Chapitre 20
Ecrit par Jojo D
Cc à vous, désolé pour
la longue attente mais j’y peux rien, j’ai des problèmes avec mon téléphone et
c’est avec ça que je fais tout donc pas d’autres choix que de vous poster vos
suite en flash… Encore désolé les amours….
Suzy
Papa : (l’air
grave) Grace tu connais cette femme ?
Moi : (regardant
au sol) non papa…
Papa : elle m’a
dit être Mme Etoua, épouse du défunt Martin Etoua mort de suite d’un accident
de voiture il y’a de cela un mois et deux semaines, c’est ça Mme ??
Mme Etoua : (me
regardant) oui papa, c’est ça…
Papa : vous m’avez
dit que ma fille et vous partagiez quelques choses mais que vous allez attendre
qu’elle soit là pour parler, elle est là, on vous écoute…
Qu’on partageait quelques choses
ensemble ? La femme ci s’apprête à faire la sorcellerie comme ça. Elle ne
vient pas chez moi pour qu’on parle de femme à femme mais c’est chez les
parents qu’elle vient pour déballer les trucs comme ça ?
Mme Etoua : en
effet papa il fallait qu’elle soit la parce que ce que j’ai à dire la concerne…
(Me regardant) la chose ou bien la personne que votre fille et moi partagions
était mon mari…
Papa : (me
regardant) pardon ??
Mme Etoua : oui
papa, votre fille ici présente a été la maitresse de mon mari, je l’es découvert
quand ils sont allés en France et c’est là que j’ai commencé à faire mes
recherches pour savoir qui elle est, je ne sais pas ce qu’il a pu lui offrir
parce que de vous à moi quand une fille de son âge décide de sortir avec un
homme de 50 ans c’est uniquement pour de l’argent et je pense que si il vivait
encore elle serais toujours en train de profiter de ce qu’il pourrais lui
donné…
Papa : (hurlant) GRACE !!!
Ce qui me fait sursauter… Mon père
m’appelle généralement Grace quand je fais une gaffe mais là son ton me fait
vraiment peur, et je ne suis pas la seule à avoir eu peur puisque je vois maman
accourir de la cuisine de derrière pour le salon…
Maman : (la main
sur le cœur) Bertrand c’est comment ? Pourquoi tu cries comme ça ?
Hein Suzy, qu’es ce qu’il y’a ? (dit-elle
en nous regardant tour à tour)
Je la regarde sans pouvoir répondre à sa
question, sérieusement elle veut que je lui dise quoi ?
Papa : (me
regardant) Marie assieds-toi et écoutes ce que cette femme raconte… (Ce qu’elle fait sans broncher)
Mme Etoua :
(sortant un mouchoir de son sac pour essuyer ces larmes) Papa ce qui me fait le
plus mal c’est que… le jour où il est mort nous avons eu une dispute à propos de
sa relation extra-conjugale avec votre fille et malgré mes pleurs pour l’empêcher
d’aller la retrouver il est quand même parti et quelques heures après… son
meilleur amie m’appelle pour me dire que mon mari a eu un accident de la
circulation qui lui a couté la vie… (Reniflant) c’est à cause de votre fille
que mon mari est mort, que je suis veuve et que mes enfants sont devenue
orphelin de père… Je devais venir vous voir pour vous faire voir qu’elle genre
de fille vous avez, une briseuse de ménage, parce que aujourd’hui c’est mon
tour mais demain ca seras peut être le tour d’une autre femme tout ça à cause
de la cupidité de votre fille…
Son monologue est suivit d’un silence de
mort, sa femme a le visage baisser en train d’essuyer ces larmes, maman elle,
me regarde avec des gros yeux la main sur le cœur n’en croyant surement pas ces
oreilles et papa… mon papa, le regard qu’il pose sur moi traduit tout le dégout,
la déception et la honte qu’il a envers moi, c’est ce regard la qui me fait
baisser les yeux. Pour la première fois depuis que j’ai commencé à mener cette
vie j’éprouve de la vrai honte, oui j’ai honte de moi et de ce que je suis
devenue…
La femme de Martin se lève pour prendre
congé de nous, ce qui pousse maman à se lever pour pouvoir l’accompagner à la
porte. J’ai toujours la tête baissé quand je vois les pieds de mon père avancé
vers moi…
PAFFF…
Ce qui m’envoie au sol la main sur la
joue. J’essaie de me remettre de cette gifle que je ne vois pas la seconde
arrivée, celle-ci bien plus violente ce qui attire l’attention de maman qui déboule
au salon comme une tornade …
Maman :
BERTRAND !!!
Papa : (les yeux
rouge, tremblant de colère) Marie si tu ne veux pas que je te mélange avec ta
fille ferme ta bouche… (Me regardant) Grace donc c’est moi Obah tu veux
humilier dans Douala ?
Moi : …
Papa : (hurlant)
je m’adresse à qui ?
Moi : (la petite
voix) à moi papa…
Papa : quel
père ? Hein, qui est ton père ici ? Pas moi en tout cas parce que moi
Bertrand Obah je ne peux pas être le père d’une prostituer, ça jamais, autant
mourir… (Gueulant) qu’es ce que je ne t’ai pas donné Obah ? Je ne suis peut-être
pas riche mais tu n’as jamais manqué de rien, je t’ai toujours tout donné
supportant tes caprices contre les dires de ta mère et aujourd’hui c’est comme ça
que tu me remercie, en devenant une prostituer… Donc toutes les choses que tu
nous offrais proviennent en réalité de tes fesses Obah ?? (dit-il les yeux
rempli de dégoût)
Il a entièrement raison mais entendre ca
sortir de sa bouche me fait comme l’effet d’un poignard, ça me rend plus sale…
Maman : (essuyant
ces larmes) Suzy donc c’est ce que tu fais dehors, ma propre fille prostitué,
AH ZAMBA !!! Suzy tu m’as tué (dit-elle en pleurant)
Moi : (pleurant) je
suis désolé maman… (Me roulant jusqu’aux pieds de mon père en pleure) Je suis
désolé papa… Je n’ai jamais voulue
ca… C’est l’œuvre du diable papa… Je te
jure que je vais arrêter avec cette vie papa, je te jure que je vais changer
papa… Stp pardonne-moi papa… Je t’en supplie…
Papa : (dégageant
brutalement ces pieds) Jamais Grace… Tu m’entends, jamais de la vie je
n’accepterais une prostituer dans ma maison… (Dit-il en me fixant)
Moi : (pleurant)
non papa, ne dit pas ça… Je vais changer papa…
Papa : sort de
chez moi Suzy et oublie que tu as une famille…
Moi : (le
regardant en pleure)…
Papa : (hurlant)
JE T’ES DEMANDER DE SORTIR… SORT DE CHEZ
MOI…
Mama : (la voix
suppliante) Bertrand calme toi…
Papa : (hurlant de
plus belle) SORT… VA-T’EN DE CHEZ MOI… ENFANT INDIGNE… PROSTITUER… SO…. (S’écroulant la main sur le cœur)
J’ai senti comme si mon cœur allait
lâcher, je me lève a toute vitesse en pleure et m’accroupi auprès de lui, suivi
de maman…
Maman : (en
pleure) Bertrand… Réveille-toi… (Dit-elle en secouant)
Moi : (en pleure) papa…
Papa réveille-toi… (Hurlant) venez
m’aider… KEVIN…
Quelques secondes après je le vois entré
et à nous voir accroupi au sol il comprend ce qu’il en est et réagît assez
vite, il revient avec des gars du quartier qui aide à transporter papa dans ma
voiture ; on l’installe derrière avec maman, moi côté passager et Kevin au
volant. Apres quelques minutes de conduite folle nous arrivons afin a l’hôpital
ou il est rapidement pris en charge. Maman est assise auprès de moi égrainant
son chapelet qu’elle a eu le temps de prendre quand on sortait de la maison,
Kevin lui, se tient en face de nous la mine grave et moi, pour la première fois
depuis que j’ai commencé cette vie de « Tchiza » je me laisse aller à
la prière, suppliant Dieu qu’il épargne la vie de mon père et en échange je
serais l’une de ces plus fidèles brebis. J’en suis là dans mes réflexions quand
je vois le docteur se rapprocher de nous, comme un seul homme nous nous levons.
Je scrute le visage du docteur dans l’espoir de voir le signe d’une bonne
nouvelle mais rien !, son visage est neutre…
Docteur : (nous
fixant) c’est vous la famille de Mr. Bertrand Obah ?
Kevin : oui
docteur, comment il va ?
Docteur : (la mine
désolé) je désolé, nous avons fait ce que nous avons pu… Son cœur étant d’abord
fragile, le choc qu’il a reçu a eu
raison de lui… Toutes mes condoléances… (Dit-il en tapotant l’épaule de Kevin
en s’en allant)
Maman lâche un cri à s’en fendre l’âme et
s’écroule au sol, pleurant de tout son soul, elle est rattrapé de justesse par
Kevin qui lui ne pleure certes pas mais a les yeux rouges… Je me laisse glisser
contre le mur ou je suis adosser en pleure me répétant sans cesse que j’ai
tué mon père, je regarde ma mère et je me dit ; je l’es rendu veuve, je
regarde mon frère et je me dit ; je l’es rendu orphelin de père tout comme
Martin et sa famille, sa femme avait raison quand elle disait que ça pouvait être
n’importe qui dans cette situation par ma faute mais j’étais loin de me douter
que ce serais ma propre famille que je plongerais dans le deuil. Je ramène mes
genoux contre ma poitrine et je me laisse aller en pleurant une nouvelle la
perte que j’ai causée…
Deux
semaines plus tard…
Apres l’annonce de la mort de papa, j’ai
réélue domicile chez les parents, je suis allée prendre l’un de ces shorts
qu’il portait pour rester à la maison et c’est avec ça que je m’en dormais.
J’avais du mal à regarder maman dans les yeux tellement j’avais honte, comment
se comporté face à une femme que tu as rendu veuve ? Avec la femme de
Martin j’éprouve toujours des remords mais avec maman c’est bien plus pire...
La partie qui m’a achever c’est quand
elle a refusé de toucher « a l’argent gagner par la sueur de mes fesses
pour organiser des obsèques dignes de ce nom a son mari », l’entendre me
dire ça m’a fait mal mais je me suis contenter d’encaisser parce qu’elle a
raison. Je remercie maman d’avoir gardé secrète
les raisons qui ont causé la mort de papa, parce que jusqu’aujourd’hui personne
ne sais ce qui a provoquer son arrêt cardiaque… Isabelle ? Elle c’est une
amie en or, bien plus qu’une amie parce que malgré son gros ventre elle m’a épaulé
du mieux qu’elle pouvait. Elle n’a pas pu voyager à cause de sa grossesse mais
son mari est venu au village pour m’assister du mieux qu’il pouvait…
Moi : (devant
toute l’assistance, soutenu par une tante de maman) Papa… Comme on le dit
souvent, tu as été le seul homme à m’avoir vraiment aimé d’un amour vrai et inconditionnel…
Tu as toujours été là pour moi peu importe les gaffes que je commettais, tu
m’as toujours soutenu, épaulé, encouragé et supporté même quand maman n’était
pas d’accord. Tu m’as aidé à me réaliser et à devenir la femme forte que je
suis aujourd’hui mais tu n’avais pas prévu le fait que j’allais emprunter une
si mauvaise route… Mauvaise route qui me coute aujourd’hui… (Pleurant) Je suis
désolé papa… Je m’en veux tellement si tu savais… J’aurais aimé avoir un peu
plus de temps pour te montrer que ce regard que tu as posé sur moi ce jour m’a
pousser à devenir une personne meilleur mais… Mais Dieu et toi avez décidé
autrement… J’aurais tellement voulu que tu partes avec cette image pure que tu
as toujours eue de moi… J’aurais aimé te dire et te montrer à quel point je
t’aime et à quel point je suis désolé… (Essuyant ma morve avec le revers de ma
main) Je t’aime papa… Je prie pour que ton âme repose en paix… J’espère que tu
m’as pardonné et que tu me regardes de là-haut parce que je ferais tout pour te rendre fier de moi…
Et là je craque, si ça n’avait pas été la tante de maman, il y’a
longtemps que je me serais retrouver au sol entrain de bouffer la terre rouge…
Comme vous avez pu le comprendre nous sommes à l’enterrement de papa et avant
qu’il ne soit mis en terre ces deux premiers enfants devait lui rendre un
hommage. Certain par mon hommage me regarde surement comme une folle parce
qu’ils ne comprennent pas, et ne pourrons jamais comprendre tous les remords
que j’ai…
Apres l’hommage donné par Kevin nous
sommes allées nous assoir près de maman et des autres. Quelques minutes plus
tard des femmes de village sont venu effectuer des danses traditionnelles dans
la cours. L’heure de sa mise en terre approche mais avant ca une grand-mère du
village est venue se placer devant nous pour chanter …
C’était quand la ? C’était un jeudi,
Bertrand est parti, pour un voyage sans retour… (2x)
(Regardant
maman) Ou est son épouse ? Il est parti sans épouse Bertrand… (Ce qui fait
pleurer maman de plus belle)
(Nous
pointant du doigt) Ou sont ces enfants ? Il est parti sans enfant,
Bertrand…
(Me
regardant) Ou est sa belle-mère ? Il est parti sans belle-mère, Bertrand…
(Et sans me retenir, je craque pour la énième fois)
Elle continue à chanter pendant encore
quelques minutes puis nous avons accompagné les jeunes qui portais le cercueil
de papa pour sa mise en terre. Les gens disent souvent que c’est les Bamilekes
qui connaissent pleurer le deuil mais aujourd’hui je pense que les Yaoundès ont
cassé le carreau… Toute l’assistance était en pleure, moi plus que les autres
parce que je sais pourquoi je pleure ; aujourd’hui je suis de ces gens qui
tue et vienne au deuil mais je m’en fou. Si ce n’était pas la tante de maman je
pense que je serais entré dans la tombe avec papa afin de partir avec lui…
Suite aux lamentations, nous sommes passées à la collation. Quand les gens ont commencé
à partir nous avons commencé le rangement puis nous sommes allé nous coucher…
Couché dans une des chambres de la concession je peine a trouvé le sommeil, je me dis à moi-même ; ça y est, c’est fini, c’est la fin, papa est vraiment mort, il est vraiment parti. Je me demande comment les tueurs à gage ou les serials killer font pour dormir la nuit et avoir la paix de l’âme parce que moi j’y arrive pas. Avoir la mort d’une personne sur la conscience ce n’est pas du tout facile, alors imaginé deux. Je pouvais aisément vivre avec la mort de Martin sur la conscience mais pour Papa je ne peux pas, c’est trop dur pour moi ! Je ne sais pas si j’arriverais a continué le cours de ma vie, du moins je vais essayer une fois que je serais sur Douala…