Chapitre 16
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
Nous partons dans la voiture de Pédro, un 4x4 land Rover imposant,
et allons manger dans un restaurant en plein air du côté de La Sablière.
« Beaucoup de choses ont changé depuis mon départ.
Heureusement que vous deux, vous n'êtes pas allé en exil. Sinon, j'aurais eu
beaucoup de mal avec ce pays. », leur dis-je une fois que nous sommes
assis.
« Quand même Merlie ! Tu ne vas pas nous faire croire que
tu as réussi à effacer le pays en toi et que quand tu es là-bas le goût du
manioc ne te manque pas ? », lance Pédro.
« Si, parfois. Mais je sais comment compenser. Par contre, si
je devais revenir ici et ne pas vous y retrouver, quand même, j'aurais du
mal. »
« Nous sommes là, comme les meuble dans un musé. On ne va
jamais très loin. », me répond Christian.
« Alors, Pédro, pourquoi es-tu toujours célibataire. »
« Il faudrait inventer un autre mot pour célibataire et père
de 6 enfants. », se moque Christian.
« Gars, te moques pas ! Toi-même tu sais comment ça a
fini avec Gertrude. Les femmes sont dingue quoi. Un mélange de camerounais et
gabonais, ça te fait de la dynamite. Elle a faillit me couper les couilles
pendant la nuit, Merlie ! Tu t'imagines. »
« Hum ! Je préfère ne pas savoir pourquoi elle a pensé à
cette solution. Combien en gères-tu en ce moment ? », lui dis-je.
« C'est bien simple, j'ai pris une résolution en début d'année
il y a deux ans : plus de femme dans ma maison. J'ai donc loué un studio,
une chambre un salon, une cuisine, salle de bain et tout le confort qui va
avec. Celle qui veut s'installer dans mon cœur accepte, soit de faire l'amour
dans ma voiture, soit a intérêt à avoir une maison. Voilà. »
« Comment appelle t-on ce genre d'arrangement ? »,
dis-je.
« Je ne sais pas. Mais au moins, je n'ai pas d'emmerde. Je
leur mens à toutes qu'elles ne peuvent venir chez moi car je suis
marié. », conclut Pédro.
Je me contente de rire. Au moins leur humour me met de bonne
humeur.
Nos boissons arrivent et je leur dis :
« L'un d'entre vous pourra t-il m'accompagner à l'aéroport ce
soir ? Lindsey, ma collaboratrice arrive avec le vol Air France. »
« Si elle est blonde aux yeux bleus, je laisse Christian s'en
occuper. Sinon, si elle est bronzée avec des cheveux crépus, c’est moi qui
t'accompagne, ma belle ! », lance Pédro.
« Hey chef ! Je n'ai pas dit qu'elle vient ici se faire
draguer par un Don Juan. Il est question de travail. Elle ne vient pas se dorer
au soleil. », dis-je.
« Hum ! Le monde est injuste quand même ! Comment
une personne se prénommant Lindsey peut
venir ici pour travail alors que rien que le fait de prononcer son prénom est
déjà à elle seul une invitation à faire des choses euh... », me lance
Pédro.
« Tu la drague et tu auras affaire à moi ! », dis-je
su un ton menaçant.
« Bon ! Disons que je vais être cool. Mais dis quand
même, à quoi ressemble t-elle.
« C'est une femme. Intelligente et très efficace au
boulot. », dis-je. « Le sujet est clôt. »
Ils éclatent de rire tous les deux. Nos plats arrivent enfin. J'ai
demandé des brochettes de gambas. Les garçons sont partis sur du poisson à la
braise. Je les regarde et leur demande :
« A quand remonte la dernière fois que vous avez entendu parler
de ce Bertrand Makaga ? »
« Oh ! Je ne sais pas. Peut-être deux ou 3 ans. »,
me dit Christian.
« Ok. Il vit à Libreville, c'est ça ? »,
« Oui, oui. Il a un pied dans le Haut-Ogooué par sa mère et un
autre dans la Ngounié par son père. Mais il traîne dans Libreville. », me
dit il.
« La dernière fois que j'ai entendu parler de lui, c'était il
y a 4 ans. Une affaire de détournement de fond ! », me lance Pédro,
tout bas, en regardant à gauche à droite pour être sûr que personne ne
s’intéresse à nous.
« Je vois. Une histoire que l'on a réussi à étouffer, c'est
ça ? »
« Le pays est géré, ma belle ! Tu as tout compris. Et tu
sais, il y a des gens auxquels je préfère ne pas m’intéresser parce que leurs
histoires te polluent plus l'esprit qu'autre chose. », me dit-il.
« L'homme se fait discret depuis un temps. Paraît que même son
poste, il l'assure à distance. Tantôt de chez lui, tantôt de Tunisie où il va
régulièrement. », me dit Christian.
« Pourquoi la Tunisie ? »
« Ah ! Disons qu'ils y vont pour des raisons médicales.
Les gens riches s'y font soigner. Ce sont les Makaya (pauvres) comme nous qui
allons remplir les salles d'attente des hôpitaux ici. A l'étranger, ils sont
certains d'avoir tous les appareils de radiologie et tous les spécialistes à
leur service. », me dit il.
« Mais rassure-moi, il est en bonne santé ? »
« Qu'est ce que j'en sais, Merlie ! Il y a des rumeurs ci
et là ! Une de ses maîtresses est décédée il y a 2 ans. Une autre l'a accusé
de lui avoir refilé le SIDA. Tu vois le genre ! »
« Vous n'auriez pas pu le dire depuis le début !? A quoi
me sert-il de courir après quelqu'un susceptible d'avoir le SIDA s'il s'agit de
sauver mon neveu ? », leur dis-je.
« Ok ! C'est vrai. On n'a pas vraiment été futés sur ce
coup là ! », conclut Christian.
Je les regarde en secouant la tête. Ils ne sont pas
croyables !
Nous continuons de manger en silence et je leur dis :
« Puis-je compter sur vous demain pendant la journée ?
J'aimerais profiter pour faire une excursion en dehors de Libreville.
Pouvez-vous m'arranger le coup. »
« Ça dépend. Détente ou affaires ? »
« Détente. »
« Ok. Combien de personnes ? »
« Lindsey, moi, et deux autres personnes. Que pouvez-vous nous
proposer ? »
« Disons, une virée à La Point Denis. Au moins on y sera
tranquille. Et je peux y emmené une copine. »
« Je viendrai avec ma conjointe. »
« Top ! »
J'ai l'intention de convier Merveille Nyama à cette sortie.
J'apprendrai à la connaître et voir comment je peux aborder le sujet qui nous
lie. L'avenir de mon neveu en dépend.
« Je vais à un cocktail dînatoire ce soir. Organisé par la
boîte que préside Jalil Ratanga. »
« Hum ! Dis-moi, Merlie. Si ce matin tu fuyais l’hôtel pour ne pas voir l'épouse
de Ratanga, comment feras-tu pour l'éviter ce soir ? », me demande
Pédro.
Shit ! Je n'y avais pas pensé.
« Tu penses que le cocktail est ouvert aux
conjoints ? », dis-je à Pédro ?
« Mais même toi-même ? Qui va sortir pour un cocktail de
boulot le samedi soir en laissant son conjoint à la maison ? »
« Pedro a raison. Au
Gabon en général, le cocktail et autres repas de fête sont ouverts aux
conjoints. Tu la rencontreras forcement. », renchérit Christian.
« Il va falloir ruser. Tu restes bien loin de son époux. Tu ne
vas pas toute seule aux toilettes. Tu ne restes qu'à côté des cadres de
l'entreprise. Elle aura honte de s'attaquer à toi si tu es avec des membres de
l'équipe de direction. », me fait Pédro.
« La question est : pourquoi aurait-elle envie de te
casser la gueule ? », s'interroge Christian.
« Peut-être parce que son époux a crié mon nom en lui faisant
l'amour ce matin ! », leur dis-je.
« Wèèèè ! Ratanga est dingue ! Le type veut mourir
jeune. Qui ignore qui est Victoire Ratanga dans ce Libreville ? »,
lance Pédro.
« Comme ça, c'est une légende ? », lui fais-je, pas
du tout surprise.
« Elle a mis fin avec perte et fracas à la liaison de son
époux et une sublime jeune juriste. Mais comme disent mes amis ivoiriens de
carrefour Rio, c'est pas dans ma bouche tu vas manger piment. », me lance
Pédro.
« Vous êtes de drôles de coco quand même ? Si je
comprends bien, ici tout le monde a des relations extraconjugales ? »
« Et pourquoi pas ? Tu es beau, sportif et tout. Si tu plais
et que tout fonctionne bien sur toi, pourquoi faire la fine bouche ?
D'après toi, pourquoi ils fabriquent tous ces préservatifs ? »
« Je ne vois pas le rapport entre l’infidélité et les
préservatifs. »
« Il s'y prend mal pour t'expliquer le truc, c'est tout. En
fait, il y a moins de loisirs que chez vous là-bas. Vous pouvez sortir, aller
au cinéma, au théâtre, voir des comédies musicales. Vous avez des parcs
d'attraction, des terrains de foot, des salles de sport. Vous avez de quoi
libérer et égayer vos esprits. Ici, les loisirs sont tellement inexistants que
s'en est réduit soit à l'alcool soit au sexe. Regarde le nombre d'enfants qui
naissent dans nos maternités ou encore le nombre de bars et maquis au mètre
carré. Tu vois le dessin. »
« Oui ! Je vois. », dis-je en souriant. « Cela
n'excuse pas tout. »
« Mais c'est déjà une excuse pour nous. », lance Pédro.
Il est 16h quand je retrouve Arcèle Adolphe Amonié dans un salon de
l'hôtel. Je suis reposée, j'ai changé de robe. Il est venu accompagné de son
assistante.
« Bonsoir Mme Anderson ! », me font-ils tous deux.
Nous nous installons et commandons à boire. Pendant près de deux
heures nous parlons de tout de rien, de business et de voyage le type est
vraiment carnassier. Il ne rate pas une occasion de faire valoir de ses
compétences et de celles de son entreprise.
J'essaie de comprendre sa philosophie de vie et je m'y perds. Au
bout de deux heures, je n'ai toujours pas cerné le personnage. Aussi suis-je
obligé de proposer un autre rendez-vous, pour le lundi en fin d'après-midi, dans
un lieu autre qu'ici.
Le rendez-vous est pris.
« Je vous invite à dîner. Ce sera plus agréable. Disons,
lundi à 19h »
« D'accord. Je suis obligé de vous abandonner car le vol de ma
collaboratrice arrive dans une demi-heure. Il me faut le temps d'arriver à
l'aéroport. »
« Ce se comprend. A lundi ! », me fait 3A.
Je me dépêche d'aller vers le parking où m'attend Pédro. Je me
rends compte en montant, que le type s'est rasé et parfumé.
« Mec, j'espère que tu as compris que Lindsey vient à
Libreville pour le travail ? »
« Tout à fait ! Non non ! En général, je me fais
beau pour sortir le soir., me lance t-il.
« Hum ! Pédro ! Ton parfum tuerait une mouche à des
kilomètres. Tu as vidé la bouteille sur toi ou quoi ? »
« Oh ! Taquine pas, Merlie ! L'homme veut se faire
beau il faut seulement apprécier. »
« Ok. On y va alors. »
Le vol de Lindsey arrive à l'heure. Elle apparaît au bout de 3 quarts
d'heure. Elle est souriante malgré l'épuisement qui se lit à l'état de sa
coiffure qui n'a pas tenu le coup. Nous nous faisons la bise et elle me crie
comme l'agitée qu'elle est :
« Hey ! C'est la première fois que je viens en Afrique.
Ça fait de l'effet quand même ! »
Pédro qui suit la scène reste bouche bée devant cette grande blonde
qui en plus de son mètre 82 a encore ajouté 5cm de talon. Elle est fine à la
Kate Mose, ongles manucuré et bouche
rendu plus pulpeuse encore par son maquillage. Elle a souligné la
rondeur de ses seins en les laissant apparents dans une robe en coton, décolletée
et arrivant aux genoux. C'est tout l'esprit de notre entreprise qu'elle
transporte ainsi.
A voilà qui sourit en tendant la main à Pédro alors que je les
présente. Mon ami est subjugué, incapable de placé un bonjour ou un bonsoir. Je
lui donne une tape dans le dos et là, il se gratte la tête et dit :
« Dis donc, elles sont toutes jolies comme ça, les anglaise.
Pourtant, ce n'est pas ce que je vois dans les séries télévisées ! »
« Disons que tu vas changer ta vision des choses. », lui
dis-je.
Nous allons tranquillement vers la voiture. Je remarque que Pédro
reste en arrière comme pour mater ma collaboratrice, qui ne s'en rend même pas
compte. Là, il revient à notre hauteur et me chuchote à l'oreille :
« Dis-moi Merlie ! Elle est venue ici pour travailler ou
pour déconcentrer les agents dans la boite de Ratanga ? »
Là, je ne me gène pas. Je lance tout haut :
« Lindsey, mon ami Pédro aimerait savoir comment tu feras pour
rester professionnelle en étant aussi belle ! »
Elle regarde alors Pédro et lui dit :
« Heureusement que mes diplômes je ne les ais pas volés. Parce
qu'à force d'entendre de telles questions, j'arrive moi-même à douter. »
Elle sourit et cela pousse Pédro à s'excuser.
Alors que nous sommes en voiture, je dis à Lindsey :
Nous sommes déjà attendues ! Alors, nous laisserons tes bagages
dans la voiture. Et toi Pédro, tu es mon partenaire ce soir. »
« A vos ordres, Merlie Anderson. Je voulais dire,
Azizet. »
« Cela me vas. Je me suis lavé les dents dans l'avion.
Laisse-moi simplement refaire mon chignon. »
Quand nous arrivons au lieu du cocktail, les gens sont déjà en
place. La ponctualité semble être appliquée dans cette entreprise. Je salue ci et là les gens en présentant à
chaque fois mon ami Pédro ainsi que
Lindsey. L'ambiance est chaleureuse. Chacun est venu avec son conjoint
ou concubin. Je vais faire un brin de causette avec Merveille Nyama, qui se
tient dans un coin, avec un type au costume dépareillé. Ce n'est pas en le
sortant qu'elle gagnera des points. Après dix minutes, je me décide à les
quitter pour retrouver Pédro et Lindsey, qui discute avec Josiane Orézano, la
directrice Marketing. J'arrive et cette dernière me présente son époux. Puis elle m'annonce :
« Jalil a un peu de retard ; nous l'attendons pour un
petit discours. »
« Je comprends ! », lui dis-je.
Je décide de m'éloigner et d'aller faire la conversation à Angèle
DoRégo, la responsable juridique de l'entreprise. C'est alors qu'arrive Jalil
et son épouse. Elle s'est faite une beauté et a mis son teint métis en valeur.
Ses cheveux sont majestueusement coiffés et tout en elle respire la fraicheur,
contrairement à ce matin. Je la vois et me dit que malgré tous les kilos dont
on sent bien qu'ils sont en trop, elle a la stature d'une épouse de DG. Son
visage semble rayonnant. Tout est en contraste avec la nervosité de ce matin.
Je ne tente pas le diable et reste tranquillement aux côtés de mon
interlocutrice dont la conversation m'est fort agréable. Jalil arrive alors
vers nous. Je respire un grand coup en remarquant le regard assassin que pose
sur moi son épouse. ELLE M'A RECONNUE. Je fais mine de ne pas la reconnaître.
Et l'on se sert longuement la main. Elle parvient à m'écraser les doigts en
serrant très fort. Là, je me dis que je
lui donnerais volontiers 2 baffes si je ne me retenais pas.
« Chef ! On attend ton discours ! », lance
Angèle DoRégo, à Jalil.
Ce dernier passe son bras autour des épaules de son épouse et il
l’entraîne vers le milieu de la pièce. Un verre à la main, il demande le
silence. Avec sa voix grave et imposante, il commence un discours assez court
pour remercier ses collaborateurs d'avoir fait le déplacement et annonce la
bonne nouvelle : le gros contrat qu'ils espéraient a bel et bien été
remporté par la boite.
Il est ovationné de tous car cela promet des primes pour c chacun. Pendant
tout le temps qu'a duré le discours de son époux, les yeux de Victoire Ratanga
sont restés figés sur moi. Cette femme a réellement des problèmes ! Si
elle pense que je lui laisserais cette nuit le loisir de m’humilier, elle se
trompe. Jalil revient ver nous et je fais signe à Lindsey d'approcher. Là, je
la lui présente, sous les yeux de Mme Victoire qui me toise comme si ses yeux
pouvaient me laisser toute nue au milieu de la salle.
Le couple ne s'attarde pas et tourne ci et là pour discuter avec
les autres couples. Le vin est doux et les hors-d’œuvre aussi. Je m'attarde
avec mon interlocutrice jusqu'au moment où Lindsey vient vers moi et demande
les toilettes. Je décide de l'y accompagner en faisant signe à Pédro que nous
n'en avons pas pour longtemps.
« Je viens avec vous ! », me lance Angèle DoRégo.
Nous y allons. Pendant qu'elles sont dans les cabines, je me place
devant le lavabo et me mire dans la glace face à moi. Je me remaquille un coup.
Là, arrive celle que je n'ai pas spécialement envie de voir dans un lieu clôt.
« Victoire ! », dis-je pour signaler sa présence.
« Espèce de salope ! Je ressemble à ta femme de ménage
pour que tu m'appelles par mon prénom !? »
Je ne relève pas et préfère l'ignorer.
« Tu penses vraiment pouvoir t'amuser avec mon époux sans que
je ne réagisse ? Je ne vois pas la pute qui pourra m'arracher mon Jalil.
Même pas une pute sortie de je ne sais où ? Qu'est ce que tu crois ?
Que je ne t'ai pas reconnue ? »
Je ne perds pas mon temps à la regarder. Je finis de me maquiller
et décide que je sortirais d'ici sans la toucher ni l'insulter.
La porte d'une des cabines s'ouvre et Lindsey apparaît au moment où
comme une furie Cette folle de Victoire décide de me sauter dessus de tout son
poids. ET C'EST MA COLLABORATRICE QUI TOMBE SOUS LE POIDS DE MON AGRESSEUSE.
Lindsey atterri la tête la première sur le sol, la jambe gauche, bloquée d'un
coté ! Le spectacle est ahurissant au point qu'alertée par le bruit,
Angèle DoRégo elle-même en reste sans voix.
« Seigneur ! », s'écrit cette dernière en me regardant
puis regardant le spectacle sous ses yeux. « La clause 37.8 du contrat. Oh
merde ! Qu'est ce qui ne va pas avec vous, Victoire Ratanga ! Vous
venez de faire perdre 72 millions de francs Cfa à l'entreprise. »
Elle s'empare directement de son téléphone et appelle la clinique
affilié à leur entreprise. Je me baisse pour savoir comment va Lindsey alors
que cette empotée de Victoire Ratanga a du mal à lever son corps tout graisseux
de ma collaboratrice. Là, sans ménagement, Angèle DoRégo, la tire et lui lance :
« Foutez le camps d'ici. Allez, dégagez ! »
Lindsey qui a perdue connaissance, respire faiblement. Je reste là
à la regarder alors que qu'Angèle se saisit de son téléphone pour appeler
Jalil. Je prends le mien, fait des photos de ma collaboratrice et les envoie
directement à Salima à Londres pour qu'elle ait les éléments pour lancé la
procédure de prise en charge des assurances et qu'elle puisse d'ors et déjà
monter le dossier pour ce litige qui va faire claquer des sous à cette
entreprise.
Au lieu de se contenter de se casser et de nous laisser en paix, la
chère Victoire, aussi imprévisible que tout, m'envoie simplement un coup de
poing qui m'envoie au sol.