Chapitre 19

Ecrit par Djamila Diallo

Bonne lecture à vous 

Comme toutes femmes enceintes, j'avais les désagréments de la grossesse nausées, vertiges, etc. Je n'avais donc pas pu cacher à ma mère que j'étais enceinte et pour éviter qu'elle ne m'impose la présence de Bakary, je l'ai fait croire que mon enfant était de Djibril une chose que je n'aurai pas dû faire, car ne voulant pas devenir grand-mère de la progéniture de Djibril, elle est allée chez un marabout chez qui elle avait l'habitude d'aller pour interrompre ma grossesse et me rendre ensuite stérile.

Ma propre mère est allée me rendre stérile, juste pour ne pas avoir un lien avec mes futurs enfants, et même ma séparation avec Djibril elle en est responsable.

Chez le marabout :

- donc si je comprends bien, le premier travail n'a rien servi ? Dit le Marabout.

Ma mère : Bien sûr que ça servi, ma fille a quitté son foyer, elle est revenue au village et à l'heure où je vous parle elle est à la maison, elle fait absolument tout ce que je lui demande, mais le problème est qu'elle est en état de famille.

Le marabout : enceinte ?

Ma mère : en effet, et moi, je ne veux avoir aucun lien avec cet enfant.

- vous êtes sûre de ne pas avoir des regrets après ? L'interroge le marabout sur un ton sec.

Ma mère : je suis sûre et certaine.

- vous savez que mon travail est irréversible ? Quand je cause un dommage à un individu, je ne pourrai le réparer. Dit le marabout en fixant ma mère droit dans les yeux

Ma mère : tous les moyens sont bons pour ne pas qu'elle fonde une famille avec ce type s'il faut donner son utérus au diable pour ne pas que ça arrive faite le.

- D'accord, vous êtes une personne que l'on peut aider, a répondu le marabout puis il se lève pour aller faire son travail.

Peu de temps après il est réapparu avec un œuf cru et un cadenas fermé en main.

- tenez ! A-t-il dit en tendant l'œuf cru à ma mère.

Ma mère a sagement pris l'œuf de sa main puis il poursuit :

- Cassez-le.

Ma mère cassa l'œuf sans hésitation.

- prenez le cadenas et jeter le dans un puis, complète-t-il

Ma mère : ce serait tout ?

Le marabout : oui.

Ma mère : merci infiniment grand maître, je vous serai entièrement reconnaissante

Après son entrevue avec le Marabout, elle revient à la maison faire comme si de rien n'était.

Chez le père de Bakary :

Bakary est arrivé à la maison étant dans tous ses états, car il pensait que son père lui cachait des choses dont il était sensé savoir.

- Papa ! Papa ! Cria-t-il en promenant son regard dans toute la maison.

- oh non ! Dis-je le souffle coupé depuis la terrasse, car j'avais reconnu la voix de Bakary.

- essaie de rester calme, me dit le père de Bakary en se dirigeant vers la porte de sortie.

Au salon :

- Qu'est-ce qui te prend de hurler comme ça dans tous les sens, tu as perdu la tête ? A dit son ami Samir à voix basse.

Bakary : tu m'as dit qu'elle était là avec mon père où sont ils ?

Samir : tu sais bien que je ne connais pas cette Mariam, je t'ai appelé parce que j'ai entendu ton père lui posé des questions sur sa grossesse donc j'ai pensé qu'il serait mieux que tu viennes parler calmement avec elle et toi, tu viens crier comme un fou.

Bakary : où sont-ils ?

Samir : ils sont sur la terrasse, mais ne va pas faire une bêtise là-bas hein rappelle toi qu'elle est enceinte.

Il n'a même pas attendu que son ami terminé sa phrase avant de s'en presser à prendre les escaliers en vitesse.

Son père, ne retrouvant pas les clés de la porte de sortie, me cache quelque part.

- Où est-elle ? Demande Bakary à son père d'un ton sec.

Son père : qui donc ?

Bakary : papa joue pas à ça avec moi, tu sais bien de qui je parle où est-elle ?

Son père ne dit rien.

Bakary : où est Mariam ?

Son père : elle est partie.

Bakary : pourquoi ne m'as-tu pas appelé quand elle est venue te voir ?

Son père : et pourquoi je ferai cela ?

Bakary : parce que je suis ton fils.

Son père ne répond pas.

Bakary : j'ai l'impression que tu me caches des choses papa.

Son père : pense comme tu veux.

Bakary : tu peux au moins me dire où je peux la trouver ?

Son père : chez sa mère, elle habite là-bas.

Bakary : chez sa mère ?

Son père : en effet.

Bakary : Mariam déteste sa mère, et cela, bien avant qu'elle n'épouse Djibril ça m'étonnerait qu'elle soit chez elle.

Son père : c'est pourtant là-bas elle habite.

Bakary : c'est bizarre, sa tante qui a toujours été informée de tous ses faits et gestes ignore qu'elle est au village et là, tu me dis qu'elle séjourne chez sa mère.

Son père : ne me dis pas que tu as été voir cette femme Bakary !

Bakary : c'était le seul endroit où je pouvais trouver Mariam donc oui, j'ai été voir la voir.

Son père : j'ai parlé avec Mariam par rapport à sa grossesse.

Bakary : et... ?

Son père : elle m'a confirmé qu'elle était bien enceinte.

- Non, mais qu'est-ce qu'il est en train de faire là, dis-je intérieurement pensant qu'il allait tout lui dire

Bakary : tu me crois à présent ?

- Tu n'es pas le père de son enfant. Lui dit son père d'un ton sérieux.

Bakary : comment ? Non, c'est impossible ce bébé est le mien sinon Djibril ne m'aurait jamais fait croire le contraire.

Son père : dans ce cas, vas en discuter calmement avec elle comme ça tu sauras si oui ou non son enfant est le tien.

Bakary : chez sa mère, c'est ça ?

Son père : en effet

Après cette petite discussion, il est parti d'un pas décidé et je suis sortie aussitôt de ma cachette.

Moi : dites-moi pourquoi vous lui avez dit que mon enfant n'était pas le sien.

Son père : c'était une façon de lui faire partir afin que tu puisses rentrer tranquillement.

Moi : ok, mais avant dites moi comment vous avez su que j'habitais chez ma mère, parce que je ne me rappelle pas de vous l'avoir dit.

Son père : honnêtement, j'ignorais que c'est là-bas, tu habitais, je croyais aussi que tu séjournais chez ta tante comme d'habitude.

Moi : non, je suis chez ma mère.

Son père : je suis désolé alors ce n'était pas mon intention de lui donner cette information.

Moi : ce n'est pas grave, je comprends.

À l'espace d'un instant, j'ai décidé de m'en aller pensant que Bakary était parti, mais à ma grande surprise, je le trouve poser tranquillement au salon avec son ami.

- qu'y a-t-il, Mariam pourquoi me regardes-tu ainsi ? M'interroge-t-il les bras croisés.

Pas de réponse.

- Tu es surprise de me voir, c'est ça ? Ajoute-t-il

Pas de réponse.

L'effet de surprise a été tel que je n'ai pas réussi à descendre, je suis restée là dans les des escaliers, je ne sais pas combien de temps ainsi immobile et pour briser l'étrange malaise entre nous, je lui ai dit que, ce que lui a dit son père par rapport à mon enfant était vrai sans me soucier de ce qu'il pourrait me faire.

Bakary : ne mens pas, Mariam. Sinon, je vais me fâcher.

Moi : tu voudrais qu'il soit de toi, mais il n'est pas de toi et jamais un enfant ne sera de toi.

Bakary : je ne comprends pas.

Moi : bien sûr que tu comprends, tu sais très bien que tu ne peux pas faire un enfant, tu en es incapable.

- Si je ne pourrai jamais avoir un enfant pourquoi alors ton mari m'a fait croire le contraire, réplique-t-il sur un ton frustré en s'approchant délicatement de moi.

- il voulait juste se moquer de toi, car il sait que tu n'es pas un véritable homme. Lui dis-je sur un ton méprisant ce qui le mit hors de lui.

Sans tenir compte de mon état, il m'a couvert des coups-de-poing son ami Samir m'a défendu en lui donnant aussi des coup-de-poing au visage, c'est ainsi pendant qu'il se battait, j'ai trébuché et fis une chute.

- Mariam ! Mariam ! Cria Samir en me secouant.

- crétin, tu as vu ce que t'as fait ? Dit Samir en colère.

Le père de Bakary a été alerté par les cris de Samir du coup, il est descendu précipitamment.

- que se passe-t-il ? demande-t-il confus.

- C'est ce inconscient qui a battu Mariam, répond Samir sur un ton coléreux en pointant Bakary du doigt

Le vieux a mis un doigt sous mon nez pour voir si je respire.

- Elle est morte ? Demande Samir paniqué.

- Non, mais elle est dans un état de choc ?

Samir : je suis très déçu de toi Bakary, comment peux-tu lever la main sur une femme qui d'autant plus est enceinte et te pointer là sans aucun remords

Bakary : pourquoi tu ne l'avais pas dit d'arrêter quand elle m'insultait, elle a eu ce qu'elle méritait. 

Samir : je vois pourquoi ton père t'avait refuse son aide, tu as adopté une attitude irréprochable pour augmenter tes chances auprès de lui, mais en réalité, tu es le diable en personne.

- Prie dieu qu'il ne lui arrive pas malheur sinon, tu finiras tes jours en prison, conclut son père sur un ton dur.

Samir : et moi, je servirai de témoin pour qu'aucune autre ne soit victime de ses violences. 

Au vu de mon état, ils m'ont aussitôt conduit à l'hôpital.

Arrivé, Samir a tenu informé les médecins de ce qui s'est passé.

Le médecin : comment était la nature de sa chute après avoir reçu les coups ?

Samir : la nature de sa chute n'était pas violente, mais les coups-de-poing oui.

Le médecin est parti et un peu plus tard, il vint leur donner des nouvelles.

Le médecin : la patiente et le bébé vont bien, elle est juste un peu traumatisé.

Le père de Bakary : je voudrais effectuer un bilan complet pour m'assurer qu'il n'existe pas de conséquences négatives sur le bon déroulement de la grossesse.

Le médecin : d'accord.

Le médecin voulait me garder sous surveillance hospitalière pendant 24 h, mais je n'ai pas accepté, je me suis justifiée en affirmant que je ne voulais pas inquiéter ma mère hors en réalité, c'était pour éviter qu'elle soit informée de ce qui m'est arrivé.

- comment te sens-tu ? Me demande Samir.

Moi : pas très bien, mais ça ira.

Samir : Mariam, je te présente mes excuses... D'abord pour avoir informé Bakary que tu étais à la maison ensuite pour cette scène stupide.

- c'est donc toi qui avais appelé Bakary ? Demande le père de Bakary.

Samir : en effet, mais croyez moi mes intentions n'était pas mauvaise

Moi : je ne t'en veux pas, car si tu n'avais pas été là Bakary m'aurait certainement tué à l'heure qu'il est.

Une semaine après cette chute, j'ai fait une fausse-couche, j'ai tenu Bakary pour responsable de la perte de mon enfant alors qu'en réalité, c'est ma mère qui en était responsable, c'est le travail qu'elle a été effectuée chez le Marabout qui m'a fait perdre mon enfant.

Un beau matin, contre tout attente, ma tante est venue rendre visite à ma mère et à son grand étonnement elle me voit assise sur un banc devant la porte et vu l'état dans lequel je me trouvais, elle a toute suite compris que je ne venais pas d'arriver au village, mais la grosse question qu'elle se posait, c'était ce que je venais faire chez ma mère, mais surtout pourquoi je n'ai pas été la voir.

Elle s'est lentement dirigée vers moi et arrivé à mon niveau, elle croisa les bras en m'adressant un regard interrogateur.

J'ai senti son regard sur moi alors j'ai levé la tête et du coup, j'ai croisé son regard, mais bizarrement, je n'ai pas voulu lui adresser la parole, je suis restée bouche bée à la regarder comme si je ne la connaissais pas.

- non ! Ce n'est pas elle, ce sont mes imaginations... Mariam ne peut pas être dans ce village sans que je ne sois au courant de cela en plus, elle n'est pas en de bons termes avec sa mère, murmura-t-elle à voix basse.

Ma tante ne comprenait plus rien alors pour s'assurer que c'était bien moi, elle brisa le silence en posant sa main sur mon épaule avant de m'appeler par mon prénom :

- Mariam ! C'est bien toi ? M'a-t-elle demandé calmement 

- oui tante, c'est moi, répondis-je froidement

Elle : non ! Ce n'est pas toi, je n'arrive pas à croire que tu sois ici !

J'ai détourné mon regard.

Elle : depuis quand, tu es là ? 

Pas de réponse. 

- c'est à toi que je m'adresse depuis quand, es-tu dans ce village ? Insiste-t-elle 

Moi : il y a quelques semaines de cela. 

Elle a écarquillé les yeux avant de poursuivre :

Elle : quoi ? Il y a quelques semaines de cela et tu n'es pas venue me voir ?

J'ai détourné encore mon regard.

Elle : que t'arrive-t-il Mariam ? 

Moi : rien tante.

Elle : donc c'est quand ça va mal, tu penses à moi, c'est cela ? 

Moi : non.

Elle : c'est quoi alors puisque habituellement, quand tu viens au village, c'est chez moi, tu viens séjourner, mais cette fois-ci tu n'es même pas venue me dire bonjour. Que t'arrive-t-il ?

Moi : ...

Elle : t'ai-je fait quelque chose ?

Moi : non.

Elle : alors que se passe-t-il avec toi ? 

Moi : rien tante

Ma tante : non, il se passe quelque chose Mariam, je te connais bien, tu n'es pas comme ça.

Moi : maman m'a interdit de vous parler. 

Elle : pardon ???

Moi : elle m'a interdit de vous parler tante.

Elle : ah donc maintenant pour me parler, il faut l'autorisation de cette sorcière qui te sert de mère, c'est ça ?

- bien sûr, il faut que je lui donne l'autorisation de vous parler, dit ma mère derrière elle sur un ton sec.

Ma tante : nous ??

Ma mère : oui vous. Toi et tes frères, c'est vous qui l'aviez mis dans cette situation.

Ma tante ne dit rien.

- ce sont eux qui sont responsables de ton sort ma fille, particulièrement elle, cria ma mère en pointant ma tante du doigt.

Ma tante : tu aurais préféré qu'elle meure à petit feu dans ce malheureux ménage où elle n'avait aucune d'estime de la part de son époux qui de surcroît la battait sans cesse ?  

Ma mère : il est dit dans la religion musulmane que si une femme divorce de son mari elle n'aura pour destination que l'enfer quand elle mourra, donc oui, j'aurais mille fois préféré qu'elle meure à petit feu chez son mari plutôt que de la voir mariée à son ami. 

Ma tante l'a regardé fixement pendant un moment en silence puis m'a demandé de leur laisser seule instant, j'ai obéi sans protester

Ma tante : qu'as-tu fait à ta fille pour qu'elle quitte son foyer ?

Ma mère : (bouche-bée)

Ma tante : avoue !

Ma mère : j'ai fait ce que j'aurai dû faire depuis le début.

Ma tante : tu as envoûté ta fille, c'est ça ?

Ma mère : Mariam me manquait beaucoup donc du coup, je l'ai appelé et elle est venue dis-moi y a quel mal à ça ?

Ma tante : je le savais ! Je savais qu'il se passait quelque chose de pas normale.

- et ce n'est pas tout, ajoute ma mère.

Ma tante : ah bon ! 

Ma mère : oui, j'ai interrompu sa grossesse et jusqu'à sa mort elle ne connaîtra la joie de devenir une mère. 

Ma tante : quoi ???

Ma mère : oui, je l'ai rendu stérile en guise de punition pour m'avoir désobéi.

- non mais quel genre de personne es-tu ? N'as-tu pas de cœur ? Qu'est-ce t'as fait ta fille pour mériter une telle punition de ta part ? Tu es vraiment inhumain et sans cœur comment une mère peut infliger de telles punitions à sa progéniture ? Après toutes les souffrances qu'elle a enduré avec son premier mariage, tu lui infliges une autre encore plus douloureux que cela en la rendant stérile juste parce qu'elle a quitté un homme qui la maltraitait oubliant tous les sacrifices qu'elle a eu à faire pour toi.

Ma mère : je ne regrette absolument pas.

Ma tante : eh bien, sache que l'enfant qu'elle portait n'était pas de Djibril, mais plutôt de Bakary et je suis très heureuse de savoir que t'as mis un terme à cette grossesse, malgré que ton acte était ignoble.

Ma mère : si ma fille attendait l'enfant de Bakary elle m'aurait tenu informé.

Ma tante : j'ignore pourquoi elle te l'a caché, mais laisse-moi te dire que le père de Bakary est passé me voir et il m'a fait savoir que Mariam était enceinte de son fils et bien avant qu'il ne vienne me tenir au courant son fils était passé me le dire, mais comme Mariam ne m'avait rien dit à ce sujet , je n'ai pas cru en ces dis.


Merci de m'avoir lu

Mon Mariage Mon Erre...