***Tia***

Après que Nala m’ait donné son adresse (je la remercie fortement), je suis allée à l’ambassade pour demander la liste des documents requis pour le visa.

J’ai passé toute ma semaine à rassembler les documents, le lundi j’ai récupéré mon billet à l’agence et je suis allée faire ma demande de visa en croisant les doigts qu’elle aboutisse.

Deux jours plus tard, le visa était sorti et j’en étais ravie.

J’ai contacté Nala car je voulais savoir ce que je pouvais emmener au Sénégal, ce qu’elle me conseille.

Elle m’a simplement dit que si je tiens vraiment à la bouffe du Gabon, je peux emmener quelques trucs mais il faut déclarer ça à un truc sanitaire situé vers l’hôpital de Nkembo.

Qui dit déclaration dit paiement, j’ai laissé tomber. Mon argent est calculé, donc je ne veux pas des dépenses inutiles.

Franchement aujourd’hui je réalise que mon esprit économe a du très très bon.

À l’heure où je vous parle je vais au Sénégal avec 500.000 en poche provenant des mes économies, mes serrages de ceinture, mes petits boulots.

Je suis tellement fière de moi je vous jure, j’espère que vous êtes aussi fières de moi mes chères lectrices.

Ah oui, j’oubliais, vous vous demandez surement qui va m’aider sur place ? Et bien, Nala s’est proposée d’elle-même. Elle m’hébergera le temps que je m’installe, au moins je ne vais pas être à la rue.

Depuis ici, elle m’a déjà intégrée dans des groupes WhatsApp où il y’a des courtiers afin que je voie déjà la tendance.

Ça y est c’est le grand jour, je boucle mes valises.

Je pars à l’aéroport avec Cinthya uniquement, ma daronne ne peut pas venir car elle doit gérer le bar.

On a bien pleuré en se laissant, c’est une femme qui a vraiment grand cœur et qui m’a donné sa confiance dès mon arrivée dans ce quartier. Quand je vais réussir ma vie, je vais vraiment penser à cette femme.

Cinthya : Sapée oh ma co ! Donc tu me laisses comme ça là manita ? (Triste)

Moi : Moi-même je suis triste, ta folie va me manquer. Même si ce n’était pas gagné d’avance, j’ai appris à t’apprécier. Reste bien ici Cinthya mais stp, arrête avec cette histoire d’hommes. Il n’y a aucune fierté à réussir parce qu’on a donné son corps à un homme. Quitte dans ce chemin de facilité et bats toi telle une lionne.

Cinthya : Je vais essayer manita, mais je ne te promets rien. J’ai toujours été ainsi. Mais bon bref. Prends les valises on part.

Quand on marche pour aller prendre le taxi, on tombe sur Nadine et une de ses copines.

Je sens son regard sur moi et je ne la calcule même pas. Je marche fièrement car je ne lui dois rien du tout à cette femme.

Surement piquée par une jalousie soudaine, elle se rapproche de nous.

Elle : On peut savoir où tu vas avec ces valises ?

Moi : Très très loin de toi en tout cas, adieu !

Elle : Et tu parles comme ça à qui OYE ?

Lol, quoi elle s’est souvenue de mon existence ?

Je n’ai même pas perdu mon temps à répondre, on a eu notre taxi, nous sommes montées et elle est restée sur le bas coté surement surprise par cette situation.

Elle pensait vraiment que j’allais rester éternellement Tia leur victime ? Lol, qu’elle m’oublie jusqu’à la fin de ses jours.

Elle n’a jamais voulu de moi, pas grave ! Moi-même je vais me battre pour changer ma vie.

On arrive à l’aéroport et on fait la queue pour l’enregistrement.

Je vois Nala, sa maman et sa sœur Alia arriver mais elle ne fait pas la queue, elle est en première classe donc elle va directement se faire enregistrer et elle ressort !

Quand je finis mon enregistrement, je sors et je vais vers Cinthya pour lui dire bye bye car elle a une course urgente à faire pour sa maman. On pleure un peu et cinq minutes plus tard, je me retrouve seule pendant qu’autour de moi tout le monde est accompagné, les gens sont en famille.

Moi (intérieurement) : Ce n’est pas grave Tia ! Tu sais depuis longtemps que tu n’as pas de famille alors ça ne doit plus te faire mal. 

Mais cette phrase au lieu de me calmer, elle m’attriste encore plus, j’ai très mal les amis.

À la base des bases, je n’ai pas choisi d’etre aussi seule, c’est la vie qui m’a imposé cela. Mais aujourd’hui, je prends vraiment conscience que je suis SEULE ! Quand je vois les autres autour de moi, cette réalité est très claire dans mon esprit à partir de cet instant.

Je décide alors de monter avec mon trolley pour aller rester devant la porte du service immigration et attendre directement là-bas.

Je m’apprête à monter quand

Nala (criant mon nom) : Tia (elle me fait un signe de la main)

Je vais alors vers elle, elle est au restaurant avec sa mère et sa sœur.

Moi (sourire triste) : Bonjour Mmes, bonjour Nala.

Mme Alexandria : Bonjour ma fille, assieds-toi !

Moi (gênée) : Non Mme Alexandria, vous êtes en famille.

Elle : Et toi tu es toute seule et tu es triste, et je n’aime pas la tristesse (souriante) assieds-toi ma fille, on va manger.

Nala : Assieds-toi Tia, de toutes façons, on est censées etre dans la même maison quelque temps, donc habituons-nous déjà !

Je prends place, très touchée par cette gentillesse à mon égard.

Nala passe commande pour moi et on petit-déjeune à 4.

Elles racontent des histoires qui me font rire et ça me permet de passer outre ma tristesse.

Au moment d’embarquer, je vois Nala la folle pleurer dans les bras de sa maman, je ne savais pas qu’elle était sensible, tellement elle passe son temps à embêter et vouloir frapper les gens.

Mme Alexandria : Bonne chance pour tes études, peu importe ce qui va se passer, reste fixée sur tes objectifs.

Moi (touchée) : Merci d’etre ainsi avec moi, merci beaucoup.

Elle : Pas de quoi.

Mme Alia : Bonne chance Mlle.

Moi : Merci beaucoup.

Puis Nala me tire pour qu’on aille embarquer. Elle me montre tout, je suis bien comme une villageoise.

30 minutes après je me retrouve dans l’avion, Nala est en première classe.

Bye bye terre de tristes souvenirs.

Bye bye LBV.

On fait une seule escale d’une heure à Abidjan et on arrive à Dakar à 14h35.

Il fait super chaud, wow !

À 15h, j’ai enfin récupéré mes valises et je retrouve Nala à l’extérieur.

Nala (souriante): Welcome to Dkr Tia!

Moi : Merci merci, il fait hyper chaud.

Nala : Oui oui, ce n’est pas encore la période de fraicheur.

Taximan : Madame, on part où, montez montez

Nala : Salamalekoum boss, nanga def ? (Bonjour boss, comment tu vas ?)

Taximan : Manguifi (je vais bien)

Nala (accent sénégalais) : On part à Dakar, à point E avant la piscine olympique, immeuble Mbacké DIOP.

Taximan: 20.000 bakhna madame (20.000 c’est bon)

Nala : Dedet (non) ! 16.000 lass lass, point E boss, toi aussi !

Il boude un peu puis

Lui : Montez.

Il met nos valises dans la voiture et on démarre.

Nala : En fait, là nous sommes en région, à Diamniadio, c’est ici le nouvel aéroport. Du coup, pour aller à Dakar, ce n’est pas moins de 15.000.

Moi : Ah ok je comprends mieux parce que 16.000 de taxi quand même !

Elle : Mdr, je ne peux jamais dépenser 15.000 de taxi juste comme ça.  Comme il fait 15h, on a quand-meme 1h30 minimum de route. En tout cas, bienvenue à DK.

Comme elle me l’a dit, on a mis du temps en route et elle m’a montré quelques quartiers.

On est arrivé à point E à 17h, on a garé devant un très bel immeuble.

Le taximan a déposé nos bagages devant l’entrée.

Le gardien (content) : Bonne arrivée Mademoiselle Nala.

Elle : Merci Diallo. Je te présente ma petite sœur Tia, donc si tu la vois venir, tu ne la bloques pas à l’entrée, elle va rester avec moi un bout de temps.

Lui : Ok ok Mlle, y’a pas problème.

Il nous aide à monter nos valises, elle reste au deuxième étage.

Elle ouvre la porte de son appartement

Elle : Bienvenue chez moi !

Moi : Merci Nala.

Je découvre un bel appartement décoré de facon très féminine avec du rose et du gris.

Y’a des photos de sa famille dans tout le séjour.

Nala : Donc ici, tu as le séjour, puis voici la cuisine, la deuxième chambre avec sa douche et enfin, ma chambre et ma douche. Y’a un petit balcon à coté du salon quand on veut prendre un peu d’air. J’ai deux chambres parce que mes sœurs aiment venir au Sénégal donc voili voilou !

Moi : C’est très beau en tout cas. Les pièces ne sont pas immenses mais tellement l’espace est bien utilisé, on en a pas l’impression.

Elle (contente) : Merci merci. Mets-toi à l’aise en tout cas.

Je suis allée prendre ma douche et à mon retour dans la chambre, elle avait mis des draps propres sur le lit.

Je me suis changée et j’ai allumé mon téléphone avant de la rejoindre au salon.

Nala : Pour le wifi, tu entres le code nealnala2.

Je fais ça et je fais signe à Cinthya, je lui dis d’appeler ma daronne pour lui dire que je suis arrivée car je n’ai pas encore de puce.

Nala : Bon, aujourd’hui on se repose d’abord mais demain nous aurons une longue journée. On va d’abord à l’ambassade, puis à Orange pour ta Sim, à ton université et si tu es chaude je t’accompagne au marché du mercredi pour que tu prennes tes vêtements comme convenu !

Moi : Marché du mercredi ?

Nala : Oui, en fait ici, tu as le marché du mercredi de Medina, celui du vendredi de Ouakam et celui du samedi à Liberté 6, je vais tous te les montrer. C’est un peu comme Mont-Bouët au Gabon mais en mieux.

Moi (surprise) : Bon excuse-moi mais ça m’étonne que tu connaisses ces endroits !

Nala (riant) : Tu sais l’argent de mes parents me met à l’aise mais je garde toujours à l’esprit que ce n’est pas le mien. En d’autres termes, ce sont eux les riches, moi je ne le suis pas encore. C’est vrai que je vais dans les magasins, je reçois beaucoup de sous mais je n’hésite pas à aller découvrir les marchés, prendre certains trucs que je trouve jolis et voilà quoi. Je ne sais pas quelle image tu te fais de moi mais détrompe toi Tia.

Moi : Oui c’est vrai qu’avec ton sale caractère au premier abord j’ai vu la fille pourrie gâtée.

Nala : Heureusement qu’on partage ce sale caractère tchiuuup !

On part en fou rire.

Elle : Je vais nous commander à manger. Tu veux du lourd ou léger ?

Moi : Léger stp.

Elle : Ok.

Elle a commandé à Tacos de Lyon, 30 minutes après on a reçu notre commande et on a mangé nos tacos devant une série.

À vrai dire, je découvre une fille sans complexe, très folle, avec un tempérament de feu mais très gentille à la fois.

Souhaitez-moi bonne chance dans cette nouvelle aventure.

Note de Laya: Je ne pouvais effectivement pas attendre jeudi pour vous faire plaisir avec 3 chapitres. Je vous embrasse !