Chapitre 18 : Mêmes larmes, causes différentes.

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Tia***

On vient d’arriver à la maison et je n’ai encore rien dit.

Je lance l’appel sur le numéro de son frère

Lui : Oui Tia

Moi : Nous sommes rentrées

Lui : Je peux lui parler ?

Moi : Ok (lui tendant le phone) ton frère au téléphone.

Nala (pleurant) : Allo, il m’a trompé Neal, il m’a trompé.

Je ne sais pas ce qu’ils se disent mais elle pleure beaucoup.

Je vais lui faire un verre de doliprane car quand les larmes vont finir, elle aura mal à la tête.

Moi (lui tendant le verre) : Bois !

Elle prend le verre et elle boit puis elle me repasse le téléphone.

Neal : Prends soin d’elle stp.

Moi : J’avais déjà prévu de le faire avant que tu ne me le dises.

Neal : Tu es obligée d’etre agressive ?

Moi : Oui, bye ! Clic

 

Je suis restée à la regarder et j’avais mal pour elle, ceci était encore une preuve de plus que les hommes sont véritablement de GROS CHIENS, quand ils ne violent pas, ils trompent et mentent.

Moi : Tu vas aller prendre ta douche et manger un bout.

Elle : Je n’ai pas faim Tia.

Moi : Je n’ai pas demandé ton avis.

Avec le temps, je la connais sur le bout des doigts, si tu veux lui faire accepter quelque chose, ne lui laisse jamais le choix.

Je la tire jusqu’à la salle de bain et je verrouille derrière nous.

Je reste assise sur les toilettes jusqu’à ce qu’elle se décide à se laver.

Moi : J’ai tout mon temps Nala. Mais plus vite tu te laves, plus vite on passera à autre chose.

Elle a voulu bouder mais elle s’est vite résignée. Elle s’est lavée et elle a enfilé un pyjama.

Je nous ai fait rapidement des pates bolognaises.

Moi : Mange un bout.

Nala : Je n’ai pas faim snif.

Moi : Si tu ne manges pas, je rentre chez moi tout de suite et je te laisse te morfondre seule pour un imbécile.

Nala (craquant) : J’ai mal Tia

Moi : Je le sais, mais mange un peu.

Elle a fini par manger le ¼ de l’assiette puis sa mère l’a appelé comme d’habitude et elle lui a tout raconté.

Elle a essayé de la calmer mais rien n’y fait, le goumin là est très fort.

Ce connard de Mike m’a achevé la copine.

S’il était en face de moi à l’instant présent, je crois que je me serai battue avec lui, ça me fout la rage de voir une femme souffrir à cause d’un homme.

 

Vers 3h du matin, elle a fini par s’endormir pour se réveiller à 7h en pleurant directement.

Je me suis contentée de la serrer et la réconforter.

On a passé deux jours comme ça, où elle broyait du noir.

Au troisième jour, je lui aie dit de se remettre sur les rails un instant car elle devait imprimer son mémoire et le déposer à AFI, nous sommes à Jour J – 3 semaines de sa soutenance.

Elle l’a fait et elle est retournée en hibernation 3 jours encore.

Heureusement que cet imbécile de Mike n’a même pas osé venir demander remboursement de sa marchandise. Elle aurait même dû lui percer une couille en plus d’avoir cassé tout dans son appartement.

Le dimanche nous étions assises au salon, dans le plus grand des silences, je crois qu’elle pensait à sa peine de cœur et moi j’étais juste là, à la regarder.

Bruit de message WhatsApp.

Elle prend son téléphone et elle affiche une mine bizarre.

Moi : Qu’est-ce qu’il y’a ?

Elle (voix cassée) : C’est Melvina qui m’écrit

Moi (agacée) : Donne-moi ce téléphone.

Je lui arrache le téléphone et je m’apprête à lancer l’appel quand je vois une note vocale de 16 minutes finir son téléchargement.

Moi : Elle t’a envoyé une NV, tu veux l’écouter ?

Elle : Au point où j’en suis, autant m’achever une bonne fois.

Elle me prend le phone des mains et elle démarre la note vocale.

Une note vocale plus douloureuse qu’autre chose, Melvina raconte en détail tout ce qu’elle vous a dit dans le chapitre précèdent, bien sûr en se foutant ouvertement de la gueule de Nala, je vois les larmes de Nala couler au fur et à mesure car elle se rend compte de tous les mensonges, toutes les manipulations et l’ampleur de la trahison de ce mec. Melvina termine par

Elle : Tu l’as bien cherché Nala, fallait pas autant te mettre entre ton frère et moi, fallait pas foutre en l’air mon histoire, fallait pas bomber le torse devant moi. Aujourd’hui tu sens le corps comment ma chérie ? Tu pensais vraiment faire le poids face à moi ? Une semaine que tu as été humiliée ici là, il t’a rappelé ? Non, il t’a couru après ? Non, tu sais pourquoi ? Il est trop occupé à éjaculer et hurler de plaisir grâce à moi. Merci de m’avoir laissé un gars aussi sucré, j’ai toujours su que tu avais de la gentillesse en toi. Bye connasse (éclat de rire).

Je prends le téléphone et je bloque son numéro.

Je crois que c’est le coup de grâce.

Nala (pleurant) : J’ai fait quoi pour mériter ça Tia ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Dis-moi, qu’est ce que j’ai fait Tia ? Pourquoi il m’a fait ça ? Pendant 1 an Tia ? Les mensonges, la tromperie, 1 an Tia ? Donc la moitié de notre histoire est remplie de mensonges. Qu’est-ce que j’ai fait ?

Moi (posant sa tête sur mes cuisses) : Rien de tout ma belle, tu n’as rien fait. Tu as juste donné ta confiance à un sale chien et il en a abusé.

Elle pleure et elle parle, elle parle de sa douleur, je l’écoute et les larmes commencent à me monter.

Mes larmes sortent véritablement quand

Nala (me regardant) : Si c’est pour ça que tu détestes les hommes Tia, je te comprends car j’ai mal sniff j’ai tellement mal.

Moi (essuyant mes larmes) : C’est pour bien pire Nala (éclatant en sanglots), j’avais 13 ans Nala, j’avais 13 ans snif, il a détruit ma vie, il a volé mon innocence.

Nala :  Qu’est-ce-qu’il t’a fait Tia ? Parle-moi snif

Moi : Quand j’étais âgée de 10 ans, ma mère s’est mariée avec un homme de 42 ans nommé Bernard, au début, je ne vivais pas avec eux car j’étais avec ma mamie. Sauf qu’à la veille de mes 12 ans, ma mamie a rendu l’âme et aucune tante n’a voulu de moi dans sa maison, mon père ? il ne m’a jamais considéré. J’ai alors été larguée devant le portail de ma mère comme une malpropre. (Reprenant mon souffle) Arrivée là-bas, j’étais choquée de voir qu’elle vivait dans la richesse pendant que moi sa fille je souffrais à manger une fois par jour et reporter les mêmes habits. À ce moment-là, je ne savais pas ce qui m’attendait. Il me traitait bien, et j’avais commencé à lui faire confiance, il m’avait dit de l’appeler papa snif, et j’ai cru en lui. J’étais en sixième au lycée d’Etat quand je suis arrivée chez eux, j’ai validé haut la main mon année et j’avais une totale confiance en ce porc (pleurant). Lorsque j’ai eu 13 ans et mes premières règles, son regard sur moi a commencé à changer, il me regardait avec insistance snif, et moi j’étais gênée car je ne connaissais pas son but. Maman était enceinte de 7 mois quand il a commencé à toucher mes fesses, à dire que je deviens une femme.

***Nala***

Moi (choquée) : Non pas ça

Tia (poursuivant) : Mais moi j’ai eu peur car mamie avait toujours dit qu’aucun homme ne devait me toucher avant au moins mon bac, mais que pouvais-je faire et dire face à un homme de 32 ans mon ainé et qui plus est m’a dit de l’appeler papa ? snif maman a dû aller à l’hôpital car sa grossesse était menacée, je me suis donc retrouvée seule avec lui et la nounou. C’était un vendredi soir, mes règles venaient d’arriver et je n’avais pas de quoi m’acheter des serviettes, la nounou étant absente j’ai dû attendre l’arrivée de ce porc pour lui demander les sous des serviettes. Il a esquissé un sourire quand j’ai dit que j’étais en règles, ça m’a fait froid dans le dos. (Pleurant) la nuit même je dormais quand j’ai senti des mains glisser sur mon corps

Moi (pleurant) : Non pas ça

Tia : Si ! J’ai senti ma culotte quitter mon corps et je me suis réveillée en sursaut en lui disant de me lâcher, il m’a dit de la fermer et j’ai continué à crier. Il a scotché ma bouche et a attaché mes pieds en grand écart, il a mis ses doigts dans mon vagin serré, j’étais vierge, je le voyais sourire puis renifler ses doigts pleins de mon sang menstruel avec un air ravi. Puis il a sorti son pénis, c’était gros et je pleurais, je voyais ma mort arriver. Il l’a rapproché de mon sexe et a commencé à forcer l’entrée, il a fini par mettre un lubrifiant et a réussi à performer mon vagin, il m’a violé toute la nuit Nala snif.

Je suis choquée, je ne pouvais pas imaginer un truc aussi grave, mon DIEU, comment on peut faire ça à un enfant ?

Tia : Il disait qu’il aimait les femmes vierges, il y prenait du plaisir et moi je souffrais. Mon cœur était brisé, brisé car j’avais ressenti une douleur indescriptible et parce que j’étais déçue de celui que j’appelais papa et à qui j’avais donné toute ma confiance.  Le lendemain, il n’a rien regretté, il m’a dit que si ma mère n’assumait pas son devoir conjugal, c’est moi qui devais le faire. J’ai tenté de fuguer sans succès, il m’a violé une deuxième fois (éclatant en sanglot). Quand maman est rentrée, je lui ai dit et elle ne m’a pas cru, elle a plutôt affirmé que je voulais briser son foyer. J’ai pensé au suicide Nala snif, j’ai pensé à mourir puis je me suis retractée et j’ai décidé de me battre seule contre tous pour que plus jamais ça ne m’arrive. Quand j’ai eu 14 ans, il a voulu reproduire son acte, sauf que ce jour j’avais un plan, j’ai fait comme si j’étais consentante et il a voulu que je suce son pénis. Il a fait rentrer son pénis dans ma bouche et j’ai mordu de toutes mes forces avec toute la rage du monde (sourire triste) son sang a giclé et il s’est écroulé sur le sol en hurlant de douleur. Ma mère nous a trouvé et elle s’est rangée du côté de son mari. Snif, Tu sais maintenant pourquoi je les hais, pourquoi je les déteste ces sales porcs. L’un d’eux a détruit ma vie, volé mon innocence, m’a transformé en une personne agressive, bagarreuse.

Elle s’effondre complètement et je la serre fort dans mes bras en lui murmurant que plus jamais quelqu’un ne lui fera du mal, qu’elle est forte et que personne ne la rendra vulnérable.

J’ai mal au cœur quand je pense à toutes les fois où je l’ai embêtée avec cette histoire de Neal, je me rends compte qu’elle ne faisait pas exprès, elle est juste traumatisée.

Je comprends pourquoi elle est renfermée et avance seule, elle a été détruite par la confiance qu’elle a bien voulu accorder.

Je remercie surtout DIEU de lui avoir mis à cœur de m’accepter dans sa vie et d’avoir ouvert son cœur pour qu’elle me donne sa confiance, sinon, elle allait mourir intérieurement avec cette peine.

Je découvre une fille tout simplement détruite par ce viol et qui a dû se forger une carapace, je découvre la vraie Tia et j’ai mal au cœur.

Moi : Libère toi, pleure autant que tu veux, je veux que tu te libères snif, ne reste pas avec cette douleur dans ton cœur, partage-la avec moi.

Elle pleure de plus belle, et j’essaie de pleurer moins qu’elle car je réalise que la peine que j’ai n’est même pas comparable à la sienne.

J’ai toujours eu des parents pour me protéger, j’ai toujours reçu beaucoup d’amour là où elle, elle se trouvait dans un endroit où elle était sans protection, à la merci d’un gros porc, qui a abusé de sa confiance, qui a gâché dès le début sa perception des hommes.

Moi : Je suis désolée pour toi chérie ! Mais je te promets que moi je ne te trahirai pas et jamais je ne te ferai de mal ou participerait à te faire du mal.

 

On passe une après-midi très triste, mais il faut surement passer par là pour se rebooster après.

Maman a appelé en soirée mais elle a compris que j’avais besoin d’un peu de temps. Elle m’a alors dit de la rappeler quand j’en ressentirai la force et elle a demandé à Neal et mes sœurs de me laisser du temps aussi. Ce qu’ils ont fait !

J’ai passé toute une semaine à broyer du noir avec Tia, entre larmes et discussions profondes, nous avons exprimé nos peines.

 

Ding dong

Je regarde à travers l’œil de Judas et quand je vois qui est là, j’ouvre la porte en vitesse.

Moi (tombant dans ses bras) : Tu es venue maman, snif, j’avais tant besoin de toi.

Maman (me serrant) : Je suis là mon amour !

Tatiana : Une âme so...