Chapitre 19 : Tu ne me laisseras jamais en paix.

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Tia***

Je suis dans la chambre de Nala entrain de me vêtir quand j’entends le bruit de la sonnerie retentir.

J’entends Nala ouvrir la porte puis

Elle : Tu es venue maman, snif, j’avais tant besoin de toi.

Voix de femme : Je suis là mon amour.

Je reconnais instantanément la voix de sa maman, elle devait être là uniquement deux jours avant la soutenance mais elle est venue beaucoup plutôt surement à cause de l’Etat psychologique de Nala.

À vrai dire, je sens qu’elle a encore mal, mais la présence de sa maman lui sera bénéfique.

Je sors de la chambre et sa maman a l’air ravie de me voir. Je vais vers elle pour la saluer.

Moi (toute gênée) : Bonsoir Mme Alexandria

Elle (tout sourire) : Bonsoir ma fille, tu vas bien ?

Moi : Oui oui ça va, bonne arrivée à vous ! Euh, j’étais entrain de m’en aller

Elle (toute douce) : Pourquoi ? Tu as gardé mon gros bébé pendant toute cette période et tu veux partir quand je viens ? Non non Tia, tu restes pour que je prenne soin de toi & mon bébé, je suis là pour ça.

Moi : Je veux pas trop déranger Mme Alexandria

Elle (riant) : Bon déjà, si tu veux, tu peux m’appeler tata AJ ou maman AJ. Laisse cette histoire de Mme s’il te plait, nous ne sommes plus des inconnues.

Moi (ravie) : D’accord Tata AJ alors.

À vrai dire, j’ai beaucoup de mal à dire maman, comprenez moi !

Elle : D’accord ma fille. Bon, mettez moi d’abord le wifi pour que j’appelle mon amoureux (yeux brillants).

Nala vient lui mettre le wifi et elle appelle son amoureux pour signaler son arrivée à Dakar. Puis on ouvre ses 4 valises dont 3 où elle a rempli la nourriture du Gabon, j’étais un peu étonnée qu’il y en ait autant vu que Nala est censée rentrer très vite au Gabon pour débuter au cabinet.

Tata AJ : Ma fille, les deux grosses valises que tu vois posées là, j’ai mis l’aubergine, les feuilles de manioc (saka saka), la pâte d’arachide, l’atanga (safou), le djino pamplemousse, les cotis braisés, le dindon fumé… en gros, tout ce qui peut te manquer quand tu fais 3ans loin de ton pays.

Moi (choquée) : Euh tata, je vois pas trop où tu veux en venir.

Elle : C’est une façon pour moi de te remercier d’être restée avec ma fille quand elle était au fond du trou, te remercier d’avoir été un support pour elle. Je ne savais pas comment te remercier et elle m’a soufflé cette idée de te ramener la nourriture du Gabon car ça fait 3 ans que tu es loin du pays. Je te prie de ne pas refuser car c’est vraiment le remerciement d’une maman pour tout ce que tu as fait pour son enfant. Merci beaucoup Tia.

Je suis tellement choquée que je fonds en larmes.

Je fonds en larmes car je réalise que des personnes qui nous connaissent très peu ont parfois beaucoup plus de cœur et d’humanité que les gens qui sont censés être nos proches.

Moi (tombant à genoux) : Merci, merci du fond de mon cœur snif, merci.

Elle me relève et me prend dans ses bras. Ce que je ressens au fond de mon cœur, il faut avoir vécu ce que j’ai vécu pour le comprendre.

Vous savez, les personnes qui ont été longtemps sans amour, qui ont reçu très peu de marque d’affection, qui ont toujours été rejetées, ont parfois besoin de ça, un simple câlin pour remplir leur cœur, un simple câlin et de la chaleur.

Ça m’a fait du bien.

Les jours qui ont suivi, Nala était à fond dans sa préparation de la soutenance et moi, j’apprenais à découvrir sa maman. C’est fou comment elle m’a ouvert ses bras, sans aucun doute, sans aucune pensée.

Tata AJ : Mets un peu d’eau ma fille et tu m’apportes ça.

Moi : D’accord.

Je vais remplir et je lui donne le récipient. En fait, elle me montre comment elle fait son ndongo ndongo (sauce gombo) car c’est la sauce que j’ai vraiment du mal à faire.

Je suis calée en cuisine mais avoir de nouvelles connaissances ou recettes grâce à une personne qui fait à manger depuis plus de 40ans, c’est clairement le pied.

Nala (entrant) : Booouh, je suis exténuée. Bonsooooir

Tata AJ : Bonsoir mon bébé

Moi : Bonsoir Mlle. Tu veux de l’eau ?

Nala : Oui s’il te plait, façon l’encadreur là m’a fait répéter aujourd’hui, je suis au bout de mes forces.

Je lui sers alors un verre d’eau qu’elle boit d’un trait. On discute vite fait et elle part prendre sa douche.

Puis on passe à table avec sa maman, on mange dans une très bonne ambiance.

Tata AJ : Demain, on ira faire les courses, je dois prendre de quoi faire des canapés pour la soutenance et aussi faire un repas après.

Nous : D’accord.

Nala : On va se gérer comment quand ils vont tous venir ?

Tata AJ : Soucis toi juste de la soutenance chérie. Le reste est déjà géré.

Nala (taquine) : Mme MAYE Ichhhhh

Tata AJ (fièrement) : Oui c’est moi !

On éclate de rire.

En regardant Nala et sa maman, je suis face à ce que je n’ai jamais connu : la complicité mère-fille. Elles sont super câlines, Nala prend toujours la chaleur de sa mère avant de dormir, elles se parlent avec beaucoup de respect, elles se regardent avec beaucoup d’amour, elles posent des actes l’une vis-à-vis de l’autre toujours pleins d’amour et de bienveillance.

Je trouve ça beau ! Il y’a quelques années, à 8ans, je les aurais enviées. Mais aujourd’hui, mon cerveau a tellement accepté que ma destinée est d’être seule, que je n’envie pas, je me dis simplement que la vie est ainsi faite.

Nala : Neal arrive demain (me regardant avec les yeux de pitié) tu restes avec nous s’il te plait, tu fais ça pour moi, please please please.

Tata AJ (prenant ma main) : Il ne te fera rien Tia

Moi : Je vais juste rester 1 jour alors et quand toute la famille sera là après demain, je vais rentrer car je dois vous laisser en intimité. Et (la regardant) Nala ce n’est pas discutable.

Nala (me tirant la langue) : Je vais réussir à te convaincre.

Moi (riant) : Rêve bien !

Nala : Au fait, la compagnie prend des stagiaires en ce moment, 2 au service comptable, donc Tia, je t’invite à aller déposer ton CV.

Elle parle de la filiale de la compagnie de son grand-père, MAYE &CO, qui est ici au Sénégal, elle me l’a toujours proposé depuis la première année mais je déclinais car j’estimais ne pas être suffisamment prête pour aller ne serait-ce qu’à un entretien dans cette grande compagnie. Aujourd’hui, j’ai terminé une licence de comptabilité-finance et je me sens vraiment prête pour tenter ma chance.

Oui, je dis tenter ma chance, car j’ai dit à Nala que je ne veux vraiment pas une affaire de piston, je veux passer la porte de cette compagnie avec fierté et non pas parce que je suis la copine de.

Moi : Tu n’as pas oublié ce que je t’ai dit j’espère ?

Nala : J’ai juré sur ce que j’ai de plus cher. Je ne vais pas intervenir, maman non plus ne le fera pas, je te le promets.

Tata AJ : C’est bien ma fille, c’est vraiment bien d’être déterminée à valider les choses par soi-même, tu n’es jamais dans la facilité et tu te donnes les moyens de défoncer les portes par toi-même. Comme l’a dit Nala, il n’y aura aucun piston, aucune recommandation, juste toi et ton intelligence. Je te dirai juste de bien préparer ton entretien, connaitre tes bases en comptabilité, montrer ta détermination, insister sur le fait que tu aies développer des aptitudes diverses grâce à tes expériences passées. Car je t’avoue que les entretiens à MAYE & CO, même pour être stagiaire, ne sont pas faciles, ils sont exigeants.

Elle me conseille et j’écoute vraiment bien. Intégrer cette structure en tant que stagiaire, c’est tellement bon pour le CV et même pour ta propre expérience. On parle de l’une des meilleures entreprises du continent.

Moi : Ils proposent des stages de combien de mois ?

Nala : 6 mois toujours, avec possibilité de CDD d’un an si tu es vraiment, vraiment la meilleure stagiaire.

Moi : Super, il ne me reste plus qu’à aller déposer ma candidature et attendre l’entretien.

Dans ma tête, je ne réfléchis pas vraiment à l’instant présent, je vois dans le futur, si je réussis à faire 1 an et 6 mois à MAYE & CO, je pourrai directement écrire mon mémoire de Master 2 en comptabilité fiscalité dans 2 ans sur cette entreprise.

Seigneur, fais que ça aboutisse.

 

***Le lendemain

On arrive à Casino Sahm avec Tata AJ, à 11h, on a jusqu’à 15h pour faire toutes les courses car on doit aller récupérer Neal à l’aéroport à 17h. Comme vous le savez, l’aéroport est à 1h30 -2h de la ville, donc on va quitter Dakar à 15h.

Tata AJ : Bon, j’espère qu’on va trouver tout ce qui est sur la liste.

Nala : J’espère aussi, mais normalement on peut tout trouver.

On rentre dans Casino, on prend deux chariots et on évolue dans le magasin en suivant la liste établie. 1H30 après, on termine nos courses et on ressort du magasin, on part à la voiture pour y mettre les courses.

Tata AJ (à moi) : Ma fille pardon, ouvre la portière stp.

Moi : Ok tata (m’exécutant)

Voix féminine (derrière nous) : Ma fille ah ? Tata ah ? Yasmine, attrape d’abord mon sac.

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine à l’entente de cette voix que je peux reconnaitre entre 10 milles.

Je suis de dos et la colère qui vient dans mon cœur à cet instant.

Tata AJ : Excusez-moi Mme, vous vous adressez à nous ?

Nadine : Pas à vous mais à la traitresse qui est derrière vous. Il faut te tourner et me regarder OYE, donc quand tu as pris tes valises du Gabon c’est pour venir au Sénégal ?

Je vois tata AJ nous regardant à tour de rôle et ne comprenant rien à la scène.

Nala quant à elle a l’expression faciale que tu fais quand tu as en face de toi une personne dont on t’a longtemps parlé. Quand on a passé une semaine à broyer du noir, je lui ai tout raconté sur ma vie, elle sait alors aujourd’hui qu’elle a en face d’elle Nadine.

Nadine : Dis-moi OYE, c’est chez quel homme que tu as écarté ton petit cul plat pour qu’il t’emmène au Sénégal ? C’est quelle nouvelle famille que tu as détruite ? Donc tu ne pouvais pas te limiter à briser mon foyer non ? Il fallait aussi que tu viennes au Sénégal développer une réputation internationale.

Tata AJ (écarquillant ses yeux) : Excusez moi madame mais je peux savoir ce qui se passe ?

Nadine : Donc vous appelez une personne ma fille ma fille mais vous ne savez c’est quelle race de chienne ? OYE tu ne leur as pas dit ? Ou bien comme d’habitude tu fais la victime ?

Nala (s’énervant): Laissez la tranquille. Laissez-la vivre bon sang

Nadine (gueulant) : Oh toi tu la fermes ! Quand je parle tu me fermes ta petite bouche, enfant insolent et mal éduqué.

Tata AJ (s’énervant) : Vous vous calmez avec mon enfant. C’est plutôt vous qui êtes mal éduquée. Vous vous permettez de venir parler à des personnes, pas de salutations, que de mauvaises paroles qui sortent de votre bouche et vous trouvez que c’est mon enfant qui est mal éduquée ?

Nadine : De toutes façons, moi je n’ai pas votre temps, j’espère juste que vous connaissez la batarde que vous appelez « ma fille ». Grosse pute doublée d’une menteuse, briseuse de ménage, enfant non désiré, erreur de la nature, malédiction, poubelle, déchet, voilà ce qu’est cette fille qui veut se donner bonne conscience.

Moi (déchainée) : Tu ne vas donc jamais me laisser vivre Nadine ? Des années plus tard ton cœur est toujours aussi noir ? Nadine, je te hais, je te hais du plus profond de mon âme et j’aurai tellement aimé naitre chez une autre femme, une femme qui mérite d’être une mère, et non pas une grosse pute qui ne compte que sur son corps. Je te souhaite de te faire utiliser par tous les hommes que tu rencontreras et que DIEU ne permette plus jamais qu’un enfant sorte de tes entrailles car toi tu ne mérites pas d’avoir encore des enfants, mère indigne et frivole.

Nadine (ricanant) : Quoi parce que tu penses que toi, un enfant sortira de tes entrailles (j’ai la chair de poule) ? (Rire cynique) Tu sauras que toutes les malédictions que tu m’adresses seront les tiennes. Fais bien la grande gueule OYE, mais toute ta vie, tu regretteras de m’avoir fait perdre une vie de femme mariée et riche, ma vengeance sera à la hauteur du désastre que tu as causé. (S’en allant)

J’ai eu froid dans le dos tout d’un coup suite à ça. J’ai vu le regard apeuré de Nala et le regard triste de Tata AJ.

Tata AJ : Au nom de Jésus, cette parole est brisée. Tu es un enfant de DIEU et elle ne pourra rien contre toi Tia. On rentre !

Nous sommes rentrées et j’étais perturbée et énervée par ce qui venait de se passer.

Elle ne me laissera donc jamais tranquille.

Tata AJ et Nala sont restées à me parler, me réconforter et j’ai surtout expliqué à tata AJ tout ce que j’ai dit à Nala, en lui demandant de ne pas en parler car si tout le monde commence à me regarder avec des yeux de pitié, et me prendre en pitié, je vais surement perdre cette rage de vaincre que j’ai.

Tata AJ : Mais, ne rends pas ton cœur noir ma fille et ne le ferme pas à l’amour que peuvent t’apporter des personnes que tu rencontreras. Un cœur plein de haine fait souffrir le corps auquel il appartient. Tu es une fille bien Tia, n’en doute jamais.

 

On a démarré pour l’aéroport avec 30 minutes de retard pour récupérer votre préféré (levant les yeux au ciel), j’y suis allée car j’avais besoin de changer d’air, dans la voiture, DJ Nala a mis de l’ambiance comme d’habitude et ça m’a permis de laisser la colère que j’ai ressenti à cause de Nadine.

 

Même à des milliers des KM, il faut toujours que je tombe sur cette femme au cœur sombre et qui tente le tout pour le tout pour détruire ma vie.

 

Pourquoi DIEU m’a-t-il fait arriver sur terre par le biais de cette femme ?

Tatiana : Une âme so...