Chapitre 18 : '' Moi c'est Jérémie ''
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 18 : '' Moi c'est Jérémie ''
**Mira
Éric : Eh la marmotte, on se lève.
Moi : Hummm...
Éric ( insistant ) : Debouuuut !
Moi : Je veux dormir moi.
Éric : Tu vois ce que ça me fait quand tu me réveille souvent à 4h moins... ?
Moi : Ce n'est pas pareil.
Éric : Tant pis, lève toi ( tirant la couverture ).
Moi : Oooh !!
Comment il peut tirer le drap Sachant que je suis nue en dessous et que la climatisation est en marche ?
Il est normal !? En plus, il rit.
Moi : Tu es normal ( la lui arrachant ) ?
Éric ( amusé ) : Lève toi. Tu n'as pas oublié que maman nous attend pour le petit déjeuner j'espère ?
Ah oui, ça !!
Je n'ai pas oublié mais le sommeil que je ressens là hein ?
Tout ça c'est la faute de Éric, on n'a presque pas dormi parce que monsieur voulait allier nos paroles à des actes...
Moi ( boudant ) : Pourquoi toi tu es en forme et moi non ?
Éric : Parce que j'ai pris ma douche et mon café noir très chaud. Le tien t'attend mais il faut que tu passe à la douche avant.
Moi : Tu sais que je n'ai jamais aimé le café noir.
Éric : Pourtant ça se voit que tu en as besoin.
Moi : ...
Éric : A la douche mademoiselle.
Moi :...
Éric : Tu ne te lève pas ? Très bien !
Il est venu me porter.
Malgré mes '' pose moi s'il te plait '' il est carrément allé me mettre sous le pommeau en mettant de l'eau froide. Façon j'ai crié là hein, je voulais même l'insulter. Il est sorti de là en rigolant et j'ai vite fait de faire un mélange d'eau chaude et froide.
J'ai pris une bonne douche puis je suis sorti de là.
J'avoue que ça m'a fait du bien mais après ce qu'il m'a fait là, je ne vais pas lui faire savoir ça.
Je suis sorti en boudant.
Tout ce que je faisais c'était en boudant
Éric ( m'enlaçant ) : Tu me bouderas jusqu'à quand ( bisou dans le cou ) ?
Parce que quand il m'enlace comme ça je vais encore bouder quoi ?
Moi : J'ai déjà fini de bouder.
Eric : Je suis efficace.
Moi : C'est vrai ! Si je n'étais pas amoureuse je t'aurais dit deux mots.
Éric ( me lâchant ) : Je sais. Tu prendras le café finalement ?
Moi : Ton truc amère là ? Non merci !
Éric : Ça te fera encore plus de bien que la douche.
Moi : Non merci !
Éric : Je te mets du sucre à volonté si tu veux.
Moi : Non merci ! Je veux un noss-noss par contre ou thé à la menthe.
Le noss-noss est café avec beaucoup de lait.
Éric : Si tu compte être ma femme tu sais au moins que ce sera important dans la maison ?
Moi : C'est la partie là même où je réfléchis à si je serai ta femme.
Éric : Dépêche toi se réfléchir alors, j'ai tellement de prétendantes.
Moi : Je ne sais même pas ce qu'elle te trouve tellement tu es vilain hein.
Éric ( s'approchant de moi ) : C'est le vilain en question que tu aime et qui t'a fait délirer il y'a encore quelques heures.
Moi : Je vais changer de mec.
Éric : C'est marqué Éric dans ton sang, même ton regard le montre clairement ( à mon oreille )
Moi ( frissonnant ) : ...
Éric : Tu es K. O là ? C'est bon, j'ai gagné ?
Moi : Il y'avait un concours ?
Éric ( caressant ma joue ) : Tu es mienne Mira, tu le sais ça ?
Moi ( petite voix ) : Je le sais.
Éric : Je suis tien, tu le sais aussi ?
Moi : Je le sais aussi.
Éric : Si on n'était pas attendu je pense que ce que j'ai en tête aurait été fait.
Moi : Qu'est-ce c'est ?
Éric : Tu veux vraiment le savoir ? Tu veux le savoir ou le voir ?
Moi ( avalant la salive ) : ...
Éric : Très bien ! Termine de te vêtir, qu'on y aille.
Il m'a donné une tape sur les fesses avant de sortir de la chambre.
Ce mec me rend toute chose.
C'est bien le seul qui parvient à garder ma bouche fermée. C'est bien le seul avec qui j'ai l'impression d'être une autre personne.
Y'a rien à dire, je suis amoureuse et je suis au stade où c'est complètement impossible de cacher ça. C'est très visible, il l'a dit et il le sait et ça me fait peur quand même j'avoue. J'ai peur que cet amour me retombe dessus.
Je me qui vêtue puis je suis allée le retrouver au salon.
On a éteint tout ce qu'il y'avait à éteindre puis, direction Californie.
Le nom du quartier là même, tu croirais que tu vas aux États Unis. Après, je comprends... C'est un quartier aisé, des personnes aisées financièrement y vivent. Les '' Makaya '', comme on tu dit chez moi, ne peuvent faire pas se permettre le luxe de venir vivre ici.
Si on ne te dit pas que Éric a une famille financièrement stable, tu ne le sauras pas tellement c'est une personne humble.
C'est dans des petits commerces et magasins, comme il en a à Libreville, que sa famille s'est faite cette vie. Son père, a été un homme brave pour avoir construit mener sa famille jusque là.
Après, il n'était pas seul han... Il y'avait une gabonaise quelque part... Celle là même qui est dans sa maison actuellement... Les gabonaises sont ambitieuses seulement, il faut trouver la bonne. Celle là qui va t'aider à monter mais là aussi mon frère, il faut la garder après hein parce que les hommes ont les connait. Maman Audrey quand tu la regarde, tu sens qu'elle est brave aussi. Ils forment un beau couple en tout cas.
Éric : Prête à rentrer ?
Moi ( soupirant ) : Prête !
Il m'a tenu la main et c'est ainsi que nous sommes allés jusque dans la grande salle où on a troué les hommes. On a salué tout le monde, même son père qui a mis son visage à côté puis il m'a emmené en cuisine où les femmes étaient... Nabil aussi.
Moi : Je peux aider ?
Maman Audrey : Mais bien sûr !! Par contre, je ne sais pas s'il t'a appris à en faire.
Moi : Oui mais pas tout quand même. J'apprends vite donc ça le fera.
Maman Audrey : Aujourd'hui on fait du classique... Tu sais au moins ce qu'est le basique, le beldi etc...
Moi : Oui oui.
Maman Audrey : Tu sais quoi, tu vas le faire seule que je vois.
Heiiiinn ?
Tout ça c'est ma bouche avec les '' oui oui ''.
Heureusement que je connais pour de vrai.
Maman Audrey : Okay ! Pour le classique ce sera boisson chaude, jus frais et les msemens ou les mille-trous, crêpes marcoaines, qui se dégustent avec du fromage ou du miel. On va ajouter du batbout, du beurre, des olives, du amlou ( pâte à tartiner au miel, aux amendes et à l’huile d’argan ) et des omelettes.
Nabil ( me regardant ) : C'est bon ? Tu n'es pas perdu ?
Moi ( soutenant son regard ) : Du tout ! Quand tu es avec un marocain, c'est la base.
**Éric
_Entre temps_
Papa : kayf takhudhha huna marat 'ukhraa؟ ( comment tu te permets de l'emmener ici à nouveau ) ?
Moi : iinaha wahidat 'uhib babana ( c'est celle que j'aime papa ) .
Papa : Alshakhs aldhy yuejubuk? kayf yumkinuk 'an tukhbirani bidun khawfan ( celle que tu aime ? Comment peux-tu te permettre de me dire cela sans crainte ) ?
Moi : alkhawf? limadha 'akhshaa 'an 'akhbrak bima 'asheur bih ( crainte ? Pourquoi devrais je avoir peur de te dire ce que je ressens ) ? 'ana 'ahubih ( je l'aime ) ... Je l'aime papa !!
Papa ( tonnant ) : TU AIME QUI ? QUI DIS MOI ? Une femme étrangère à nos cultures ? Une étrangère ? Dis-moi ce qu'elle connait de nous ?
Moi : Tout ce qu'elle ne connait pas s'apprend papa.
Papa : Peut-être mais elle ne sera jamais une bonne femme pour toi. Ce n'est pas la femme qu'il te faut.
Moi ; Parce que pour toi celle qui me faut c'est Nabil ?
Papa : Bien sûr ! Nabil c'est une femme ! Elle est marocaine et elle connait ce qu'il te faut. Celle que tu as emmené je ne sais même pas si elle sait de quoi se compose le beldi. Pourquoi tu me ramène une gamine sachant que je ne devais jamais accepter qu'elle mette pied dans cette famille. Tu me mets au pied du mur, tu veux me défier peut-être ?
Kadir : Écoute papa Éric.
Moi : Non ! Je l'ai toujours écouté mais là non, je ne le ferai pas. Je te mets au pied du mur ? Parce que quand je viens découvrir que vous êtes allé me chercher une femme ce n'est pas ME mettre au pied du mur ? Elle n'est pas marocaine et alors ? Elle sait même mieux ce dont j'ai besoin que tous ici réuni. Oui, elle sait faire un beldi et plusieurs autres que je lui ai apprise. Tu comprends ça ? Je lui ai APPRIS à faire la base pour moi et le reste suivra alors de quoi me parle tu ? De quoi me parle tu quand toi-même tu as fait la même chose avec maman ? Ne l'as tu pas aimé ? Ne l'as tu pas défendu devant tes parents ? Ne lui as-tu pas appris ce qu'il faut pour qu'aujourd'hui elle soit presque marocaine de naissance ?
Papa : C'est pour cette fille que tu me parle ainsi ? Tu vas epoquer Nabil Kasseim ! C'est qui cette fille que tu veux faire rentrer dans ma famille ? Une fille légère certainement, Une fille qui suis certainement ton teint et ton argent.
Mira : Non !
On a tous regardé en sa direction, personne ne les a vu arriver.
Maman : Ne parle pas.
Mira : Maman tu vas m'excuser mais je ne suis pas du genre à me faire quand je subis une injustice. ( regardant papa ) Monsieur Kasseim, que vous le croyez ou pas, votre fils je l'aime. Certes, au tout début ce n'était pas l'amour la base de cette relation mais les choses ont changées et maintenant c'est le cas. Dites moi ce que vous voulez mais ne venez jamais remettre en doute ce que je ressens pour Éric. Ce n'est ni son teint, ni son argent qui nourrissent mon coeur. Regardez le, est-ce que vous voyez encore en lui le petit garçon que vous avez élever ? C'est un grand garçon maintenant, c'est un homme et il a Le droit de donner le sens qu'il veut à sa vie. Je ne comprends pas votre réaction, maman Audrey est pourtant étrangère à votre culture. C'est une gabonaise tout comme moi et de la même ethnie en plus , pourquoi traiter ainsi l relation de votre fils sachant que vous êtes passé par là et que vous êtes toujours dans ça et heureux en plus.
Papa : Je ne te permets pas de parler de ma femme.
Moi : Pourtant elle a bien raison papa. Maman et toi êtes bien la preuve que l'amour entre différente culture marche très bien. Jusque que là, vous êtes amoureux et ça se voit alors pourquoi tu veux faire l'égoïsme ? Pourquoi tu veux cracher dans le plat dans lequel tu es toi-même allé te servir ?
Mira : Ce que je ne sais pas, je peux l'apprendre. Je ne savais pas faire les choses basiques mais il m'a appris. Je ne sais pas faire plusieurs choses mais il va m'apprendre. Une chose est sûre, personne ne m'apprendra à l'aimer parce que c'est déjà fait.
Je suis allé embrasser maman.
Moi : Excuse nous mais on s'en va, on est de trop apparemment.
Maman : Qui l'a dit ? C'est ma maison, je gère qui entre et qui sort. Pour l'heure, on a un petit-déjeuner fait par LES MAINS DE MIRA. On passe à table, tout le monde.
Papa : Je n'ai pas très faim.
Maman : Toute mes chaises doivent être occupées, surtout celle du CHEF DE FAMILLE... Les filles, on y va ( s'en allant ).
Il va dire quand maman a parlé ?
**Anne-Lily
J'étais en train de servir les clients Quand une voiture s'est garée juste à l'entrée. La même voiture, le même client qui revient à chaque fois manger ici.
... : Bonjour Mademoiselle.
Moi ( souriant ) : Bonjour monsieur.
... : C'est quoi le menu aujourd'hui ?
Moi : Bouillon de...
... : Attendez...
Moi : Oui...
... : Servez moi ce que vous voulez.
Moi : Je ne connais pas vos goûts.
... : Surprenez moi.
Il est allé s'asseoir dans son même coin sans me dire ce qu'il voulait.
J'ai donc décidé qu'il devait manger ce que j'ai envie de manger aujourd'hui.
... ( regardant son plat ) : Aubergines avec banane mûre, je savais que vous sauriez quoi faire pour moi.
Moi ( souriant ) : ...
... : C'est mademoiselle ?
Moi ( posant les couverts ) : Anne-Lily.
... : Joli prénom. Moi c'est Jérémie.
Moi : Okay.
Jérémie : Je pourrais avoir un coca s'il vous plaît... Anne-Lily ?
Moi : Bien sûr, je reviens.
Je suis allé prendre son jus, je l'ai servi puis je suis retournée m'occuper des autres.
Aujourd'hui, je n'ai pas travaillé donc je suis venu simplement avec les marmites comme je fais à chaque fois que je ne travaille pas.
C'est un truc que j'ai décidé de faire pour ne pas rester à la maison et pour arrondir ce que je gagne afin de remonter un peu plus tôt que prévu sur Libreville. Du coup, c'est la fin de ce mois que mon fils et moi plions bagages.
Je cuisine à la maison avec maman Jeanne et je viens vendre très loin à la sortie tandis que Luc est avec sa grand-mère. Je me lève super tôt pour faire ça. Entre m'occuper du petit prince et faire ça ce n'est pas toujours la joie mais bon, c'est pour m'en sortir que je fais ça donc...
Parfois je l'emmène avec moi, il m'aide à transporter les choses ( sourire ). Il prend son petit déjeuner ici puis Sa grand mère vient le chercher avant 12h. Je ne peux pas le garder toute une journée quand même, il est petit. C'est juste quand il fait les caprices ou quand je veux l'avoir prêt de moi que je l'emmène. Aujourd'hui par contre, je voulais l'emmener mais il dormait encore lui qui pourtant me réveille toujours.
J'ai hâte de remonter et de respirer l'air polluée de la ville. J'ai surtout hâte de sortir Luc ici et de le scolariser.
A la question est-ce que j'irai voir mes parents je réponds non. Ils m'ont oublié, je les oublie et mieux je me porte en faisant ça d'ailleurs. C'est triste hein mais c'est la triste vérité. Rejetée par sa famille, c'est lourd. Ma propre mère... Si je n'avais pas mon père je pense que je serai morte de chagrin. Quand je pense au fait qu'elle me disait toujours que me mettre au monde a été une épreuve car il y'a eu des complications, j'en doute. Si tel était le cas, être ainsi ne devait être possible pour elle. Moi-même , juste quelques secondes, quand je suis loin de mon fils je le sens me manque à plus forte raison faire des mois... Des années...
Qu'ils vivent, je vivrai aussi.
Bref !
Ma journée est finie.
J'ai rangée mes affaires et je suis restée assise à attendre qu'une voiture passe pour m'emmener chez moi, il est déjà 14h.
Jérémie : Je peux te déposer si tu veux. Je peux tutoyer non ?
Moi : Oui, bien mais je vais attendre. Je ne veux pas déranger.
Jérémie : Oh mais nullement, tu ne dérange pas. Je ne vais pas tout de même pas te laisser ici, ça me ferait plaisir.
Moi : Vraiment ?
Jérémie : Si je le dis.
Moi : D'accord !
Il m'a aidé à mettre toutes mes affaires derrière puis m'a même ouvert la portière pour que je m'installe.
Jérémie : Bien installée ?
Moi : Oui.
Jérémie : On va où ?
Moi : Tout droit, j'indiquerai.
Silence ...
Jérémie : Il n'est pas là ton fils aujourd'hui apparemment.
Moi : Oui, je l'ai laissé. Il est trop agité.
Jérémie : C'est un homme, c'est normal.
Moi : Non, ne dites pas homme sinon il va vite grandir.
Jérémie : Parce que tu ne veux pas qu'il grandisse ? Tu peux me tutoyer.
Moi : Pas roi de suite ! Grandir implique qu'il va s'éloigner de moi pour construire sa vie, je ne veux pas de ça pour le moment. Je le veux à mes côtés, c'est tout.
Jérémie : Et qui construis sa vie ?
Moi : Moi !!
Jérémie : Ne sois pas égoïste, laisses un peu orgueil au papa aussi.
Moi : Je suis son père et sa mère.
Jérémie : Mère célibataire ?
Moi : Oui.
Jérémie : J'admire ce genre de femmes, c'est la bravoure qui définit.
Moi : Merci.
Jérémie : Tout en ton honneur.
Silence ...
Jérémie : Anne-Lily ?
Moi : Je peux t'inviter d'ici là ?
Jérémie : Pour quoi faire ?
Moi : Faire connaissance, discuter.
Moi : Je verrai... Je descends ici.
Jérémie : J'espère que tu ne fuis pas à cause de ma demande.
Moi : Du tout, mon trésor m'attend juste dans la maison en face.
C'est le sourire qui est venu se nicher sur mon visage, un gros en plus et c'est toujours pareil quand je sais que je vais bientôt voir Luc.
Il m'a aidé à descendre les choses que j'ai disposé juste devant la porte, je vais faire rentrer.
Jérémie : Comment je Saurai ce qu'est devenu le '' je verrai '' ?
Moi : Quand tu viendras manger .
Jérémie : Bien vu... Bon bhein, bonne fin de journée.
Moi : Pareillement !
Je n'ai même pas attendu qu'il démarre pour rentrer.
Moi : Je suis rentrée oh.
Maman Jeanne ( sortant de la cuisine ) : Tu vas maintenant emmener ton fils au dos hein, il me fatigue.
Moi ( posant la sacoche ) : Ce n'est pas tout de dire mon mari par-ci et là, assume.
Elle est retournée en cuisine.
Moi : Luc ?
...
Moi : Maman, il est où ? Il se cache encore hein ?
Maman Jeanne : Dans la chambre, dans son tapis de jeu. Tu n'entends pas la musique de son jouet.
Moi : Ah d'accord, je reviens je vais d'abord aller embrasser le plus beau du monde.