Chapitre 19
Ecrit par Jojo D
Suzy
[Sonnerie de
téléphone]…
Putain ! Qui se permet d’appeler les
gens en pleine nuit comme ça ? Pff c’est en grimaçant que je tends la vers
la table de chevet…
Moi : (la voix ensommeillé)
« Allo »
: « Oui, s’il vous plait
pouvez-vous venir à l’hôpital Ad Lucem tout de suite… »
Moi : « vous
c’est qui ? Je viens a Ad Lucem en pleine nuit pour qu’elle
raison ? »
: « Je travaille à la morgue de l’hôpital
et nous venons de recevoir le corps d’un certain (réfléchissant) Martin Etoua
mort cette nuit de suite d’un accident de la route et… »
Je retire prestement le téléphone de mon
oreille afin de voir le nom de l’appelant et je vois qu’il s’agit effectivement
de Martin…
Moi : (le coupant)
« ou est Martin ? Pourquoi
vous m’appeler avec son téléphone ? Il est où ? Passé le moi pardon…. »
(Dis-je sentant la panique me gagner)
: « Je viens de vous dire que Mr
Martin Etoua viens d’avoir un accident et vous êtes le dernier numéro émis dans
l’historique d’appel… »
Le téléphone me glisse des mains et je
mets la main sur ma bouche pour m’empêcher d’hurler, Seigneur dites-moi que je rêve
et que je ne viens pas de recevoir ce genre d’appel en pleine nuit. Je ramasse
mon téléphone tombé sur le lit et je constate que l’appel a été coupé, je
regarde l’heure ; 00h moins, je saute de lit, vas dans la penderie et
attrape un kaba au hasard. C’est téléphone, clé de voiture et porte-monnaie en
main que je ferme la porte de mon appart derrière moi, je dévale les escaliers
aussi vite que je peux et presse le gardien pour qu’il m’ouvre le portail. Je n’arrive
pas à croire que Martin soit mort, et la seul façon d’avoir le cœur net c’est
d’arrivé à Ad Lucem maintenant pour en être sur…
Apres quelques minutes de conduite accélérer
j’arrive enfin devant l’hôpital, à peine garé que je descends de la voiture en
courant. Arrivé à l’accueil ont m’indique la morgue et c’est aux pas de course
que je m’y rends, je croise un homme devant la porte et je l’interpelle…
Moi : (essoufflé)
bon… bonsoir, on vient de m’appeler que vous avez reçu le corps de Martin Etoua
et…
Lui : ah c’était
vous ? Effectivement nous avons reçu un corps et en regardant les papiers
nous avons conclu qu’il s’agissait de Mr Etoua mais pour en être sur je vais
vous demander de me suivre afin d’identifier le corps…
C’est toute tremblante et la main sur le cœur que je le suis dans une
salle froide, trop fébrile je n’arrive même pas à regarder autour de moi, il
arrive devant une table ou un corps est recouvert d’un drap blanc, me montre un
carton juste à côté ou il y’a ces affaires et s’en vas en me demandant de
prendre mon temps. Une fois la porte fermé, c’est toute tremblante que je soulève
le drap découvrant le visage de Martin…
J’éclate en sanglot et je tombe à genoux tout en le caressant le visage… Apres avoir pleurer un bon coup je me relève
et recouvre son visage du drap blanc ; il faut que je me ressaisisse, je
vais m’agenouillé près du carton comportant ces affaires personnel et y prend
son téléphone à la recherche de quelqu’un que je devrais appeler parce que
ce n’est pas ma place, ce n’est pas à moi de venir pleurer sur son corps alors
qu’il a une femme, mais avant j’efface toute trace de mon existence sur son téléphone ;
numéros, appels, messages, photos et vidéos. Fatigué de cherché le numéro de sa
femme, je pense enfin a quelqu’un ; Albert son meilleur ami que je trouve
facilement, je me lève, jette un dernier coup d’œil à son corps et je ferme derrière
moi, je trouve l’homme qui m’a appeler et lui tend le téléphone de Martin lui
demandant d’appeler Albert et lui informé de sa mort sans lui dire qu’il a
d’abord appeler quelqu’un au préalable, d’abord perdu, il finit tout même par
faire je que je lui demande… Je pars
m’assoir dans un endroit un peu cacher ou je peux tout même voir les gens
entré, quelques minutes après je vois Albert entré dans cette salle froide a
pas de géant, même pas 1 minute et je l’entend crié « non, c’est pas vrai,
pas toi Martin » ce qui me fait couler encore quelques larmes que j’essuie
rageusement, ce n’est pas à moi d’être ici et de pleurer sur sa mort, j’en ai
déjà assez fait, je me lève et je sors de l’hôpital…
Une fois dans la voiture je laisse enfin libre
cours à ma peine en hurlant tout en donnant des coups sur le volant, Seigneur
pardonne moi car c’est à cause de moi qu’il est mort, oui c’est de ma faute, si
je n’avais pas été aussi cupide, avare et sans cœur il serait encore
vivant même si nous ne serions plus ensemble mais au moins il serait encore présent
pour sa famille mais part ma faute sa femme est devenu veuve et ces enfants
orphelin…. Je ne peux pas rentrer chez moi comme ça, j’ai besoin d’elle près de
moi, qu’elle me réconforte et me dise je t’avais prévenu. C’est tout fébrile
que je lance l’appel vers son numéros, une, deux, trois, et c’est au 4eme appel
qu’elle décroche la voix ensommeillé…
Isa : « Obah
tu penses qu’il est qu’elle heure comme ça ? Y’a des gens qui… »
Moi : (la coupant)
« Isabelle Martin viens de mourir » (dis-je la voix enroué)
Isa : « Seigneur !!
Tu es ou présentement ? »
Moi :
« devant Ad Lucem… »
Isa : « viens
à la maison, tu peux conduire ?? »
Moi : « t’inquiète,
j’arrive… »
Je prends une minute pour souffler un
bon coup histoire de chasser les tremblements de mes mains et je me mets en
route… Dès que je passe le pas de sa porte elle me tombe dessus en pleurant
tout en me serrant fort, elle m’entraine au salon et m’installe, elle s’en va à
la cuisine et revient avec une carafe plein de jus de Baobab ; en temps
normal j’aurais souris en lui disant combien elle sait prendre soin de moi mais
le cœur n’y est pas, elle me sert un verre, me force à le boire et s’assoie près
de moi…
Moi : (le regard
dans le vide) je n’ai pas voulue ca Isa…
Isa : (serrant ma
main) je sais ma puce, je le sais…
Moi : il… (Reniflant)
il a surpris notre conversation de ce soir et il a appris que j’ai effectué un
IVG en France et comme si ça ne suffisait pas je lui ai craché ma façon de
penser au visage, ça l’a rendu fou, il était comme déchainé et il m’a tellement
frappé comme pas possible, après il est sorti de la maison en vitesse et
quelques heures après on m’appel pour me dire qu’il a eu un accident de voiture
qui l’a coûté la vie… Tout ça c’est de ma faute Isabelle, c’est de ma faute… Je
l’ai tué Isa… J’ai tué Martin… (Dis-je en pleurant)
Isa : (me prenant
dans ces bras) hey, ça va mon bébé, ne pleure plus…
Moi : je… je n’ai
pas voulu ca Isabelle… Je te jure que je ne voulais pas que les choses finissent comme ça… Je ne voulais pas qu’il
meurt… Si j’avais su que ça finirais comme ça je ne serais jamais sortie avec
lui… Je ne serais jamais devenu « Tchiza »… Par ma faute sa femme est
devenu veuve et ces enfants orphelin par ma faute… (Essuyant ma morve) Je n’ai
jamais voulue ca Isabelle, crois-moi stp…
Isa : (me frottant
le dos) je sais ma puce, je le sais… Arrêt de pleurer ma puce…
Elle m’a calmé comme elle pouvait et
nous sommes allés nous coucher, impossible que je rentre chez moi dans cet état.
C’est vrai je ne l’aimais pas mais je tenais un peu à lui au point de ne pas
vouloir sa mort, c’est ma mauvais bouche qui la tué, mon noir cœur, ma cupidité
et mon avarice qui l’on tué… Je pense qu’Isabelle avais raison quand elle
disait que je suis sans cœur, parce que oui il faut vraiment être sans cœur
pour craché ce genre de chose a quelqu’un qui t’aime et qui a fait tellement
pour toi… Je m’en veux vraiment mais j’y peux rien, le fait est déjà fait…
Une
semaine plus tard…
J’arrive à peine à dormir, mon sommeil
est devenu tellement tourmenté, y’a des jours ou je m’en dors jusqu’au matin
sans problème mais des jours ou je rêve de Martin me disant que je l’es tué et
durant ces jours impossible de retrouvé le sommeil après. Je squatte chez
Isabelle depuis le jour de sa mort, trop lâche pour rentrer chez et affronté la
réalité mais aujourd’hui j’ai due rentré, c’est la levée de corps de Martin
aujourd’hui à la Garnison Militaire et c’était impossible pour moi de le
manqué, c’est le mari d’Isabelle qui m’a aidé à avoir le programme des obsèques,
Isabelle et lui ne sont pas d’accord pour que j’y aille mais je ne pouvais ne
pas y aller, au moins lui rendre un dernier hommage pour toute les bonne choses
qu’il a faite pour moi. Vêtu d’un long gang arabe noir, porche noir, et un
voile noir comme celui que les musulmans portent souvent pour la prière je descends
de la voiture une fois arrivé à la Garnison, j’entre dans la salle ou se tient
sa levée de corps, son cercueil est ouvert et placé au milieu, a un angle j’aperçois
une dame qui pleure beaucoup ; sa femme surement, une autre dame qui la
soutient et elle est entouré de jeune ; surement ces enfants, toute la
salle est en larme, moi-même je le suis, je fais a peine le tour de son cercueil
comme c’est recommandé que je m’enfuis de cette salle prendre de l’air n’en
pouvant plus ; son corps est devenu tellement changé, lui qui avait un
teint clair est devenu aussi noir qu’un charbon, tellement méconnaissable, à
croire que son corps a été changé… Ayant réussi à reprendre mon souffle, je me
tourne pour retourner à la voiture quand je butte sur quelqu’un ; Albert…
Albert : (me regardant
avec haine) tu es venu t’assurer que tu as réussi ton coups n’est-ce pas ?
Moi : …
Albert : je sais
qu’il a quitté ta maison avant d’avoir cette accident donc toi seul sais
pourquoi lui un maitre de la conduite a eu un accident ce jour-là…
Moi : (reniflant)…
Albert : ne vient
pas devant moi joué à celle qui est touché… Je lui avais bien dit que tu causeras
sa perte mais il ne m’a pas écouté… Si seulement il l’avait fait… Mais ne t’inquiète
pas, Dieu est au control et il y’a une justice divine, aujourd’hui c’est sa
femme et ces enfants qui pleurent mais demain ce seras ton tour…
Et il est parti, ces mots me font mal
mais il a raison, indirectement ou pas je suis bien la cause de sa mort, c’est à
cause de moi que sa famille est en pleure aujourd’hui, alors pourquoi moi
j’aurais le droit d’être heureuse si j’ai enlevé cette joie et ce bonheur a
d’autre ? Ces mots font mal mais il a raison. Je suis peut être une sans
cœur mais pas assez parce que si je l’étais vraiment sa mort n’allait pas autant
me touché. Je croyais être assez sport pour la vie de « Tchiza » mais
je constante que je suis très petite pour cette vie, c’était peut-être la façon
de Dieu de me montrer que cette vie n’est pas bonne et qu’il faut arrêter, une
manière un peu trop radical mais je pense avoir compris…
Un
mois plus tard….
La vie a repris son cour, aussi difficile
soit-il mais il a quand même repris, je dors maintenant chez moi sans problème
et j’ai recommencé à gérer mes affaires. Afin de rendre hommage à Martin, j’ai
renommé ma boutique de Yaoundé, elle se nomme maintenant « Martini »,
oui comme le l’apéritif Martini, je sais c’est puéril mais il le fallait, c’est
grâce a lui qui je vis la belle vie avec tous ces biens matérielles alors
c’était la moindre des choses. Durant ces un mois Isabelle a été d’un grand
soutient, malgré sa grossesse qui devient fatiguant elle était toujours là pour
moi et je l’en remercie…
Je viens de garer devant chez les
parents, papa m’a appeler tout à l’heure me demandant de venir urgemment et le
ton qu’il a utilisé au téléphone n’était pas très avenant et n’admettais aucune
réplique. Je vois ma petite sœur Irène entrain de joué dans la cours, elle cour
se jeter sur moi dès qu’elle m’aperçoit, après quelques câlin j’entre, je
trouve papa au salon avec une femme vêtu de blanc de la tête aux pieds…
Papa : (la mine
grave) ah Grace tu es la, viens prendre place stp…
Je salue la dame vite fait et je
m’installe loin de mon père, la mine qu’il affiche et le fait qu’il m’appelle
Grace n’augure rien de bon alors mieux vaut m’installé le plus loin possible de
lui au cas où il voudrait m’envoyé une lâcheté (gifle). Je regarde la dame avec
insistance, son visage me dit quelques choses, après avoir cogité pendant
quelques seconde je trouve enfin de qui il s’agit, non ! Pas elle ! Pas
chez mes parents !! Je commence déjà à stressé, je suis morte aujourd’hui
je vous dis, préparer déjà un cercueil parce que je ne sortirais pas d’ici
vivante .…