Chapitre 18 : Le vieux Jack

Ecrit par Nifêmi


 

Mon contact m’a réveillé avec un sms qui stipule que Sahara a été distraite au cours de la soirée, jusqu’à rejeter les avances de certains clients, car elle était occupé à surveiller une cinquième fille, qui apparemment est nouvelle. Sahara m’a désobéi en amenant Foumi. Je suis furieux, tellement que…Foumi ne vivra plus là-bas avec elle. Je vais de ce pas chez elles. Ou soit elle retourne chez ses parents ou soit elle m’explique et elle retourne chez ses parents. Dans l’un ou l’autre cas j’informerai sa mère.

Sa mère ! J’ai tellement peur de rentrer en contact avec elle. Les vieux sentiments risquent de refaire surface après trente ans de séparation. Une douloureuse séparation. Je ne souhaite plus en souffrir. Si je reste lâche, Foumi va se détruire dans ce bled. Vaut mieux prendre le risque d’informer sa mère, pour le bien-être de Foumi.

Je suis devenue proxénète malgré moi. Mélaine m’a quitté pour une vie meilleure, une vie que j’étais incapable de lui offrir. Quelques mois après son départ je suis devenue l’un des gars qui démarchaient des filles pour les hommes capables de la ville. J’ai trouvé cette affaire juteuse. Les filles ne sont pas les premières que j’ai. J’en ai plus d’une centaine, Sandra Juliette Diana Mariam Barbara…. Et j’en passe. Avec mes réserves d’agent, j’ai ouvert le motel. Et à partir de me bureau je dirige toutes mes opérations et affaires. C’est dommage, je n’ai pas d’héritier… j’ai été marié mais pas d’enfants. Je sais ce que ferai de mon patrimoine….

Je suis en train d’aller chez elles de ce pas. Arrivée chez elle, je les entends parler. Je me sers de ma clé pour ouvrir. Je les vois assises en train de me fixer. Je suis vraiment en colère :

Moi: Foumi ranges tes affaires et rejoins-moi au motel dès que tu finis.

Je referme leur porte et je retourne à mon hôtel.

 

Début d’après-midi

J’entends ouvrir la porte de l’entrée du motel, derrière mon comptoir, à mon poste habituel, je vois Foumi et Sahara rentrer. Je ne vois pas de bagages. Foumi revient ici sans effets mais avec Sahara. Elles pensent que je vais me laisser convaincre ?

Moi : Foumi ! Où est ta valise ?

Elle : Jack, je ne comprends pas pourq…

Moi : j’ai demandé, où est ta valise ?

Elle : toujours là-bas…

Moi : pourquoi tu es si entêtée de la sorte ?

Elle : vous n’êtes pas mon père arrêtez de me Controller ou de me donner des ordres…

Moi exaspéré : Can….bon Sahara, s’il te plait je veux parler seul à seule avec Foumi.

Sahara sans rien dire nous laisse et sort du motel.

Moi : Candice ELEWE….

Elle, surprise : …

Moi : et oui je pouvais être ton père si ta mère Mélaine ne m’avait pas quitté pour ton père.

Elle : quoi !

Elle porte une main à sa bouche et l’autre sur la poitrine. Tellement elle est choquée qu’elle fait des pas en arrière pour. Elle s’assoit sur la première chaise qu’elle trouve. Elle regarde intensément on dirait un toutou apeuré qui penche sa tête pour mieux observer. Elle articule quelques mots, toujours sous l’effet de la surprise :

Elle : je ne vous crois pas… vous mentez ! Vous voulez me manipulez

Moi : alors comment j’ai connu ton nom et celui de ta mère ? Veux-tu que je te dise comment ton père s’appelle ?

Elle : ooooh pas besoin. Vous avez fait des recherches sur mon nom depuis que cet homme m’a appelé par mon vrai nom.

Moi : la première fois que je t’ai vu, j’ai pensé directement à Mélaine…

Elle : arrête d’appeler son nom, vous ne savez rien d’elle.

Moi : c’est ce que tu crois… et oui ! Ce jeune homme qui t’appelait la fois dernière a juste confirmé mes doutes. Je sais plus que tu n’en sais Candice. J’ai fait les recherches sur internet et je t’ai vu dans vos photos de famille. Ma question Candice, qu’est-ce que tu fais dans ce quartier ?

Elle se lève et se met à crier

Elle : CE N’EST PAS VOS OIGNONS ! MELEZ-VOUS DE CE QUI VOUS CONCERNE. JE SUIS FOUMI.

Elle voulait sortir et je la menace. Je lui montre mon téléphone et le numéro de sa mère écrit sur un papier.

Moi : sors d’ici et tu verras ta mère venir te chercher dans les minutes à suivre.

Elle ralentit et vient vers moi avec un regard furieux. Ce regard qui me fait rappelez sa mère, quand j’insistais à la retenir.

Elle : quel est votre problème ? Pourquoi êtes-vous si méchant !

Moi : parce que tu n’as pas ta place ici. Tu ne te rends même pas compte de la chance que tu as et tu la gâches pour tes caprices et dans la dépravation. Tu crois que si Sahara et les autres avaient eu la chance tu as, tu crois qu’elles feront ce que tu es en train de faire ? Vraiment vous les enfants d’aujourd’hui… sache une chose, ta mère… je préfère me taire

Elle sur ses gardes : quoi ma mère…

Moi…

Elle crie : MA MERE QUOI ?

Moi : je te le dirai quand-même. Ta mère a tout fait pour quitter cendrillon, car elle ne voulait pas que sa progéniture connaisse cet endroit. Elle a sacrifié l’amour pour le bien-être…et voilà ce que toi tu fais pour la remercier.

Elle voix basse : vous mentez

J’ouvre mon tiroir dans lequel je range mes documents importants, et je sors une photo de Mélaine. Bon sang, la ressemblance avec sa mère est forte, sauf le teint un peu plus clair de sa mère. Sur cette photo, j’y étais avec elle. On était jeune et on s’aimait. On venait à peine de se connaitre et cette photo a été prise pour le montrer à nos enfants. Mon cœur se serre, Mélaine, pour le meilleur a juste fuir pour le meilleur. Je lui tends la photo

Moi : prends-la

Elle prend la photo et ouvre grandement les yeux :

Elle : c’est vous ?

Moi : oui

Elle capitulant : je viens monsieur Jack

Elle dépose la photo sur le comptoir et s’en va au dehors.

Je la regarde partir, sans mentir, je ne crois pas que je serai capable d’appeler sa mère. Seul le son de sa voix peut balayer tous ces trente années passées à l’oublier. Je suis trop vieux pour supporter les chagrins de cœur.

 

---------Foumi--------

Je change de mine, et j’affiche un sourire rassurant. Je vais dans le maquis à coté pour rencontrer Sahara. Elle se lève et demande :

Elle : c’est réglée ?

Moi : Sahara, je t’apprécie tellement !

Elle : moi aussi chérie, mais dis moi

Elle : je vais vous rejoindre tout à l’heure… je vais t’appeler avant. Bisous

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre, déjà je tourne les talons. Je rentre dans le motel pour en savoir plus sur cette histoire. Pendant ce temps où je jouais l’incognito, lui il savait tout. S’il le sait, c’est que je dois informer les filles avant lui.

Je vais vers lui :

Moi : monsieur Jack, dite moi plus…

Lui : viens Candice, on va s’assoie dans la salle d’attentes.

Je le suis, tout calme. On prend place dans les fauteuils. Il se racle la gorge et dit :

Lui : ta mère est celle que j’ai aimé le plus sur cette terre. On devrait se marier. Mais tout a changé quand ton père est venu la prendre d’ici pour la ville. La suite tu la connais, vous êtes nés, tes frères et toi.

Moi : comment avez-vous connu ma mère ?

Lui : en notre temps, cendrillon n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. C’était beaucoup plus discret mais la pauvreté y régnait.  Pour faire bref…

Moi souriant : ne soyez pas bref s’il vous plait…

Lui : haha ! Ok ! Ton grand-père était le chef du quartier en son temps. Ta mère a été son unique enfant. Il n’avait pas eu d’autres car ta grand-mère était décédée à la suite d’une courte maladie. Et ton grand-père a choisi lui rester fidèle. Il a tout mis en œuvre pour que ta mère soit bien éduquée. Son souhait a été qu’elle quitte ici pour ailleurs, ce qui a été le cas. Ta mère avait 20 ans quand je l’ai connu, et j’en avais 7 de plus qu’elle. J’étais instruit mais pas plus qu’elle. Mais je n’avais pas un travail fixe. Tantôt balayeur, tantôt barman ou bricoleur. C’est en allant bricoler sur la petite parabole sur le toit que j’ai connu ta mère. Ton grand-père était la première personne à avoir cette parabole. Ce jour où j’ai rencontré ta mère, c’était le coup de foudre et c’était réciproque, très vite on s’est aimé. On se voyait en cachette, car son père serait contre notre relation… le jour il l’a découvert, il a fait une attaque !

Moi : comment l’a-t-il découvert ?

Lui : un an après notre relation, je ne l’avais pas encore touché. Ce n’était pas l’envie qui me manquait, mais ta mère valait le coup d’être patiente. On est allé diner un soir, et les choses se sont ce sont passées. Je l’ai rendu femme. J’ai passé toute la nuit à la rassuré et on n’avait pas vu le temps passé. Il faisait tard, plus de minuit passé. Son père était trop strict pour laisser passer ça. Alors j’ai décidé de la raccompagné. Son père nous attendait au portail. Il fut choqué de me voir avec sa fille. Il ne voulait pas d’un homme comme moi pour sa fille. Il voulait un homme qui allait sortir sa fille d’ici. Il a été déçu. Il est rentré dans la maison sans un mot à dire. Candice, depuis ce soir j’ai revu ta mère des semaines après juste pour me dire que son père a fait une attaque à l’aube. Et qu’on l’avait interné à l’hôpital de la grande ville. Il est décédé après des semaines. Pendant ce temps elle a fini par succomber aux avances de Michel ton père. Ils se sont connus à l’hôpital où son père était interné. Voila ! Elle ne voulait plus revenir en arrière, dans ce quartier qui lui faisait rappeler la mort de son père. J’ai travaillé pour me faire une fortune, mais elle a toujours refusé car elle était enceinte de ton grand-frère…

Moi choquée : ne me dites pas qu’il est votre fils !?

Lui souriant : non ! Non ! Rassure-toi. Je fais tout ce que je peux pour que les filles arrêtent de travailler au Blue Daisy. Et je souhaite que tu arrêtes aussi d’y aller. J’entends des histoires sur dont je suis très peu fier. Tu peux vivre et t’amuser ici mais dans les normes. Promets-moi juste que tu arrêteras.

Moi honteuse : oui j’avais déjà pris cette décision, mais pour Didier…

Lui : je vais m’en occuper, Didier est l’un de mes élèves que j’ai coaché. Et bientôt, je souhaite que Temi, Sahara, Souli et Lola arrêtent aussi. Je souhaite les voir loin d’ici dans le monde qu’elles choisiront de vivre.

Moi riant : vous cachez bien votre jeu monsieur Jack… on ne dirait pas

Lui : la discrétion dans la vie est importante tu sais !

Moi sérieuse : en fait j’avais prévu rester ici pour deux mois, dans une semaine cela fera les deux mois.

Lui : tes parents seront heureux de te retrouver. Mais, ne dis rien à ta mère en ce qui me concerne.

Moi : vous pouvez compter sur moi. Cette histoire ne regarde que vous elle… mais j’ai été ravie de connaitre une partie de l’histoire de ma mère.

Lui : puisqu’il te reste une semaine à faire, tu peux rester encore avec les filles. Mais ne pars pas sans me dire au revoir !

Moi : non jamais ! Mon vieux Jack !

On se serre dans les bras.

Je quitte chez lui tout en sachant que je lui ai menti. Je vais partir c’est vrai, mais pas dans ma famille. Pas maintenant. Je dois revoir Valdo autant de fois que je veux avant de retourner chez mes parents. Je dois le revoir le plutôt possible avant que le vieux Jack ne cafte. Avant le soir je dois pouvoir contacter Valdo.

 

------ Sahara-----

Depuis un long moment j’attends. Quand Jack veut te coincer partout, franchement il faut lui  décerner un oscar, car il s’et s’y prendre ! J’espère que Foumi va lui tenir tête avec son caractère incontrôlable.

Ah ! Je vois Foumi s’avancer vers moi, en sautillant de joie. Elle courts et vient sauter dans mes bras.

Moi : tu restes ? Oui ! Oui ! Oui !

Elle : oui Sahara ! On est ensemble ! Mais fini le Blue Daisy

Elle me raconte son accord passé avec Jack. Je trouve que c’est moi, mais que ferait-elle de ses jours pendant tout ce temps?

Moi : que feras-tu alors pour gérer les charges de la maison avec nous ?

Elle : je ne sais pas encore. J’ai des réserves, je vais les utiliser jusqu’à ce que je trouve un travail à faire, peut-être dans la grande ville.

Moi : as-tu les diplômes pour travailler là-bas ?

Elle : oui un peu et je parle l’anglais et l’espagnol….

Moi la coupant : Foumi je ne sais rien de toi tu sais !

Elle : moi-aussi je ne sais rien de toi !

Moi regardant en l’air : rien de spécial tu sais ! À part un mari qui a voulu me transformer en fétiche pour de l’argent.

Elle marquant un stop : PUREE !!!

Moi souriant : eh oui ! Mais l’esprit en moi était plus fort que lui.

Escortes