Chapitre 17 : L’espoir fait vivre

Ecrit par Fleurie




°°° Bastath °°°



Monsieur est un infidèle né seigneur. Non seulement il se tape son épouse,  il me couche aussi. Et comme si ce n’était pas suffisant, il faut qu’il aille voir ailleurs. Il finira par goûter à toutes les femmes de Cotonou. Et pas loin en plus,  dans la famille, les conneries comme ça. Mon coeur a failli faire un raté. Pendant un instant, j’ai cru qu’un miracle s’était produit. Enora est stérile,  elle ne peut jamais concevoir. Jamais de la vie. Je pensais me servir de cette opportunité, pour mettre mes plans à exécution.   J’ai toujours considéré Ayanda comme une petite soeur. Je ne peux même pas imaginer ce que penserait Enora si elle tombait sur ce résultat de grossesse. Elle aura sûrement un AVC. Et c’est mon souhait. Je vais d’abord régler le cas de Ronan pour sa trahison.  Ensuite je verrai comment procéder avec les soeurs. Ce ne sera pas la mer à boire, mais pas impossible. J’ai quand même des capacités. Je sais comment me tirer de ces genres de situation.



Lui ( derrière moi ) : Que cherches tu dans  mes affaires ?

 

Moi ( me relevant ) : Euh une maladresse !


Lui ( me fixant intensément ) : Qu’est ce que tu tiens en main ?


Moi ( d’un ton ferme ) : Ça dure depuis quand cette relation avec Ayanda ? 


Lui ( découvert ) : Je je…


Moi : Tu n’as plus besoin de m’expliquer tout est clair sur ces papiers. Tu l’as mise enceinte. Mais à quoi pensais tu ? Ne pouvais tu pas te protéger ? A quoi te sert ton intelligence Ronan ?


Lui : Ce n’est pas ce que tu crois.  Je ne sais pas ce qui s’est réellement passé. Je n’ai jamais eu de vue sur elle. D’un coup tout est arrivé je ne savais plus comment gérer et cette grossesse est survenue. Et puis, je…



Je ne sais pas si c’est mon instinct. Mais celui ci me trompe rarement. Il est très infaillible. J’ai l’impression qu’il n’est pas lui même lorsqu’il parle d’elle. Je réfléchis sans trouver de réponses à son argument. Je me suis mise à faire des vas et viens. 



Moi : Et moi dans tout ça tu as pensé  à ça ? Hein ?


Lui : …


Moi ( criant ) : N’ai je aucune importance à tes yeux ?


Lui ( très calme ) : Tu fais  partie de ma vie Basta mais entre nous ce n’est que du plaisir pour l’instant. Je vais t’epouser. Mais tu dois être très patiente avec moi. Je te le promets.


Moi ( écarquillant les yeux ) : Non mais je rêve Ronan. Tu tiens un tel propos pendant que tu me promettais monts et merveilles tout à l’heure ? Et que comptes tu faire de cette grossesse ? 


Lui ( haussant les épaules ) : Je n’en sais rien pour l’instant.



J’ai l’intention de lui dire qu’on ferait mieux de la sauter. Mais en y pensant, c’est une très mauvaise idée. Il faut absolument que sa femme découvre cette infidélité. Il est hors de question qu’elle s’en tire aussi facilment.



Moi : Sors de chez moi. 


Lui : C’est comme tu veux. Il se fait tard je dois rentrer chez moi. Je suis désolée chérie.



Il a voulu m’embrasser, mais j’ai esquivé.



Moi ( lui lançant la brosse ) : Vas te faire foutre tu m’entends enfoiré. Tu n’es qu’un gros con.


Lui ( sur le seuil de la porte ) : Tu es fâchée, nous aurons une discussion demain.  



Il est parti en claquant la porte derrière lui. Avec toutes les fréquentations de cette fille, j’espère  qu’il n’a pas déjà  choppé de petites infections, parce qu’avec elle on ne sait jamais. Elles sont capables de tout ces petites qu’il courent lez rues de Cotonou.



Je dois bien réfléchir à cette situation. Il me faut un moyen de faire parvenir la lettre à ma très chère Nora. Je lui ai mal parlé sous l’effet de la colère. Je sais que j’ai toujours besoin de lui pour atteindre mes objectifs avec Enora. Je lui fais croire que je tiens à lui pour un but fixe. Pour l’instant je dois bien prendre soin de lui. Je vais prétendre être fâchée.  Demain est un autre jour, c’est avec la tête pleine de nouvelles idées que je me suis abandonnée à Morphée. 



°°° Ronan °°°



Enfin je vais pouvoir mettre ne serait ce qu’un petit sourire sur son visage. J’ai réussi à avoir Yan à la maison pour au moins une semaine. Ce n’est pas suffisant je sais. Mais pour un début c’est déjà acceptable. Cela fait déjà des jours que ma femme tire la tronche et a l’air d’une âme en peine dans la maison. J’ai prévu lui faire une surprise à son retour du bureau. Une double surprise en fait, Yan sera à la maison et ce soir c’est la fête des amoureux : la St Valentin. Cette fête qui se célèbre chaque année pour marquer le sens de l’amour.



Yan ( fou de joie ) : Waouh papa, c’est trop cool chez toi. ( Se jetant dans le canapé ) je m’y plais bien déjà. 


Moi ( souriant ) : Bah ça me fait plaisir fiston.  Allez viens qu’on aille prendre une douche.  Tu es plein de sueur là.


Yan ( tout excité ) : Et je veux un bol de chocolat aussi papa.


Yan : Oui Yan. Aller.



Nous sommes montés. Je lui ai donné son bain et après monsieur a pris son bol de chocolat. Ensuite nous nous sommes installés  devant un match de rugby. Après une demie heure, il a commencé par somnoler. Je l’ai porté pour le coucher. Un coup d’oeil jeté à la montre, et je constate qu’elle ne tardera pas à rentrer. Cette Basta ne m’a pas appelé de la journée, même pas un message. Elle passe au second plan. J’ai haussé les épaules en me dirigeant vers la cuisine.



J’ai décongelé la viande de boeuf que j’ai assaisonné. Ce sera de la sauce tomate de boeuf au riz parfumé. Je ne suis pas un chef, loin de là mais j’ai des talents culinaires.



[ … ] 



Le crispement des pneus me notifie qu’Enora est arrivée. Je me suis précipité pour vérifier une dernière fois que tout est en ordre et bien fait. J’espère assurer ce soir…



°°° Enora °°°



Je pénètre dans la maison aux environs de 20h. Il y règne un silence plat. Après avoir ouvert la porte principale, j’ai été frappée par le décor. Tout est décoré en rouge et blanc avec une légère touche de la couleur or. La salle est à peine illuminée. En montant les escaliers, une odeur très appétissante enivre mes narines. Qu’est ce qui se prépare me suis je mise à me demander ? Des pétales de roses couvrent chaque marche, ainsi que de petites bougies aux senteurs  florales. 



Ce n’est qu’une fois devant notre chambre,  que je me suis rendue compte de l’événement. J’avoue que cela m’était complètement sorti de la tête. Lentement j’ai poussé la porte. Je l’ai trouvé assis sur le rebord du lit. 



Moi : Bonsoir chéri, tu es rentré tôt ce soir.


Lui : Bonsoir bébé, oui je l’ai fait rien que pour toi.


Moi : Au oui, ( regardant tout autour ) c’est toi qui a fait tout ça ?  


Lui : Oui, prends ta douche et fais toi plus belle. Je t’attends en bas.



Il s’est levé du lit. Arrivé à mon niveau, il a posé un baiser sur ma main avant de disparaître.  Je ne me suis pas faite prier. J’ai rapidement pris une douche. Ensuite j’ai enfilé un bustier blanc qui m’arrive au dessus des genoux. Je fais un léger maquillage, je me quelques gouttes de eau de Cologne. J’ai fais un chignon, puis j’ai mis des escarpins.



Il était déjà attablé et n’attendait que moi.



Il est venu me tirer la chaise avant de repartir s’asseoir.



Moi : Mhhh c’est délicieux Ro, trop bon. 


Lui  ( souriant ) : Merci chérie.



Nous avons dîné dans une bonne ambiance en se racontant nos journées et tout. Je me suis levée, et j’ai senti ses mains m’enlacer. Il venait de mettre un zouk antillais. Je me suis tournée pour lui faire face. Nous nous sommes mis à bouger sur cette belle mélodie idéale pour l’occasion. 



Lui ( dans le creux de l’oreille ) : Je suis désolé de t’avoir délaissé ces derniers temps. Je ne saurais te dire pourquoi, mais je tiens à te dire que j’en suis conscient et désire me faire pardonner.


Moi : Hum



Qu’il me dise tout,  combien il a de remords, c’est vraiment la dernière de mes inquiétudes.



Lui : Je sais que tu n’as rien à dire pour l’instant. Je t’aime chérie et bonne fête à nous.


Moi : Merci bébé.



Il a soulevé mon menton. Nous nous sommes longuement fixés. Lentement il a posé ses lèvres sur les miennes. Elles m’ont tellement manqués. J’ai répondu à son baiser. Ses lèvres ont un goût de champagne, ce qui donne un goût spécial. Ses mains se sont mises à me caresser les épaules,  mon cou. J’en ai profité pour l’aider à ôter sa chemise. Mon mari m’a manqué. Je me suis mise à lui caresser le torse, par titiller ses petits tétons. 

C’est dans cet atmosphère que nous avons passé une excellente nuit de St Valentin…



Le lendemain 



Je prenais mon petit déjeuner lorsqu’un bruit a attiré mon attention. J’ai posé ma tasse de café pour me diriger vers le jardin. 



Moi : Ronan mais qui est là ? 


Lui ( amusé ) : Tada 



Il s’est effacé et j’ai aperçu ce petit au visage d’ange. Mes yeux se sont tout à coup illuminés en le voyant.



Moi ( le prenant dans mes bras ) : Yan oh mon champion.


Yan : Bonjour tatie Nora.


Moi ( souriant ) : Alors comment ça va et ta soeur ta mère ? 


Yan : Elles se portent toutes à merveille. 


Je lui ai fait un bisou sur la tempe. J’ai pris sa main pour l’amener à l’intérieur. 



Lui : Nora je dois te parler. 


Moi : Okay.


Lui ( à Yan ) : Fiston va nous attendre à l’intérieur. ( Se tournant vers moi ) il restera avec nous pour une semaine. J’ai réussi à parler avec Anita. Je sais que tu veux à tout prix qu’on ait un enfant.  La naissance d’un  enfant suit des étapes ma belle. Je suis de tout coeur avec toi, Okay. 


Moi : Merci de t’en faire pour moi. Tu es un amour.  



Je me suis jeter dans ses bras pour le remercier.




Une semaine plus tard 



J’ai commencé un jeûne pour que cette fois ci tout marche. Je n’en peux plus, je suis à bout, bientôt la trentaine et je n’ai pas d’enfant.  Pendant que les jeunes filles de 15 ans et 16 ans en ont déjà. J’ai levé les yeux au ciel, au moins lui peut m’entendre. Ronan est rentré bien tard hier.  Je n’ai pas pu avoir une discussion avec lui sur ce sujet. J’ai décidé de ne plus me mêler de ses absences douteuses,  ni de ses retards mystérieux. Qu’il fasse comme bon lui semble. J’ai déjà assez d’inquiétude pour qu’il m’en rajoute. 



Je suis assise dans la salle d’attente du docteur Alan, un gynécologue renommé de Cotonou. C’est un benino-americain qui a fait ses études au Canada. Mais après l’obtention de ses diplômes il a voulu exercer dans son pays. Beaucoup de femmes font de bons éloges le concernant. Il m’a été proposé par Ariana l’autre fois. J’ai préféré venir toute seule, pour éviter les regards pitoyables de Monsieur mon mari. Vous vous dites sûrement que sa présence est indispensable. J’ai fait mon choix. Et je l’assume parfaitement.



La porte s’est ouverte, et l’infirmière m’a invitée à entrer.



Moi ( serrant la main du docteur ) : Bonjour docteur.


Lui ( souriant ) : Bonjour madame QUENUM. ( M’indiquant la chaise ) veuillez vous asseoir.


Moi : Merci.


Lui : Eh bien j’ai étudié votre dossier. Je suis navré de ce qui vous étiez arrivé. Je n’ai qu’une seule chose à vous dire, avant qu’on ne commence le traitement. Il ne sert à rien de ressasser le passé. Vous devez vous armez d’espoir, et vous dire que cela reussira. Il faut penser positivement.


Moi : Merci docteur.



Il m’a indiqué la table sur laquelle je dois me coucher. Je me suis déshabillée pour qu’il m’examine.



Lui ( mettant ses gants ) : Détentez vous 



Moi : …



En ce moment, la prit à pris possession de tout mon corps. Je connais chaque étape par coeur. Je croise les doigts, cette fois ci peut être c’est la bonne. J’ai fermé les yeux.



[ … ]



Je sors du cabinet du docteur Alan. Je me suis permise de ne pas aller au bureau. Je profiterai entièrement de ma journée. 



[ Bip message de whatsapp ]



-Alors ma chérie, ça s’est bien passé ? 


-Oui je sors à peine, et déjà tu m’envoies de message, quand je dis que tu as le vampire tu me vois les choses, krkrkrkrkr 


-Krkrkrkrk laisse seulement, je t’attend chez moi.


-OK à tout à l’heure.


-S’il te plaît en venant passe par la boulangerie, on aura besoin du pain.


-Cool.



Je suis allée sur le parking pour récupérer ma voiture. Durant tout le trajet, je repensais aux paroles du docteur. A bien y réfléchir, il y a une part de vérité dans ses dires. Je suis allée à la boulangerie prendre du pain comme convenu.



Après une quinzaine de minutes, je gare devant la villa du couple SOSSA. 



Je remarque une belle porsche cayenne grise garée près de celle d’Ariana. Elle ne m’a pas dit que nous aurons des invités. 



Elle ( m’ouvrant ) : Salut Nora entre.


Moi : Merci.


Elle : Mon mari n’est pas à la maison. Je pensais qu’on passerait un bon moment.  Mais le boulot a eu raison de lui.



J’ai aperçu un monsieur dans la pièce. Sans que je ne pose la question, Ariana avait déjà compris.


Elle : Viens par là mon cher.


Lui ( surpris ) : Encore vous ? 


Moi ( souriant ) : On ne finira pas se rencontrer dites donc. ( Lui serrant la main ) Bonsoir maître AJAVON.


Lui : Comment allez vous Madame da SILVA ? 


Moi : Je pète la forme. 


Ariana ( souriant ) : Une minute vous m’ignorez ou quoi. Je suis supposée faire les présentations mais vous me devancez là.


Moi  ( riant ) : Tu aimes trop ça, c’est le notaire chargé du testament de mon père. 


Ariana : Bah alors je savais pas. Figure toi que c’est mon beau frère.  


Moi : Waouh !


Ariana : Tony ,s’il te plaît viens.



Il s’est pointé avec un plateau de rafraîchissements que nous avons tous pris.



Ariana ( nous souriant ) : Santé 


Nous ( levant nos verres ) : Santé. 






Mariée au diable