Chapitre 18
Ecrit par Annabelle Sara
Rose se gara devant le salon de coiffure où elle avait rendez-vous. Elle n’avait pas rendez-vous pour se faire une coupe non. Elle avait rencard avec la vérité.
Le message qui l’avait poussé à prendre le volant un 29 décembre alors qu’elle ne travaillait pas qu’elle ne travaillait pas et qu’elle pouvait profiter de son fils ou même de la présence de sa mère pour glander et manger les restes du 25, n’avait rien d’autre à voir que sa quête pour la érité.
Elle entra dans le salon et scanna la pièce, elle avait vu le visage de Virginie Obono assez de fois pour pouvoir la reconnaître dans une foule. Elle repéra son rencard dans le secteur Pédicure.
La première chose qui la frappa c’était la beauté et l’elegance de cette jeune femme. Sur un téléphone on avait pas vraiment le rendu du réel.
Elle portait en pantalon noir avec un chemisier fleuri. Elle était légèrement maquillée et discutait avec la jeune dame qui s’occupait de ses ongles de pieds.
Rose s’approcha d’elles et fit remarquer sa présence en toussant.
- Oui?
- Bonjour, Mme Obono? Je suis Rose vous m’avez contacté pour me parler de…
- Oui je vous reconnais, fit Virginie en lui faisant un geste de la main pour lui demander de ne pas parler dans le salon en présence des autres clientes et des employées. Maman, s’il te plait je peux aller dans ton bureau avec mon amie?
- Elle n’est pas venue se coiffer? Quand on entre chez-moi on sort toujours bien mises! Hein ma chérie on te fait les ongles ou alors on retouche tes cheveux?
Rose Comprit que ça devait être la gérante des lieux.
- Elle n’est pas venue pour se coiffer… toi tu es toujours en train de tacler les clients partout partout même là où il ne faut pas!
- La bouche qui parle ne dors pas affamé! Si je ne fais pas comme ça je fais comment pour payer les factures? Abeg! Ma chérie, tu es la bienvenue chez Tata Solo; ici on fait tout et à bon prix! Je vois comment tes ongles se cassent déjà là le père ne doit pas te voir avec les ongles comme ça le 31 pardon ce n’est plus loin. Assieds toi on arrange ça! On met le gel, le vernis gel même la construction on te fait ca, bien ! J’ai les expertes ici chez moi! Tu sais que c’est la beauté avec laquelle tu commences l’année que tu termines l’année noo! Ma chérie, ça va te suivre…
Rose était presque embarrassée, elle ne savait pas si les réponses à ses questions dépendaient de son choix à se faire faire les ongles ou pas! Il valait mieux ne pas courir le risque.
- Je veux bien un beau vernis couleur chair…
- Mais tout à l’heure maman, on va d’abord discuter un peu dans ton bureau, intervint Virginie qui était déjà debout et entraînait Rose dans une pièce du fond.
Une fois dans le bureau, Virginie s’installa derrière le bureau et désigna le siège visiteur devant elle.
- Tu permets que je te tutoies! Je sais que mon message de ce matin poussait à la curiosité!
- Le mot est tout de même faible, répondit Rose. J’ai hâte d’avoir une version de cette histoire un peu plus constructive je dirais! Mais avant cela qu’est-ce qui t'a poussé à venir au pays sachant ce qui se passe… tu n’as pas eu peur d’être la prochaine sur la liste de ce malade mental.
- Je dois avouer que j’ai peur! Raison pour laquelle je n’ai pas fait de vague sur mon voyage pour le pays! Je n’ai pas envie que la terre entière soit au courant de ma présence mais… quand j’ai vu le corps de Jazmine sur facebook, je me suis dis qu’il était temps de réagir. Si la personne qui s’attaque à mes amies a l’intention de s’en prendre à moi, je ne crois pas que le fait d’être hors du pays changera grand chose! Mais je voulais venir pour rencontrer quelqu’un et pouvoir lui dire certaines choses en face!
- Qui ça?
- Celui à cause duquel Jaz est décédée! Dans le message que vous avez laissé sur mon répondeur il y a quelques jours vous disiez avoir déjà discuté avec elle mais que les infos qu’elles vous avaient données n’étaient ni vérifiables ni recoupables car vous n’aviez qu’un seul témoignage?
- Oui c’est vrai Jazmine nous a parlé de son adolescence entière passée dans un réseau… Comment elle y est entrée grâce et à cause de toi…
Rose parlait avec prudence car elle ne savait pas à qui elle avait à faire.
- Moi? S'exclama-t-elle. Jazmine vous a dit que c’est moi qui…
- Oui! Que c’est toi qui repère les jeune fille et que tu les recrutais!
Virginie sembla réfléchir un moment avant de se ressaisir.
-Je savais que Jazmine avait mon macbo! Mais je ne savais pas que c’était à ce point là! Au point de mentir sur moi… Jazmine et moi étions des amies d’enfance et s’il y a une parmi nous deux qui ne voulait pas entrer dans ce réseau lorsque nous étions adolescentes c’était moi! Je ne vais pas nier que j’aimais la vie de luxe et tout mais je ne voulais pas passer ma vie à faire la pute pour des gens non plus…
- Mais si ce n’est pas toi la recruteuse… C’était qui? Florence Mba’a?
Virginie prit une grande inspiration.
- Florence était surtout la madonne qui organisait les soirées, les rendez-vous et autres rencards. Qui percevait les pourcentage et nous donnait nos part. Et accessoirement elle repérait les jeune fille qui était introduite dans le lifestyle si je peux utiliser le terme! Parce que ce réseau est un style de vie, il faut bien le comprendre! La discrétion, la disponibilité et surtout la fiabilité étaient le maître mot de l’histoire. Donc Florence veillait à ce que chacune de nous lorsque nous entrions dans le réseau soyons au courant et suivions les règles… Elle ne recrutait pas en tant que tel, car elle ne pouvait pas approcher facilement les jeunes filles! Ça aurait éveillé des soupçons chez les parents et les aînés… Alors elle passait par une ado du même âge que celle qu’elle voulait recruter en générale. Et celle-ci devait être proche des filles…
- C’est vrai que c 'était plus simple de procéder ainsi!
- oui et la seule personne sur qui elle pouvait compter pour faire celà c’était Marianne!
- Wow wow wow! Attends, l'arrêta Rose qui ne suivait plus le fil de l’histoire! Jazmine a dit que Marianne était son amie et toi la recruteuse.
- Elle savait que si elle vous disait que c’est Marianne qui aidait Mme Mba’a pour le recrutement vous aurez surement vite compris qui était derrière.
- Attends laisse moi récapituler; Florence Mba’a était organisatrice des événements et des rencontres la gérante de la boutique quoi! Et Marianne recrutait?
Rose était choquée par cette révélation et petit à petit ça faisait son chemin dans sa tête.
- Oui! Au départ de cette histoire nous étions deux fillettes… Jaz et moi! Amies d’enfance! La première à être approchée c’est Jaz, vous l’avez vu ! Elle leur a tapé dans l’oeil…Moi je suis une belle femme, mais Jaz c’était le haut du cajot de tomate. Plus encore avec l’entretien…
- elle était très belle! Reconnut Rose en hochant la tête.
- toutes les deux nous venions du même monde ou la vie était plus simple, les gens avaient des priorités différentes de celles que nous avions à l’époque dans notre univers à nous. La télé n’aidant pas nous avons été attirés par une vie de strass et de paillettes… et puis nous étions jeunes et influençables! Résultat, Marianne a réussi à convaincre Jaz ensuite moi et puis nous nous sommes retrouvé là-dedans… plus tard nous avons aidé au recrutement de Céline et Judith!
- Waouh! Une enfant qui prostitue d'autres enfants!
- Marianne avait un mauvais esprit! Cette fille… plus froid et calculateur tu ne saurais faire comme être humain!
- Elle aussi vendait son corps?
Virginie éclata de rire.
- Au départ nous aussi nous pensions que oui mais en fait non! Elle ne descendait pas dans la sauce avec nous et c’est quand tu sais qui était son père que tu comprends.
- Ah bon? Donc parce que son père était riche et influent, les hommes ne la regardaient pas?
- Non parce que son père était le chef du réseau, personne n’osait poser le regard sur elle! dit calmement Virginie.
La surprise dans le regard de Rose amusa Virginie.
- Ne me dis pas que tu ne l’a pas soupçonné même un peu…
- Je n’osais pas retirer le voile de mes yeux je dois l’avouer!
- C’est lui le chef de la bande! C’est à cause de lui qu’on a retrouvé le corps nu de ma copine dans une ruelle à Ekié. Comme une vulgaire…
L’émotion qui l’envahit lui coupa la voix.
- Si j’étais revenue la chercher il y a 7 ans nous n’en serions pas là aujourd’hui! Mais il la tenait…
- Qui ça Essengue?
- Oui! Lui… cet homme était un véritable poison dans la vie de mon amie… dès le début il l’a choisi… il a fait d’elle sa chose! L’offrant à celui qui trouvait grâce à ses yeux et je ne te dis pas ce qu’il lui faisait si jamais elle lui résistait! Un monstre qui vivait de l'innocence de pauvre jeune filles et ne reculait devant rien pour les intimider ou les humilier… je ne vais pas nier que la facilité m'avait beaucoup attiré dans cette vie mais quand j’ai vu où ça nous mènerait j’ai décidé de sortir de là!
- Comment? Comment tu as fait?
- la vérité est toute simple! J’ai usé de mes charmes pour me sortir de là! Lors d’une soirée je suis tombée sur un vieux marin suisse! Je l’ai convaincue je ne saurais dire comment de m’emmener avec lui en Europe… Jaz aurait pu venir… mais l’emprise d’Essengue était bien trop grande sur elle.
Rose la regarda en silence pendant qu’elle reprenait son souffle.
- Plus de nouvelles de sa part?
- Elle m’en voulait je le savais mais je ne pouvais rien y faire!
- C’est la mort de Judith qui était le déclencheur de cette prise de conscience? lui demanda Rose.
- Ce n’était pas une façon de finir pour une enfant de cet âge… c’était la première fois de voir un bébé mutilé de la sorte! Céline et moi avons décidé que notre point de rupture était atteint! Même si le mal était fait parce que la petite Judith qui avait été recrutée à cause de nous était décédée, nous ne voulions pas rallonger les statistiques en devenant nous aussi des victimes… Mais Jaz est resté avec Essengue… je ne sais pas pourquoi! Mais elle est restée!
- A ton avis pourquoi Et de quoi est morte Judith ?
- cette petite avait un truc avec quelqu'un je ne sais pas ! Tout ce que je peux te dire c'est qu'à un moment donné Marianne avait quelque chose contre cette petite ! Elle a même réussi à entraîner Jaz dans son délire ! Toutes les deux ont fait vivre un enfer à Judith qui les voyait comme des modèles pour elle. Mais je ne saurais dire ce qui lui est arrivé , je n'étais pas là ce soir-là. A la petite soirée select…
- Jaz nous a parlé d'un avortement qui aurait mal tourné…
- tout ce que je peux te dire c'est que Judith avait attiré l'attention de quelqu'un d'important et Marianne n'avait pas apprécié. Mais rien n'aurait justifié ce qui lui était arrivé… Jaz avait beau culpabiliser comme nous elle décida de rester !
Rose observa Virginie un moment assistant impuissante à la détresse de la jeune femme; recollant petit à petit les morceau du puzzle elle posa la question qui lui pendait aux lèvres depuis quelques jours.
- Elle était enceinte de lui?
L’amie d’enfance de la dernière victime du vengeur leva les yeux sur la blogueuse.
- Elle était enceinte de lui, affirma Rose. Elle ne pouvait pas vous suivre parce qu’elle était enceinte de lui et qu’il la tenait à cause de son bébé! Essengue est le Père de l'enfant de Jazmine.
Elle est enceinte!
Cette phrase résonna dans la tête de Julie toute la matinée pendant qu’elle travaillait aux côtés de sa patronne. Et elle se surprit à chaque fois que celle-ci devait faire un effort quelconque en train de lui demander de la laisser faire. Elle la suivait partout espérant voir d’elle même un quelconque changement dans son comportement ou même ses gestes.
Julie ne doutait pas de sa grand-mère ou de ses capacités. Si elle l’avait vu alors ça devrait être vrai.
Pas besoin de confirmer sa parole! Même si Madame était allée voir ailleurs le plus important c’était de la protéger et de préserver cet être innocent qui grandissait en ce moment dans ses entrailles.
En fin de journée, alors que sa patronne préparait le retour de voyage de son époux, Julie prit son courage à deux mains et se rendit dans la chambre du couple avec les psaumes qu’elle avait préparés.
Elle trouva Thérèse en plein rangement.
- Mamie Thé s’il te plait je voulais te remettre ceci avant que Monsieur ne revienne! Je sais que tu n’y crois pas mais écoutes moi et crois moi quand je te dis que tu en auras besoin pour toi et ton bébé qui arrive! Ma grand-mère ne se trompe jamais lorsqu’elle fait un diagnostic! Si elle dit que ta grossesse sera une expérience compliquée c’est pour te préserver et que tu sois prête à affronter le danger qui te guette. Elle m’a demandé de te dire de rester en prière et de sanctifier ton lit avec ces psaumes…
Thérèse ne dit rien en prenant les papiers om sa femme de ménage avait noté des psaumes, surprise et visiblment apeurée par la situation.
-Tu vas mettre chaque psaume sous le matelas au pied de ton lit et aussi les lire quand tu feras ta pierre au réveil ou au couché… Moi je te conseillerais également de n’en parler à personne d’extérieur jusqu'à ce que ce soit visible par tout le monde, ajouta Julie avec un sourire chaleureux. Félicitations et bon courage!
Ça a pris un moment à Thérèse de comprendre ce qui venait de se passer. Mais quelque chose en elle savait que Julie et sa grand-mère faisaient partie des gens à qui elle pouvait avoir confiance en ce moment.
Ce qui n’était pas le cas de toutes les personnes qui lui étaient proches. Elle n’avait pas oublié le message qu’elle avait vu apparaître sur le téléphone de DD le 24 décembre dernier.
Ce message était d’ailleurs le catalyseur de toute cette histoire. Elle a décidé de trouver elle-même la solution à son problème lorsqu’elle s’est rendu compte qu’elle était la seule à vivre ce problème.
En lisant ce message qui était resté gravé dans sa mémoire; elle avait compris qu’il était temps d'être égoïste et de n’agir que pour son propre intérêt pour une fois.
Elle l’avait encore sous les yeux:
“ Bonsoir et bonne fête de Noël, Papa chéri!”
Une si belle phrase d’amour! Simple et chaleureuse qui ne venait d’aucun des membres de la famille de DD dont elle n’avait aucune connaissance.
Une autre aurait fait une scène, surtout lorsqu’il a annoncé son voyage le lendemain. Mais elle avait choisi de régler cette histoire d’une autre façon.
S’il était le papa d’un enfant dont personne ne savait rien, alors il serait également le papa de son enfant à elle.
Elle lut les deux psaumes que venait de lui remettre Julie et les déposa sous le matelas de son lit comme cette dernière lui avait demandé.
Plus tard dans la nuit, DD arriva conduit par un des chauffeurs de son entreprise. Elle l'accueillit comme cela se devait. Logée dans ses bras, l’embrassant chaleureusement.
- Tu m'as manqué chéri…
- Toi aussi ma douce! Dans l’avion de retour, je ne pensais qu’à une chose: retrouver ta douce chaleur!
Il l’embrassa avec une telle tendresse que Thérèse ne douta pas de ses mots. Elle se nicha un peu plus dans ses bras. Elle ne voulait pas que ce moment soit un calcule froid alors elle écouta son corps. Il fallait qu’elle sache si elle avait envie de lui là en ce moment.
-Tu veux prendre une douche…
- Si tu viens avec moi oui
!
- Il faudrait d’abord qu’on entre dans la maison, dit-il en les guidant tous les deux à l’intérieur. J’ai besoin d’un tête à tête avec ma petite femme chérie! Daniel tu dors ici aujourd’hui laisse les valises dans le corridor on va s’en occuper demain.
Thérèse le débarassa de sa rodingote et de la veste qu’il portait sur son pull blanc à colle roulé. DD avait toujours eu du style et le charisme qui va avec. C’est d’ailleurs ce qui l’avait séduite à l’époque.
Il la rattrapa par les hanches et nicha sa tête dans son cou, qu’il couvrit de baiser.
- Il faisait très froid dans le ciel cette nuit, alors un bain chaud me ferait le plus grand bien… Surtout si ma femme est dedans avec moi, murmura-t-il avec son lobe dans la bouche.
- D’accord!
Elle le quitta le temps de faire couler son bain. Elle ne se posait pas de question, elle avait eu le temps de digérer la découverte qu’elle avait faite. Elle ne voulait pas laisser ça venir miner son foyer. Une dizaine de minutes plus tard, elle n’y pensait même plus. Profitant d’un moment tendre avec son époux.
Ils s’étaient glissés tous les deux sous les bulles de la baignoire; Thérèse assise, dos contre le torse de DD. Il traçait des sillons sur ses épaules avec ses doigts.
- C’est bon de rentrer et de se retrouver! J’ai eu peur que tu m’en veuilles!
- Mais je t’en veux chéri… Ce n’est seulement pas suffisant pour te bouder, répondit-elle en se retournant vers lui. Tu as au moins respecter ton engagement de revenir dans tes propres délais.
- je n’avais qu’une chose en tête, rentrer me nicher au creux de ses deux monts voluptueux qui chaque jour me rendent fou de désir pour toi.
- tu dis ça on va croire que j'ai une grosse poitrine…
- elles tiennent dans mes mains c'est le plus important, fit-il en prenant chaque seins au creux de chacune de ses grandes mains .
Il caressa doucement les tétons les rendant pointu tandis que Thérèse gémissait doucement.
- Je suis un homme comblé ! Chaque jour je béni le ciel parce qu’il t’a mise sur mon chemin…
- Et moi alors ! Les garçons et moi n'aurions rien pu faire sans toi! Tu as été la figure paternelle dont ils avaient besoin !
DD fit glisser une main plus bas dans l’eau et glissa deux doigts dans l’intimité de sa femme.
Il soupira en la sentant remuer les hanches.
- Tu es chaude…
Elle tourna la tête vers lui. le fixa droit dans les yeux comme si elle cherchait une réponse à ce qu’elle ressentait là.
- tu as quitté cette chaleur pendant trois jours !
- Si seulement j’avais pu choisir entre rester et partir… j’ai envi de toi Thérèse!
- Sortons de l’eau, répondit-elle.
Si il fallait qu’elle se donne à son époux après tout ce qui s’était passé ces derniers jours, elle le fera dans un lieu sanctifié. Comme bien souvent elle avait pris les choses en main, les guidant tous les deux dans un lieu où il ne pouvait régner autre chose que la paix et l’amour entre eux.
Baptiste se laissa tomber contre Alice, essayant de rattraper son souffle. La jeune femme frêle se dégagea difficilement de ce mètrequatre-vingt sur cent kilo qui pesait sur elle.
Elle détestait qu’il pèse de tout son poids sur elle, elle avait l’impression d’étouffer.
Il respirait fort et directement dans ses oreilles.
- Tu as le souffle court Baptiste, tu devrais faire du sport…
- C’est… C’est exactement… ce que nous venons de… faire
- je suis sérieuse tu ne devrais pas prendre ça à la légère, dit-elle. Ton poids augmenté de jour en jour. Je ne sais pas trop ce que tu mange mais il faut freiner et rééquilibrer ton alimentation ! Ça devient urgent !
- Dis moi d’abord ce que tu as ressenti!
Elle savait qu’elle ne pouvait pas être honnête avec lui. D’ailleurs elle se demandait comment il avait fait pour ne pas se rendre compte qu’elle n’était pas avec lui durant toute cette misérable séance de fornication sans émotion.
- c’était bon!
- Putain que c’était géniale… je recommencerais si je n’étais pas complètement lessivé
.
- hum… moi je suis fatiguée donc… Non merci
- Ah mais chérie c’est normal aussi ce n’est pas tous les jours qu’on se fait autant de bien. Il faut dire que tu n'es pas très joueuse !
En l’entendant dire cela, elle faillit éclater de rire. Si seulement il savait ! Elle aurait aimé jouer mais elle n'a juste pas le bon partenaire de jeu.
Alice s’était faite à l’idée qu’elle ne rencontrerait pas un homme capable de la satisfaire. Pas un seul. En tout cas pas depuis qu’elle avait eu le malheur de croiser le chemin de Léon Ekani il y a cinq ans.
A cet époque ses études avait juste la place la plus importante de sa vie, elle était encore en deuxième année il était hors de question qu’elle se laisse distraire par un homme. Seulement elle n’avait pas prévu que cet homme lui plaise vraiment et qu’il lui fasse de l’effet comme l’avait fait Léon.
Pendant trois mois il lui avait fait une cour assidue à laquelle elle avait choisi de résister même si chaque fois qu’il posait le regard sur elle, elle sentait son corps et son esprit fondre.
Un jour, il avait réussi à la convaincre de l’accompagner à une soirée étudiante. Elle ne s’était jamais autant amusée de sa vie. Il avait réussi à la faire rire, la pousser à danser avec lui, pour lui.
Sauf qu’elle voulait le faire ramper à ses pieds.
Parce que Léon était le genre d’homme qui attire les femmes comme le miel attire les abeilles. Elle voulait le savoir à ses pieds. Alors elle a joué la reine des glaces en le repoussant violemment lorsqu’il avait essayé de l’embrasser ce soir-là!
Elle se souvient d’avoir vu l’étonnement dans son regard. Il n’avait pas compris pourquoi alors qu’ils venaient de passer une belle soirée, elle le repoussait. Elle l 'avait vu blessé et cela lui avait plu de le voir ainsi. Sauf qu’elle n’avait pas prévu qu’il rencontre sa sœur deux jours plus tard à une autre soirée étudiant et encore moins qu’ils se plaisent.
Elle lui avait résisté et lui était tout simplement allé voir ailleurs. Durant des semaines elle n’avait pas eu de nouvelles de lui, sa sœur lui cassait les oreilles avec l’histoire de sa rencontre avec un apollon tous les jours durant deux mois.
Deux mois au bout desquels elle s’est rendu compte que l'apollon de Solène n’était ni plus ni moins que son Léon.
- Tu m’écoutes, insista Baptiste en la faisant sursauter.
- Hein…
- Ma soeur organise le réveillon du 31 chez elle… juste nous les enfants cette fois! Pas de parents et tout et tout… donc ne programme rien pour cette nuit!
- Ta soeur m’a invitée?
- Oui bien sûr! Pourquoi est-ce qu’elle ne le ferait pas?
- Je demande parce qu’il me semble que l’annonce de notre relation n’a pas été bien prise dans ta famille… fit-elle. Une autre fille Messanga!
- Ils étaient surpris mais rien de dramatique non plus! Mon père est comme il est mais il sait bien que ma vie c’est ma vie… c’est moi qui décide…
- Hum… OK! Ta soeur m’a invité hier au resto elle ne m’en a pas parlé, pourtant ! Notre discussion était assez bizarre… comme si elle essayait de me sonder…
- Elle est comme ça Sylviane ! Toujours en train de se mêler de nos histoires de cœur ! Son sujet préféré avant c'était Léon. Elle avait toujours eut à dire sur ses gos… puis elle a créé son entreprise et les choses ont changé ! Bref elle m’a fait un SMS aujourd’hui, je pense qu'elle n'a pas juste envie de faire la traversée toute seule voilà pourquoi elle organise son réveillon là.
- Hum, donc elle a jugé ma sœur ?
- elle n'était pas au pays quand ils se sont mis ensemble donc… et je te jure que si elle était là ta sœur aurait eu chaud avec elle! Sylviane et son Roi Lion ? Elle a chassé au moins six gos que le gars là aimait bien…
- A ce point?
Elle comprenait mieux son intervention au restaurant, mais les allusions sur Solène elle ne comprenait pas.
Moi je n’ai aucun problème; si tu veux qu’on y aille… Seulement les filles elles iront où?
Chacune chez sa mère, répondit BAtiste en se redressant. Ça te dit un deuxième round.
Surtout pas faillit-t-elle s’écrier.
Jai un programme très chargé pour demain ce ne sera pas possible répondit la jeune femme en se levant du lit. Je reviens, je vais me rafraîchir.
Tout ceci c’était la faute de Léon. A cause de lui, elle devra supporter d’être avec un homme qu’elle n’aime pas et qui lui donne envie de vomir, chaque fois qu’il la touche.
????❤️