CHAPITRE 161: CLOTAIRE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 161 : CLOTAIRE 

(Jola est fatiguée depuis quelques jours d'où le silence, pas de correction oh)


**ARSÈNE MFOULA**

Leslie : (Allongée sur ma poitrine) Tu as pu lui parler ?

Moi : Pas encore. Je cherche toujours le moyen de l’aborder, comme je te l’avais de, il ne laisse personne l’approcher.

Leslie : On va continuer à prier pour ça.

Moi : Oui. Et vous, vous avez du nouveau depuis la dernière fois ? Ta mère n’a plus essayé de vous joindre ?

Leslie : Non. Elle ne l’a plus fait. Loyd a même fait deux tours à Dragage pour parler avec mes grands frères et voir s’ils n’avaient aucune nouvelle mais rien.

Moi : Et du côté de Linda ?

Leslie : Ça n’a rien donné. On a retrouvé le téléphone dans une poubelle près d’une maison abandonnée.

Moi : Et le fameux Gérard ?

Leslie : Rien non plus. On est au point mort.

Moi : (Soupirant) En tout cas, on reste en prière.

Leslie : Sinon l’avocat dit quoi ? Tu vas encore rester ici pour longtemps ?

Moi : Il m’a dit que les conclusions de l’audit seront posées en fin de semaine. Mais de ce qu’il ressort, il n’y a aucune trace de moi faisant rentrer de l’argent dans la société de façon illégale. Et l’enquête fait en parallèle sur le reste de mes activités ne révèle rien non plus. Donc d’ici à la fin de la semaine prochaine, la gelée de mes comptes sera sans effet. Pour ce qui est de ma sortie, je pense que la réponse est entre les mains de Dieu.

Leslie : (Soupirant) Tu nous manques à tous à la maison et les garçons n’arrêtent pas de te réclamer.

Moi : Vous me manquez aussi. Tu as apporté les photos ?

Leslie : Oui. Attends je les récupère dans le sac.


Elle s’est levée et est allée prendre son sac sur la table pour en sortir une quinzaine de photos des enfants et elle, il y en avait aussi pour les enfants de Paul et Reinal dans le lot. Mes filles ont déjà 5 mois et elles grandissent bien. Leslie dit qu’elles sont précoces et veulent déjà ramper. Quant aux garçons, ils sont toujours aussi hyper actifs avec leur compagnon Derreck, ils courent partout dans la maison à faire crier tout le monde. Lucrèce continue de la seconder et gère ses frères comme elle l’a toujours fait. C’est d’ailleurs elle qui arrive à les distraire quand ils commencent à s’attarder sur le sujet de mon absence. Elle m’a également apporté une clé USB dans laquelle il y a des vidéos que je verrai plus tard.


Leslie : J’espère que tu ne vas plus durer ici.

Moi : (Posant les photos à côté pour libérer mes mains) Viens là ( Ce qu’elle fait) Tu es devenue un gros bébé hein ?

Leslie : (Faisant la moue) C’est toi qui m’a rendue comme ça.

Moi : (Souriant) Tu as toujours été comme ça, tu faisais genre.

Leslie : (Posant sa tête au creux de mon cou) Hum. En tout cas je n’ai pas honte d’être ton bébé.

Moi : (Caressant sa joue) Je sais. 


La petite alarme qu’on a s’est mise à sonner pour nous indiquer qu’on avait plus que 30 minutes. Cette situation devient de plus en plus difficile à vivre car ce n'est pas toujours facile pour moi de la laisser partir après avoir passé du temps avec elle. Je ne sais pas encore combien de temps je vais rester ici mais j’espère que ce ne sera plus très long, ma famille me manque et Leslie encore plus que les autres. Nous nous sommes redressés et avons commencé à prier pour avoir une direction, que le Seigneur nous parle et raccourcisse mes jours en ce lieu, qu’il m’aide à trouver un moyen de pouvoir m’approcher de Clotaire et enfin que nous ayons d’autres nouvelles des parents. Nous avons également prié pour tout le monde avant de se séparer sur un long baiser. 


Leslie : À dans deux jours.

Moi : (Faisant un bisou sur ses mains) À dans deux jours ma Douce. Je t’aime.

Leslie : Je t’aime aussi Archy.


Le gardien a ouvert la porte et il m’a menotté pour me ramener dans ma cellule avec les affaires qu’elle m’a apportées. Je me suis assis sur le fauteuil et j’ai à nouveau regardé les photos avant de visionner les images dans la clé. Je souriais tout seul et j’ai même eu la larme à l’œil quand les enfants m’ont individuellement dit que je leur manquait, qu’ils m’aimaient très fort et qu’ils avaient hâte de me revoir. J’ai tout arrêté et je me suis remis à prier le Seigneur.


Moi :… Je sais sans aucun doute que si je suis venu en ce lieu c’est pour une raison et que je me dois d’être patient pour le découvrir. Mais jusqu’à quand Seigneur ? Il me tarde de retrouver ma famille et de les serrer dans mes bras, de leur transmettre cet amour que seul un père peut transmettre à ses enfants pour leur équilibre. Mes filles sont en train de grandir et je sais qu’elles ont besoin de ma chaleur, qu’elles sachent que dans leur vie elles ont un père qui les aime de façon inconditionnelle et qui sera toujours là pour elles pour les guider et les accompagner dans chacun de leur pas. C’est pourquoi je n’ai pas envie de manquer cette étape de leur vie ni de celle d’aucun autre de mes enfants alors je t’en supplie, raccourcit mon temps en ce lieu et que je sorte pour rejoindre ma famille. Merci de m’exaucer au nom de Jésus. Amen !


Je suis allé m’allonger et mes pensées sont tout de suite parties chez Clotaire, le prisonnier le plus ancien de ce quartier. D’après ce que les gens disent, ça fait 25 ans qu’il est enfermé ici et il ne parle presqu’à personne. D’après ce qui se dit, ce sont ses propres parents qui l’ont fait enfermer ici depuis tout ce temps. La raison officielle est qu’il aurait assassiné sa femme après avoir surpris cette dernière avec son amant au lit mais plusieurs personnes ne croient pas à cette version parce que premièrement le monsieur était quelqu’un de pacifique, il n’aimait ni la violence ni les injustices. Deuxièmement, sa femme et lui s’adoraient, la probabilité donc qu’elle puis aller voir ailleurs était nulle. Mais bon, c’est ce qu’il en est. À l’époque c’était un homme respecté que ce soit dans les affaires ou en politique où il faisait ses débuts malgré son jeune âge. J’ai appris toutes ces choses des conversations que j’ai avec les autres détenus qui ont par me fréquenter au bout de quelques jours. J’ai déjà parlé à presque tout le monde ici sauf avec cet homme qui ne déride pour ainsi dire jamais son visage et à chaque fois que je prie, depuis le jour où je l’ai vu pour la première fois, j’ai son image qui s’impose à mon esprit. J’en avais parlé avec Leslie avec qui je parle et passe plus de temps dans un cadre assez respectable pour qu’elle en parle au pasteur et aux autres, cet homme est devenu un de nos sujets de prière et depuis je cherche comment l’approcher(…)


Je suis dans la douche et je fais parti des derniers à la prendre, l’endroit est déjà silencieux et je sais que bientôt ils vont couper de l’eau alors j’essaie de faire aussi vite que je peux pour finir et partir de là. Je n’ai pas compris pourquoi le gardien est venu me chercher avec quelques minutes de retard alors qu’il connait parfaitement le protocole et les heures. J’étais en train de me rincer lorsque j’ai senti une présence derrière moi. Je me suis retourné et j’ai ouvert un œil mais il n’y avait personne. J’ai haussé les épaules en poursuivant ma douche en ayant la même sensation. J’ai rapidement enlevé le savon sur mon visage avant de fermer le robinet.


Moi : (Après un moment) Il y a quelqu’un ?

Silence

J’ai attendu quelques minutes et comme il n’y avait rien, j’ai remis de l’eau pour finir de me rincer mais je me suis violemment senti plaquer contre le mur puis quatre bras me saisir et me maintenir face contre le mur, je ne pouvais donc pas voir qui était derrière moi et me brutalisait de la sorte.


Moi : (Paniquant) Qu’est-ce qui se passe ?

Voix d’homme : Tu es un homme difficile d’accès monsieur Mfoula, nous t’avons cherché dans plusieurs quartiers avant de finalement découvrir que tu étais bien gardé avec les prisonniers politiques. Jusqu’à présent, je me demande toujours comment tu as fait ? Qui a payé pour que tu te retrouves ici ?

Moi : Qui êtes vous et que me voulez vous ?

Lui : Qui nous sommes n’a aucune importance mais c’est plutôt ce que nous allons te faire qui compte. (Me caressant le dos jusqu’au fesses) Depuis que j’ai vu ta photo, je me suis tout de suite imaginer le plaisir que j’aurais à t’enculer. 


J’ai essayé de bouger mais il a exercé une pression sur moi en me collant par le dos.


Lui : (À mon oreille) Shut, reste tranquille, je t’assure que tu vas apprécier. (Me frottant son sexe déjà tendu contre les fesses) Je peux t’assurer que tu ne vas pas le regretter. (Aux deux autres) Inclinez le légèrement que j’ai une belle ouverture sur son trou du cul, après moi vous le prendrez à tour de rôle.

Moi : (Dans ma tête) L’enfant de qui ? Moi Mfoula un homme va me grimper dessus pour m’enculer ? Même à mon cadavre, je ne le permettrai jamais. 


Ils ont essayé de m’incliner et je me suis docilement laissé faire avant de m’agiter de toutes mes forces en les prenant par surprise. Le savon sur moi et la rapidité de mon mouvement les a déstabilisés en me lâchant les bras. Sans réfléchir, je me suis tourné et j’ai asséné un violent coup de poing au visage à l’un des gars qui l’a directement envoyé au sol et les deux autres ont reculé surpris par mon attaque. Sans perdre du temps, j’ai balayé les pieds du deuxième avec force, le faisant glisser et tomber face contre sol, il a hurlé de douleur mais ce n’était de mon problème. Le troisième a brandi un couteau avec lequel il m’a blessé au bras droit et effleuré le ventre. J’ai fini par attraper son bras et le lui tordre avant de l’attraper par le cou et le plaquer contre le mur avec force.


Lui : (Ayant du mal à respirer) Tu m’étouffes.

Moi : (Serrant d’avantage son cou, en colère) Qui t’a envoyé ?

Lui : (S’etouffant) Eurh, Eurh.

Moi : (Criant) Qui t’a envoyé ?

Lui : Je,Eurh, 

Moi : Parle.

Lui : (Les yeux globuleux)Je


J’ai senti une décharge électrique sur moi au bas du dos et je l’ai lâché avant de tomber au sol. En levant la tête, j’ai vu que c’était deux gardien qui étaient rentrés dans la pièce et l’un d’eux m’a mis son taser. Je suis resté en train de m’agiter au sol pendant plusieurs minutes avant de me faire soulever de là, menotter et sortir tout nu de la pièce par l’un des gardes. J’ai entendu des voix s’élever derrière moi mais je n’ai pas trop fait attention parce que j’étais dans les vapes. J’ai été conduit dans ma cellule et une heure plus tard, un médecin est venu s’occuper de mes blessures. 


Le médecin : (Me regardant) Apparemment vous êtes un dur à cuire.

Moi : (Silence)

Le médecin : À vous seul contre trois gaillards ayant des armes blanches, vous arrivez à vous en sortir avec des blessures superficielles au corps en les laissant très mal en point.

Moi : (Silence)

Le médecin : Vous pratiquez des sports de combat ?

Moi : Non. 

Le médecin : Dans ce cas, où avez-vous appris à vous battre de la sorte ?

Moi : Je ne me suis pas battu, je n’ai fait que me défendre.

Le médecin : Et où avez-vous appris à vous défendre ?

Moi : C’est inné.

Le médecin : (Souriant) Eh bien, vous êtes bien né car très peu de personnes auraient pu résister. Et vous savez monsieur Mfoula, heureusement que vous vous êtes débattu comme vous l’avez fait car ces hommes ne font pas que coucher avec d’autres hommes, ils les asservissent complètement au point de leur faire changer d’orientation sexuelle.

Moi : Qui sont ils ?

Le médecin : (Se levant) Je ne peut malheureusement rien vous dire de plus, si ce n’est que vous avez beaucoup de chance. Tâchez de prendre soin de vous et restez sur vos gardes.


Il a fait signe au gardien qui lui a ouvert la grille et il est sorti en me laissant tout seul dans ma cellule. La pression est redescendue mais bon cœur était toujours autant agité. J’ai failli me faire sodomiser par trois hommes et le simple fait même de penser qu’ils auraient pu arriver à leur fin me fait froid dans le dos, si je n’avais pas su me défendre, je ne sais pas ce que j’aurais fait. 

Je repense à cet instant et je me dis qu’ils ont été de connivence avec le gardien. D’abord , il n’est pas venu me chercher à l’heure habituelle, il a fait en sorte que je sois le dernier à me retrouver dans les douches. Ensuite, il était censé être à l’entrée pour surveiller, ces hommes n’auraient donc pas pu rentrer sans son accord et enfin, d’après leur propos, ils ne sont pas de ce quartier et donc n’étaient pas censés se retrouver dans cette douche. Ils avaient donc forcément besoin de quelqu’un pour tout orchestrer et mettre leur dessein en pratique. C’est dommage que je n’ai pas pu savoir qui les avait envoyé vers moi. Si Leslie apprend ce qui m’est arrivé, elle va encore pleurer et se mettre à s’inquiéter pour moi. En même temps ne pas lui dire pourrait lui causer de problème parce que j’ai l’intention de lui dire de faire attention quand elle vient ici et de se méfier des gens, même les gardiens .

Je finis par soupirer avant de me mettre à prier. Je ne peux m’empêcher de dire merci au Seigneur de m’avoir donné la force que j’ai et de n’avoir pas permis que ce mal m’arrive. Je lui ai à nouveau demandé de me protéger et protéger ma famille, après cela, je me suis allongé jusqu’à l’heure du dîner. En m’y rendant, j’étais le sujet du jour, la nouvelle s’était déjà répandu que j’avais été agressé par trois hommes dans les douches et donc les autres se sont approchés de moi pour savoir comment j’allais.


Moi : Ça va, je m’en sors avec quelques coups de couteau mais rien de très grave.

L’un : Tu as pu avoir leur identité et ce qu’ils te voulaient ?

Moi : Non. Les gardiens sont venus avant et m’ont emmené.

Un autre : J’ai appris que tu les as presque tué à toi tout seul.

Moi : Hum.

Un autre : Et les gardiens n’ont rien vu ?

Un autre : Ils ont été payés comme d’habitude.

Un autre : C’est sûr. (Me tapotant l’épaule ) Mais notre homme fort ne s’est pas laissé faire. Tu es un dur à cuire. 

Les autres : C’est sûr. 


Nous avons mangé et sommes retournés dans nos cellules. J’ai lu la Bible, médité, écrit quelques notes avant de m’endormir autour de minuit. J’étais profondément endormi quand j’ai entendu dans mon sommeil une voix me demander de me réveiller. J’ai ouvert les yeux et en tournant la tête sur le côté j’ai remarqué la présence d’un homme assis sur le fauteuil en train de me regarder. Je me suis rapidement redressé pour me mettre en position assise sur le lit.


Moi : Comment êtes vous rentrés dans ma cellule ?

Lui : (Silence)

Moi : Que me voulez-vous ?

Lui : (Silence)


Nous sommes restés en train de nous fixer dans les yeux malgré le noir qu’il y avait vu que toutes les lumières étaient éteintes, je voyais son visage et lui le mien. Il s’agit de Clotaire, le prisonnier qui ne parle à personne ici. Reste à savoir ce qu’il fait dans ma cellule en pleine nuit.


Lui : (Après un long moment de silence) Si j’avais l’intention de te tuer, tu serais mort depuis plus d’une heure maintenant. Ça fait un bon moment que je te regarde dormir.

Moi : (Silence)

Lui : Tu n’as pas le sommeil d’un prisonnier et c’est dangereux pour toi car tu n’es pas en sécurité même entre les quatre murs de ta cellule. Jamais un prisonnier ne peut dormir du sommeil du juste comme s’il était dans sa maison.

Moi : (Silence)

Lui : Qu’as-tu fait ?

Moi : Je ne comprends pas.

Lui : Pourquoi ces hommes se sont en pris à toi ?

Moi : Je n’en ai aucune idée.

Lui : Tu veux me faire croire que tu t’es fait agresser sans savoir pourquoi ?

Moi : C’est bien ce que je dis.


Il a intensifier son regard sur moi comme s’il voulait me sonder.


Lui : (Après un moment) Ils n’envoient jamais leurs sbires jusqu’en prison pour traquer quelqu’un qui n’a rien fait. D’après ce que j’ai entendu de toi, tu es ici pour blanchiment d’argent et tu n’evolues pas dans la sphère politique.

Moi : (Silence)

Lui : Es-tu lié de près ou de loin à la famille Mbazogho ? 


J’ai arqué un sourcil.


Lui : (Se levant) Je vois et tout s’explique. 


Il est allé cogner à la porte.


Moi : Attendez, qu’est-ce que vous savez sur les Mbazogho ?

Lui : (Me regardant après que le gardien lui a ouvert la grille) Je suis enfermé ici à cause d’eux.


Il est sorti et est parti sans plus rien ajouter.



SECONDE CHANCE