Chapitre 16

Ecrit par Benedictaaurellia

Chapitre 16

Deux mois plus tard.

Paul.

J’ai atteint mon but. Ma reine a retrouvé le sourire. Elle est rayonnante aujourd’hui. Elle est encore plus belle chaque jour que Dieu fait. Au lieu des quelques jours prévus au départ, nous avons finalement fait un mois à Kpalimé. Rien de tel que l’air frais de la montagne. Tout est pur ici. Il fait bon vivre, pas de chaleur comme à Lomé, l’air n’y est pas saturé, il est tout pur et l’eau délicieuse. Directement prise à la source, pas comme l’eau salée de Lomé. Nous avons revisité les lieux touristiques : le château vial, la cascade de Kpimé, le barrage.

Ne parlons même pas des balades à pied sur le mont Agou.

Tous ces moments furent des moments de pur bonheur.

Pendant un  mois, nous sommes restés au monastère de l’ascension de Danyi Dzogbégan. Les deux premières semaines, nous y avions suivi une retraite spirituelle et le reste du séjour, nous nous sommes tout simplement reposés et avons profité du calme ambiant. Et pour clore, nous avons fait du tourisme dans cette région. Nous ne nous en rendons pas compte mais, nos pays africains regorgent vraiment de trésors.

Le mois suivant, nous avons flâné dans les autres régions du Togo.                                                

 Au nord Togo, dans la région des savanes, nous sommes allés voir les peintures rupestres de Namoudjoga et avons visité les grottes et greniers de Nano et Maproug. Notez que ces lieux ont été proposés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous sommes ensuite descendus plus bas, dans la région de la Kara. Là, nous avons vus des sites absolument splendides comme le paysage koutammakou, avec ses maisons dénommées Takienta, qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ; les monts kabyes, les falaises de Défalé.

A Bassar nous avons ensuite pu contempler les anciens hauts fourneaux et avons visité la chefferie traditionnelle.

Nous n’avons pas oublié la réserve naturelle du parc de la Kéran qui est l’une des plus grandes au Togo. L’accès n’est pas donné au public mais quand on a des relations, vous-même vous savez comment ça se passe.

A la reserve de Sarakawa, l’ancienne reserve privée du président Eyadema, nous avons fait un safari pendant lequel nous avons decouvert la faune sauvage africaine : des zèbres, des buffles et j’en passe.

La région centrale n’est pas n’ont plus restée en reste. Nous y avons aussi fait un safari, dans le parc national de Fazao-Malfakassaou on a pu admirer des bullbals, des bongos ou encore des babouins. On y a aussi vu des antilopes, des éléphants, des oiseaux et des primates.

Bref, c’était un peu ça notre parcourt.

Nous avions tous deux été vraiment positivement  surpris par tout ce que nous avons découvert pendant ce séjour touristique. Avant de nous lancer, ni Ruth ni moi ne connaissions la moitié de tout ce que notre pays regorge.

 

Ces mois passés ensemble a encore renforcé notre couple. Même après trente-deux ans (32) ans de mariage, nous n’avons jamais cessé d’alimenté notre amour. C’est cela qui maintient notre flamme toujours allumée. Nous sommes devenus encore plus proches et plus amoureux l’un de l’autre. Dans un couple, il faut vraiment de ces moments pour se rapprocher l’un de l’autre. Dans la vie active, nous sommes tellement focalisés sur nos boulots respectifs que ça nous éloigne l’un de l’autre. Créer de tels moments et les passer ensemble rapproche le couple.

Maintenant que nous avons fait le plein d’énergie, il faut que je confronte ma femme.

Moi : Chérie ?

Elle : oui ?

Moi : qu’est-ce que tu dirais d’aller voir comment évolue le centre de ta maman ? Depuis que nous sommes ici nous n’y sommes pas allés.

Elle : Euh… je ne sais pas trop. Je ne me sens pas encore prête. J’ai peur qu’en y allant, toute la douleur que j’ai ressentie à la mort de mes parents refasse surface.

Moi : Je suis avec toi. Et je sais que tu es forte. Tu peux le faire.

Elle : tu as raison. Je peux le faire.

Moi : et si nous y allons maintenant ? Battons le fer quand il est encore chaud.

Elle : Allons-y.

C’est sur ce que nous avons pris la route de Tsévié, une ville située à 40km à l’est de Lomé. Les locaux de l’ONG de ma belle-mère s’y trouvaient et ils y avaient aussi une maison familiale.

Plus ou moins une heure plus tard, je me garais devant les locaux de Renaissance. Nous descendons de la voiture et main dans la main, nous marchons vers l’entrée. A côté de moi, Ruth tremble. Je porte sa main à ma bouche et l’embrasse. Je lui murmure ensuite à l’oreille :

Moi : Ne t’inquiète pas. Tout ira bien.

C’est sur ces mots que nous franchissons l’entrée.

Le hall n’a pas du tout changé, à part plusieurs photos qui ont été ajoutées au mur.

Le mobilier est toujours le même. Le comptoir et les chaises ont perdu leur éclat d’antan mais, semblent toujours solides.

Nous nous y dirigeons et y retrouvons une dame bien avancée en âge. Elle se fige et nous scrute dès qu’elle nous voit.

Nana : Ma fille, c’est bien toi ?

Ruth : Nana, c’est moi.

Elles se jettent dans les bras l’une de l’autre.

 

Pendant ce temps à Paris.

Edmund.

Oh ! Seigneur ! Je stresse grave. On dirait un ado. Je ne fais que faire les cents pas dans mon appartement depuis que je me suis réveillé à deux (2) heures. Je stresse tellement que j’ai à peine dormi de la nuit. J’ai mal aux pieds mais je continue quand même. A peine je veux m’asseoir que j’angoisse et me lève à nouveau. Je regarde ma montre. Il est 5h.

Je repense à ces dernières semaines écoulées. Il y a deux (02) mois, j’étais de retour à Paris. Dès le lendemain, je me suis jeté dans le travail. Travailler sur le terrain m’avait manqué, les audiences au tribunal aussi. Je me sentais à nouveau moi. Je faisais ce que j’aime. J’ai partagé mon temps entre l’église, la maison, le bureau, le tribunal et les enquêtes sur le terrain. J’aime le traintrain de ma vie actuelle. Mais, quand je rentre le soir et retrouve mon appartement vide, j’ai un pincement au cœur. Les diner en famille avec les vives discussions me manquent. Les repas fait maisons me manquent. ELLE me manque. J'ai en même temps hâte et j’appréhende de la voir. Elle arrive aujourd’hui pour son séminaire et j’ai promis d’aller la chercher. Pour la nième fois, je regarde ma montre. 05h 05min.

Bon je vais prendre une douche et me rendre à l’aéroport.

Je viens d’arriver à Charles de Gaule. Je vais l’attendre dans le terminal d’où elle sortira. Il est 5h 58 exactement. Son avion doit atterrir à 6h. Mon Dieu que j’ai hâte !

Apres une dizaine de minutes, je la vois arriver. Elle est encore plus belle. Elle pousse son chariot de bagages devant elle et avance. Elle est élégamment vêtue d’un chemisier jaune avec des fleurs bleues et un pantalon en lin blanc. Des ballerines et un sac à main bleu marines complètent sa tenue. Cette fois-ci, elle a troqué son afro contre des tresses qu’elle a tiré en queue de cheval. Cela fait ressortir encore plus son visage. Elle semble me chercher. Je lève la main et lui fait signe. Dès qu’elle me voit, un sourire illumine son visage. Dieu ! Je tuerai pour voir ce sourire tout le temps.

 

Ainara.

C’est avec une joie non feinte que j’avance vers lui dès que je le vois. Il est vêtu simplement d’un jean bleu et d’un Lacoste blanc mais son charme est toujours indéniable. Il est beau mon homme.

Une fois à ses côtés, c’est naturellement que je le prends dans mes bras.

Lui : Tu m’as manqué.

Moi : Et toi donc !

Lui : Sois la bienvenue !

Moi : Merci.

Lui : On y va ?

J’acquiesce et c’est main dans la main que nous sortons de l’aéroport.

Une fois installés dans sa voiture, il me demande.

Lui : Tu veux qu’on aille directement à l’hôtel ?

Moi : Non. Allons d’abord chez toi. J’ai quelques petites choses pour toi.

Ses yeux brillent.

Lui : De la nourriture du pays !

J’acquiesce.

Lui : J’ai hâte !!

Moi : Dis donc, tu ne blagues pas avec ton ventre hein !

Lui : Tu me connais. Je n’y peux rien. Que veux-tu ?

Nous discutons ainsi joyeusement jusqu’à son appartement.

Une fois arrivés  à l’appartement, il me fait faire le tour et m’installe au salon.

Lui : Sois la bienvenue chez moi. Je te sers quelque chose ?

Moi : merci. Juste un peu d’eau. Merci.

Apres le service.

Lui : Tu as fait un bon voyage ?

Moi : Un peu mouvementé. Il y avait des turbulences. Dieu merci, nous sommes arrivés sains et saufs.

Lui ; Gloire à Dieu.

Moi (en déballant les choses que j’ai apporté pour lui): Voilà, tu as là les grains pour ta bouillie, des sauces, de l’alloco frit et des beignets de bananes. Les sauces doivent aller au frais.

Lui : Merci. Il ne fallait pas te déranger autant.

 Moi : c’est un plaisir.

Regardant ma montre.

Il faut que j’aille à l’hôtel maintenant. J’ai besoin de me reposer un peu avant le début du séminaire. On commence dans quelques heures.

Lui : je te raccompagne.

(Une fois à destination.)

Vous finissez à quelle heure ?

Moi : en principe à 19h.

Lui : bien. Ça te dit que je vienne te chercher ce soir ? On pourrait diner ensemble et flâner un peu.

Moi : Bien sûr. Je serai prête à 20h.

Lui : ça marche. A ce soir.

Moi : A ce soir.

Ma cousine, mon cauc...