CHAPITRE 18
Ecrit par Emyam
LYDIA
Wahou...Ma propre aptitude à faire semblant
m’impressionne !
Je ne m’attendais vraiment pas à trouver Marc-Ariel devant
mon chez-moi fictif ! Le pire c’est que je ne comptais même pas revenir ici ;
mon projet étant de rester à mon appartement de Cocody.
La première fois, j’étais venue ici juste pour récupérer
quelque chose et c’est ainsi que j’avais oublié les clés de mon appartement. Voilà
pourquoi après ma sortie avec Stéphane, nous sommes revenus.
Le choc que j’ai ressenti quand j’ai vu Marc-Ariel, adossé
au capot de sa voiture...Vous ne pouvez pas imaginer.
La première question que je me suis posée était de savoir si
Stéphane et moi avions eu des gestes qui auraient pu montrer qu’en réalité nous
nous connaissons depuis longtemps.
Mais il faut dire que nous nous sommes quand même bien
débrouillés. Marc-Ariel n’y a vu que du feu.
Nous avons été obligés de continuer notre conversation dans
son véhicule pour fuir les regards curieux des passants et des voisins mais on
ne peut pas dire que cela ait vraiment changé grand-chose. Je vois toujours des
gens qui essaient de nous observer, même à travers les vitres teintées du
véhicule et l’obscurité de la rue.
Mais au final je comprends la curiosité qui les anime...Le
quartier est plutôt paumé et le moindre fait qui sort du quotidien des gens les
fait jaser immédiatement.
Me tournant vers lui, je me rends compte qu’il me fixe
depuis maintenant un bon moment...
-Je n’arrive pas à...
-Je voulais...
On se rend compte qu’on a entamé nos phrases au même moment
alors nous nous taisons tous les deux.
-Les dames d’abord...
-Je...Ecoutez, je suis assez perdue ! Je n’arrive
vraiment pas à comprendre votre comportement à mon égard ! Je n’arrive
même pas à comprendre le but de votre présence ici ! Je ne voulais même
plus de ce boulot ! Mais vous avez tout fait pour me convaincre. J’ai
toujours fait mon travail comme il se doit, sans jamais vous manquer de respect
à vous ou à votre épouse. Mais vous ne faites que m’insulter ! Un temps
vous êtes aimable et l’instant d’après vous devenez complètement irascible au
point de me traiter de pute ! Je ne...
-Je suis désolé.
Il me prend tellement au dépourvu que je me tais net.
-Vous vous excusez toujours puis vous m’injuriez encore...
-Je...Ecoutez Lydia je suis sincèrement navré...En tout cas
pour les mots que je vous ai adressés. Je ne sais pas ce qui m’a pris...En fait
si ! Je sais clairement ce qui m’a pris ! C’est super gênant, ça peut
paraître limite déplacé mais le fait est que j’ai développé quelque chose
envers vous...Une sorte de sentiment protecteur dont je n’arrive pas à me
détacher. Vous me rappelez quelqu’un de mon passé et je crois que cela y est
dû...Ou peut-être pas...Bref. Je sais que cela ne justifie pas mes paroles
alors je suis désolé. C’était juste plus fort que moi. Je connais très bien
Stéphane BADOU. C’est un vil coureur de jupons qui utilise les femmes et les
éjectent de sa vie par la suite. Je vous apprécie beaucoup et je ne veux pas
que vous tombiez entre ses griffes. Je sais que je suis votre patron et que
vous êtes la nounou de mon fils et que cette situation est assez délicate mais
promettez moi au moins de ne pas donner suite à ses avances. S’il vous plaît...Il
ne vous apportera rien de bon croyez-moi !
Marc-Ariel je ne vais pas te rendre la tâche aussi aisée !
Amusons-nous un peu... Pensais-je mesquine.
-Ecoutez, je trouve gentil que vous ayez cette attitude de
grand-frère protecteur mais...
-Je...Quoi ?
-C’est bien cela n’est-ce pas ? Pour appuyer mes mots,
je lui lance le regard le plus candide qui soit.
-...Je n’arrive pas à croire ce que je vais vous dire mais
non...Il ne s’agit pas de sentiment de « grand frère protecteur » !
J’ai conscience que vous allez me prendre pour un salaud mais vous m’attirez
Lydia...Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point !
Comme s’il ne pouvait pas se contrôler plus longtemps, il
encadre mon visage de ses mains et caresse mes lèvres, comme s’il voulait les tester
ou je ne sais quoi...
Son geste me prend tellement par surprise qu’un frisson me
traverse le corps. Au regard fiévreux qu’il me lance, je me rends compte qu’il
l’a senti aussi.
-Je n’arrête pas de penser à vous...Ce qui est complètement
dingue quand on sait que nous n’avons jamais vraiment passé énormément de temps
ensemble...Et à cause de ce sentiment je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir ce
comportement disproportionné aujourd’hui. Je n’ai pas pu m’empêcher quand je
vous ai vu avec Stéphane de penser ...De penser à toutes ces choses que je
meure d’envie de vous faire et que je vous imaginait aisément faire avec
lui...Des choses comme celles-là...
Avant que je n’ai eu le temps de dire ouf, je sens son visage
se rapprocher encore plus de moi et ses lèvres capturer les miennes d’abord
doucement et sensuellement, puis avec plus de fougue comme s’il voulait
imprimer sa marque sur moi.
Et le plus dingue dans tout cela c’est la facilité avec
laquelle mon corps répond. C’est à me surprendre moi-même.
Je crois que je me liquéfie sur place...Que mon cerveau est
en panne sèche. J’ai déjà été embrassée mais jamais ainsi.
Sa main droite descend doucement vers ma hanche et me
rapproche de lui, me faisant presque passer de son côté du véhicule pendant que
son autre main lui permet de guider mon visage à sa guise et se perd de temps à
autre dans mes cheveux.
-Lydia...Lydia...Susurre-t-il contre mes lèvres et comme une
décharge, sa voix a le don de me faire revenir carrément dans le monde réel.
Mais qu’est ce qui m’a pris ? Ce n’est pas ainsi que les choses
sont censés se passer ! Il doit être fou amoureux...Pas juste attiré
sexuellement !
Maintenant que mes esprits sont en place, je le repousse
presque violemment et essaie de remettre de l’ordre dans mes vêtements et ma
coiffure mais surtout dans mon esprit.
De toute évidence mon geste l’a surpris car il me regarde
assez bizarrement.
-Vous êtes devenus malade ! Mais qu’est-ce qui vous a
pris de faire cela monsieur Ehui ! Qu’est-ce qui vous es passé par la tête ?
Je ne sais pas ce que vous croyez mais je ne suis pas ce genre de filles !
Vous êtes marié bon sang ! Vous êtes mon patron...
-Merde...Vous avez raison. Ceci n’aurait jamais dû se
produire ! déclare-t-il tout d’un coup d’une voix rauque assez ferme. C’est
une erreur monumentale. Je suis assez éméché
alors je n’ai pas toute ma tête. Supposez que ce moment n’a jamais eu
lieu...Que cette soirée n’a jamais eu lieu. On fera comme si rien ne s’était
passé et on reprendra les choses comme avant. Au moment où vous étiez juste la
nounou et moi le père de Yoann.
-...
- Vous ferez mieux de rentrer chez vous. Conclut-il en
ouvrant la portière de mon côté.
Ce type est vraiment dérangé ma parole ! Sinon comment
expliquer qu’une personne puisse ainsi changer de personnalité du jour au
lendemain ?
Il m’épuise sérieusement.
Je n’ai pas envie de discuter alors je prends mon sac et
descends de son véhicule comme si j’avais le feu aux fesses.
Apparemment lui aussi a l’esprit et le corps tout en ébullition
car je suis à peine descendue qu’il démarre le véhicule en trombe.
****
MARC-ARIEL
L’eau qui coule sur mon corps me fait un bien énorme...Au
point de me faire fermer les yeux un instant. Comme depuis que j’ai quitté le
quartier d’Abobo-Dokui où loge Lydia, je me revois encore, capturant ses lèvres...Je
la revois répondant d’abord timidement puis avec plus d’entrain à mon baiser. Mais
surtout je la revois me repoussant et je m’entends à nouveau lui racontant
cette connerie selon laquelle nous sommes censés tout oublier.
Oui Oui...Vous avez bien lu...J’ai employé le terme
conneries car c’est exactement ce que c’est. Comment dire à quelqu’un d’oublier
un fait quand on n’y arrive pas soit même ? Que faire dans ce genre de cas ?
Honnêtement, quand j’allais chez elle, je ne nous imaginant
pas nous séparer ainsi. Je ne m’imaginais pas y aller et l’embrasser
carrément...Non. Je n’y avais même pas pensé. Pourtant c’est arrivé. Et je dois
vous avouer que c’était phénoménal. Cette fille a remué des choses en moi. Elle
a réveillé des instincts et des sensations que je croyais mortes depuis cinq
ans...
C’est vrai que j’ai promis de faire comme si de rien était
mais je ne suis pas certain de tenir cette promesse. Car il y a eu
effectivement quelque chose et je veux qu’il y en ai plus. J’ai goûté à ses
lèvres, je veux goûter à son corps tout entier. Je veux qu’elle soit mienne.
Oui, je la veux.
J’ai conscience que je suis un homme marié et un père...J’ai
conscience que cette affaire peut éclater et faire capoter mon mariage. J’ai
conscience d’être en train de planifier comme si de rien était mon infidélité
mais il le faut. Il faut que Lydia soit mienne car sinon je vais devenir dingue.
Je préfère céder, assouvir cette soif que j’ai d’elle et la calmer au plus
vite, plutôt que de laisser brûler en moi cette passion au risque qu’elle
devienne inextinguible. Je sais qu’elle aussi est attiré par moi, je l’ai senti
dans sa manière de m’embrasser, je l’ai senti dans son regard.
Je compte bien tenter ma chance.
Dès Lundi, il faut que Lydia comprenne clairement que je la
veux et qu’elle sera à moi. Je sais qu’elle essayera de résister mais je serai
prêt. Je suis même déjà prêt. Dès lundi, la chasse peut commencer !
Rappelez-vous : 1 KIFF et 1 Commentaire = 1 Encouragement pour les
chros.
La suite demain à 21h00
Bisou et bon dimanche.