et préféraient me voir à une bonne distance d'eux.
Certains responsables de l'église étaient aussi venus la veille pour prendre des nouvelles et prier pour maman. Maman Adèle et papa Teddy m'avaient pris dans leur bras pour me réconforter et me donner des paroles d'encouragement avant de partir chez eux. Je n'arrivais pas à arrêter de pleurer, quand je fermais mes yeux, je revoyais mon père en train de parler et de rire avec moi, en train de me soulever, de me prendre dans ses bras et me serrer contre sa poitrine. Il me disait qu'il allait mourir très vieux et seulement après m'avoir vu obtenir tous mes diplômes et travailler dans un grand hôpital,m'être mariée à un homme bon et craignant Dieu aux côtés de qui je marcherais pour accomplir les plans de Dieu pour ma vie et qui prendrait soin de moi comme lui-même le faisait. Il disait qu'il devait porter ses nombreux petits enfants , ceux que j'aurais avec mon mari et ceux que j'aurais eu à l'orphelinat que j'aurais fait construire. Il disait qu'il serait assis sur les premiers sièges aux endroits où j'allais chanter pour emmener les gens à Dieu, il me disait qu'il me voyait dans des stades regroupant des milliers de personnes qui viendraient pour m'écouter chanter et qu'il serait juste à côté pour m'applaudir, il me disait que j'étais son don le plus précieux et la réponse à toutes les prières qu'il avait faites à Dieu et moi, je l'avais tué. Je l'avais tué en traînant son nom dans la boue. À cause de moi, il ne pourrait plus vivre toutes ces choses, j'avais tué mon père. J'avais tué mon père et envoyé ma mère dans le coma. Elle m'avait dit que s'il arrivait quelque chose de mal à mon père, elle ne me le pardonnerait jamais. Ma mère allait me détester parce que j'avais tué son mari. Toutes ces pensées étaient seulement en train de me tuer à petit feu, j'avais le côté gauche de la poitrine qui me faisait mal tant la douleur était intense à l'intérieur. Je ne parlais presque pas, j'allais d'ailleurs le faire avec qui? Je priais seulement dans mon cœur que le Seigneur ait pitié de moi et qu'il ne prenne pas aussi ma mère, même si elle devait me détester, je m'en foutais, je préférais ça plutôt que de la perdre aussi, au moins elle allait être vivante.
Mes amis s'étaient approchés de moi , je m'étais redressée et Sara m'avait prise dans ses bras, je l'avais serré comme si ma vie en dépendait.
Moi: (la serrant très fort en pleurant) Sara, il est mort, mon père est mort, papa est mort.
Sara: (pleurant) Je sais Mimi, je suis désolée, je suis désolée.
Moi: (pleurant) C'est toi qui avait raison, si je t'avais écouté quand tu m'avais dit de rester loin d'Ethan, mon père ne serait pas mort, si je savais,si seulement je
Sara : (pleurant)Ça ira ma puce ça ira.
Nous étions restées en train de pleurer l'une dans les bras de l'autre pendant un bon moment, les autres aussi le faisaient. Quand nous nous étions calmés, ils m'avaient souhaités leurs condoléances avant de me demander la situation de ma mère. Je leur avais expliqué son état depuis l'annonce du décès de mon père et je leur avais aussi dit ce que je savais sur le deuil de papa. Après cela,Sara m'avait dit qu'elle m'avait recopié les cours que j'avais manqué et les différentes recherches qu'on avait à faire pour la rentrée, mais je lui avais dit que ce n'était pas la peine qu'elle me les donne.
Eux: Pourquoi ?
Moi: Parce que j'ai été exclue du lycée.
Eux: Hein?
Moi: (essuyant une larme qui avait coulé le long de mes joues) On m'a exclu mercredi. Monsieur Aboghe avait dit à maman que je ne pouvais pas rester là-bas sinon les autres parents devaient venir se plaindre (mettant une main contre ma joue) Je n'ai plus le droit de venir là-bas.
Adam : C'est seulement toi qu'on a exclu?
Moi: Oui.
Japhet : (en colère) Et Ethan dans tous ça ? C'est avec lui que tu fais ces choses dans la vidéo non?
Moi: (honteuse) Oui. Mais son visage n'apparaît pas donc personne ne sait que c'est lui.
Sophie : Donc il va s'en sortir comme ça ?
Moi: (silence)
Sophie : C'est trop injuste.
Mes larmes s'étaient remises à couler. Sara m'avait repris dans ses bras avant de me demander si j'avais mangé, bu ou autres choses. J'avais répondu par la négative. Comme elle avait vu que j'avais encore la tenue du lycée, elle m'avait dit que je devais d'abord aller me changer à la maison avant de revenir. J'avais attendu que maman Solange vienne avec son mari pour lui dire que je partais me changer à la maison, elle m'avait répondu du bout des lèvres et nous étions partis chez moi autour de 16 heures. Je m'étais lavée, brossée et changée avant de revenir les trouver au salon. Comme il était déjà 18 heures et qu'ils devaient rentrer chez eux, ils avaient prié avec moi, nous étions sorties à la grande route, ils m'avaient dit qu'ils allaient revenir me voir le lendemain après l'église. Ils avaient pris leur taxi et étaient rentrés chez eux. J'avais aussi pris pour moi et j'étais retournée à l'hôpital. J'étais arrivée là-bas autour de 20h et j'avais trouvé plusieurs parents de ma mère et ceux de mon père là-bas. Je ne savais pas pourquoi mais une angoisse terrible avait commencé à me gagner le cœur qui s'était mis à battre plus vite dans ma poitrine. Je m'étais rapprochée et j'avais remarqué que maman Solange était en train de pleurer tout en expliquant les choses aux gens qui étaient autour d'elle.
Maman Solange : (en pleurs) Je ne comprends pas ce qui s'est passé. Pourtant elle s'est bien réveillée autour de 16h.
Mon oncle : Tu l'as vu?
Maman Solange : (en pleurs) je l'ai vu. Le médecin est venue m'appeler et je suis partie dans sa chambre, Rosalie avait les yeux ouverts, elle m'a demandé où était Myrna et je lui ai dit qu'elle avait fait un tour à la maison pour se changer et qu'elle arrivait. Elle m'a posé des questions sur le déroulement du deuil de Grégoire et je lui ai répondu. Après elle m'a dit de lui donner la Bible de Grégoire qui était sur le chevet du lit. Je lui ai donné ça. Elle l'a ouvert et m'a demandé de la laisser seule pendant un moment. Je suis sortie et je suis venue mettre le crédit pour vous prévenir qu'elle s'était réveillée. Quand je suis revenue la voir , le médecin m'a dit qu'elle dormait et avait besoin de se reposer. Je n'ai pas compris comment, ils sont revenus vers moi après pour me dire qu'elle est morte. Je n'ai rien compris.
Mon cœur avait raté un battement et je m'étais mise à reculer en titubant comme une personne qui venait de recevoir un coup de massue sur la tête. Ce n'était pas possible, j'étais en train de rêver et j'allais bientôt me réveiller de cet horrible cauchemar. J'avais déjà perdu mon père, j'allais aussi perdre ma mère ? Maintenant j'allais rester avec qui? Qu'est-ce que j'allais devenir ? Mes yeux s'étaient remplis de larmes qui s'étaient mises à couler le long de mes joues. J'avais levé mes yeux vers le ciel car j'avais l'impression qu'il m'était tombé sur la tête. Qu'est-ce que j'avais bien pu faire à Dieu pour qu'il me punisse comme ça ? C'était seulement parce que j'avais couché avec Ethan oubien c'était autre chose ?....
DEUX SEMAINES PLUS TARD
J'étais debout au cimetière de Lalala avec Sara qui me tenait la main en train de voir comment les deux cercueils de mes parents étaient t en train de descendre dans des tombes. À ce moment je n'avais plus les mots pour dire comment je me sentais et qualifier la douleur qui était dans mon cœur. Je ne savais même pas comment je faisais pour tenir sur mes jambes. Ça faisait deux semaines que j'étais à jeûn. Rien à part de l'eau n'arrivait à rentrer dans ma bouche, j'avais perdu l'appétit et la force de faire quoique ce soit.
Après l'annonce du décès de ma mère, les deux familles s'étaient mobilisées et son corps avait été transféré à la morgue où était celui de mon père. Et on nous avait demandé de rentrer à la maison. Pendant que je le faisais, le médecin qui s'occupait de maman m'avait approché pour me remettre la Bible de mon père. C'était l'objet qu'il chérissait le plus, je l'avais pris et j'étais partie avec les autres à la maison. Le lendemain, ils avaient finalement décidé de les pleurer tous les deux au même endroit donc dans leur maison. Les gens se succédaient à la maison pour venir poser la même question à savoir de quoi était mort mes parents ? La réponse, bien que voilée, était essentiellement que je les avais tué tous les deux par mes exploits et prouesses sexuelles. Ils avaient également décidé de les enterrer le même jour dans des tombes proches l'une de l'autre. La sortie des corps et l'exposition avaient eu lieu la veille à la maison et ce matin nous étions là pour les enterrer. J'enterrais mes parents parce que j'avais eu la mal chance d'aimer et faire l'amour avec un garçon.
Une larme avait coulé le long de mes joues et je l'avais essuyé. Selon la tradition, les gens qui avaient quelque chose à dire aux défunts devaient le faire, mais sans pleurer, avant de prendre de la terre et la lancer sur les cercueils avant qu'on ne referme les tombes. Je n'étais pas capable d'ouvrir ma bouche pour parler sans pleurer alors je ne l'avais pas fait. J'avais écouté les discours que les uns et les autres qui deploraient leur départ soudain et à la fleur de l'âge alors qu'ils n'avaient même pas la cinquantaine. Mon père avait tout juste 50 ans et ma 49. Ils avaient encore beaucoup à accomplir et la vie leur avait brusquement été arrachée. Ils espéraient tout de même que là où ils étaient partis tous les deux, ils trouveraient le repos. Ensuite ils avaient pris les pelles pour remettre la terre dans les tombes. À chaque fois qu'on balançait un coup de pelle, j'avais l'impression que quelque chose se brisait dans ma poitrine et que la douleur s'intensifiait à l'intérieur. J'avais mis une main sur ma poitrine et j'avais fermé les yeux baignés de larmes.
Moi: (Dans ma tête) Je vous demande pardon….