Chapitre 17 : Mon jardin secret.

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Maurine***

Je m’arme de mon plus beau sourire et je m’installe confortablement.

Leurs meilleurs amis prennent de mes nouvelles, ça fait très longtemps qu’ils m’ont vu !

Je réponds avec le sourire en disant que j’ai quitté la maison car j’avais besoin de me prouver que je pourrai survivre loin du cocon familial.

Moi : C’est une expérience qui m’a vraiment fait grandir et je suis sûre que papa et maman sont fiers de moi. (Souriante) N’est-ce-pas papa ?

Papa (sourire jaune) : Oui ma chérie.

Son meilleur ami 1 : C’est bien ma fille, un moment donné il faut couper le cordon ombilical et se battre.

Moi : Oui tonton.

30 minutes après mon arrivée, leurs amis s’en vont.

Quand on ouvre le portail afin qu’ils sortent leurs voitures

Papa : Ça c’est qui qui vient garer sa voiture comme ça devant mon portail ? Les voisins là sont sérieux ?

Moi (déverrouillant la voiture) : C’est moi papa, c’est ma voiture.

Maman (écarquillant les yeux) : HEIN ?

Moi : Eh oui, c’est la mienne.

Je les sens ébahis, ils n’ont encore rien vu.

Je vais déplacer mon bébé et je reviens dans la cour en damant les blases.

Ils ont toujours l’air surpris.

Lol !

Je dis aurevoir à leurs amis et je retourne tranquillement m’asseoir au salon, à nous 3 Maurice et Barbara.

 

Papa : Tu te prostitues Maurine ?

Maman : Ça ne m’étonnerait pas !

Moi (ricanant) : Lol ! Je ne suis pas du genre. J’ai à vous parler, donc !

Papa : Tu ne prends pas tes grands airs dans ma maison.

Moi : Si vous ne voulez pas m’écouter, je retourne ! Et j’irai directement voir Tonton Edgar pour annoncer la nouvelle. Et chez toi (regardant Maurice), j’irai chez mamie vu que c’est toi l’ainé et tu refuses de me revoir.

Papa (gonflant ses narines) : Tu as intérêt à vite parler, après tu dégages de ma maison.

Moi : On verra bien ! Bref, mon chéri souhaite vous rencontrer, il s’appelle Laurent OTHAKEM.

J’ai vu papa écarquiller ses yeux et maman afficher un sourire.

Papa : Laurent OTHAKEM ?

Moi : Oui papa, le seul et unique Laurent OTHAKEM de ce pays.

Bingo, revirement de situation, bonjour.

Maman (explosant de joie) : Waoooouh, ma fille a tiré le gros lot. Non mais ! (Regardant le ciel) Ah seigneur, fallait me dire que la fille avec qui je me disputais tous les jours était celle qui allait me rendre fière. Ma fille, félicitations.

Je ne savais même pas s’il fallait rire ou pleurer.

La vraie nature est ressortie ! Aujourd’hui je suis sa fille.

Moi (profitant) : Wai ! Et dire que tu misais TOUT sur Marianne, résultat ? Elle t’a emmené qui et on a vu ?

Maman : Je te dis ! Vraiment, je m’en veux même.

Moi : C’est bien ! Donc je disais qu’il souhaite vous voir car on aimerait se marier.

Papa (Ferme) : Cet homme est vraiment plus grand que toi !

Moi : Oui, et ?

Papa (durcissant le visage) : Il a presque mon âge, il me semble !

Moi : Faux, il est bien plus jeune que toi. Bref, il a donné ça pour votre jus.

Je dépose 5 liasses de 100.000 sur la table.

Le visage durci se transforme pour devenir extrêmement jovial.

Mesdames et messieurs, la vraie nature de Maurice et Barbara.

Moi : Il souhaite venir le week-end. Vous n’aurez rien à faire si ce n’est de nous recevoir.

Eux : Ok ma fille.

Je remets mes lunettes et je sors de chez eux.

Quelques billets et ils oublient qu’ils m’ont renié, une bande de lâches.

***Marianne***

Mon téléphone vibre et ça m’oblige à me déplacer pour le prendre sur la table.

C’est maman.

Je décroche, je n’ai même pas le temps de placer un mot qu’elle me hurle dessus.

Elle : J’ai voulu t’offrir une vie de rêve, tu m’as humilié, mais aujourd’hui DIEU a répondu à mes prières. Ma vraie fille que j’ai négligée va bientôt se fiancer à un grand quelqu’un de la capital. Pendant que l’autre sur qui on a gaspillé notre argent est en train de s’amouracher avec une crapule, un rieneux, un crapaud dans les rues de Libreville. Mais je t’ai prévenu Marianne, si tu emmènes cet homme devant moi, je vais vous rendre la vie impossible. Tu m’as manqué de respect, je vais te montrer que c’est moi qui suis arrivée sur terre avant toi.

Je n’ai pas le temps de répondre, elle coupe l’appel et je lance un soupir.

C’est quelle nouvelle histoire encore seigneur !

Jusqu’à quand en fait ? Parce que l’épuisement mental finira par refaire surface.

Bref, je pense à autre chose, ma nuit fut courte.

Je check mes notifications et je n’ai aucun message de Kylian ! (Soufflant) Je m’attendais à voir un message de lui.

Sur un coup de tête, je décide d’aller m’asseoir dans un restaurant de la place pour manger.

J’ai besoin de m’évader car en semaine, je suis busy comme jamais.

Je mets une robe longue, une mule, mon sac accroché, je quitte le studio.

Je prends le taxi, 1500 direction le Radisson Blu qui fait un buffet.

 

***Eden MAYE***

Je m’habille rapidement, il faut que je sois à l’heure sinon j’aurai des problèmes.

Je me regarde vite fait et je réalise encore plus que je ressemble vraiment à mon père, trait pour trait.

Comme quoi le sang ne trompe jamais.

Trêve de bavardages, je démarre direction le domicile de maman Nala.

Je me gare à l’extérieur pour perdre le moins de temps possible.

Moi (entrant dans la maison) : Bonjour ici.

Tonton Henry : Au salon !

Moi : Bonjour tonton, comment vas-tu ?

Lui : Ah ça va fiston, dans ma vieillesse seulement !

Moi : On ne dirait même pas.

Lui : C’est grâce à ma femme !

Maman Nala (arrivant) : Qui parle de moi ?

Lui : Je disais à Eden tout le bien que tu me fais !

Maman Nala (me regardant) : Deux minutes de retard, faut faire ça avec ta copine pas avec moi.

Moi (la prenant dans mes bras) : Pardonne moi maman, c’est le trafic !

Maman Nala : Heureusement que tu es mon enfant, donc tu es pardonné.

Moi : Tu es magnifique.

Elle : Merci mon bébé. (Regardant son mari) Donc tu ne me dis rien ?

J’éclate de rire !

T. Henry : Ah mon fils, c’est ça oh quand tu as une femme, tu es obligé de tout commenter. (La regardant) Tu es belle ma jolie nana.

Elle (ravie) : Merci mon joli djo !

Là je n’ai pas pu me retenir !

Moi (dans un fou rire) : Qui vous apprend les choses comme ça ?

Lui : Ce sont les enfants là qui écoutent les chansons là ici non ! Obligé de retenir.

Moi : Akié ! (Respirant) Bon, on y va !

Maman Nala : OK d’accord.

Elle me prend la main et on sort de la maison, direction le Radisson Blu.

Elle a voulu qu’on se retrouve rien que tous les deux, elle dit qu’elle retrouve en moi mon père et elle en a besoin. Moi également, ça me fait du bien car j’ai l’impression d’avoir une connexion particulière avec elle, peut-être parce que c’est sa jumelle.

Bref, j’emmène ma deuxième maman au buffet.

Oui je précise (rire) car mon indétrônable reste Tia la lionne, ma petite femme forte.

Quand on arrive, on descend et elle me prend toujours la main.

Maman Nala : Tu as une chérie ?

Moi : Non maman

Elle (rigolant) : Roh, donc les minettes vont penser que je suis ta sugar mummy ! Lâche ma main !

Moi : Mais c’est toi qui m’as d’abord attrapé non ? Et puis, je viens pour être avec toi, donc.

Elle : Ah mouf, aujourd’hui là, je vais te trouver une jolie nana. Reste tranquille.

Et je sais qu’elle est vraiment capable d’arrêter une demoiselle et lui dire « Mon fils est célibataire, il ne te plait pas ? ».

Quand on se retrouve au buffet, je reconnais la nouvelle locataire, et vous savez quoi ?

Moi (souriant) : Bonjour, vous allez bien ?

Elle (souriant) : Bonjour M. MAYE, je me porte bien et vous également, je l’espère.

Moi : Je vais bien merci.

Maman Nala (arrivant derrière moi) : On ne me présente pas ?

Moi : Mlle Marianne M. c’est une de nos locataires aux résidences, et elle travaille également à l’entreprise dans le service financier.

Marianne (semblant embêtée) : Bonjour Madame !

Maman Nala (large sourire) : Bonjour ma fille, appelle moi maman Nala.

Vous voyez ?

Moi (coupant court) : Bon appétit et excellent week-end.

Marianne (soulagée) : Merci à vous également !

Chacun continue ce qu’il faisait et maman Nala a ce sourire en coin que je connais un peu trop bien.

 

De retour à table

Maman Nala : Eden, donc tu as une magnifique jeune femme comme ça sous tes yeux et tu es célibataire ?

Moi : Je savais ! Tu ne la connais même pas que tu me jettes dans ses bras ?

Elle : Tu la trouves belle n’est-ce-pas ? Mens !

Moi : Oui, elle l’est. Tu sais maman Nala, je ne tiens pas à sortir avec la première venue, oui je l’ai trouvé très belle au premier abord, et non je refuse de me mettre à la draguer.

Elle : Pourquoi pas ? Moi j’ai le flaire pour repérer les belles âmes, demande même à ta mère. Et je te dis que cette fille a une belle âme.

Moi : Maman, je te signale qu’elle travaille à l’entreprise.

Elle : Et ?

Moi : Le chef qui sort avec la stagiaire, vive les interprétations qui pourront ruiner sa réputation à jamais.

Elle : Eden, j’ai vécu au Gabon plus que toi et c’est comme si c’était l’inverse. À quel moment les gabonais ont réussi à te mettre en tête cette satanée pensée que le patron et l’employé sont forcément ensemble dans le cadre d’une promotion canapé ? Tu as oublié l’histoire de ton père et ta mère ? Neal était le boss, Tia une simple comptable. Ils se sont mariés, ont eu des enfants et ils se sont aimés d’un amour qui surpassait TOUTES les difficultés. S’ils s’étaient arrêtés à ce que les gens pensent de cette situation, tu aurais eu Tia dans ta vie Eden ? (Se calmant) Ecoute moi bien mon chéri, quand on aime une personne, les préjugés on les met à la poubelle. Quand on aime une personne, on n’a pas peur de ce genre de choses.

Moi : Maman, je parlais beaucoup plus pour elle que pour moi, tu sais très bien que je ne vis pas en fonction des avis des uns et des autres.

Elle : Ah je suis rassurée, tu m’as fait peur. Bref (souriant) elle te plait ?

Moi : Non, je la trouve juste belle et classe. Et tu sais le pire ?

Elle (curieuse) : Quoi ?

Moi (souriant) : Elle me fait penser à Maëly !

Elle : Que quoi ah ? Eden, je vais te talocher. Donc moi je te dis que je vois en elle ma potentielle belle-fille et tu dis qu’elle te fait penser à ta petite sœur ?

Moi : Mais je te jure. Elle se ressemblent beaucoup physiquement, je t’assure.

Elle : Donc là, tu la vois comme ta petite sœur ?

Moi : Exactly.

Elle : Mamoooh oh, tu as quel problème ?

Moi : Aucun maman.

Elle : Non, dis-moi, ton cœur a été brisé par une fille auparavant ?

Moi : Oui, mais il est complètement guéri de cette trahison t’inquiète !

Elle : Tu es sûr ? Alors pourquoi tu restes autant seul ?

Moi : J’attends la bonne !

Elle (le regard pensif) : J’espère que tu trouveras une femme à la hauteur de ton bon cœur (me fixant) même si au départ, tu penses qu’elle ressemble à ta petite sœur.

J’ai éclaté de rire, elle a trop de tactiques cette femme.

Elle pense que je blague alors que je suis très sérieux, elle me fait penser à Maëly.

C’est bizarre mais c’est vrai. Moi-même ça me fait rire.

Ou bien c’est le manque de ma petite famille qui me pousse à les chercher dans chaque personne que je croise. Peut-être bien !

 

Notre repas se passe sans encombre, on discute de tout et de rien.

Elle me raconte ses histoires avec Tonton Henry et on évite de parler de sujets tristes.

 

On évite de parler de Mamie Alex et Papi Liam, ils nous manquent énormément.

Si on pouvait remonter le temps, j’aurais encore plus profité d’eux.

Les voir partir successivement a été une épreuve dramatique pour nous.

Papi a fait un AVC qui l’a conduit directement dans la tombe.

Mamie quant à elle n’a pas supporté ce chagrin, comment vivre sans le seul homme qu’on a aimé toute notre vie et ce, depuis l’âge de 12ans ? Elle est morte le lendemain de l’enterrement de papi.

Une crise d’asthme qui lui a été fatale.

Voir sa mamie mourir devant soi et être totalement incapable de contrer cela.

Je vis avec ce traumatisme dans un coin de mon cerveau.

Je m’en veux horriblement, car c’était moi qui attrapais sa tête ce jour là et la Ventoline que je vaporisais n’a pas pu la sauver.

Maman Nala (passant sa main devant mon visage) : Tu penses à quoi ?

Moi (reprenant mes esprits) : Excuse-moi, j’ai eu un moment d’absence.

Elle (comme si elle lisait en moi) : On rentre ?

Moi : Si tu as fini, oui.

Je paie l’addition et on quitte le restaurant.

Quand on monte dans la voiture, je pose ma tête sur le volant deux secondes.

 

Maman Nala : Tu y penses encore Eden ?

Moi : Je ne vais jamais l’oublier.

Elle : Je sais, mais tu n’es pas responsable, sache-le. Et si c’est ça qui t’empêche de faire ta vie correctement, sache que personne ne te prend pour responsable et personne ne va t’empêcher d’être heureux. Ou encore, si tu as peur des expériences traumatisantes, il est temps que tu enlèves tout ça de ta tête, sinon tu n’avanceras pas dans ta vie privée. (Après un silence) Je crois que je viens de comprendre ce qui te bloque. Tu as peur de ne pas être à la hauteur ? De ne pas pouvoir secourir l’être aimé en cas de détresse ? C’est ça Eden ?

Je ne réponds pas, je stabilise ma respiration.

Elle ne cesse de me poser la question, mais je ne lui réponds pas.

Je préfère ne pas y répondre.

Elle pose sa main sur mon crane et elle le masse légèrement en me demandant de me détendre.

Quand je suis totalement remis de ce moment, je démarre la voiture.

Je la dépose et je continue tout droit jusqu’à mon appartement.

Dès que je me pose, j’appelle la personne dont la voix m’apaise à coup sûr, maman.

 

***Kylian***

Je regarde mon téléphone posé devant moi, j’hésite à appeler Marianne.

Mon cerveau se met en alerte, des flashs me reviennent, mon cœur se serre.

Je pense à tout ce que Ludmilla m’a fait quand j’ai osé lui accorder ma confiance.

Est-ce-que je fais bien de me lancer avec Marianne ? Je ne sais pas !

Est-ce que j’en sortirai heureux ? Je ne sais pas.

Est-ce que j’en sortirai avec une douleur encore plus vive que celle qui est au fond de moi et me rend aussi radical ? Je pense bien.

Alors, je me résigne à ne pas l’appeler.

Je tombe sur mon lit, le regard fixé vers le plafond et je me mets à énumérer toutes les armes que j’ai remis à Ludmilla pour qu’elle piétine mon cœur.

 

Tous les hommes ont leur part de douleur, leur petit jardin secret.

Parfois il est rempli de belles fleurs, parfois il est rempli de plantes mortes.

Et je crois que le mien a été saccagé !

 

 

Note de Laya : Petite précision mes chères lectrices, je vous prie vous détacher de Pierre-Neal lorsque vous lirez la suite de notre histoire. Car en lisant vos différents avis, j’ai l’impression que vous comparez tous les hommes à lui, et s’ils sont différents, vous ne les appréciez pas (rire). Mais sachez qu’il existe différents types d’hommes bons, ils ne sont pas tous aussi démonstratifs que Pierre-Neal au premier abord mais ils ont tout aussi des cœurs remplis d’amour et qui n’attendent que la personne qui saura déclencher en eux le besoin de s’exprimer. Je sais que c’est difficile de se détacher d’un personnage qu’on a apprécié comme s’il était réel, mais il faut couper un peu le cordon pour apprécier les autres.

 

Sœurs M : Divergence...