Chapitre 15 : Joyeux Noel !
Ecrit par Les Histoires de Laya
Chapitre 15 : Joyeux Noel !
***Tia***
Moi (m’asseyant) : Je suis exténuée
Nala : Je ne te le fais pas dire ! Quelle journée.
On a passé la journée dehors ; ambassade, Orange, université
et enfin marché du mercredi.
Nala : Ce qui est bien c’est qu’on a pu faire ce qui
est important par rapport à ta rentrée universitaire.
Moi : Ouep ! Merci Nala !
Elle : Je t’en prie. Je vais me doucher et je fais à
manger.
Elle a fait ce qu’elle avait à faire et on a mangé dans une
bonne ambiance.
Moi : C’était très bon.
Elle : Merci ma BS
Moi : Tu recommences encore ?
Elle éclate de rire.
Elle : C’est plus fort que moi en fait, je suis désolée
mais je sens que tu seras ma BS.
Moi (la mine amarrée) : Tu m’énerves quand tu fais ça.
Elle : Tu as trop le petit cœur (me tirant la langue).
Sonnerie de téléphone
Nala (décrochant) : Oui bébé, ça va et toi ?
.... Oh ça va ça va (me faisant un sourire)
Je me lève et je pars tranquillement dans ma chambre. Je
sais à travers ce sourire qu’elle parle avec son frère.
Je sais qu’elle ne fait pas exprès et qu’elle ne peut pas
savoir à quel point je hais les hommes et les raisons de cette haine. Mais ça
me pèse énormément ses allusions à chaque fois.
Je m’allonge et je mets le drap jusqu’à la tête !
Sonnerie de téléphone : Nala
Moi (décrochant) : Oui
Elle : Tu me boudes ?
Moi : Non
Elle : Je viens ?
Moi : Comme tu veux.
Elle coupe et elle rentre dans la chambre.
Elle : Pourquoi ton drap est monté jusqu’à la
tête ?
Je ne réponds pas.
Elle (s’asseyant) : Je suis désolée Tia, je n’ai jamais
voulu te vexer ou te faire de la peine avec toutes mes phrases. Juste que Neal
a vraiment eu un coup de cœur pour toi et moi je t’apprécie beaucoup donc je
vous vois déjà ensemble et c’est pour ça que je passe mon temps à te dire ça.
Mais à voir ta réaction de tout à l’heure, je réalise que le problème est bien
plus profond, alors je m’en excuse. Je te promets que je ne vais plus en
parler.
Moi : Merci pour ta compréhension.
Elle : Bon zappons ça. Demain je vais à mon université,
tu m’accompagnes comme ça après on va aller voir les maisons que le courtier a
envoyé dans le groupe.
Moi : D’accord.
Elle : Bonne nuit Tia !
Moi : Merci. Bonne nuit Nala.
Le lendemain je l’ai accompagnée à AFI faire sa
réinscription puis on a visité les appartements à Fass et Medina. Ce sont les
zones que j’ai demandées car c’est à deux pas de l’université et ce sont les
quartiers vraiment moins chers.
En fait, à Dakar, tu n’es pas obligée de louer un
appartement car y’a le système de location d’une seule chambre, ce qui
m’arrange car c’est le seul moyen pour moi d’avoir ma chambre à un bon prix.
DIEU étant de mon coté et le courtier ayant compris mes
attentes, je suis tombée sur un studio à Fass à partager avec une fille.
Il y a une grande chambre avec balcon à 60.000 et une
chambre sans balcon à 40.000, une douche commune et une petite cuisine.
Petit studio pour petits moyens. De toutes les façons, je ne
suis pas compliquée donc !
Le lendemain, nous avons signé le contrat et le bailleur
nous a dit qu’on rentre 3 jours après.
J’ai profité à acheter mon matelas, deux paires de draps et
quelques trucs de cuisine au marché. Une table avec la chaise, une armoire pour
mes vêtements, … J’ai pris ça à prix bas sur une page Facebook où les gens qui retournent
au pays vendent leurs affaires. J’ai acheté le réchaud, le frigo et le gaz avec
ma colocataire.
Au trop, j’ai passé une semaine chez Nala avant de
m’installer dans mon petit chez moi.
Elle m’a manqué au début mais j’ai fini par m’adapter et les
week-ends on se voyait.
Après un mois passé à Dakar, j’ai pu évaluer mes charges.
J’ai 40.000 du loyer, 7500 courant, 3000 eau (chaque deux
mois), 20.000 nourriture, 5000 ma contribution pour le wifi qu’on partage avec
les voisines d’en face, 0 transport car je marche pour aller à l’université, vu
qu’elle se trouve à 5 minutes de la maison.
En gros, presque toute ma bourse mensuelle part dans les
dépenses que je vous ai donné plus haut. Il me reste disons 5000 par mois dans
les poches. (Soufflant) ce n’est vraiment pas facile pour moi je vous promets
mais je serre vraiment la ceinture car je n’ai pas trop envie de toucher à mon
reste d’économies.
Lançant l’appel
Elle : Oui Tia
Moi : Tu es où ?
Elle : Je suis presque là. Ne pleure pas
Moi : Tchiup, ok.
Ding dong
Je lui ouvre la porte
Nala : Je suis là déjà, ne pleure plus.
Moi : Tu es folle !
On va dans ma chambre et elle me fait le point sur ce que je
cherchais.
Elle : Bon, je t’avais dit qu’il y’a les centres
d’appels qui embauchent beaucoup ici, tu m’as dit d’un peu chercher où tu peux
choisir une bonne tranche horaire. Je t’ai trouvé un centre d’appel à Yoff, là-bas
apparemment, il y’a plusieurs tranches horaires et c’est toi qui en choisis une
en postulant. Et bingo (souriant) tu as une tranche horaire 20h-01h, c’est à
temps partiel. C’est vrai que c’est tard mais au moins, tu sors de l’université
à 15h, tu rentres, tu manges, tu fais ta sieste, tu bosses. À 19h20 tu te rends
au boulot, à 01h quand tu rentres, tu dors directement jusqu’à 7h le lendemain.
Moi : Franchement Nala, ça me convient, j’ai besoin de
ce boulot. Je ferai juste attention à moi quand je vais rentrer.
Elle : Y’a un bus qui te transporte au retour Mlle car
c’est une heure tardive. Et aussi, ton
salaire de base c’est 60.000, à toi de bien bosser pour avoir les primes.
Moi (ravie) : Merci Nala ! Je vais postuler tout
de suite.
Elle : Et en plus, tu as beaucoup d’expériences même si
ce n’est pas dans le même genre de boulots, ça va jouer en ta faveur.
On se met alors à remplir mon document de candidature
spontanée et on envoie en croisant les doigts que ça morde.
Elle : Tu fais quoi à Noël ?
Moi : Rien du tout, juste à la maison entre mes 4 murs.
Elle : Viens alors passer Noël chez moi ?
Moi : Je ne veux pas te déranger, tu seras surement en
face time avec ta famille et je ne veux pas etre de trop.
Elle : Lol, viens juste, y’a aucun souci !
Moi : Si je refuse, tu vas insister ?
Elle : Tu me connais pour insister non ?
Toi-même !
Moi (résignée) : Ok alors.
Elle (ravie) : Super ! (Se mordant la lèvre) Mais
y’a un hic !
Moi : Lequel ?
Elle : Mon jumeau passera les fêtes avec moi cette
année.
Je me redresse brusquement
Moi : Non Nala, je ne viens pas alors. S’il te plait,
n’insiste pas, s’il te plait.
Elle : S’il te plait Tia, je veux juste que tu passes
les fêtes avec moi, je n’ai pas envie que tu sois toute seule, allez stp !
Moi : NON NON NON, arrête stp. Je ne veux pas.
Elle : Un effort pour moi.
Moi : C’est non !
Elle m’a supplié mais j’ai refusé.
Deux jours avant Noel le centre d’appel m’a appelé pour
aller passer l’entretien, je l’ai fait et j’ai été retenue. Ils m’ont donné une
semaine pour réunir les papiers et je suis censée commencer le 2 janvier.
Etant donné que je vais d’abord faire deux semaines de
formation, ils m’ont mis dans la formation qui débute à 16h et termine à 21h.
Je dois juste bien m’organiser car il y aura aussi mes devoirs qui vont
commencer à l’université.
Le 24 décembre, je me suis retrouvée toute seule dans ma
chambre, triste à regarder les publications des uns et des autres.
À 22h, mon téléphone sonne.
Moi (la voix tremblante) : Allô
Nala : Tu es sérieuse que tu pleures au lieu de venir
me trouver et fêter avec nous ?
Moi : J’ai peur Nala
Nala : De qui ?
Moi : J’ai peur de me retrouver trop proche d’un homme
dans une pièce.
Nala : Je te promets qu’il ne te fera rien, tu n’as pas
à avoir peur de mon frère ! Il ne t’effleurera même pas je te le jure sur
tout ce que j’ai de plus cher. Viens à la maison.
Moi (après deux minutes) : Ok j’arrive.
Je prends tout mon temps pour m’habiller en même temps je réfléchis
car j’ai véritablement peur qu’au lieu de juste me regarder, il s’en prenne à
moi.
J’hésite beaucoup, pendant une heure de temps.
Puis je me décide !
Je mets une robe rouge et un pardessus car il fait froid
dehors, une touche de make up, j’attache mes tresses en demi chignon et je mets
une pied nue.
Nala : Emmène de quoi dormir, je ne vais quand-même pas
te laisser rentrer au milieu de la nuit. On dormira à deux et je vais boucler
la porte, ne t’inquiète pas.
Je ne sais même pas ce qui me pousse à lui faire confiance
mais je sais juste que mon cœur me dit de lui faire confiance. Je ne sais pas
ce qui se passe en moi, car c’est bien la première fois depuis cette satanée histoire
que je fais un minimum confiance à une personne. Je fais un petit sac rapide et je sors.
Je prends un taxi qui me laisse chez Nala, le gardien me
fait monter et je sonne.
Nala (ouvrant) : Enfiiiiiin (me serrant) Roh tu
boudes trop Tia, entre !
J’entre et je trouve son frère assis sur le canapé.
Lui (me regardant sans plus) : Bonsoir Tia
Moi (déjà sur la défensive) : Salut
Nala me débarrasse de mes affaires et m’entraine
avec elle à la cuisine.
Je vois qu’elle est avec deux de ses copines, je salue et je
me mets à les aider à finaliser la mise en place.
À 23h20 on passe à table. Son frère est assis au bout de la
table, Nala à sa droite et moi je suis à côté de Nala.
L’ambiance est relax et je finis par me détendre.
Neal ne me fixe pas plus que ça et ça m’arrange, je crois
que le message est passé.
À 00h on crie Joyeux Noel et c’est Nala qui remet un cadeau
à chacun de nous.
Puis elle met la musique et elle commence à danser, son frère
et ses copines la suivent, moi je les regarde simplement et je rigole car ils
font vraiment les fous.
J’ai vraiment passé le plus beau Noel de toute ma vie et
malgré la présence d’un homme ayant une attirance pour moi dans cette pièce, je
me suis sentie en sécurité.
À 4h, on a tout arrêté, ses copines ont décidé de rentrer
chez elles donc on est resté à 3.
Neal : Bonne nuit à vous.
Nous : Merci.
Nala : J’ai failli à ma promesse ?
Moi (contente) : Non et je t’en remercie !
Nala : Bah voilà. Tu vois même qu’il a évité de te
regarder, parce que je lui ai bien fait comprendre que je ne veux pas que tu te
sentes attaquée, et je vois qu’il a respecté ça vu comment tu as aimé la
soirée.
Moi : Oui oui, si ça peut rester ainsi, ça va me
soulager.
Nala : Ne t’inquiète pas, allons seulement dormir.
On part dans la chambre et moi-même je me charge de boucler
la porte à double tour.
C’était un merveilleux Noel, place au sommeil !