Chapitre 19

Ecrit par Djelay

Emy me prend dans ses bras et nous restons longtemps enlacées. Je ne peux pas croire que je suis en train de pleurer.

-         Hey ! c’est quoi ces larmes ? (Elle essuie les larmes sur mes joues) c’est un jour de shopping donc aucunes larmes. Aller, paies et partons te chercher des dessous super sexy, des chaussures, des sacs à mains, des bijoux…

-         Je ne suis pas trop bijoux tu sais. Dis-je en grimaçant.

-         Ah oui j’avais oublié. Ok ! Dans ce cas pas de bijoux.

A la caisse, lorsque la vendeuse m’annonce la somme totale de nos achats, j’en reste bouche bée. Je m’attendais à plus que ça.

-         Combien coûtent les robes ? Demandai-je subitement.

-         Vous en avez pris deux de sept mille francs et les trois autres coûtent huit mille cinq cent francs chacune. Répond –elle méfiante.

Elle doit sûrement penser que nous n’avons pas assez d’argent pour payer.

Tu fais fausse route ma belle. Des sous j’en ai à chier.  

-         Vos articles sont à des prix abordables. Déclaré-je l’air ravi.

La vendeuse semble rassurée. Elle a le sourire jusqu’aux oreilles.

-         Comme je disais. Ça vous fera cent douze mille cinq cent francs.

-         Acceptez-vous les cartes de crédit ? Demande soudainement Emy.

-         Non, nous préférons les règlements en espèces. Désolée.

-         Pas grave. Dis-je en lui tendant douze billets de dix mille francs.

La vendeuse  prend l’argent et m’annonce que les samedis, la boutique fait une remise de quinze pour cent sur les achats de plus de quatre-vingt mille francs. J’en suis heureuse. Emy aussi. Nous nous regardons et sourions de toutes nos dents. La vendeuse fait rapidement le calcul pendant qu’Emy et moi discutions de la prochaine boutique à dévaliser.

-         Voilà ! Avec la remise, vous payez quatre-vingt-dix mille cent francs.

Elle nous remet alors trente mille francs. Je demande à Emy si elle a une pièce de cent francs, mais notre charmante vendeuse me fait non de la tête en souriant.

-         Ça va mademoiselle. Cadeau de la maison.

-         Je vous remercie. Lui dis-je d’un cœur sincère.

-         Je vous en prie et à très bientôt.

-         Ah ça, c’est sûr que vous nous reverrez par ici. Annoncé-je avant de prendre mes paquets.

-         Merci encore. Ajoute Emy.

C’est dans la bonne humeur que nous quittons la boutique. Emy m’emmène ensuite dans une boutique de sous-vêtements puis dans une autre pour des chaussures et accessoires. Je n’ai fait qu’afficher un sourire idiot tout le temps qu’a duré le shopping. C’est nouveau pour moi, normal que je sois aux anges. Il est exactement midi et quart lorsque nous sortons du dernier magasin. Je propose à Emy que nous allions manger dans un endroit sympa. Elle m’a confié qu’elle aimerait aller dans un restaurant qui a ouvert nouvellement. Toute excitée, elle m’explique que ce restaurant fait l’objet de discussion sur les réseaux sociaux.

-         Et c’est quoi leurs spécialités ?

-         Les grillades. Attends je te montre les photos.

Elle ouvre l’application Facebook sur son téléphone et se rend directement sur la page de ce restaurant en question.

-         Les délices de Dany ? J’ai l’impression d’en avoir déjà entendu parler. Dis-je en regardant les photos des plats.

Je suis tout de suite conquise. Il y’a même des steaks. J’en rêvais d’en manger. C’est l’occasion idéale.

-         J’adore ! M’exclamé-je. Mais Bonoumin c’est à l’autre bout d’Abidjan. Ajouté-je hésitante.

-         C’est vrai. Mais ne t’inquiète pas, si nous empruntons un taxi, nous y serons en quelques minutes seulement.

Convaincue, j’accepte d’y aller. L’endroit est sensationnel. On se croirait dans un restaurant gastronomique comme on en voit à la télévision. A l’entrée, nous sommes chaleureusement accueillies par un serveur vêtu de manière très élégante avec son pantalon noir, sa chemise blanche et le nœud papillon qui apporte cette touche distinguée. Je le détaille attentivement. C’est la première fois que je dévisage ainsi un homme. Je dois avouer qu’il est très bel homme. Son âge doit tourner autour de vingt-sept ans ou plus mais pas au-dessus de trente. Je suis particulièrement attirée par ses beaux yeux. C’est d’ailleurs la première chose qui frappe à l’oeil. Lorsque son regard surprend le mien en train de l’examiner, je détourne les yeux embarrassée. Il sourit avant de nous demander de le suivre ce que nous faisons. Il nous installe à une table un peu à l’écart, près de la baie vitrée qui donne une vue sur  l’extérieur. Alors qu’il prend nos commandes, je sens son regard sur moi. Ça me gêne tellement que je m’agite sur ma chaise ne sachant quelle position adopter. Il sourit de nouveau, le regard insistant.

-         Je vous apporte tout ça tout de suite. Dit-il sans me quitter des yeux.

-         Merci. Répond Emy.

Il me lance un dernier regard avant de disparaitre.

-         C’est quoi ça ? Questionne Emy.

-         Quoi ? Répondis-je feignant l’innocence.

-         Tu sais bien de quoi je veux parler. Ces coups d’œil avec le serveur.

-         C’est lui qui me regardait. Me défendis-je.

-         Tu crois peut-être que je n’ai pas remarqué comment tu le dévorais littéralement des yeux.

-         Ne dis pas n’importe quoi ! Tu sais bien que je n’aime qu’un seul homme.

-         Justement ! C’est pourquoi je m’étonne de te voir t’intéresser à un autre.

-         Il ne m’intéresse pas du tout ! Rétorqué-je sincèrement

-         Ouais c’est ça et moi je suis la reine d’Angleterre.

Cet homme ne m’intéresse vraiment pas. Pourquoi ne me croit-elle pas ? J’avoue qu’il est mignon dans son uniforme avec ses yeux particulièrement séducteurs. Je serais sans doute tombée sous son charme si mes pensées n’étaient pas constamment dirigées vers Mike.

-         Emy ! Reprends-je sérieusement. Ce serveur ne m’intéresse pas. Il est bel homme c’est vrai  mais moi je n’aime que Mike.

-         Et s’il n’y avait pas Mike ? Me demande-t-elle.

-         Je ne sais pas ce qui se serait passé ! Une chose est sûr s’il n’y avait pas Mike, nous ne serions pas dans ce chic restaurant sur le point de dépenser une fortune.

Emy éclate de rire. Son rire contagieux m’entraîne et nous nous marrons de bon cœur. Le serveur revient avec nos plats.

-         Hummm, ça sent super bon. Déclare Emy en humant l’odeur des steaks.

-         Bon appétit mesdemoiselles. Dit le serveur, un regard à mon endroit.

-         Merci. Répond Emy.

Je le remercie à mon tour sans m’attarder. Il ne faudrait pas qu’il se fasse des idées et pense que je suis attirée par lui. Heureusement il s’en va aussi vite après. Emy et moi savourons nos steaks avec des commentaires appréciatifs.

-         C’est trop bon.

-         C’est la dixième fois que tu le dis Emy. Dis-je en riant.

-         C’est la faute à ce steak, il est enquis.

Elle engloutit une autre bouchée avant de gémir de satisfaction. Je remue la tête, enjouée. Soudain, je sens une main se poser sur mon épaule. Prise de peur, je sursaute avant de tourner brusquement la tête.

-         Ricky ? Fais-je surprise.

-         Ricky ! Reprend Emy, l’air plutôt ravie. Quelle surprise ! Que fais-tu ici ?

Ricky s’installe à notre table, près de moi. Sa présence me met mal à l’aise et c’est la première fois que cela m’arrive. Ricky et moi avons toujours été complices. Mais aujourd’hui c’est comme si nous étions des étrangers l’un pour l’autre.

-         Un ami m’a invité à déjeuner. Tenez, il est là-bas. Dit-il en pointant un jeune homme du doigt.

Ce dernier, assis à une table un peu éloigné de la nôtre nous fait un signe de la main, le sourire aux lèvres. Emy imite son geste tandis que moi je reste impassible. Ricky n’est pas stupide. Il a bien remarqué ce sentiment de gêne.

-         Quoi Lili, tu n’es pas contente de me voir ?

-         Si tu as terminé Emy, on s’en va. Dis-je, ignorant carrément Ricky.

Cette attitude n’a pas l’air de lui plaire. Emy aussi semble ne pas avoir apprécié.

-         Lili, Qu’est que tu nous fais là ? Me gronde-t-elle.

-         J’ai perdu mon appétit. Alors, S’il te plait Emy, payons et partons.

-         Haha  ! Maintenant que mademoiselle baise avec un fortuné, elle fréquente les beaux endroits et oublie ses vieux amis.

-         Ricky ! S’écrie Emy outrée.

-         Tu vois à présent de quoi je parlais Emy ? Je vais payer à la caisse et nous partons.

Jusqu’à présent, je n’ai accordé aucun intérêt à Ricky. J’ai ignoré ses attaques verbales et je crois que c’est ce qui l’a mis hors de lui. Car lorsque je me suis levée dans l’intention d’aller payer l’addition, il m’a attrapé par le bras et m’a obligé à me rassoir.

-         Non mais tu es complètement malade! Dis-je choquée.

-         Qu’est ce qui te prend Ricky ? Ajoute Emy, aussi indignée que moi.

-         Il se passe que cette traînée m’a jeté lorsqu’elle s’est déniché un homme friqué. Lâche-t-il haineux.

-         Elle t’a jeté ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

-         Arrête avec tes questions idiotes Emy ! Si tu n’as rien d’intelligent à dire ferme ta gueule.

Emy est restée scotché, la bouche ouverte. Je suis toute aussi ahurie. Ricky s’est complètement transformé. On aurait dit une autre personne. Son regard est rempli de haine à mon égard. Juste parce que je ne suis pas amoureuse de lui ? Donc, tout le temps que nous avons passé ensemble en tant qu’amis inséparables, c’était de l’hypocrisie ? Il faisait semblant parce qu’il avait un objectif. Et maintenant que son plan n’a pas fonctionné il montre sa véritable personnalité. Quelle déception ! Qu’ai-je bien pu faire de mal pour que toutes les personnes qui m’entourent soient mal intentionnées? Je refuse d’être celle qui est toujours martelée. Le regard noir, je me libère brusquement de l’emprise de Ricky. Je me lève ensuite et le toise de haut.

-         Je t’interdis de poser la main sur moi sale connard. Tu n’es qu’un lâche et un incapable qui n’a jamais su plaire à une femme. Tu n’intéresses personne et tu finiras seul, le pénis en feu. Lui craché-je au visage.

Ricky entre dans une colère noire. Il se met debout et lève la main dans l’intention de me frapper. Cette fois-ci je compte bien me défendre. Je ne laisserai plus quiconque me porter main sans réagir. Je recule donc et place mes mains devant mon visage en vue de  bloquer le coup. Les yeux fermés, j’attends que la douleur atteigne mes mains mais rien. Il a dû se rétracter. Ainsi je rouvre mes yeux et m’étonne de voir le serveur entre Mike et moi. Il lui tient fermement le bras. Ricky tente en vain de se libérer. Normal, il est tout petit face à mon sauveteur. Ricky mesure un mètre soixante-dix-sept alors que le serveur doit faire dans les un mètre quatre-vingt. Il semblerait même que ce dernier rivalise en taille avec Mike. Peut-être que mon Mike a seulement quelques centimètres de plus que lui, je ne saurai le dire. Je reporte mon attention sur la scène qui se déroule juste en face de moi. Le serveur a l’air très en colère. Il faut qu’il se maîtrise. Je ne voudrais pas que par ma faute, il perde son emploi.

-         N’as-tu pas honte de lever la main sur une femme ? Si tu es aussi fort que ça pourquoi ne parviens tu pas à te libérer ?

-         De quoi te mêles tu  imbécile ! s’écrie Ricky. Compte sur moi pour que ton renvoi soit effectif  à l’instant même.

-         Arrêtez, je vous en prie ! Il ne mérite pas que vous perdiez votre emploi à cause de lui. Dis-je en posant la main sur l’épaule du serveur.

-         Ne vous en faites pas pour moi belle demoiselle. Dit-il avant de relâcher violemment Ricky.

Ce dernier fonce aussitôt sur le serveur qui l’évite adroitement sans effort. Ricky atterrit donc sur la table voisine qui  se brise et tombe. Heureusement qu’elle était vide. La sécurité arrive au même moment. C’est une scène lamentable. Ricky fait peine à voir ainsi étendu au sol. Les deux hommes de la sécurité le soulèvent et le traîne dehors sous le regard scandalisé de la clientèle. Juste après, un homme en costard, certainement le gérant ou le propriétaire nous rejoint. Il a l’air furieux.

-         Tout est ma faute monsieur, ne lui en voulez pas. M’empressé-je de dire en désignant le serveur.

Je suis consciente qu’il risque de perdre son emploi et cette idée me peine. Je me sentirai coupable si cela devrait se produire.

-         Je sais mademoiselle. Mais ce jeune homme doit apprendre à se tenir tranquille. Je parie que tu l’as fait exprès. N’est-ce pas ? Ajoute-t-il en fusillant le serveur du regard.

Je ne sais pas pourquoi mon cœur bat aussi vite. Ce n’est pas moi qui vais être renvoyée. Pourquoi suis-je autant inquiète ? Je m’apprête à prendre la défense du serveur mais il me coupe la parole.

-         Papa, c’est lui qui a commencé. (j’ouvre grand les yeux). Figure-toi qu’il était sur le point de lever la main sur la demoiselle. Je suis désolé mais je ne pouvais pas laisser faire.

-         Suis-moi Stan, j’ai deux mots à te dire. Veuillez m’excusez mesdemoiselles.

Le monsieur se dirige vers la  porte du fond. Ça donne sans doute accès à son bureau. Pensé-je en le suivant du regard. Il est donc le père du serveur ? C’est fou !

-         Toutes mes exauces mademoiselle. J’aurais préféré que vous n’assistiez pas à tout ça. Mon père est un peu…

-         Ne vous en faites pas. C’est plutôt moi qui devrais m’excuser pour ce… scandale.

Stan me sourit et moi embarrassée je baisse les yeux. Je dois vite m’en aller d’ici.

-         Pourrais-je avoir l’addition s’il vous plait ?

-         Laissez ! c’est la maison qui offre.

Pas question ! J’ai consommé, je paie. En plus j’ai de l’argent pour ça alors pourquoi accepter la charité d’un inconnu.

-         Merci mais non. Refusé-je poliment.

-         J’insiste mademoiselle.

-         Apportez-moi l’addition s’il vous plait. Nous devons y aller. Dis-je plus fermement.

Le jeune homme me regarde intensément avant de battre en retraite.

-         Très bien. une minute. Dit-il avant de partir.

J’avais complètement oublié la présence d’Emy.

-         Merci de m’avoir défendue. Lui dis-je sarcastiquement.

-         Tout s’est passé si vite que le temps de m’en rendre compte Ricky était au sol.

-         Ouais c’est ça.

Je m’assieds, la mine boudeuse.

-         Ne m’en veut pas Lili. Crois-tu que je serais restée là sans rien faire si le serveur n’était pas intervenu ?

-         Franchement ? Oui. Dis-je sincèrement.

Emy a l’air déçu et moi donc. Elle est restée là, observant tranquillement la scène. Que dois-je penser ? A sa place je me serais jetée sur Ricky sans réfléchir.

-         Lili je…

-         Laisse tomber Emy.

Heureusement que Stan réapparaît, je n’ai plus envie d’écouter Emy. Je suis en colère contre elle pour l’instant.

-         Voici l’addition, ça vous fera treize mille francs. Annonce-t-il en me tendant la note.

-         Merci. Répondis-je en  la prenant.

Je sors de mon portefeuille la somme de quinze mille francs que je lui donne. Stan revient cinq minutes plus tard et me remet ma monnaie. Je me lève donc et le remercie une dernière fois avant de me diriger vers la sortie.

-         Attendez s’il vous plait ! M’arrête Stan. C’est quoi votre nom ?

J’hésite à le lui donner. Il en ferait quoi de toute façon ? C’est la première et la dernière fois que nous nous voyions. Je continue d’avancer.

-         Ce n’est pas cool ça ! J’espérais plus de reconnaissance de votre part.

Je ne t’ai rien demandé crétin.

-         Liliane. Dis-je après réflexion.

-         Merci Liliane. Pourrais-je…

Je pars sans écouter la suite. J’imagine bien ce qu’il s’apprêtait à me demander. Hors de question que je lui donne mon numéro. Je file sans regarder en arrière. J’en oublie même Emy qui ne tarde pas à me rattraper.

-         Lili, tu vas me bouder encore longtemps ?

Nous sommes en chemin pour la maison. Assises à l’arrière du taxi, je ne lui ai pas adressé la parole depuis que nous avons démarré. Cela peut paraître exagéré et puérile mais le fait qu’elle soit restée sans bouger le petit doigt alors que Ricky menaçait de me frapper m’a profondément blessée.

-         Excuse-moi s’il te plait. Insiste-t-elle d’une voix attendrissante.

-         D’accord je te pardonne même si je suis déçue.

-         Je te jure que j’allais intervenir…

-         Ouais ouais c’est ça. Au moins maintenant je sais que je ne peux pas compter sur toi dans de pareilles situations.

-         Là tu me blesses. Dit-elle avec  une once de tristesse dans la voix.

-         Ce n’était pas mon intention. Excuse-moi mais tu sais bien que je ne suis pas hypocrite.

Je suis consciente d’en faire trop. C’est juste que, j’ai besoin d’évacuer ce sentiment pour éviter qu’il se ne transforme en rancune. J’ai toujours fonctionné comme ça et Emy le sait. Honnêtement je ne me sens pas prête à lui reparler normalement.

-         Très bien Lili. Lance-t-elle sèchement.

Nous arrivons à la maison. Emy descend aussitôt que le chauffeur gare. Elle est restée silencieuse tout le long du trajet. C’était mieux ainsi. Je descends à mon tour, les bras chargés. Le chauffeur me propose de m’aider à transporter les paquets. Je refuse poliment sans toutefois oublier de le remercier. Je règle la facture puis rentre dans la maison. Tom n’est pas au salon. C’est dommage ! J’aurais aimé qu’il me voie avec tous mes paquets. Pas grave, il pourra toujours les voir sur moi. Lorsque j’entre dans ma chambre je trouve Emy en train de faire son sac.

-         Qu’est-ce que tu fais ?

  Fin du dix-neuvième chapitre. Bizbi.
Facette obscure