CHAPITRE 16
Ecrit par Tony carmen
Le Ngondo est une fête traditionnelle et culturelle antique de la tribu Douala et grand Sawa qui a pour objet de réunir les peuples côtiers une fois tous les douze mois en célébrant une grande fête rituelle, mystique et culturelle, animée par les hauts dirigeants des différents cantons de la ville de Douala et sa métropole. Son déroulement se fait très tôt à l'aube pour les initiés qui pratiquent le culte des ancêtres en communiant avec les forces ou esprits de l'eau protecteur du fleuve Wouri.
Le Ngondo C'est aussi et surtout, l'élection miss, la lutte traditionnelle, la course de pirogue, et autres qui viennent agrémentés la cérémonie. C'est d'ailleurs ce qui attire le plus de monde en cette cérémonie de clôture.
C'est tôt le matin que Yann m'a réveillé en disant que je devais l'accompagner quelque part. Près de moi il y avait une robe noire et des sandales à talons hauts rose. Nous sommes donc à Bonassama dans la superbe villa familiale du père de Yann, ayant une vue sur les abords du grand fleuve Wouri et donc de loin, sur les festivités du Ngondo.
Nous sommes venus avec Denise et l'autre fille (Manuela), qui est accrochée au bras de Yann comme une sangsue. Qu'est-ce-que je fais là ? Yann ne me gère même pas et est plus préoccupé à faire le tour du propriétaire à sa dulcinée. Si j'étais pas autant fascinée par les activités du Ngondo, je serais partie.
- Mademoiselle Ndjeng ? (Me dit une voix masculine venue à ma table.)
- Oh !!! Monsieur MBOH ( me levant maladroitement pour prendre la main qu'il me tend.)
- Bonjour... Monsieur.
- soyez la bienvenue dans mon humble demeure.
- Humble !!! Vous êtes bien modeste monsieur, votre maison est su-per-be. L'une des plus belles que j'ai vu.
- Merci. Tout le mérite ne me revient pas. Des personnes s'en occupent comme d'un bijoux de valeur.
- C'est un Bijoux.
- C'est mon fils qui vous a convié à la réception ?
- Euh...
- Eh! (Dit Denise qui vient d'arriver) Gabriel, merci de tenir compagnie à mon invitée...
- Tout le plaisir est pour moi. Mademoiselle Ndjeng, ce fut un plaisir de vous revoir. Amusez vous bien!
- Merci monsieur.
Une fois seules avec Denise, je souffle un grand coup puis m'asseois.
- Tu connais l'oncle Gabriel ?
- Oui. C'est lui qui a fait mon entretien d'embauche.
- Ok.
Nous regardons les festivités jusqu'à la clôture autour de 13h. Comme cela est de tradition, les festivités s'achèvent avec le message des ancêtres Duala (Douala) à la communauté. Un message tiré des profondeurs du fleuve ; Un message dont la cérémonie qui entoure son recueil en est tout un événement. Le message de l'eau trace la voie à suivre par tous les peuples, en particulier les Sawa, au cours des douze prochains mois à venir. Et cette année, le message sorti des eaux est "MUSSANGO".
- C'était quoi le message ? ( me demande Denise qui était allée chercher des boissons pour nous. Le soleil de est grave oooo!)
- MUSSANGO.
- Et ça signifie quoi ?
- Aucune idée ma belle. Je suis Bassa pas Sawa. Donc je ne comprend pas le Douala.
- La PAIX ( intervient Yann qui arrive à peine près de nous.
- Oh! J'ai oublié l'amuse-gueule. ( Dit Denise en s'en allant de nouveau.)
- Tu comprend le Douala ?
- Je me débrouille pas mal...
- Tu es Sawa après tout... Mais je suis quand même surprise que tu comprennes.
- il y a beaucoup de chose sur moi que tu ignores.
- En effet, mon petit fils est très cachotier. ( C'est une dame âgée qui nous a rejoint).
On pourrait lui donner la soixantaine mais connaissant les mamans Sawa, elle pourrait en avoir beaucoup plus. Ces dames sont toujours bien conservées, élégantes, très soucieuses de leur beauté et de leur apparence. En un mot, la dame qui se tient devant moi est sublime, et je peux même voir des traits de Yann en elle.
- C'est ta petite amie MBOMBO ? ( en tirant les Yann, ce qui me fait pouffer de rire). Jeune fille, il comprend très bien le Douala mais il refuse de parler.
- Ne confonds pas les choses grand-mère. Je ne refuse pas de parler, je ne connais pas parler.
- Estimez-vous déjà heureuse qu'il comprenne ( dis-je, ce qui fait rire la dame).
- Bon les amours, je vais m'occuper du service du repas déjà. À plus tard.
Elle tire encore sur les joues de Yann, puis s'en va.
- Je viens de rendre compte que je ne sais absolument rien sur ta famille.
- Et vice versa.
- Les yeux de ta grand-mère brillaient quand elle te regardait. Vous êtes très proches?
- Pas comme elle le voudrait.
- Comment ça ?
- J'ai grandi avec la famille de ma mère en France. Je venais juste au Cameroun passer un mois de congés avec elle. Mais j'avoue que je fais pas non plus beaucoup d'efforts depuis que je suis de retour ici.
- Tu devrais. Elle t'adore.
- Moi aussi.
Il me tend la main que je prends et nous allons à l'intérieur de la villa. Nous entrons dans une chambre a l'étage, au premier niveau. Une grande chambre sublime. Avec un balcon qui sur une magnifique vue du fleuve et du pont sur le Wouri au loin.
- Elle est magnifique cette chambre.
- C'est l'une des plus belles en effet. C'est la mienne. Il m'arrive, même si ça fait longtemps déjà, de passer des weekend ici.
- C'est un endroit charmant.
Il s'asseoit sur le lit et désigne une place pour moi près de lui.
- Il faut qu'on parle ma beauté. (Je viens m'asseoir près de lui).
- Je t'écoute.
- Bree je suis pas quelqu'un de bien, je peux être très naussif pour toi ma belle.
- Moi je pense tout le contraire. Tu as beaucoup d'amour à donner. Il suffit juste de te laisser aller.
- Et si ça ne marche pas?
- Et si ça marche ?
- Bree, tu me plais beaucoup, j'aime passer du temps avec toi, pas seulement pour le sexe mais c'est pas suffisant pour une fille comme toi. Toi tu as besoin d'un prince charmant.
- Je ne suis pas une princesse, et c'est toi que je veux.
- Je meurs d'envie d'essayer... Je veux dire avoir une relation normale.
- Tu me proposes quoi ?
- D'être ma petite amie. Je te promets pas l'amour éternel, encore moins le mariage, mais d'y mettre du mien et bien me comporter avec toi. Tu acceptes?
Pour toute réponse, je l'embrasse et s'en suive d'une série de baisers et caresses enflammés.
Après le repas, nous restons longtemps à la villa regarder des danseurs folkloriques nous ambiancer sur des rithmes Sawa. Nous quittons Bonassama autour de 22h et Yann me ramène suite chez moi.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée de m'embarquer dans une telle relation avec Yann. Après tout, elle est toujours sans lendemain. Mais quelque chose me dit que Yann cache quelque chose de douloureux qui le rongede depuis longtemps et que si je parviens à le faire dépasser ça, je récolterai l'homme le plus doux et le plus aimant de la terre. C'est aussi ça l'amour, se battre pour l'autre et l'aider à avancer.
Je le confirme, les vieilles habitudes ont la peau dure. Yann ne sait tout simplement pas comment on traite une petite amie. Deux semaines que nous sommes ensemble et je vois pas la différence. Ce samedi, nous assistons à un vernissage tous les deux. Il parraine une galerie d'art ayant pour but de promouvoir des jeunes talents africains défavorisés. C'est pas un amour mon Yann ? Bref, je disais que nous sommes dans cette galerie d'art, et Yann ne se gêne pas pour flirter avec des femmes sous mon nez. Du moins, elles flirtent avec lui et il se laisse faire. Je reviens des toilettes et je le trouve en bien charmante compagnie.
- Bébé, je peux me joindre à vous? Dis-je alors qu'ils étaient entrain de rire de je ne sais quoi. L'autre fille me toise et s'en va, je reste face à un Yann mécontent.
- c'était quoi ça ? Me demande t-il.
- Tu as vu quoi ?
- Les scènes de jalousie c'est la partie que je vais détester dans notre relation.
Il me laisse planté là et s'en va rejoindre un groupe de personnes. Hein ! Ok, calmes toi bree, les hommes ne supportent pas les scènes de ménage, essaies de profiter de l'exposition et lâches le un moment.
Je me mets à faire le tour de la galerie quand un tableau attire mon attention. Cette petite fille en larmes, C'est moi ! C'est mon ex Charles qui avait peint ce tableau il ya 6 ans à base d'une de mes photos d'enfance. Cela me rappelle l'enfance malheureuse que j'ai eu au côté d'une mère qui semblait me haïr plus que tout au monde... Non non Bree, basta les mauvais souvenir ! Mais que fait ce tableau ici ?
- Théodora ? ( Je me retourne et plonge sans hésiter dans ses bras et il tourne avec moi dans ses bras.)
- Oh charles, comme je suis ravie de te revoir ( toujours dans ses bras alors qu'il a cessé de tourner).
- Et moi donc ! Tu es encore plus Belle que dans mes souvenir.
- Merci, je...
Je me sens tiré dans des bras au parfum très familier. C'est Yann qui me tient par les reins et m'enlace amoureusement. Il n'a pas dit qu'il ne voulait pas les signe de jalousie ? Big lol.