Chapitre 18 VALSE DE CONFUSIONS
Ecrit par Marc Aurèle
SOLANGE
Je vis Sam s’avancer vers nous, visiblement abattu. Depuis hier, il n’était que l’ombre de lui-même pourrais-je dire. Je devrais m’y attarder me dis-je en me levant.
- Bonjour tonton Sam ! Il me semble que tu dois connaitre l’inspecteur Rock, car il m’a justement parlé de toi.
- Ah ! inspecteur fit-il en tendant la main à l’homme qui s’en saisit et le secoua vigoureusement. Je vis Sam faire une frimousse. Certainement l’a-t-il agacé
- Comment allez-vous ! fit l’homme au crâne nu.
- Bien répondit Sam avant d’ajouter. Où en sommes-nous dans vos investigations
- Justement c’est pour cela que je voulais te parler hier, l’inspecteur m’avait appelé en souhaitant nous rencontrer tous les deux en occurrence, toi et moi pour nous faire le point. Je me suis permis de lui donner rendez-vous pour ce matin,
Sam tira une chaise pour s’asseoir, sans mots dire. C’est drôle, qu’il soit aussi calme et le regard fuyant à la limite. Il se racla la gorge et posa ses deux coudes sur la table.
- Alors Inspecteur, quelles sont les nouvelles ? fit-il
- En tout cas elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises. Je reviens d’ailleurs de la prison civile où nous avons déposé deux individus dont l’implication dans le dossier n’est plus a démontré. Je vous passe le détail.
- Qui sont-ils ? demandai-je fébrile
- Il s’agit de deux nigérians, qui ont contribués au transfèrement des fonds vu que les billets avaient été régulièrement enregistrés et donc en suivant leur piste nous sommes parvenus à arrêter ces deux là. Mais ceci n’est qu’un supplément qui n’entre pas en ligne de compte de la raison de ma présence ici. Il se tourna vers Sam avec un regard intrigué.
- M’autorisez vous à perquisitionné votre domicile ? fit-il tout de go. Je vis Sam choqué par la question. Son visage exprima clairement l’outrage qu’il subissait.
- Attendez, Inspecteur de quoi suis-je accusé ?
- Vous n’êtes accusé de rien, rassurez vous. Seulement une piste nous a conduits à votre immeuble et nous avons besoin d’en avoir le cœur net.
- J’ai besoin d’en savoir plus de toutes les façons. Perquisition rime avec accusation dans votre jargon alors je m’inquiète. Lança Sam, il tapa du poing sur la table et se leva. J’étais atterrée. Plusieurs images défilèrent dans ma tête aussitôt.
- Je ne m’attendais pas à une réaction contraire, Mr RENE. Alors nous allons calmement ramener la balle à terre. Fit l’inspecteur de police sereinement avant d’ajouter.
- Veuillez vous asseoir. Et comme je le disais, vous n’êtes accusé de rien et soyez rassuré vous ne serez pas inquiété dans cette histoire. Il faut dire qu’il y a quelqu’un qui essai désespérément de vous faire porter le chapeau et c’est là notre mauvaise nouvelle dans cette histoire.
- … Sam, était passé de fâché à étonné. De mon coté, j’avais les yeux tout ronds, tellement la surprise était de taille que ma bouche en était ouverte. Je l’entendis soupirer et se laisser tomber sur le siège.
- Nous avions pensé à la probabilité que vous ayez un frère jumeau. Car les ressemblances sont trop fortes. Regardez fit-il en sortant deux photos, qu’il posa sur la table. Sam les saisit et au fur et à mesure qu’il les rapprochait de lui, ses yeux s’écarquillaient. Je me levai pour être plus prêt et mieux voir.
Nous avions sous les yeux deux photos de Sam, donc rien de surprenant. Alors pourquoi fait-il ses gros yeux ? Je n’eu pas le temps de poser ma question.
- Inspecteur donc vous me suivez carrément ?il s’agit des photos de moi, que vous venez de me remettre à la seule différence que…. Je ne me reconnais pas sur l’une d’entre elle. Ce n’est pas mon style vestimentaire et je n’ai jamais eu cette tenue dans ma penderie. Alors….
- Exactement, vous avez un bon œil. Seulement il ne s’agit pas de vous dans aucune de ses photos. Nous avons mis en place une filature d’un individu depuis un mois et c’est celui-ci que vous avez devant vous.
- Pardon ! cria Sam
- Mais qui vous dis que ce n’est pas Sam et d’ailleurs pourquoi l’avoir suivi ? fis-je en m’asseyant.
- Je crois que ce Monsieur essai de se faire passer pour Sam pour blanchir les sous du braquage. Fit l’inspecteur avec un calme olympien.
- Mais attends je rêve pincez moi ! et vous attendez quoi pour l’arrêter ? pensez vous que je vais hésitez à faire appel à mon avocat pour porter plainte ? hurla Sam en se levant à nouveau et en sortant son téléphone de sa poche.
- C’est exactement ce que nous attendons de vous car jusqu’à présent, tous les documents officiels de ce monsieur sont à jour et nous n’avons aucune infraction à lui reprocher. Les sous lui ont été régulièrement reversés dans une opération d’investissement totalement légal et pour votre gouverne, ce monsieur à une double identité et voir même une triple identité.
Je vis Sam soupirer, porter son téléphone et se mettre à parler. Je compris qu’il s’agissait de son conseiller juridique. Il raccrocha et s’adressa à l’Ip Rock.
- Inspecteur, Me LEGER prendra contact avec vous et dans soixante douze heures faudra mettre cet homme sous les barreaux. Donc d’ici lundi, s’il vous plait finissez avec ce dossier. Mais je reste sur ma faim, quant à votre conviction qu’il ne s’agissait pas de moi.
- Je vous comprends, là est la bonne nouvelle que je vous apporte. Nous vous avons mis en filature au même moment que l’autre personnage, après plusieurs investigations et nous sommes parvenus à la conclusion, que l’autre est un faussaire. Mais le procureur n’avait toujours pas d’élément suffisant pour prouver l’usurpation d’identité, car cet homme utilise un procédé de métamorphose que nos yeux n’arrivent pas à déceler. C’est juste du surnaturelle pour nous.
- …. C’est quoi ça encore. Aurais-je un frère jumeau que je ne connaitrais pas ?
- Non pas du tout, nous avons déjà exploré cette piste et le fait que le même personnage utilise une autre identité avec une autre figure avec pion sur rue nous a fait écarté la possibilité. Il a même déjà été interpellé sous les deux identités mais aucuns éléments.
- … je suis confus. Je crois que j’ai besoin d’un verre d’eau. Fit Sam en s’asseyant à nouveau.
- Je te l’apporte, dis-je en me dirigeant vers mes appartements.
SAM
- Inspecteur, à quoi rime tout ceci ?
- Nous allons y venir avec votre plainte qui nous permettra de le confronter. Mais derrière tout ceci il y a du très lourd. Répondit l’inspecteur.
- …
- En ce qui concerne le premier suspect, c'est-à-dire le comptable, il a été libéré et toutes les charges contre lui abandonnées, car il n’était pas du tout lié à l’opération. Les connexions que nous avons envisagées avec certains reclus de justice, n’étaient que pure coïncidence et concours de circonstances. Avec l’aide des réseaux et les écoutes téléphoniques nous avons dû le libérer.
- … vous m’étonnez.
- Par contre, sous réserve de confirmation, avec l’arrestation de votre double, nous aurons l’instigateur de tout ceci.
Je regarde cet homme à la carrure sportive dont les muscles se tendent dans le body qu’il porte, mais je ne le vois pas. Je suis à mille lieux de ce jardin dans lequel je suis assis car, les dernières vingt quatre heures m’ont vraiment servi leur lot de coup de théâtre. D’abord Ray qui me dispute juste parce que je tien à finaliser ce projet avec N’ZEGUE. Ensuite elle qui disparaît en abandonnant sa voiture et tout ce qu’elle à pour se retrouver à Abokpè, les évènements sur la voie alors que je m’y rendais et pour finir, la police qui me découvre un double mystique. Je ne sais pas ce que d’autre aurait fait, mais moi je n’en peu plus. Je l’écoutai d’une oreille distraite dire le reste de ses découvertes. Il formula à lui tout seul moult hypothèses, puis demanda à se retirer. Solange avait fini par apparaître avec un verre et une bouteille d’eau fraiche. J’ignorai le verre et porta la bouteille à la bouche et bu au goulot sans crier gare. Le ciel me tombait dessus, et le poids de l’univers pesait à présent sur mes épaules dont se brisaient et cédaient.
Je vis l’Inspecteur partir et Solange revint devant moi avec un regard d’ahuri. Je m’étais entre temps allongé sur le gazon et je comprends aisément les yeux ronds et la bouche de poisson de la jeune dame qui s’en demander son reste se mit à hurler.
Il y a de ces instants où vous souhaitez que tout s’arrête
Il y a de ces moments où vous demandez à ne plus être
Dans la tourmente de tous les chagrins
Vous demandez la fin
Vous recherchez le terme,
Puisque vous ne tenez plus ferme
La lâcheté vient au RDV et en elle, vous enferme
Le sol se dérobe au dessous de moi. Je ne sens plus mes membres, j’entends mon téléphone sonner mais je ne peux le décrocher. J’essai de crier mais aucun son ne sort de moi. Des pas s’approchent, c’est flou mais j’entends une voix dans ma tête. Elle parle, elle parle, elle parle je crois qu’elle prie.