CHAPITRE 160: LES NOUVELLES.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 160 : LES NOUVELLES 

**LOYD MBAZOGHO**

Lucrèce : ( Après un moment, me tenant la main fermée et l’ouvrant pour y glisser la sienne) Viens t’allonger Loyd.


Je n’ai pas bougé. Elle a exercé une petite force pour me tirer et me faire asseoir sur le lit pendant qu’elle était debout devant moi. Elle s’est mise à me caresser la tête avant de lentement me la ramener vers son ventre. J’ai instinctivement passé mes bras autour de sa taille et sans que je ne le veuille, j’ai craqué et je me suis mis à pleurer en la serrant fortement. Elle m’a laissé pleurer dans ses bras en continuant à me caresser la tête pendant plusieurs minutes avant de me relever la tête en exerçant une petite pression sur mon menton pour que je la regarde, elle avait aussi pleuré mais en silence.


Lucrèce : (Essuyant mes larmes avec ses mains) Ça va mieux ?


J’ai bougé affirmativement la tête.


Lucrèce : Allonge toi maintenant, je vais rester un peu avec toi ici avant d’aller préparer. (Je l’ai regardée) ne t’inquiètes pas, tout le monde dort et personne ne saura. On ne va rien faire, je veux juste te tenir compagnie car je vois bien que tu as besoin d’une épaule sur laquelle te reposer.

Moi : (Silence) 

Lucrèce : Allonge toi.


Je me suis exécuté et elle m’a rejoint en s’allongeant en face de moi. On s’est regardé un moment puis elle a tendu sa main pour me caresser le visage, elle était chaude et apaisante. Au bout de quelques minutes elle s’est redressée.


Moi : Tu t’en vas déjà ?

Lucrèce : Non (arrangeant l’oreiller ) Je voulais juste bien disposer l’oreiller pour poser ma tête dessus.


Ce qu’elle fait en se couchant sur le dos.


Lucrèce : (Tapotant sa poitrine) Viens poser ta tête ici.

Moi : (Silence)

Lucrèce : Viens Loyd, tu verras que ça va te faire beaucoup de bien, quand maman est stressée c’est comme ça que j’arrive à l’apaiser .

Moi : Je ne suis pas ta mère.

Lucrèce : Je sais très bien mais vous avez plusieurs points en commun, vous réagissez de la même façon sur beaucoup de choses.

Moi : Ah oui ?

Lucrèce : Oui.

Moi : Tu as des exemples ?

Lucrèce : (Souriante) Viens te coucher et je te le dirai.


J’ai hésité un bref instant avant de le faire. Je me suis allongé sur le ventre en posant ma tête et une partie de mon buste sur son ventre et sa poitrine. Elle s’est aussitôt mise à me caresser la tête. L’odeur de son parfum me titillait les narines et s’était agréable, je me suis presqu’aussitôt senti bien.


Moi : (Après un moment) J’attends toujours que tu me dises ce que j’ai en commun avec ta mère.

Lucrèce : Presque tout.

Moi : Hum. En fait, tu n’as rien à dire.

Lucrèce : (Souriante) Tu crois ça ?

Moi : Oui.

Lucrèce : Quand vous êtes en colère par exemple, vous devenez désagréable et là c’est quand ça n’a pas encore atteint un certain stade. Quand ça monte, soit vous injuriez, soit vous devenez agressif et quand vous essayez de vous contenir, c’est tout le corps qui se met à trembler.

Moi : (Silence)

Lucrèce : Cette manie de jurer et marmonner entre les dents quand quelque chose vous énerve mais vous n’arrivez pas à l’exprimer clairement. Vous avez tendance à cumuler et supporter les choses à l’intérieur de vous sans rien dire à personne jusqu’à ce que vous vous sentez piégés et après vous explosez. Vous préférez vivre dans le déni au lieu d’avoir des conversations qui vont vous mettre mal à l'aise. Pour résoudre un problème qui vous tracasse vous avez tendance à choisir une solution que vous savez au fond qu’elle n’est pas bonne mais vous la prenez quand même pour espérer gagner du temps.

Moi : (Silence)

Lucrèce : Tu veux que je continue ou c’est bon ?

Moi : Donc nous n’avons que des défauts et aucune qualité ?

Lucrèce : Bien sur qu’il y a des qualités. Vous avez la main sur le cœur et vous êtes prêts à vous mettre en retrait pour prendre soins des autres. Sous cette apparence forte, vous êtes des personnes très douce qui aiment se faire cajoler.

Moi : Hum.

Lucrèce : J’ai menti ?

Moi : Je n’ai rien à dire dessus.

Lucrèce : D’accord. Mais plus sérieusement j’aimerais que tu arrêtes de m’insulter comme tu le fais, j’ai aussi un cœur et ça me blesse à chaque fois de lire tes messages ou que tu le fasses de vive voix. Je ne suis pas une pute ou une chienne.

Moi : (Après un moment) Je suis désolé, c’est juste que (soupirant) je te promets de ne plus le faire. Excuse moi.

Lucrèce : D’accord. J’accepte tes excuses. On peut prendre nos distances sans pour autant se détester et être tendu tout le temps. Personnellement, ça me rend malade de me disputer à chaque fois avec toi et je ne veux pas de ça parce que maman a besoin de moi pour l’aider avec les enfants en attendant que papa sorte de prison.

Moi : (Fermant les yeux) Je ne veux pas de ça non plus.

Lucrèce : Alors tu veux bien qu’on fasse la paix ?

Moi : Je veux bien.

Lucrèce : Plus de cris, plus d’injures, plus d’énervement pour le bien de tous.

Moi : (Soupirant) D’accord.

Lucrèce : (Après un moment) Et à ton travail tout se passe bien ? Maman a dit que c’est compliqué pour vous actuellement.

Moi : Il y a énormément de pression mais on tient le coup.

Lucrèce : Papa a dit que tu es très intelligent et tu travailles bien (j’ai esquissé un faible sourire) je sais que tu vas t’en sortir.

Moi : Merci, c’est gentil.

Lucrèce : De rien.

Moi : Et toi ? Comment vis-tu toute cette situation ?

Lucrèce : J’essaie de faire de mon mieux et d’avancer. Papa m’avait dit d’être forte et que tout allait bien se passer. J’ai confiance en lui parce que je sais qu’il ne ment pas. S’il dit que tout va bien se passer, alors je crois et j’attends patiemment qu’il revienne à la maison pour que tout redevienne comme avant.

Moi : (Après un moment) Et ce garçon t’aide à te sentir bien ?

Lucrèce : (Après un moment) Oui.

Moi : (Encaissant le coup) Je vois. (Quittant sur sa poitrine pour me mettre sur le lit) Tu ferais mieux d’y aller maintenant car il ne serait pas convenable que ta mère se réveille et te trouve ici.

Lucrèce : Tu as raison. Si jamais tu as besoin de quelque chose, je serai à la cuisine.

Moi : D’accord.


Elle s’est levée et est sortie de la chambre. Je suis resté un moment silencieux à écouter les battements de mon cœur. Je me sens déjà beaucoup plus apaisé, ce n’est pas totalement ça mais c’est mieux que ces dernières semaines. J’ai soupiré puis j’ai récupéré mon téléphone dans ma poche. Je me suis dirigé vers la Bible et j’ai lu le verset du jour avant de me décider à lire tous le passage.


‘’Le soir de ce jour-là, Jésus dit à ses disciples: « Allons de l’autre côté du lac! » Ils quittent la foule, et les disciples font partir la barque où Jésus se trouve. Il y a d’autres barques à côté d’eux. Un vent très violent se met à souffler. Les vagues se jettent sur la barque, et beaucoup d’eau entre déjà dans la barque. Jésus est à l’arrière, il dort, la tête sur un coussin. Ses disciples le réveillent et lui disent: « Maître, nous allons mourir! Cela ne te fait rien? » Jésus se réveille. Il menace le vent et dit au lac: « Silence! Calme-toi! » Alors le vent s’arrête de souffler, et tout devient très calme. Jésus dit à ses disciples: « Pourquoi est-ce que vous avez peur? Vous n’avez donc pas encore de foi? » Mais les disciples sont effrayés et ils se disent entre eux: « Qui donc est cet homme? Même le vent et l’eau lui obéissent! »Marc 4:35‭-‬41 PDV2017’’‬‬‬

J’ai relu le texte à trois reprises pour essayer de le comprendre. Je ne savais pas pourquoi mais j’ai fait une fixation dessus en me posant des questions. J’ai pensé à ma situation au bureau et j’ai commencé à faire un parallèle avec cette histoire. Tout comme les disciples qui ont pris peur et se sont mis à crier à cause de la tempête. Moi aussi je suis allé dans tous les sens au boulot depuis que tout ça a commencé. J’ai eu peur pour mon poste et je me suis mis à paniquer en oubliant que Jésus est également dans ma barque comme il l’était avec les disciples. La situation a mon boulot est une tempête que Jésus est capable de calmer mais j’ai oublié sa présence en essayant de m’en sortir seul. J’ai soupiré à nouveau avant de me redresser, descendre et m’agenouiller sur le côté.


Moi : Seigneur, c’est moi Loyd Mbazogho, oui je sais qu’avec tout ce qui s’est passé dans ma vie ces derniers temps, je me suis éloigné de toi et je ne t’ai pas fait confiance pour venir te parler. Je me suis comporté comme ce passage que je viens de lire dans les écritures et je te demande pardon. Pardon de m’être éloigné et de n’avoir pas su regarder au bon endroit. Je te prie de m’aider à traverser cela en gardant mon calme et en me rappelant sans cesse que tu es présent dans cette barque et que jamais tu ne la laisseras couler. Donne moi la force de tenir tout au long de ces épreuves et de toujours me tourner vers toi pour savoir quoi faire. Je te confie le reste et je te fais confiance. Merci de m’avoir préserver cette nuit à la plage car je sais que j’aurais pu me faire agresser ou même emporter par les eaux. Je te promets de faire l’effort de mesurer mes actes à l’avenir pour ne plus faire n’importe quoi. Je te prie aussi pour Lucrèce, je ne parviens pas à la sortir de mon cœur et cela me rend agressif envers elle. Je n’ai pas envie de continuer à lui faire du mal comme je le fais depuis lors. J’ai déjà compris que je ne peux pas être avec elle (essuyant une larme qui a coulé) donne moi la force de la regarder au loin vivre sa vie d’adolescente et de la laisser s’épanouir avec qui elle veut. Qu’il n’y ait plus toute cette animosité et ce ressentiment dans mon cœur parce qu’elle est heureuse ailleurs et aide moi à aller de l’avant de mon côté. Je veux pouvoir avoir une relation plus ou moins normale avec elle. Merci de m’avoir écouté et de prendre le temps de m’exaucer au nom de Jésus. Amen !


J’ai gardé la position quelques minutes avant de me lever et sortir de la pièce. Je me suis arrêté devant la porte de la cuisine et j’ai regardé Lucrèce en train de préparer tout en mangeant des fruits dans une assiette. Elle a fini par faire attention à moi.


Lucrèce : Tu as fini de te reposer ?

Moi : Oui. 

Lucrèce : Tu veux quelque chose à boire ou à grignoter ?

Moi : Je veux bien un verre d’eau et peut-être un peu de ce que tu manges.

Lucrèce : Ok.


Elle a ouvert le frigo et a sorti une bouteille d’eau. Elle a pris un verre et un petit plateau qu’elle a posé sur l’îlot de cuisine avant de faire le service. Elle a pris une fourchette et est venu poser l’assiette de fruits juste à côté.


Moi : (Me rapprochant) Merci.

Lucrèce : De rien. 


J’ai bu avant de manger et les jumeaux nous ont rejoint. Après avoir parlé quelques minutes avec leurs sœurs ils m’ont entraîné dehors pour aller pédalé en me disant que leur père leur manquait déjà.


Aimé : Lucrèce dit qu’il est parti pour le travail mais j’ai déjà envie qu’il revienne pour qu’on rentre à la maison.

Amour : Moi aussi.

Moi : Vous ne voulez plus rester chez tonton Paul ?

Eux : Si mais on préfère chez nous avec notre père. Chez tonton Paul ce n’est pas pareil.

Moi : Je vois. Quand je vais l’appeler je vais lui dire de vite terminer ce qu’il fait là-bas pour rentrer. D’accord ?

Eux : (Souriant) D’accord.


Nous avons continué à pédaler pendant une trentaine de minutes avant que Lucrèce ne sorte à la terrasse avec mon téléphone que j’avais laissé à la chambre en main. Ya Leslie était juste derrière elle.


Lucrèce : (Ayant une expression étrange sur le visage) Ton téléphone sonne tonton Loyd.

Moi : (Me rapprochant pour le récupérer) Merci.


J’ai regardé l’écran et quand j’ai vu l’identité de la personne qui appelait, j’ai écarquillé les yeux.


Ya Leslie : Qu’est-ce qu’il y a ?

Moi : C’est maman qui appelle.

Ya Leslie : (Surprise) Maman ? Décroche rapidement.

«Moi :  (Décrochant) Allô »

«Maman : Toi depuis que je t’appelle là ton téléphone est où ? »

 « Moi : C’était à la chambre. »

« Maman : C’est pas toi qui passe ton temps à dire que le téléphone ne doit pas rester loin ? »

Ya Leslie : Mets le haut parleur.

Ce que je fais.


«Maman : Ton père est malade ici depuis trois jours. Tu connais toi-même comme il boit toujours. Et ici là, la boisson c’est partout. Il boit maintenant les liqueurs. J’ai dit à ton oncle de l’emmener à l’hôpital mais depuis là il dit qu’il va faire mais il ne fait pas. »

 « Moi : Vous êtes où ? Je viens vous chercher tout de suite. »

« Voix d’homme en fond : Tu parles avec qui ? »

«Maman : Avec mon fils. »

 «Lui : (Grondant) Je ne t’ai pas dit de ne pas le faire ? »

 «Maman : Je l’ai appelé pour qu’il vienne nous chercher pour emmener son père à l’hôpital. »

 «Lui : Est-ce que j’ai dit que je n’allais pas le faire ? »

 «Maman : Ça fait déjà trois jours mais depuis là rien »

 « Lui : Je suis en train de rassembler l’argent. »

«Maman : Mon fils a l’argent, c’est toujours lui qui emmène son père à l’hôpital. »

 «Lui : Toi en fait tu veux tuer Landry n’est-ce pas ? Que ces sorciers remettent la main sur lui n’est ce pas ? »

 « Maman : Loyd n’est  pas comme Leslie, lui il n’est pas sorcier, il ne va rien nous faire. »

« Lui : Tu es vraiment trop maboule Colette. Tu ne sais pas que ton fils marche avec sa sœur et son mari et que si l’homme et que s’ils vous retrouvé vous allez mourir ? Pourquoi tu es bête comme ça ? Donne moi rapidement le téléphone là ici. »


Nous avons entendu un bruit de fond. 


« Lui : Je ne sais même pas ce que Gérard fiche depuis là, j’en ai marre de me coltiner ces deux là en longueur de journée. »


Bruit bizarre puis plus rien. On s’est regardé ya Leslie et moi en silence avant qu’elle ne prenne la parole.


Ya Leslie : Merci mon Dieu de nous avoir donné signe de vie de ces deux là . Essaie un peu de rappeler pour voir. 


J’ai tenté sur son numéro et sur celui du boss mais rien ne passait.

Moi : Les deux numéros sont fermés. 

Ya Leslie : Il faut garder ton téléphone près de toi à tout moment, on ne sait jamais peut-être que maman va te rappeler. Vu que papa est malade, elle cherchera forcément un moyen de te joindre pour l’emmener à l’hôpital si cet homme ne fait rien. On va faire une note vocale dans le groupe pour informer les autres des nouvelles que nous avons eu. 

Moi : D’accord.

Ya Leslie : C’est qui Gérard ? Le monsieur a parlé d’un monsieur Gérard qui apparemment doit faire quelque chose.

Moi : Je ne sais pas…


SECONDE CHANCE