Chapitre 18 : Troubles vérités

Ecrit par Moktar91

Chapitre 18 : Troubles vérités 


Cotonou

Commissariat Central de Cotonou 

Bureau du Commissaire Principal


Le commissaire, dans son fauteuil observait le petit monde devant lui... Il ne pouvait se résoudre à comprendre comment une mère pouvait ôter la vie à sa fille en complicité avec son futur mari. C'était inconcevable. Il eut la chair de poule en pensant à sa femme. Pourrait-elle faire pareil avec sa fille un jour ? Il secoua la tête dans sa rêverie et plongea ses yeux dans le noir grisant de celui de Trevor. Lui, demeurait impassible, presque indifférent à ce qui se passe autour de lui... Par contre, sa belle mère semblait se perdre dans une agitation stérile. Elle observait à tour de rôle les hommes présents. Ses yeux firent le tour avant de se poser à nouveau sur celui du commissaire. De son pied, elle se mit à caresser l'entrejambe du commissaire. Les yeux de ce dernier vira au rouge. Il donna un gros coup de poings à son bureau et se redressa. Ses yeux se posèrent sur Trevor. L'homme à cet instant t déglutit dans son fauteuil. Était-ce la peur ? Toujours est-il qu'il se recomposa un personnage quand il jugea le regard du commissaire trop insistant.

-<<Pourquoi ?>>

La question de l'homme en uniforme résuma tout ce que pensait les autres présents. Ambiguïe, elle ne s'adressait pas pour autant à Trevor uniquement...

-<<Elle me violait.>>

Il baissa la tête au même Instant signifiant de la honte qu'il avait de ce que pouvait représenter la situation...

Amos et Claudette émit un petit hoquet de surprise tandis que le commissaire faillit se renverser dans sa chaise. 

Comme s'il devinait la suite, et sachant qu'il n'avait rien à perdre, Trevor se décida à tout révéler...

Son sourire narquois se figea quand il voulut commencer son histoire.

-<<Oui, elle me violait. Tout avait commencé ce jour quand je l'ai surprise entrain de se masturber. Je revenais de la chambre de ma dulcinée quand j'entendis de légers bruits venant de sa chambre. Je m'y précipitai et que ne fut ma surprise quand je la vis dans une position peu confortable. Ma future belle mère et tante par alliance se donnait du plaisir...

Je voulus ressortir quand elle m'intima l'ordre de refermer la porte derrière moi... Ce fut le début de mon calvaire...>>



Il se tut un instant et scruta chaque visage. L'atmosphère était lourde et personne n'osait parler... Tous étaient suspendus à ses lèvres. De sa main gauche, il sortit un mouchoir de sa poche et se nettoya le visage avant de continuer : <<Quelques jours après, elle me dit appel pour me faire comprendre que je devrais l'aider à convaincre sa fille de céder ses parts dans l'entreprise à Moriane.>>


-<<Quoi ?>> Cette fois ce fut Claudette qui se retrouvait surprise par ce qu'elle entendait...


Elle se redressa et vint se placer devant la dame, le visage interrogateur mais surtout pleins de colères... 

-<<Comme ça vous êtes une meurtrière à tendance cupide doublée d'un mauvais fond ?>>

Sa réponse n'obtint aucune réponse de la dame... Elle lui asséna une gifle et voulut lui en mettre une autre quand elle fut retenue par son collègue.

-<<Du calme ! >> C'était Amos, qui intervenait. 


Il le savait bien qu'il fallait à coup sûr la faire sortir de la salle au risque de la voir commettre un meurtre. Il la traîna hors de la salle et la laissa respirer...


Claudette se lâcha une fois le verre d'eau avalé et se mit à pleurer. Tout en cette femme lui rappelait sa propre mère, cette femme qui l'avait plusieurs fois violé, et qui avait forcé en elle le désir de rejoindre la police...


Quelques minutes après, quand Amos rejoignit la salle, Trevor achevait presque son récit : <<C'est ainsi que sa mort fur planifiée quand elle n'acceptait pas de céder ses parts.>>

Il leva les mains au ciel avant de continuer : << Je vous assure que je suis aussi une victime. Elle avait des vidéos de nos ébats et comptaient les publier pour me nuire et nuire à mon couple..>> finit-il par dire en baissant la tête.



Le commissaire se replongea dans son fauteuil. Il jeta un regard à Amos, lui signifiant qu'il pouvait continuer l'interrogatoire.

-<<Qui a fourni la cigure ? >>

-<<Brigitte>>, avait désigné Trevor

-<<Et toi quel était ton rôle à cet instant précis ? >>

-<<Aucun ! Juste l'appeler et lui demander de me prendre un colis chez sa mère puisqu'elle avait pris ses distances avec sa maman au point de ne plus la saluer.>>

-<<Et pourquoi devrait-elle mourir>>

Il s'adressait cette fois ci à Brigitte. La dame demeurait impassible sur le siège... Son regard était vide et absent. Elle était perdue et ne plongée dans un mutisme indécent.

Amos reprit sa question, une deuxième fois et une troisième fois. C'est à cet instant qu'elle daigna répondre de façon lasse.

-<Ce n'était pas ma fille.>>


Sa réponse glaça l'assistance mais pas plus que ça puisque le pire ne pouvait que sortir de cette famille.

--<<Comment ça elle n'était pas ta fille ?>> C'était le commissaire qui parlait maintenant. Il était de plus en plus surpris par la tournure que prenait cette affaire.

Brigitte sentit sur elle le poids de toute une vie... Une larme lui échappa avant qu'elle ne réponde. 

-<<J'ai porté sa grossesseais c'était le fruit d'un viol. Commença-t-elle. Un viol issu commandité par mon mari. Je ne le suis que bien plus tard. Un viol pour me punir de vouloir lui tenir tête... Quand elle vint au monde, je suis qu'elle était différente et des doutes naquit en moi. Je fis faire un test d'ADN qui me confirma que ce n'était pas l'enfant de Maurille. Lorsque je le lui annoncai en larmes, il en ricana et me fit comprendre que c'était prémédité. La haine que j'ai lu dans ses yeux, le malheur que j'ai ressenti m'ont fait détester cette fille à cet instant. Ta bâtarde portera mon nom et tu n'auras rien à y redire. Ce n'est qu'une pute issue d'une pute... C'est ce qu'il m'avait dit ce jour là... Et aujourd'hui vais je laisser la pute pour qui mon corps a été souillée hériter des biens de ce chien vert de Maurille ? Je me devrais de l'effacer... >>


Son récit avait laissé la salle dans un silence. Le commissaire se leva et demanda à ce qu'ils soient transférés en cellule. 

Ils avaient avoué le crime.


Quand elle sortait du bureau du commissaire, Brigitte fut attirée par un regard perçant à l'entrée du commissariat, sa surprise fut grande au point elle buta sur le policier devant elle. Quand elle se reprit et regarda de nouveau, la silhouette avait disparu. Mais elle en était sûre, Naimath y était et l'observait avec un sourire au coin des lèvres...



Résidence Amoussou


Quand Moriane se dechaussa, elle jeta son sac quelques part dans la chambre. Plongée dans son lit, elle se laissa aller pour la première fois. Les larmes en étaient à n'en plus finir. Elle se vida de tout son corps avant de se lever et de foncer dans la salle de bain. Le jet d'eau sur sa peau lui fit de bien... 

Comment en était-elle à se retrouver dans cette famille ?

Où était le véritable problème ?

Nombres de questions se bousculaient dans sa tête... 

Rien ne sera plus comme avant. Elle le savait. Ce soir, elle avait quitté le commissariat le cœur meurtri. Meurtri de perdre une fois encore sa mère mais au delà de tout de perdre sa sœur, la seule qui avait les pieds sur terre dans cette famille. Elle en vint un court instant à détester sa mère, à vouloir lui crier toute la rage qu'elle avait en elle de lui arracher si tôt une personne si tendre et si belle. De tout son être, elle le savait. Ce décès redistribuait les cartes. Qui heriterait des actions de Murielle ? 


En enfilant sa robe de nuit, la porte s'ouvrit sur son fils... Il était beau et brillait de part son innocence... Elle le contempla quelques instants avant de le prendre dans ses bras. 


Était ce vraiment son fils ? En le gardant dans ses bras, la question l'effleura un instant ? 

Cet enfant issu de cet amour incestueux entre son père et elle était-il son enfant ou son frère ?

Elle ne saurait le dire ! Elle savait qu'elle l'aimait et qu'elle l'adorait. Elle savait qu'elle l'avait porté en son sein pendant 8 mois. Elle savait que ce garçon était la seule raison pour laquelle elle était prête à l'impossible dans cette famille pour tout avoir et lui assurer cet avenir des plus radieux. Ce sera bien le coup de grâce à blanc pute de vie qu'elle avait eue et lr meilleur moyen de se venger de cet amour qui jamais ne lui était destiné.


Quand son fils s'en alla après avoir eu son câlin du soir, Moriane, passa une main sur son bas ventre... Elle frissonna lentement. La marque de la césarienne qu'elle avait subi lui fit rappela qu'elle ne devrait s'attendrir s'il était question de son fils.

Pour une fois, elle en vint à remercier sa mère de lui avoir céder la route dans sa folie de grandeur. Elle émit un rire sonore et perçant en se plngeant dans son lit. 

Quand sa main éteignit la lampe de chevet, Moriane sourit tendrement, contente enfin que sa mère soit hors jeu même si elle l'aimait. Cette mère l'avait empêché de vivre son amour au grand jour avec son père...

Ses yeux se fermaient, la laissant aller vers Morphée aux souvenirs de son passé qui lentement se refermait.




Godomey


La salle était plongée dans le noir. Quelques faibles lumières l'eclairaient. Des gémissements et des larmes venaient d'un coin de la salle. Elle se rapprocha doucement à pas lents et se vit sur la table entrain de se faire prendre. Son corsage était déchiré et sa jupe ramener vers sa hanche. Ses courbes se dessinait parfaitement. Il la culbuttait et jouait avec ses seins. Par moment, il lâchait de légers grogements signe d'extase infinie. Elle ne put s'en défaire. Ses larmes redoublaient quand il se libéra en elle dans un cri roque. Il se retira, se nettoya et se rangea. Elle observait toujours sa double couché sur la table entrain de pleurer. Elle voulut la secourir mais il lui était impossible de s'approcher d'elle. Une sorte de barrière invisible l'en empêchait. Elle essaya de dévisager l'homme en vain. Elle ne put voir que ses talons qui s'en allaient en quittant la salle. Elle put lire à cet instant l'inscription que portait la porte d'entré : <<Salle de conférence.>> Puis, comme poussée vers un trou noir, elle se volatilisa...


Naimath venait de se réveiller en sursaut. C'était la deuxième fois qu'elle vivait la même scène. Cette fois-ci, c'était plus détaillée. Elle respira bruyamment et comprit désormais ce qui allait se passer. Mais quand et par qui ?

Elle jeta un coup d'oeil à la lumière de son portable et put lire qu'il était 23h26... 

Elle allait se faire violer et elle le savait....

Mais par qui ?

Meurtres au paradis