Chapitre 17 : Je t'aime

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 17 : Ahbik ! 





**Éric





Nous sommes actuellement en route pour Californie. 

Californie est un des quartiers les plus chics de la ville de Casablanca. Il est situé dans le sud et fait partie des quartiers où les prix de l'immobilier atteignent des niveaux records car les villas qui s'y trouvent sont pour la plupart luxueuses.

Ma famille est...  Je ne vais dire riche,  je n'aime pas ce terme...  Nous sommes aisés et manquons difficilement de quelque chose,  simplement. 

Ça fait toujours du bien de revenir chez soi, de retrouver son climat. Mira est assez heureuse d'être ici, son regard se balade et elle pose plusieurs questions. C'est chez moi,  donc je m'y connaîs et je réponds à  toute ses questions. 

Au fond,  ça me fait vraiment plaisir d'être là  et de revoir mes parents sauf que je suis un peu perturbé par la présence de Nabil dans la maison.  Je me demande si j'ai bien fait d'emmener Mira ici finalement. 


On n'est même pas encore descendu du véhicule que je vois les domestiques s'approcher, c'est tout ça que je n'aime pas. 


Mira : On est dans un palais ou quoi ? Tu m'as caché que tu es prince,  c'est ça  ? 


Moi ( amusé )  : Du tout. 


Mira : C'est quoi alors tout ça ?


Moi : Ce n'est que tout le protocole de mes parents, ils aiment ça mais pas moi. Ça n'a pas l'air de te déplaire. 


Mira  : Ton protocole va me déplaire pourquoi  ? Laisse moi profiter. 


Moi  : Tu n'as pas peur  ? Tu n'es pas stressée  ?


Mira : De quoi et pourquoi  ?


Moi  : De voir mes parents. 


Mira : Tu m'as déjà vu avec la peur dans les yeux ?


Moi  : Eh bhein ! 


Mira : Je devrais avoir peur  ? 


Moi : J'en sais rien. 


Mira : Tu es là, je ne vois 

Pas l'intérêt d'avoir peur ( souriant ). 


Moi : C'est bon,  on descend ? 


Mira : Je te suis. 


A peine j'ai mis les pieds au sol que les '' bonjour monsieur...  Bonne arrivée monsieur ...  '' ont commencé à pleuvoir. 

Pffff,  ça ce sont les choses de papa, maman et leurs enfants parce que j'aime pas tout ce protocole et c'est pour cela que je reste toujours à l'écart ou que je préfère rester au Gabon. 


A peine on amis les pieds dans la maison que Maman s'est jetée sur moi. 


Maman ( m'embrassant )  : Mon bébé . 


Moi  : Rhooo, maman. 


Maman : Je suis très contente de te voir, tu es parti depuis cinq ans on dirait. 


Moi  : Tu exagère. 


Maman : 

C'est tout comme. 


Je crois que si elle avait du rouge à lèvres je devais en avoir sur tout le visage tellement elle m'a fait des bisous. 

Quant à papa, ça se voit qu'il est content mais c'est avec de la retenue qu'on se salue. 


Papa : Abnay , 'ant huna ( Mon fils, enfin te voilà / m'embrassant )   'ant bikhayr  ( tu vas bien )  ? 


Moi  : Jamil ruyatuk ( content de te voir / souriant ). 


Papa : Laqad aintahayt min qawlik bi'anak saeid biruytah ( Tu as fini de bouder pour me dire que tu es content de me voir / desserrant l'étreinte  )  ?


Moi : Tifl yasudu al'aba , daem alaba' ( Un enfant boude papa, les parents supportent ). 


Il sourit simplement et me regarde. 


Moi : Papa, maman, je vous présente Mira...  ma fiancée



Je l'ai regardé et j'ai simplement vu son sourire disparaître et maman qui a immédiatement pris sa main. 


Maman ( sourire )  : Une très belle femme,  bonjour Mira. 


Mira : Bonjour madame Kasseim ( répondant à son sourire ). 


Maman : Appelle moi Nina. 


Mira : Maman Audrey  ? 


Maman : Si ça te convient. 


Papa  : ...  


Maman : Excusez nous un instant,  suivez les domestiques, on vous installera dans ma grande salle. Kadir et Hamira y sont.  Hadir tu me suis s'il te plaît  ? 


Ils ont disparus et comme elle a demandé, on nous  a installé dans la grande salle.  Effectivement, Kadir & Hamsira, Hamira & don fiancé y étaient mais pas uniquement... Nabil aussi y est. 

C'est une amie se longue date, c'est juste maintenant que je parviens à associer son visage à une histoire. 





**Audrey 





Je connais tellement mon mari que quand Éric a présenté cette fille j'ai juste eu le réflexe de tenir sa main histoire de calmer ce qui devait commencer. 


Je l'ai emmené dans notre chambre. 

Il est d'une colère facile donc rapidement sa colère s'est exprimée. 


Moi : Hadir, tu te calme. 


Hadir  ( en colère / assis sur le lit  )  : idjdcgjhkgyffkfinvceckgwxEhv


Il parle en Arabe mais je ne comprends pas ce qu'il  dit et c'est ainsi à chaque fois qu'il est en colère et parle vite. 

Je comprends Arabe, c'est juste que quand il est dans cet état c'est Impossible. 


Moi  ( me mettant en face de lui, accroupie )  : Hadir, pourquoi cette colère ? 


Hadir ( se levant  brusquement )  : Pourquoi cette colère ? Tu me pose la dquestion ? 'alam tastamie 'iilaa ma qalah ( N'as-tu pas entendu ce qu'il  a dit )  ? 


Moi : J'ai très bien entendu. 


Hadir : Alors tu fais exprès. 



Moi : 

Que veux-tu que je fasse ? Que je pleure ? Que je me mette en colère comme toi ?


Hadir  : Je veux que tu me soutienne et que tu raisonne ton fils. Qu'il stoppe ce qu'il commence à faire. 


Moi ( calme )  : Que je le raisonne ? Je ne le ferai pas parce que je t'avais déjà averti de ne pas faire ce que tu es en train de faire actuellement. Tu sais très bien comment est Éric alors ce que tu es en train de faire c'est juste cogner face à un mur.


Hadir : 'imma 'an tafeal dhlk ean qasad , 'aw turid miniy faqat 'an 'aqdi ghadabi ealik ( Soit tu fais exprès, soit tu veux que je passe ma colère sur toi). 


Moi ( souriant )  : Sanatahadath eanha maratan 'ukhraa ghdaan , ya eaziziun , daena nahsul ealaa abnina wadifina ( On en reparle demain chéri, allons recevoir notre fils et son invitée ). 


Qu'il se fâche s'il veut mais pour l'heure, c'est mon fils qui est là donc on va tranquillement le recevoir. 

Parfois je suis là et je réfléchis, je me demande comment j'ai fait pour épouser un marocain et comment c'est passé tranquillement en fait.

Bon après, c'est pas que c'était une chose facile. On a eu des  disputes et des problèmes à cause de ses parents qui ne voulaient pas de moi mais malgré ça je suis là. Je suis dans sa maison, avec mon mari et nous sommes heureux alors je ne comprends pas pourquoi il veut reproduire les mêmes erreurs qu'ont fait ses parents sachant que lui-même il est passé par là. 


Il est simplement têtu de vouloir imposer Nabil à Éric. 

Il a imposé son choix à Kadir et Hamira mais ce ne  sera pas le cas avec Éric et il le sait, il veut onjuste  s'entêter. Il sait que ce ne sera pas pas facile,  je lui ai dit qu'il ne pourra même pas le faire mais il continue.  Je connais mes enfants chacun particulièrement,  je connais mon fils.  Il peut être jumeau à  Kadir mais ils ne sont pas pareils,  je les connais les trois comme ma poche. Il veut se cogner, qu'il  aille.  

Une des choses que j'aime avec Hadir Kasseim c'est  qu'il aime toucher par lui-même,  je vais me laisser faire comme d'habitude. Je vais le laisser faire attendre qu'il revienne vers moi pour me dire, Madame Kasseim,  tu avais raison. 

Aussi,  il sait que je ne suis pas une femme muette...  Il sait que quand il va loin je réagis,  je vais laisser Éric lui remettre les pendules à l'heure et j'interviendrai quand il le faudra. 


On est allé les retrouver. 

Il était froid dans son coin et moi j'avais un très gros sourire tellement voir mon fils est une joie. 

Ils ont mis du temps avant de quitter la maison pour l'appartement qu'ils occupent,  ce qui a encore rendu Kasseim père furieux. 

Je sens qu'il va dormir avec les maux de tête. 

La vie est c'est le freesbe hein,  tu lance et il revient vers toi.  Qui aurait cru qu'il vivrait la  même chose à nouveau mais à la place du  père cette fois-ci ?




**Nabil 





Éric, c'est un vieil ami. 

Tout comme son frère, on se connait depuis. 

On a fait quelques classes ensemble et nos familles se connaissent même.  

On début,  on était que de simples amis... C'est ainsi que je nous voyais mais très vite,  mes sentiments ont pris une autre tournure. 

Je ressentais autre chose mais lui,  c'était bien visible que non. Puis,  on s'est perdu de vu et c'est seulement deux mois en arrière que j'entends de nouveau parler de lui... C'est deux mois en arrière que mes parents m'ont dit que je devais épouser un Kasseim... Quand on m'a dit lequel,  j'étais ravie, je ne vais pas me cacher. Je me suis dit que Allah nous donnait une chance de pouvoir s'unir. 

J'y pensais,  j'y croyais mais là...  J'ai l'impression que tout vient se troubler. 

Cette fille qu'il a ramené... Pourquoi ?

On ne m'a jamais dit qu'il avait quelqu'un, son père ne me l'a jamais dit donc je ne comprends pas comment et pourquoi il dit que c'est sa petite amie. 


Je ne les ai pas quitté des yeux de tout le temps qu'ils étaient là. 

Son père, on pouvait bien voir son mécontentement tellement ça  dégoulinait mais sa mère par contre non.  Je comprends d'ailleurs, en plus du fait que ça soit une femme qui sait faire la part des choses, elle a toujours dit qu'elle n'était pas très emballée par cette histoire. C'est l'insistance de son mari qui fait que je sois toujours là. Lui et mes parents aussi d'ailleurs. 


Hamsira : Tu t'inquiète ?


Moi : Je me demande juste ce que je fais là,  ce que je fais dans votre maison après cette journée. 


Kadir : Tu attends que j'aille te déposer  ( intervenant / souriant ). 


Hamira  : Tu sais bien ce qu'elle je veut dire par là. 


Kadir : Ce n'est nullement nécessaire de t'inquieter, c'est toi que les parents ont accepté. Pourquoi tu t'inquiète ?


Moi : Tu as bien vu comment il a présenté cette fille. 


Kadir : Et ? Cette fille, ce n'est que charnel. Il y est attiré simplement parce qu'elle lui fait des choses que aucune autre femme ne lui avait fait sexuellement...  


Hamira ( gênée )  : Kadir !! 


Kadir : C'est à la télévision que parler sexe dans notre culture semble être un tabou. Ici,  j'en parle clairement et directement.  Vous êtes des femmes en plus... 


Moi : Qu'est-ce qui te fait dire que c'est cela uniquement ?


Kadir : Je connais mon frère...  Je ne peux pas tout te dire mais saches que c'est cela donc tu n'as aucune raison de t'inquieter. Quand il finira de s'amuser, il te trouvera.  C'est comme un enfant devant un nouveau jouet, quand ça n'aura plus cet éclat de '' nouveau jouet, il reviendra au bon sens. Il se rendra compte que le choix de son père est le meilleur et tu seras celle qu'il choisira. 


Moi  : De ce que j'ai toujours vu de Éric et de ce que ai vu aujourd'hui,  il n'a jamais fait dans cet game là. 


Kadir :  En un jour seulement tu pense me connaitre  ? Il a grandi tu sais,  ce n'est pas le jeune Éric que tu as connu. C'est un homme maintenant et tu serais étonnée de savoir le nombre de choses qui ont changées. 


Hamsira : Elle m'a l'air d'être une bonne femme mais votre père n'acceptera jamais qu'elle entre dans sa maison. 


Kadir : Raison de plus pour que Nabil prenne confiance et reste tranquille. 





**Mira 




Nous sommes rentrés directement à l'appartement. 

J'ai passé une très belle journée quoique j'ai eu l'impression de ressentir un malaise,  ai eu l'impression d'avoir créé un malaise dans cette maison.  La mère de Éric était très souriante,  je me suis sentie bien accueillie mais son père par contre.. Non. Il était froid. 


J'ai attendu que Éric sorte de la salle de bain pour lui en parler. 


Moi  ( le fixant )  : Que cherche tu comme ça  ?


Éric ( fouillant son sac )  : Mon bas bleu, il est où ? 


Moi : Ne dérange rien  s'il te plaît, laisse moi fouiller.  Tu vas déranger sans plier après. 


Éric ( s'éloignant du sac )   : Je n'aime pas ranger, tu le sais. 


Moi  : Heureusement que je suis là  ( me mettant à  fouiller ). 


Éric : Ça, tu l'as dit. 


Il s'est passé la crème le temps que je fouille son bas. 

Dès que je l'ai trouvé je me lui  ai remis en allant prendre place à  sa place, le regardant se vêtir. 






La réputation des Marocains sortant avec des filles gabonaises précède bien des tellement parce qu'il arriverait que dans ce genre de relation il adopte un comportement assez frustrant mais avec Eric j'ai l'impression que ce n'est pas pareil.. 


Je n'ai même pas l'impression, ce n'est simplement pas pareil. Éric c'est un homme bien, c'est vraiment quelqu'un de bien. Après certes son comportement, son éducation vient certainement jouer là-dedans. 

C'est vraiment quelqu'un de bien et d'aimant,, malgré la différence de culture il n'a jamais montré cette différence que font montre plusieurs autres marocains. 


Moi : Bébé  ?


Éric  : Oui. 


Moi : 

Je ne sais pas si je me fais des films mais j'ai eu l'impression tout à l'heure que ma présence a clairement déranger ton père.


Éric ( me regardant )  :... 


Moi : 

Ton silence signifie que c'était le cas n'est-ce pas ?


Éric : Je voulais vraiment éviter que tu le ressens, crois-moi.


Moi : Tu m'expliques ?


Il s'est rapproché de moi et a pris place juste à côté. 


Éric : 

C'est bien plus qu'une impression Mira.. 


Moi : Qu'est-ce que c'est alors ?


Éric : 

Écoute, il faudrait déjà que tu saches que je ne voulais pas t'embêter avec. Cest pas que je voulais te le cacher, c'est juste que on vient d'arriver et...  voilà...  j'avais pas envie que je te sente déranger pour ça.


Mira : Quoi  ? 


Éric  : 

Quand papa m'a appelé il m'a demandé de rentrer, ce n'était pas uniquement parce qu'il voulait me voir au que je lui manquais... C'est parce qu'il voulait aussi me présenter à la femme qu'il avait choisi pour moi....Nabil.... 


Mira : 

Pardon ? La quoi ?


Éric : Il a toujours qu'on épouse des femmes de notre culture. 


En regardant cette femme je me suis bien dit que quelque part il y avait quelque chose, ça me démangeait et voilà.


Moi : Pourquoi tu m'as emmené ici Éric ? 


Éric  : Parce que je voulais lui montrer que cette femme, je n'en veux pas.

Parce que je voulais lui montrer qu'une femme, j'en ai déjà. C'est toi et je ne veux pas d'une autre.


Moi  : 


Éric  : Bébé, papa est resté dans la mentalité ancienne. 

Celle là où les parents pouvaient choisir pour leurs enfants, celle là où ils ne voulaient pas voir un/e marocain/e avec une personne d'autre culture. C'est pour cela qu'il a fait ça, qui l'a choisi pour moi mais je suis venu lui montrer que je ne veux pas de son choix. Je suis venu lui montrer que je t'ai déjà toi et que je ne veux pas d'une autre personne.. Je me suis dit qu'en voyant la femme à côté de lui, maman, il omprendrait alors mon choix.

Mais, j'ai l'impression de m'être trompé et de t'avoir entraîné dans quelque chose qui te ferait certainement du mal.


Moi : Oui, crois-moi que ça me fait du mal que ton père soit aussi désagréable avec moi. J'aurais aimé que tu me le dises quand même, mais je comprends que tu voulais me protéger. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ton père fait ça sachant que lui il a épousé une femme d'une autre culture. Il  devrait te comprendre normalement, qu'est-ce qu'il a ?


Éric  : 

Je suis tout aussi dans l'incompréhension comme toi. Il devrair me comprendre vu qu'il a été et est dans la même situation donc crois-moi que je suis perdu. Par contre, j'ai envie de dire qu'il faudra que tu sois forte mentalement parce que ce qu'il a fait aujourd'hui n'est que le début de ce qu'il te fera.


Moi : Parce que ce sera la pire ? 


Éric : Il fera vraiment en sorte que tu te sente mal, que tu te sentes à l'écart. Il  parlera certainement sans cesse de Nabil pour te déranger... 


Moi : ... 


Éric : 

Ecoute, j'ai vraiment conscience de t'avoir emmenée dans quelque chose qui te blessera mais j'ai vraiment envie que papa comprenne que c'est toi mon choix. Toutefois, si tu ne te sens pas capable d'affronter cela tu n'as qu'à me le dire et on rentrera dès demain matin.


Moi : Tu le ferais ?


Éric : Je le ferais. 


Moi : Non !! Tu es venu ici je dirai... Armé pour moi alors on va rester et encaisser ensemble. Tu es grand, tu as le droit de choisir ta compagne, savoir et t'entendre dire que tu m'as choisi moi alors qu'on a commencé D'une façon peu louable..  Ça me touche et que ne serais je pas prête à supporter pour ces belles paroles  ( souriant ).  On va rester et faire comprendre cela à  ton père.  Ta mère est gabonaise et il l'a épousé, il et quand même obligé de comprendre sinon ce serait faire de la mauvaise fois. 



Éric  : C'est ce genre de parole que j'aime t'entendre dire.  Tu es tout ce que tu es de mauvais mais il y'a du bon quand même... 


Moi  ( tapant légèrement sur son épaule )  : Eeeh ! 


Éric :  Ant jamilat ( tu es belle )... Tu es belle mais ce n'est pas uniquement cela qui me retient. 


Moi : Qu'est-ce que c'est alors  ?


Éric  : Ahbik ( je t'aime ) !


Un début de conséque...