CHAPITRE 162: GÉRARD MEZUI.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 162 : GÉRARD MEZUI.

(Oh non Jola disparaît comme ça depuis trois mois même pas nous laisser un chapitre, esprit de Janaï sur vous on va chasser ça. Corrigez oh, j'ai dit je suis fatiguée)


DEUX SEMAINES PLUS TARD.

**ARSÈNE MFOULA**

Maître Asseko : J’ai des bonnes nouvelles pour vous.

Moi : Dites moi tout.

Maître Asseko : Nous allons passer devant le juge dans trois jours et je suis certain que vous serez libre après cela vu que l’enquête contre vous n’a rien donné. Ils se sont rendus compte que le dossier contre vous était falsifié de toute pièce et sans aucun fondement.

Moi : Vous m’envoyer ravi. Qu’en est il de mon casier judiciaire ? Sera-t-il toujours vierge ?

Maître Asseko : Bien-sûr, vu que vous n’avez subi aucune condamnation, il sera toujours vierge.

Moi : Merci beaucoup.

Maître Asseko : De rien, je ne fais que mon travail. Bon, il faut que j’y aille, on se revoit dans trois jours au tribunal.

Moi : D’accord . 


Nous nous sommes levés et on s’est serré la main. Il est parti et j’ai été ramené en cellule. Je suis content de savoir que je sortirai d’ici dans quelques jours mais pas totalement car je reste sur ma faim par rapport aux informations que je pensais avoir. Depuis la dernière fois que Clotaire m’avait rendu visite nuitamment, il n’est plus jamais revenu me voir. J’ai voulu aller vers lui mais à chaque fois il a dit aux gardiens de ne pas me laisser l’approcher, je le regarde donc au loin et cela me frustre de ne pas savoir plus. Qu’est ce qu’il sait sur les Mbazogho ? Pourquoi est-ce à cause d’eux qu’il est en prison ? Qu’est-ce que tout cela signifie ? Je n’en ai aucune idée et franchement j’ai presqu’envie de dire à maître Asseko de retarder ma sortie mais après je pense à ma famille et je me dis que je ne peux pas faire ça. Après ma tentative d’agression sexuelle, Leslie est devenue plus anxieuse qu’au départ et a mis la pression à mon avocat pour me faire sortir de là avec l’accord des autres.

Je soupire et me couche sur le lit en regardant le plafond. Je tourne ma tête vers la petite fenêtre de la cellule et je peux voir que le ciel est gris, il va très certainement pleuvoir dans une minute à l’autre. Je reste là perdu dans mes pensées jusqu’à ce que le sommeil me surprenne. Je dors profondément et quand je suis réveillé par le gardien, j’apprends que c’est l’heure du dîner. J’écarquille les yeux car il était à peu près 14h quand je me couchais et je n’ai même pas pu prendre ma douche du soir. C’est quel genre de sommeil comme ça ?

Je me lève du lit et je me laisse entraîner au réfectoire où je mange avec les autres avant de regagner ma cellule. Je tourne à l’intérieur en m’occupant comme je peux avant de me rallonger sur le lit au moment de l’extinction des lumières. Je n’avais pas sommeil, j’étais uniquement couché sur mon lit, sur le côté visage face au mur. Un trentaine de minutes plus tard, j’ai entendu des pas se rapprocher dans le couloir et le bruit de ma cellule qu’on ouvrait et refermait.


Voix : (Étouffée) Merci.

Voix : De rien. Fais moi signe quand tu termines.

Voix : D’accord.


Le gardien s’est éloigné après avoir refermé la grille et l’autre est resté debout dans la pièce en train de me regarder, je sentais son regard sur moi. Quand il s’est assis sur le fauteuil, je me suis retourné et redressé pour m’asseoir à mon tour sur le lit.


Clotaire : Je vois que tu as écouté mon conseil de la dernière fois, c’est bien.

Moi : (Silence)

Clotaire : J’ai appris que si tout se passe bien pour toi, tu seras libre dans trois jours.

Moi : Les nouvelles vont vite.

Clotaire : En effet. 

Moi : Pourquoi êtes vous revenu me voir alors que depuis la dernière fois vous avez refusé que je vous approche ?

Clotaire : ( Eludant la question) À laquelle des filles de Landry es-tu lié ?

Moi : (Silence)

Clotaire : Arsène Brain Mfoula, tu n’es pas fang et dans mes souvenirs il n’y a aucun nom de ce genre dans la famille Mbazogho, il n’en pourrait l’être vu que si tu étais de la famille directe tu porterais ce nom et d’ailleurs tu n’aurais pas pu être sain d’esprit, c’est forcément une alliance avec l’une des filles Mbazogho qui a fait en sorte que tu te retrouves impliquer dans cette histoire et si mon intuition est bonne, c’est à l’écran que tu t’es lié.

Moi : (Silence)

Clotaire : (Esquissant un faible sourire) C’est forcément à elle. Remarque, cette petite a toujours été coriace et leur a filé entre les doigts depuis le ventre de sa mère. Il faut dire que Nathalie Oyame a beaucoup œuvré pour cela et cela ne m’étonne pas que plus tard elle se soit entichée de quelqu’un qui ait un esprit aussi fort que le sien.


Je l’ai regardé pendant un moment et il ne faisait aucun doute qu’il savait beaucoup de choses sur la famille de Leslie. Qui était il vraiment et quel lien a-t-il avec les Mbazogho, cela reste à savoir.


Clotaire : (Comme s’il avait lu dans mes pensées) Oui, je connais très bien la famille Mbazogho et encore mieux, je connais qui bénéficie de leur servitude présentement.

Moi : Et c’est qui ?


Il a fouillé la poche de sa chemise et a sorti une photo qu’il a posé sur le lit non loin de moi. J’ai tourné la tête et j’ai regardé avant de la prendre et la regarder de plus près pour voir qui était sur la photo. Il a sorti une petite torche qu’il a allumé et braqué sur l’image. Il s’agissait d’un couple et d’un petit garçon d’à peu près 1 an. J’ai tout de suite reconnu l’homme sur la photo, il s’agissait de lui-même mais avec plusieurs années en moins. J’ai levé la tête pour le regarder.


Clotaire : C’est moi sur cette photo avec mon épouse Stéphanie et le petit garçon, c’est notre fils Marwane. Elle a été prise il y a un peu plus de 26 ans, le jour du premier anniversaire de notre fils qui doit avoir 27 ans aujourd’hui.


Il en parlait avec le regard brillant et douloureux, tu sentais qu’il y avait une histoire lourde derrière. Une larme n’a d’ailleurs pas tardé à sortir de ses yeux et il l’a essuyé avant de poser son regard sur moi.


Clotaire : Je te dirai ce que tu veux savoir si tu me donnes ta parole qu’en sortant d’ici, tu arracheras mon fils des mains de ses chiens et que tu le mettras en sécurité. 

Moi : Qu’est-ce qui vous dit que je pourrai le mettre en sécurité ?

Clotaire : En 55 ans de vie, c’est la première fois qu’un homme qui a rencontré le chemin de ces gens, rentre et ressort de prison sans qu’ils ne parviennent à leur fin. Si vous êtes vivant et en pleine possession de toutes vos facultés physiques et mentales, alors cela ne peut signifier qu’une chose. (Me regardant intensément) Vous n’êtes pas quelqu’un d’ordinaire monsieur Mfoula. Je pense donc que la chose ou l’entité qui est derrière vous et vous protège des attaques de vos ennemis pourra le faire avec mon fils.

Moi : Je vois.

Clotaire : Donnez moi votre parole que vous allez aider mon fils en sortant d’ici.

Moi : Je vous le promets, je vous donne ma parole.

Clotaire : Je vous remercie. 

Moi : Comment s’appelle t-il et où puis-je le trouver ?

Clotaire : Il s’appelle Marwane MEZUI, après mon arrestation il y a 25 ans, il a été récupéré par mes parents et placé dans un orphelinat à Angondje où il a vécu jusqu’à ses 18 ans. Il a erré dans la rue pendant plusieurs années et les dernières informations que j’ai le concernant remontent à un an en arrière. (Douloureusement) Il traîne tous les soirs du côté de Louis ou du bord de mer. (J’ai arqué un sourcil) Oui, il fait le trottoir (Voix brisée et enrouée) Ses chiens ont transformé mon unique enfant en objet sexuel jusqu’à en faire homosexuel.


Il n’a pas tardé à faire couler des larmes de douleurs. Je peux aisément imaginer sa souffrance si moi-même je n’ai pas accepté qu’on me face ça, c’est impensable d’imaginer qu’un de mes fils puisse subir un tel sort, je crois que j’en mourrais de chagrin alors je compatis à sa douleur. Il lui a fallu quelques minutes pour se calmer et poursuivre, à le voir, tu sentais qu’il en avait gros sur le cœur et vu qu’il ne parlait à personne durant toutes ces années, je suppose qu’il en a beaucoup emmagasiné. 


Moi : (Touché) Retrouver votre fils sera pour moi la première des choses que je ferai en sortant d’ici et je ne m’arrêterai pas avant de l’avoir fait. J’ai moi-même deux garçons et je peux facilement me mettre à votre place, je comprends votre douleur et je peux vous assurer que votre fils, j’en fais une affaire personnelle.

Clotaire : Merci.


Il a bien essuyé son visage avant de plonger à nouveau son regard dans le mien. Il me fixait mais j’avais l’impression que ce n’était pas moi qu’il regardait, il était plutôt plongé dans ses souvenirs.


Clotaire : Depuis que je suis tout jeune, j’ai toujours eu un esprit assez critique et je posais énormément de questions sur ce que je voyais autour de moi. Je suis né dans une famille riche traînant avec le parti au pouvoir depuis des années. Ce que je savais de ma famille, nous avons toujours baigné dans la richesse et ce sans grand effort, tout ce sur quoi on mettait la main prospérait. Sans grande difficulté. Mes parents disaient que l’esprit de la richesse nous avait été donné par nos ancêtres depuis des générations pourtant chaque vacance, nous devrions tous nous rendre au village pour quelques rituels que l’on nous disait être des protections. J’ai longtemps questionné mes parents sur la nature de ses protections et contre qui on devait l’être, en réponse on me disait que c’était contre le mauvais œil et pour le reste, je devais savoir au moment opportun. Pendant ces fameuses vacances au village, j’entendais fréquemment le nom Mbazogho mais personne ne voulait délier la langue sur qui était ce personnage. Quand j’ai eu une quinzaine d’années, j’avais appris l’existence d’un de mes oncles du nom de Mesmin et dont la femme Nathalie Oyame avait fait fuir du village. Cette femme était taxé de sorcière et plein d’autres choses encore et il se multipliait des réunions pour les retrouver, elle, mon oncle et leur fils qui était un de mes cousins un peu plus âgé que moi. Durant cette période, les affaires allaient en dents de scie avant de repartir pour un autre tour avec une percé beaucoup plus fulgurante. J’ai poursuivi ma vie sans plus trop prêter attention à toutes ces histoires et je faisais mes affaires de mon côté. J’avais rencontré Stéphanie à l’étranger et nous étions tous les deux rentrés au Gabon, c’était une capverdienne. Elle avait accepté de m’épouser après trois ans de relation et nous avons eu notre petit garçon Marwane. Un jour, mon père m’avait fait appeler pour une réunion de toute urgence à la maison et en y allant, j’y avais trouvé mon frère aîné plus trois de mes cousins. Leurs parents et les miens étaient également de la partie. On nous avait dit qu’on devait impérativement se rendre au village cette nuit même car il devait y avoir une cérémonie spéciale, celle dit du ‘’passage de flambeaux à la génération future’’. J’étais perdu et je ne comprenais rien du tout. Quelle était cette histoire encore ? Mon père m’avait dit de ne pas trop poser des questions et une fois au village nous en saurons un peu plus. Je n’aurais jamais dû faire ce voyage car si je n’y étais pas allé, ma femme ne serait pas morte et mon fils ne serait jamais devenu ce qu’il est aujourd’hui.


Il a fait une pause de plusieurs secondes avant de reprendre la parole.


Clotaire : une fois sur place, on nous a fait asseoir dans la maison de mon grand père où on nous a expliqué des choses qui m’ont laissé sans voix. Je découvrais l’histoire derrière notre richesse et celle de nos ancêtres Okome, Biyoghe et Bekale dont nous étions tous les représentants direct selon les différentes lignées mais aussi celle de Mefoumane ancêtre des Mbazogho dont elle était l’épouse. J’écoutais avec effroi l’histoire derrière tout cela et on nous avait dit qu’il était temps que l’on nous transfert le flambeau pour faire perdurer la pratique. Nous devrions donc pour cela aller en forêt pour subir un rite initiatique afin d’acquérir des pouvoirs mystiques nous permettant de gérer l’autel et avoir la main mise sur les Mbazogho. On nous a expliqué que normalement les Mbazogho n’avaient droit qu’à un enfant qui devait perpétuer le nom mais Landry, à cause de sa mère avait échappé à cette malédiction et avait eu jusqu’à cinq enfants vivant et viables. C’était la raison pour laquelle la richesse s’était énormément accrue ces dernières années parce qu’il y avait beaucoup plus de personnes au service de l’autel de façon directe par la naissance et indirecte par les relations intimes qu’ils avaient pu tisser durant toute leur vie, tout en sachant que la sexualité était déclenchée très tôt chez eux pour pouvoir rapidement attirer des partenaires sexuels et avoir des rapports intimes. Landry n’avait pas seulement apporté plusieurs têtes à l’autel mais aussi la chose tant redoutée par nos familles, il avait mis au monde l’écran qui d’après la prophétie annoncée devait briser le cycle et l’autel pour libérer sa famille si et seulement si elle était au courant de sa position et était en communion avec ses parents. Il ont tenté de l’éliminer avant sa 6e année parce qu’elle était encore vulnérable mais Nathalie s’est battue pour les empêcher de la trouver et en a payé de sa vie. Lorsqu’elle a atteint sa 6e année, elle a disparu des radars mystiques de la famille en emportant avec elle ses deux petits frères. La seule façon de l’empêcher d’accomplir sa mission était de créer un faussé toujours plus grand entre elle et les siens en créant des conflits qui allaient la garder dans le trouble jusqu’à sa mort.


Tout ce qu’il me racontait rejoignait les informations que nous avions reçu par le pasteur Lilian et sa femme quand ils nous avaient parlé à l’hôpital Leslie et moi. Il a poursuivi son monologue.


Clotaire : Après avoir été au fait de ces informations, on nous avait dit qu’on avait trois jours pour se purifier avant d’aller subir le rite. Alors que tous les autres étaient d’accord, moi j’avais refusé de me soumettre à cette pratique que j’avais trouvé aberrante et horrible. Je ne comprenais pas comment ni pourquoi ils trouvaient cela juste d’asservir des gens depuis des générations sans que cela ne choque personne. C’est à ce moment que j’avais compris la nature des protections que l’on nous faisait à tous plus jeunes et qui devaient en principe préparer nos consciences à accepter cela mais pour une raison ou pour une autre, cela n’avait pas marché avec moi. Étant de la lignée d’Okome et de son mari le chef du village, nous avions droit à deux représentants, d’où la présence de mon frère et moi en plus de celle de mes cousins. Et l’un d’entre nous en assurerait la responsabilité en tant que chef en accord avec tous les autres aînés toujours vivants. Les regards étaient tournés vers moi parce que j’en avais le profil contrairement à mon frère aîné mais comme je l’ai dit, j’ai tout rejeté et je suis parti du village avec la tête lourde tant j’avais du mal à comprendre de telles pratiques. En revenant sur Libreville, j’ai fait chercher mon cousin Landry et sa famille et j’ai découvert qu’il vivait du côté de Dragage dans des conditions misérables. J’ai essayé de prendre contact avec lui mais je l’ai payé très cher car mon propre père, mon frère et mes cousins, tous de retour du village ont violé ma femme à tour de rôle sous mes yeux (coulant à nouveau des larmes) avant de l’assassiner et me faire porter le chapeau puis j’ai atterri ici en laissant mon petit garçon d’à peine deux ans à leur merci. 


Il a fait une autre pause pour reprendre son souffle avant de poursuivre.


Clotaire : (Sortant de ses souvenirs pour me voir moi) Je n’ai jamais raconté cela à qui que ce soit depuis 25 ans que je suis enfermé entre ses murs parce que je suis surveillé par des espions qui sont un peu partout et font un rapport sur mes faits et gestes ici mais surtout parce qu’il en va de la vie de mon fils. Si je parle, il mourra. C’est pourquoi je n’ai jamais voulu me lier à qui que ce soit et encore moins parler à quelqu’un à part toi. Depuis la première fois que je t’ai vu, je t’ai senti différent et j’ai voulu savoir la véritable raison pour laquelle tu étais ici. En sachant qu’ils avaient dépêché leurs sbires pour toi et que tu t’en es en sorti sans presqu’ aucune séquelle, j’ai su que je devais venir te parler une première fois. Savoir que tu allais ressortir d’ici m’a poussé à revenir. (Après un moment) Et je vois que tu n’es pas surpris par mon récit, tu n’es pas non plus dubitatif. Je comprends donc que tu connaissais déjà une grande partie de cette histoire.

Moi : En effet. Ce que je cherche à savoir et c’est sans aucun doute la raison pour laquelle je suis arrivé ici pour vous rencontrer ce sont les noms des personnes qui sont derrière cela maintenant car Landry et sa femme ont disparu depuis quelques mois et la veille de leur disparition, ils ont reçu la visite de trois hommes qui se sont présentés comme leurs cousins. Nous savons de source sûre qu’ils sont vivants mais ne savons ni où ils sont ni qui les retient.

Clotaire : Gérard MEZUI.

Moi : (Fronçant les sourcils) MEZUI comme vous ?

Clotaire : Oui. Gérard MEZUI, le ministre, descendant d’Okome et de MEZUI, responsable premier de l’autel pour notre génération. Axel Etoughe sénateur et descendant de Biyoghe, Célestin Ekouaghe député descendant de Bekale. Ce sont les trois principaux noms à connaître. Il y a beaucoup d’autres derrière qui sont informés et les secondent mais ce sont eux qui gèrent les choses ici su Libreville avec nos parents respectifs et tous ceux du village. Si Landry est dans une maison, il doit très certainement être dans l’une des maisons secondaires de ces trois là.

Moi : Je vois. Merci beaucoup pour ces informations.

Clotaire : Ne me remercie pas. La vie de mon fils est entre tes mains, j’espère que je ne regretterai pas de t’avoir fait confiance.

Moi : Je vous redonne ma parole. Je chercherai et retrouverai Marwane et j’en prendrai soin. Après tout nous sommes dans le même bateau et il n’est qu’une autre victime de la jalousie et la cruauté des hommes. 

Clotaire : (Silence)

Moi : Je suis vraiment désolé pour tout ce qui vous est arrivé durant toute ces années et une fois dehors, je ferai tout pour faire entendre votre cas.

Clotaire : (Esquissant un faible sourire) Si vous vous occupez de mon enfant, ce serait largement suffisant.

Moi : Et moi je vous dis que je ferai les deux. Vous et votre fils vous serez à nouveau réunis.

Clotaire : C’est un rêve osé.

Moi : Ce n’est pas un rêve mais une promesse que je vous fais.

Clotaire : (Après m’avoir regardé un moment) D’accord .

Moi : Vous permettez que je prie pour vous ?

Clotaire : (Surpris) Tu es croyant ?

Moi : Oui. Je crois à la puissance de Dieu et au salut qui s’obtient par Jésus-Christ.

Clotaire : Tu crois vraiment qu’il y a un Dieu qui agit pour nous.

Moi : Je fais plus que croire. Je le sais. Et je peux vous affirmer avec certitude que ce Dieu est présent dans cette pièce avec moi et c’est lui qui a permis que nous ayons tous les deux cette discussion. Je ne vous connaissais pas mais je peux vous dire que je suis venu en ce lieu spécialement pour vous rencontrer, ce n’est point un hasard.

Clotaire : (Silence)

Moi : Alors vous voulez que je prie pour vous ?

Clotaire : D’accord.


Nous avons prié tous les deux et j’ai prié pour lui en le recommandant à Dieu afin que celui-ci le protège et le garde pour le reste du temps qu’il aura encore à faire ici. Lorsqu’il s’apprêtait à sortir de la pièce je lui ai donné la clé USB contenant les louanges et ma Bible. Il m’a remercié et s’est en allé. Je me suis immédiatement agenouillé au pied du lit et j’ai dit merci au Dieu qui ne ment jamais et qui fait toute chose pour un but. Il transforme même les pires situation que nous pouvons vivre en passerelle pour nous faire atteindre ses desseins. L’ennemi a essayé de me sodomiser dans le but de me briser mais Dieu a utilisé ça comme moyen de parvenir jusqu’à Clotaire. Le pasteur Lilian disait que notre Dieu était fidèle et qu’il n’oubliait aucune de nos larmes, toutes les larmes de tristesse devait être changées en allégresse. Je viens une fois de plus de l’expérimenter et je ne peux que lui rendre toute la gloire…


TROIS JOURS PLUS TARD

Je dis au revoir à tous les prisonniers que j’ai fréquenté durant mon séjour ici, je le fais également avec certains gardiens avec qui j’ai bien accroché. J’étais au tribunal le matin et sans surprise aucune mon dossier a été classé sans suite puisqu’il n’y avait rien pour m’incriminer. J’ai donc été relâché. Je suis revenu en prison pour signer quelques papiers et récupérer toutes mes affaires. Monsieur Ogoulinguende était vraiment content pour moi et je lui ai dit que je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu’il a fait. Il a été un instrument de choix entre les mains de Dieu pour que je fasse ce pourquoi j’y étais.

J’ai dit au revoir à tout le monde en saluant Clotaire de loin avant d’être conduit jusqu’au portail par des agents qui me taquinaient. Il s’agissait du tout premier qui m’avait conduit dans ma cellule.


Lui : (Souriant) Au revoir monsieur le politicien qui n’en est pas un.

Moi : (Répondant à son sourire) Au revoir monsieur le pénitencier très sévère.


On s’est fait une accolade et je suis sorti du portail pour tomber sur toute ma famille et mes amis qui m’attendait de l’autre côté avec des grands sourires. Mon bébé est venue me tomber dans les bras avec les larmes aux yeux et je l’ai serré fortement contre moi en aspirant son odeur…


SECONDE CHANCE