Chapitre 16 : Assumer

Ecrit par kaynaliah

Chapitre 16 : Assumer

6 mois plus tard

*****Annick****

La nuit a été longue et épouvantable pour moi. J’ai eu des douleurs abdominales aux alentours de 01h00 du matin et Gabriel a été obligé de m’emmener aux urgences car ça n’allait pas du tout. Le médecin nous a rassuré qu’il n’y avait rien de grave mais on préfère ne prendre aucun risque. Oui je suis enceinte et cela a été une magnifique surprise relevant d’un miracle. Je n’aurais jamais pensé être maman encore une fois. Je ne soupçonnais même pas mon état car j’avais toujours mes menstrues sauf que je mangeais vraiment beaucoup. Ce sont Gabriel et Amina qui ont commencé à me faire des remarques et lors d’un contrôle de routine chez la gynécologue, j’ai découvert mon état. J’étais tellement surprise. Gabriel m’attendait ce jour-là en salle d’attente et je lui ai demandé de rentrer dans le bureau du médecin. Nous étions surpris mais heureux. Certes c’est inattendu mais c’est un immense bonheur. Vu mes antécédents lors de la grossesse d’Anaelle, je préfère ne prendre aucun risque. Mon âge aussi est un grand facteur dans mon stress. Je ne veux prendre aucun risque. Gabriel refuse que j’accouche ici. J’irai rejoindre ma fille en France dans quelques semaines.

Gabriel a demandé ma main juste après le départ d’Anaelle pour la France. Cela s’est fait dans un cadre très familial avec uniquement nos deux familles dans la nouvelle maison de mon père. Je crois que ce je n’ai jamais autant pleuré que ce jour-là. J’ai eu droit à une déclaration d’amour avec des promesses qui se réalisent de jour en jour. Je me sens juste bénie et enfin heureuse. J’ai longtemps trimé mais je suis enfin arrivée à bon port.

Anais entre en fracas dans ma chambre et me fait un bisou avant d’embrasser mon ventre. C’est son rituel. Anaelle et elle étaient tellement excitées lorsque nous leur avons annoncé que la famille allait bientôt s’agrandir. Je suis soutenue par toutes les femmes de la famille, que cela soit de mon côté ou de celui de Gabriel. Notre fils sera bien entouré et choyé. On a tellement prié pour avoir un petit garçon et Dieu nous a exaucé.

-« Ca va chérie ? » dit Gabriel qui vient d’entrer dans la chambre.
-« Oui fatiguée par tout ce stress »
-« Repose-toi car tu en as besoin. Je ne savais pas que notre petit champion te fatiguerait autant. »
-« Laisse-le jouer avec moi. Je vais le récupérer lorsqu’il sera né »
-« Aies pitié s’il te plaît »
-« Tchip »
-« Je t’aime aussi Annick REMANDA. Bon je t’apporte ton déjeuner vu que notre fils et toi aviez refusé d’honorer celui qu’on vous a servi à l’hôpital »
-« Il n’y avait rien de bon dans le plateau »
-« Gourmande. Je reviens »
-« Merci chéri »

*****Charles*****

Je sors du palais de justice et je me sens tout simplement libre. Mon divorce vient d’être prononcé. J’ai attendu ce jour depuis des années. Je ressens des émotions mais je me sens surtout heureux de pouvoir tourner cette page et écrire une nouvelle sans rature cette fois-ci. Ma famille a vraiment traversé des moments difficiles. Cela a été vraiment éprouvant pour mes enfants lorsqu’ils ont compris que leur mère les a tout simplement abandonnés sans remords. J’ai pensé que leur changer d’environnement leur ferait du bien. J’ai vendu la maison il y a trois mois exactement et on a aménagé dans une nouvelle. Les enfants sont plus épanouis et cela m’apporte du baume au cœur. J’ai encore du mal avec Naomie mais on essaye de mettre nos différents de côté et d’aller de l’avant. J’ignorais que ma fille avait autant de rancœur en elle que nous ses parents avons créés. Il est bientôt midi et je décide de me rendre pour la première fois et de ma propre volonté chez ma mère. J’ai demandé à Nessa de s’arranger pour que tout le monde soit là. En arrivant sur place, j’ai trouvé tout le monde assis au salon.

-« Bonjour tout le monde »
-« Bonjour Charles. Ca Va ? » demande ma mère.
-« Je suis plus qu’heureux aujourd’hui et c’est le début d’une nouvelle vie »
-« Comment tu te sens ? » demande Nessa.
-« Joyeux tout simplement »
-« Je suis heureuse pour toi »
-« Merci »
-« Tu le mérites vraiment après toutes ces galères »
-« Je considère tout cela comme un gâchis » dit Flora.
-« Et pourquoi ? »
-« Tu te plains toujours que maman a gâché ta vie mais tu l’as fait tout set seul. Tu n’avais juste qu’à assumer tes choix et dire non. AUjourd’hui tu es divorcé mais j’espère que e n’est pas pour aller supplier Annick de te reprendre »
-« Et pourquoi pas ? »
-« Parce que tu ne fais plus partie de son paysage tout simplement »
-« Et comment tu peux le savoir ? »
-« Flora tais-toi s’il te plaît »
-« Non je ne me tairai pas Nessa. Il faut bien qu’une personne ici lui dise la vérité »
-« La vérité ? Mais quelle vérité ? De quoi parles-tu ? »
-« Annick ne t’attend plus »
-« Qu’est-ce que tu en sais ? Toi qui n’a jamais su garder un homme »
-« De la même manière que je n’ai jamais su garder un homme tu n’as jamais su garder la femme de ta vie à tes côtés »
-« …. »
-« Et aujourd’hui elle est avec un autre »
-« Flora tu te calmes maintenant » dit ma mère
-« Non pas encore. Annick va se marier bientôt et est enceinte de surcroît. Tu as laissé passer ton tour et quelqu’un d’autre fait son bonheur »
-« Je ne te crois pas »
-« Libre à toi cher frère mais sache que tu as perdu »
-« Tu le savais Nessa »
-« Oui mais je ne savais pas comment te le dire. Je suis désolée »

Je refuse de croire en la véracité de ce que je viens d’entendre. C’est impossible. Annick n’a pas pu me faire cela. Elle n’a pas pu nous faire cela. Je monte dans ma voiture et roule jusqu’à son lieu de travail. J’aperçois sa voiture garée sur le parking. Je rentre dans leurs locaux et vu que je suis une personne respectée dans le milieu, on ne me pose pas beaucoup de questions. La standardiste est en ligne et je ne veux plus attendre. Je déambule dans les couloirs en cherchant son bureau grâce aux noms installés sur les portes. Alors que je veux ouvrir la porte, cette dernière s’ouvre et je vois Annick accrochée au bras de cet homme. Je suis fou de jalousie. Mon regard se porte ensuite sur ce ventre prédominant. J’ai du mal à y croire.

-« Charles ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? »
-« J’avais besoin de te voir Annick «
-« Je suis occupée et on n’a rien à se dire »
-« Alors c’est vrai. Tu es vraiment enceinte »
-« Vous avez un problème Monsieur OGOWET ? » demande cet homme qui me fixe du regard
-« Oui. Vous m’avez volé ce qui est à moi »
-« Vraiment ? »
-« Oui »
-« Assumez vos choix et avancez dans la vie car vous stagnez »

Je n’ai pas supporté le sourire qu’elle lui a donné avant qu’ils e s’en aillent. J’ai le cœur en lambeaux tout simplement. Elle l’aime. Je le vois dans ses yeux. J’ai tout perdu. Il est peut être temps de tourner la page même si ce sera impossible car jamais plus je ne pourrai aimer une femme comme j’aime Annick. J’ai tout perdu : la femme de ma vie, ma fille. J’ai dû choisir entre l’amour de ma mère et celle de la femme que j’aime mais j’ai pensé à tort que tout se règlerait très vite. J’ai cru qu’Annick m’attendrait. Je ne suis qu’un sale égoiste qui n’a pensé qu’à lui et j’en paie le prix fort.

Je suis riche et ai atteint mes objectifs aujourd’hui mais à quel prix ? Le tribut est très lourd pour moi. J’espère être heureux un jour et retrouver surtout l’amour de ma fille mais en ce qui concerne Annick, c’est trop tard. Elle a le droit d’être heureuse. Je paie juste le prix de mes choix

Fin.

Charles: Le prix de...