Chapitre 19
Ecrit par Benedictaaurellia
Chapitre 19
Edmund.
Quand nous entrons dans le restaurant, je lui découvre un autre visage.
Sa mine ressemble à celle d’un tout petit enfant qui ouvre ses cadeaux le matin de noël. Elle ne tient plus sur place, tellement elle est contente. Je suis ravi de la voir comme ça. C’est vrai qu’elle sourit tout le temps. Mais là, elle rayonne vraiment. C’est l’effet que je recherchais en l’emmenant ici. La cause ?
Ils servent dans ce restau des plats typiquement espagnols. L’incontournable paella en fait partie. Ils font ici une paella géante et servent les clients directement à l’assiette. C’est la paella géante que votre sœur a vu et elle ne cesse de baver.
Apres qu’un serveur nous ait installé à une table et pris nos commandes, elle me dit :
Elle : J’aime trop ta surprise. Merci.
Moi : C’est un plaisir. Je ferai tout pour voir cette expression sur ton visage à chaque instant.
Elle : Mais, je ne comprends pas. Comment tu as deviné ? Je ne t’ai pas parlé de ça !
Moi : C’est mon secret !
Elle : Allez ! Dis-moi !
Moi : Un magicien ne révèle jamais ses secrets. Et pour citer quelqu’un, « il faut bien que je te surprenne de temps en temps ».
Elle : ah là, tu m’as eu. Tu me ressors ma réplique.
Moi : à charge de revanche !
Nous rions tous les deux. Nous allons nous faire servir la paella et revenons à table pour déguster nos plats.
A la première bouchée.
Elle : Hm c’est délicieux !
Moi : Divin !
Elle : ça faisait une éternité que j’ai mangé une aussi bonne paella. Tout y est. Le visuel, l’odeur et le goût. Ça me rappelle de vieux souvenirs.
Moi : c’est bien ce que j’espérais en t’emmenant ici.
Qui pour me dire comment Edmund a su que sa chère et tendre aime la paella ?
A Lomé.
Paul.
Ma femme a perdu le sourire qu’elle arborait depuis ce matin. Elle se sent coupable et je la comprends. J’essaye de lui changer les idées pendant que nous reprenons la route de Lomé mais je vois bien qu’elle n’a pas la tête à ça. De ma main droite, je prends sa main gauche et j’y pose un baiser. Elle me sourit furtivement. C’est déjà ça.
Au lieu de continuer sur la route que j’avais prise, je fais demi-tour. Elle m’interroge du regard. Je lui réponds par un sourire avant de lui dire.
Moi : Je veux effacer cet air triste sur ton visage. Je veux que tu retrouves la joie qui t’anime depuis toujours. Et je sais quoi faire pour cela.
Elle : Quoi donc ?
Moi : Tu te souviens notre première sortie en amoureux ?
Elle (un vrai sourire se dessine cette fois sur son visage) : Bien sûr. Comment oublier ?
Moi : Eh bien, nous allons faire pareil.
Je la regarde et vois que le sourire qu’elle arbore depuis toute à l’heure ne quitte pas son visage. J’en suis content.
A l’époque, je me rappelle combien j’ai galéré pour l’avoir. Je lui courrai après comme un toutou. Elle avait beau crié sur moi, me rejeter, m’humilier, je tenais bon parce que je savais que s’est-elle ma côte. J’en ai bavé croyez moi. Mais j’ai tenu bon parce que je l’aime. Oui, plus de trente ans plus tard, aujourd’hui, je suis encore amoureux d’elle comme au premier jour. Je dirai même d’avantage. Je ne pensais pas cela possible mais, au fils des ans, chaque jour que Dieu fait, j’ai encore une raison de plus de l’aimer. Elle sait entretenir notre flamme.
Nous l’entretenons tous les deux.
Le jour où elle m’a dit qu’elle acceptait de cheminer avec moi, j’ai été le plus content de tous les hommes. Ce jour-là, je m’étais donné pour mission de la faire rire jusqu’à ce qu’elle fasse pipi dans sa culotte. Elle était tout le temps sérieuse et ne souriait jamais. C’était un grand défi pour moi.
Pour ce faire donc, je l’ai emmené à la plage. C’était un dimanche. Plusieurs couples vont passer leur journée du dimanche à la plage avec leurs enfants. Qui dit enfant dit forcément rigolade. C’était ça mon plan. Lui faire côtoyer des enfants afin que ceux-ci lui contaminent leur bonheur. Mon pari fut réussi. Nous nous sommes amusés comme des enfants. Nous avons fait la course, fait des tours à cheval et j’en passe. Je vous assure qu’à la fin de la journée, le sourire qu’elle avait ne quittait plus son visage. Et chaque jour, je lui donnais une raison de plus pour qu’elle n’efface plus ce sourire. Ce jusqu’aujourd’hui.
Je prends donc la route de la plage.
Certes nous ne sommes pas dimanche aujourd’hui mais, j’ai mon programme en tête.
Une trentaine de minutes plus tard, je gare ma voiture devant le Palm beach Hôtel. Nous descendons de la voiture et nous marchons pieds nus dans le sable. Ci et là, il y avait quelques passants. Des vendeurs ambulants se promènent aussi avec leurs marchandises sur la tête et en proposent aux passants.
Nous nous dirigeons vers la mer et nous nous asseyons à même le sable à une distance raisonnable de la mer. Je mets ma main à sa taille et elle pose sa tête sur mon épaule. Nous restons silencieux tous les deux et savourons l’instant présent. Je vois une dame se promener avec des chips de bananes plantains. Je la hèle et lui en prends quelques-uns. Ma chérie me tend la main dans l’espoir que je lui en donne mais je refuse. Elle m’interroge du regard. Je secoue encore une fois la tête. Je prends la chips dans ma main et l’invite à ouvrir la bouche pour le lui faire gouter. Elle comprend mon intention et ne se fait pas prier.
Quand elle finit, je lui dis.
Moi : Allez ! Lève-toi !
Elle secoue la tête.
Moi : Allez !!
Je la tire et elle finit par se lever.
Je lui demande de me suivre. Nous nous approchons de la mer et mouillons nos pieds dans l’eau. Sans crier garde, je l’éclabousse d’eau. Après quelques secondes de surprise, elle fait pareil. Et c’est parti pour une bataille. Nous courrons tous les deux au bord de l’eau, chacun tentant à la fois à mouiller l’autre et à éviter de recevoir de l’eau sur soi.
Après près plusieurs minutes à jouer tous les deux, nous retournerons à la voiture non sans être complètement mouillés.
Elle : C’est moi qui ai gagné.
Dit-elle quand je démarre la voiture.
Moi : Tu rêves !
Elle : Regarde comment tu es mouillé ! A qui le dois-tu ?
Moi : A la mer ! Regarde-toi, tu es tout autant mouillé que moi !
Nous rions tous les deux et c’est dans la bonne humeur que nous rentrons chez nous.
Le programme de la soirée, je vous l’épargne. Nous allons rester en amoureux….