Chapitre 15 : Partir, revenir ou le non-retour ?
Ecrit par Les Histoires de Laya
***Marianne***
Maman : Tu as intérêt à prendre une semaine de congés
pour faire ce voyage, sinon tu vas me connaitre Marianne.
Moi (la main sur la joue) : Je vais quitter votre
maison maman, tu vas vraiment trop loin, c’est bon, je ne cherche plus à
comprendre.
Je me lève dans le but de rejoindre ma chambre et elle se
met au travers de mon chemin, son visage est rempli de colère.
Elle : Tu quitteras cette maison quand Evan va t’épouser,
pas avant. Et si tu veux me défier pour ce rieneux que tu qualifies de copain,
sache que le jour où tu viendras ici avec lui pour qu’il demande ta main, je
vous ferai vivre un enfer jusqu’à ce que tu le quittes pour épouser les projets
que j’ai pour toi. Je crois que je t’ai trop montré ma douceur, maintenant tu
verras jusqu’où je suis prête à aller pour défendre mes intérets et t’offrir l’avenir
que je pense que tu mérites. À toi de voir !
Elle quitte devant moi et elle quitte la pièce non sans
avoir claqué violemment la porte.
Je m’assois deux secondes pour faire redescendre mes esprits,
je suis dos au mur.
Que DIEU me pardonne mais c’est trop pour moi, ils ont
réussi à me pousser à bout.
Qu’ils restent dans leur maison, je saurai me débrouiller et
surtout, personne ne m’imposera un style de vie, je refuse.
J’ai été trop patiente et trop gentille, j’aurais pu
exploser depuis longtemps comme l’ont fait mes sœurs, mais j’ai trop laissé
faire, résultat ? Ce qui se passe actuellement.
Je passe une annonce dans mon ancien groupe WhatsApp de Master,
avec eux ce sera très rapide.
Au bout de 10minutes, j’ai un ancien camarade de classe qui
me dit qu’à côté de chez lui, il y’a des studios à 110.000.
Mais vraiment le studio de célibataire quoi !
Dès que tu rentres, tu as directement ta grande chambre, puis
tu as deux portes, une pour la douche et une pour la cuisine.
Moi (Inbox) : Tu me rassures que la chambre est grande ?
Lui : Yes chef (rire). Y’a de l’espace en tout cas.
Moi : Ok, et tu sais si c’est vide actuellement ?
Lui : Oui c’est vide. Hier, le propriétaire était même
là pour voir si les studios étaient propres pour accueillir de nouveaux locataires.
Moi : Ok, tu peux m’avoir le numéro ?
Il me communique le numéro du gérant et je passe le coup de
fil.
Il me dit que je peux passer tout de suite même car il ne
reste qu’un studio disponible et il risque de vite partir.
Je me rince et m’habille rapidement, je fonce à l’endroit indiqué.
Quand j’arrive, je trouve un homme qui me semble avoir la
quarantaine, très jovial, il se présente comme étant le gérant.
Il me fait visiter le studio, j’aime bien.
Franchement pour 110.000 à Libreville, c’est vraiment une
chance que j’ai.
Le studio est clean, une belle superficie, fonctionnel, je
suis tentée de demander pourquoi c’est moins cher comme ça, sachant que c’est dans
une bonne zone, accessible, y’a un gardien.
Non mais y’a un truc qui cloque non ?
Moi (le regardant) : Excusez-moi mais pourquoi le loyer
est si bas pour un endroit aussi bien ? Y’a un problème d’eau ? De
courant ? Enfin, vous voyez ce que je veux dire !
Lui (rigolant) : Non madame, il n’ya aucun problème
ici. Pour vous rassurer, c’est le propriétaire qui a décidé de fixer les loyers
aussi bas car il a à cœur d’aider les gabonais à bien se loger à moindre coût. Vous-mêmes
vous savez à quel point c’est compliqué d’avoir un boulot bien payé au Gabon
actuellement. C’est juste une action faite de bon cœur.
Moi : Wow, je suis étonnée. Je suis conquise, je le
prends.
Lui : Ok.
On redescend dans son espace qui est au rez-de-chaussée et
il me dit tous les papiers que je dois fournir.
Moi : Je veux que vous ne fassiez plus aucune visite,
je le prends je vous le jure. S’il vous plait, s’il vous plait.
Lui : Je vous laisse 1h30 Madame, et même là c’est parce
que vous me semblez être une bonne personne et vous êtes très polie.
Moi : Merci, je reviens vite.
Je me suis limite envolée pour aller chercher tout ce dont j’avais
besoin et là, un problème s’est posé : Mon passeport !
J’ai été tentée de demander aux parents de me le rendre,
mais j’ai chassé cette idée de ma tête.
J’ai appelé le gérant pour savoir si ma carte d’identité
ferait l’affaire en attendant que je renouvelle mon passeport que j’ai « perdu ».
Il m’a répondu que oui.
J’ai tout réuni, j’ai récupéré les sous au GAB et je suis retournée
devant lui, à bout de souffle, tant j’ai couru ici et là pour tout faire.
Lui (regardant sa montre) : 1h25 ! Vous avez le studio
Mlle.
Moi : Merci.
Je me suis assise et j’ai lu très attentivement le contrat
avant de le signer car il me convenait parfaitement.
Le gardien (entrant dans la pièce) : Le patron est là.
Le gérant : Ok, ça tombe bien on a la dernière
locataire.
Deux minutes après, un très bel homme fait irruption dans la
pièce, son parfum envahit l’espace.
Lui : Bonsoir !
Moi : Bonsoir M.
Le gérant : Bonsoir patron, c’est la dernière locataire.
Lui (souriant) : Bienvenue chez vous Madame. J’espère
que vous serez à l’aise ici !
Moi : Merci, je sens que je le serai, merci beaucoup.
Lui : Je vous en prie.
Je récupère mes clés et je sors de là satisfaite, le sourire
aux lèvres.
Maintenant je dois trouver tous les bons plans possibles pour
emménager rapidement et efficacement.
Si je reste une semaine de plus dans cette maison, je
finirais embarquée dans quelque chose et ce, contre ma volonté.
Le lendemain, mon chef m’a accordé ma journée.
Je me suis rendue au CEDOC déclarer la perte de mon passeport
et le renouveler. J’ai fait un tour à petit Dubaï et dans tous les endroits où
je pouvais trouver de quoi m’offrir un confort sommaire.
J’ai fini ma journée à 21h après avoir déposé tout ce que j’ai
acheté dans mon nouveau chez moi.
Est-ce que je compte prévenir les parents de mon
déménagement ? Oui !
Est-ce qu’ils pourront me retenir ? Non ! Ma
décision est prise.
Jeudi soir, toutes mes valises étaient bouclées, je n’ai
pris que ce qui m’appartenait et j’ai laissé tout ce qui venait d’eux.
Papa (furieux) : Tu ne pars nulle part Marianne.
Moi : Ma décision est prise papa, navrée de te décevoir
mais je pars de cette maison. Pour mon épanouissement personnel, j’ai besoin de
partir.
Maman : Je t’ai prévenu Marianne ! Tu veux me
défier ? Ainsi soit-il, je t’attendrai au tournant.
Elle n’a plus dit un seul mot, c’est papa qui ne cessait de
me hurler dessus et une seule chose revenait à chaque fois « Qu’est-ce qu’on
dira de moi ? ».
Au bout de la 5ème fois, j’ai coupé court à la
discussion, il ne pense qu’à lui et il ne changera jamais.
Moi : Je vous aime, mais j’ai besoin de partir (en
larmes) Mon taxi est dehors.
Papa s’est levé, il a quitté la pièce énervé contre moi et
maman ne disait rien. Je sais qu’elle mettra sa menace à exécution et je sens déjà
que ça me fera mal, très très mal.
Mais pour une fois, je veux penser à moi.
C’est en larmes que j’ai quitté la maison qui m’a vu
grandir, laissant derrière moi mes parents nourris par la haine, la colère et un
esprit de vengeance que je ne comprendrai donc jamais.
Le taximan m’a aidé à tout mettre dans le véhicule et c’est
en silence que le chemin s’est fait jusqu’à l’arrivée.
J’ai essuyé mes larmes et j’ai essayé de sourire face au gérant
qui n’a pas hésité à m’aider à monter mes valises.
J’étais tellement fatiguée que je me suis jetée dans mon
nouveau lit, et j’ai laissé libre court à ma peine.
Je n’ai jamais voulu avoir une famille déchirée, si ça ne
tenait qu’à moi, la vie serait rose, pleine d’amour et d’affection.
Si ça ne tenait qu’à moi, mes sœurs seraient mes meilleures
amies et mes parents, mes meilleurs confidents.
Si ça ne tenait qu’à moi, la rivalité constante entre mes sœurs
et moi n’existerait pas.
Mais vu que ça ne tient pas qu’à moi, laissez moi me sentir
mal pour une situation que je subis.
Des divergences qui auront un effet néfaste sur ma vie, je
le sens !
***E M***
***Deux semaines plus tôt
Je boucle ma dernière valise et mes petites sœurs me regardent
avec tristesse.
J’ai décidé de rentrer au Gabon, j’ai décidé que je voulais
y vivre et elles savent que c’est sans appel.
J’ai besoin d’être sur cette terre, c’est plus fort que moi.
J’ai besoin de suivre ses traces, aujourd’hui plus que
jamais auparavant.
Maman (entrant dans la pièce) : Tu vois comment tu
nous fais pleurer ?
Moi : Maman, depuis 3 jours tu pleures, je n’aime pas
te voir ainsi.
Elle : Je suis triste chéri, un de mes bébés va vivre
loin de moi, j’ai mal.
Moi (la prenant dans mes bras) : Je sais maman,
mais j’ai besoin d’y aller.
Elle : Je sais chéri. Tu vas me manquer (elle éclate en
sanglot).
C’est reparti pour les larmes, sauf une seule personne qui
se retient, elle est toujours aussi dure pour exprimer ses sentiments et
émotions.
Moi (regardant mon petit frère) : Tu es maintenant l’homme
de la maison, tu veilles sur maman et les filles, d’accord ?
Lui (fièrement) : Oui ! Tu m’as bien formé !
Moi : Bien ! (Regardant les filles) Vous restez
bien, toujours dans l’amour, le respect et la bienveillance. Toujours la même
discipline de vie. Vous êtes adultes, je sais, mais en tant que grand frère, je
dois toujours vous rappeler cela. Vous êtes ma vie, je vous aime plus que ma
propre personne et vous savez que je ne pars pas pour vous faire de la peine.
Je pars car j’ai besoin de suivre les traces de père, je pars car je sens que
ma place y est, je pars car j’ai besoin de ça. Mais sachez que même à des
milliers de KM, je serai toujours disponible, présent et prêt à tout pour chacun
de vous.
Eux : On t’aime aussi !
Après un câlin collectif, je vais rejoindre ma mère dans sa
chambre.
Aussi grands, costauds, forts que nous puissions être, nous
restons les enfants de notre mère et nous devons tout à ce petit bout de femme.
Je la trouve à genoux et je me joins à elle.
Elle prie pour moi et me donne toutes les bénédictions, elle
demande à DIEU de toujours veiller sur moi et que rien ne m’arrive.
Moi : Merci pour tout, je t’aime tellement, tu sais !
Je te dois tout ce que je suis aujourd’hui,
ma petite femme forte.
Elle : Je t’aime aussi mon premier fils, de toute mon
âme. Et je sais que cette décision est mûrement réfléchie. Si tu sens que tu y
seras heureux, alors j’accepte de te laisser partir. (Souriante) J’espère que
tu y trouveras l’amour !
Moi : Si je peux trouver mon âme-sœur, pourquoi pas !
Elle : Je t’aime mon chéri.
Moi : Moi aussi je t’aime.
Je reste là, dans ses bras, à respirer son parfum, toujours
le même depuis tout ce temps.
Maman : On y va ?
Moi : Let’s go.
On arrive à l’aéroport et j’enregistre tous mes bagages.
C’est au moment de partir que ma petite sœur la plus dure de
la terre réalise qu’elle a trop retenu ses larmes. Elle se jette dans mes bras
et elle fond en larmes comme un gros bébé.
Et pourtant c’est une femme maintenant.
Je la calme et elle ne me lâche pas jusqu’à ce que je
franchisse la porte de l’immigration.
Bye bye MTL.
Après 15h de vol, je pose mon pied à Libreville.
Je ressens un pincement au cœur, d’un coté c’est difficile
de revenir ici, émotionnellement.
Mais de l’autre, j’en suis ravi.
C’est le chauffeur qui passe me récupérer à l’aéroport.
J’arrive chez ma tante et ce sont des cris de joie qui m’accueillent.
Je passe de bras en bras, tout le monde est si joyeux ici.
Il s’en est passé des choses, il y’a eu des larmes, il y’a
eu des moments extremement difficiles, mais aujourd’hui, nous essayons d’être
heureux et soudés plus que jamais auparavant.
Je prends très rapidement mes marques à Libreville et je
fais le tour des entreprises, de nos maisons, de nos résidences.
Je prends tout en main très vite.
Je me rends à notre dernière résidence voir si le compte est
bon et si tous les appartements & studios sont pris.
Je trouve une charmante jeune dame assise chez le gérant.
Elle m’est présentée comme la locataire du dernier studio, j’espère
juste qu’elle est de bonne foi, car j’y accorde un intérêt particulier.
Je quitte les lieux après avoir tout vérifié.
Je suis de retour à LBV, après tant d’années et surtout,
prêt à assurer la continuité de mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon
père.
Tous les trois ont tout donné pour leurs familles, aujourd’hui
ils ne sont plus là, mais on leur doit TOUT.
Que ce retour me soit favorable !
***Un mois plus tard
***Maurine***
Laurent (me bousculant) : Lève toi Maurine, je suis pressé.
Moi : Non Laurent, ne me touche pas.
Laurent : Tu la fermes ! C’est fini cette vie où
tu me hurlais dessus, c’est terminé ! Lève-toi ou tu vas me sentir !
Je me lève avec difficulté. Je suis fatiguée et je ne sais
même pas pourquoi.
Pourtant je ne fais rien de grave hein, bref.
Je prends ma douche, je prends tout mon temps pour l’agacer.
Nous allons chez sa mère (levant les yeux au ciel) cette
garce !
Je m’habille lentement, il me regarde seulement, tout en me
signalant son agacement avec des souffles bruyants.
Moi quoi ?
C’est à 12h00 qu’on arrive chez elle.
On mange et elle ne cesse de me poser des questions, plus agaçantes
les unes que les autres. Moins un, j’allais lui dire de se taire et manger.
On y passe toute la journée, un moment donné, Laurent s’éclipse
pour répondre à un appel, je reste avec elle.
Sa mère (me fixant) : C’est bien d’aimer l’argent, mais
où tu es avec mon fils là, c’est jusqu’au tombeau oh.
J’ai avalé de travers et je me suis mise à tousser fort.
Elle : C’est le non-retour ma chérie, (cognant son verre
au mien) à la nôtre !