Chapitre 19 : Savoir se remettre en cause.
Ecrit par Benedictaaurellia
Mélanie.
Si
je vous dis que je n’ai pas flippé quand Orlane me disait mes quatre vérités,
j’ai menti.
J’ai
eu une peur bleue.
Mais,
je comprends pourquoi elle a réagi ainsi.
En
analysant ce qu’elle a dit et tout ce qui s’est passé ces dernières semaines,
je vois que j’ai vraiment gaffé.
Je
ne me nourrissais plus parce que je voulais perdre les quelques kilos que
j’avais pris durant mon séjour chez Orlane. Non seulement ça, je faisais trois
fois plus d’exercices souvent.
Je
déprimais aussi du coup, ça n’aidait pas.
Ne
parlons même pas de mes nuits blanches.
Ce
que j’ai délibérément omis de leur dire à tous, c’est tout cela.
Mais
plus que ça, c’est le poids de la culpabilité.
La
famille d’Orlane vient de s’en aller sauf Orlane elle-même. Elle m’a dit
attendre une cousine à elle avant de partir. Etant mineure, elle n’est pas
habilitée à passer la nuit seule avec moi ici. C’est sa cousine qui restera
avec moi. De ce que j’ai compris, c’est la fille de la dame médecin qui s’est
occupée de moi.
Je
soupire dans ma tête. A coup sûr, si je l’avais fait pour de vrai, Orlane
n’allait pas manquer de me sermonner.
Comment
aurais-je fait si Orlane n’avait pas été là ?
Malgré
que je la repoussais encore et toujours ces derniers mois, elle n’a pas cessé
de m’approcher. Aujourd’hui, c’est elle
qui m’a conduit à l’hôpital et c’est sa famille qui s’occupe de moi alors que
les miens sont bien loin.
Pourquoi
m’aimer autant ?
Je
ne le mérite pas.
Des
larmes silencieuses coulent sur mes joues sans que je ne m’en rende compte.
Orlane
s’approche de moi et m’enlace. Je me laisse faire.
Elle
me réconforte comme elle peut.
Peu
de temps après, sa cousine arrive.
Quand
elle entre dans la pièce je reste bouche bée.
Elle
est superbe !
Elle
est en forme oui, mais je la trouve tellement belle.
Elles
ont quasiment la même forme Orlane et elle, la même taille aussi.
Et
chose étonnante, elles se ressemblent tellement. N’eut été le fait que sa
cousine soit plus âgée qu’elle, j’aurai juré qu’elles sont jumelles tellement
la ressemblance entre les deux est flagrante.
A
peine elle salue Orlane qu’elle vient à moi et me prends dans ses bras.
Quand
elle finit par me lâcher, elle dit.
Elle :
Comment te sens-tu ? Tu vas mieux ?
Moi :
ça va merci.
Orlane :
Ben merci de m’ignorer hein Nara.
Elle :
Oh toi aussi. Pourquoi tu fais ta jalouse ? Si je suis là tu sais bien que
ce n’est pas pour toi.
Mais
bon bref, comment vas-tu ?
Orlane : Merci de demander enfin. Ça va.
(Se
tournant vers moi) Mélanie je te présente ma cousine Ainara. Ainara voici Mel.
Elle :
Je suis contente de faire enfin ta connaissance Mel. Orlane m’a tellement parlé
de toi que j’avais hâte de te rencontrer. J’aurais aimé que ça se fasse dans
d’autres conditions. Mais bon, tout ce que Dieu fait est bon.
Mélanie :
Enchanté de faire ta connaissance Ainara.
Orlane :
Tu es entre de bonnes mains maintenant Mel. Je vais rentrer.
Mélanie :
Merci pour tout Orlane.
Orlane :
Ne me remercie pas. C’est normal. On se dit à demain. Je passerai après les
cours.
Ainara :
Un instant je prends mon téléphone et je
t’accompagne à la sortie.
Orlane :
Ton chéri et toi vous ne pouvez pas vous empêcher de frustrer les célibataires
hein ?
Ainara (sortant
son téléphone de son sac) : Va chercher pour toi c’est tout. Regarde il a même
déjà appelé.
Orlane
lève les yeux et m’explique.
Orlane :
Son mec est à Paris. Disons qu’il fait la navette entre Paris et Lomé. Donc
Ainara est tout le temps accrochée à son téléphone quand elle ne travaille pas.
Moi :
Il en a de la chance. J’espère qu’il en est conscient. Elle est super belle.
Orlane :
Oh pour ça ne t’inquiète pas je le lui répète souvent. Il me connait. Il sait
que s’il ne se tient pas à carreau, il m’entendra passer. Ainara même lui en
fait voir de toutes les couleurs.
Moi :
Non ! Tu plaisantes ?
Orlane :
Attends, tu verras. Tu auras l’occasion de les connaitre. Mais j’espère que tu
n’es pas du genre envieux et jaloux hein.
Moi :
Pourquoi ça ?
Orlane :
Si tu n’as pas de gars, il vaut mieux te tenir à distance d’eux. Ils ne le font
pas exprès mais quand ils sont ensemble, ils font envie crois-moi. Nous dans la
famille on comprend mais les regards extérieurs, ce n’est pas du tout ça.
Moi :
Qu’est-ce qu’ils ont de spécial ?
Orlane :
Ils s’aiment pour de vrai. Et ils ne s’en cachent pas. Regarde là par exemple.
Tu
vois comment ils parlent insouciants et tout ? Quand ils sont ensemble,
ils sont toujours dans leur bulle. Je parie qu’elle a oublié notre présence à
tous les deux.
Moi :
Tu as raison. Je les envie rien qu’à entendre parler d’eux.
Je
tourne mon regard vers Ainara et vois son visage rayonner.
Elle
a même rougit et glousse.
C’est
donc cet effet que ça fait d’aimer et d’être aimé en retour ?
Elle
revient vers nous et dit.
Ainara :
Edmund voudrait vous parler.
Elle
met son téléphone sur haut-parleur et annonce :
Chéri
tu es sur mains libres.
Une
voix grave et diablement sexy répondit.
Edmund :
Bonsoir les filles comment vous allez ?
Orlane :
Ah vous vous êtes souvenus que vous n’êtes plus seuls ? Je croyais qu’on
allait y passer la nuit Edmund. (Se retournant vers Ainara qui venait de la
pincer) Aie ! Mais c’est quoi ?
Edmund :
Orlane, comment vas-tu ?
Orlane :
Merci de me demander Edmund. Au moins toi tu te soucies de moi. Ce n’est pas
comme ta femme qui m’a ignorée quand elle est arrivée ici.
Ainara :
Je ne t’ai pas ignoré voyons ! Il fallait juste que je m’enquiers des
nouvelles de Mel d’abord. (Se tournant vers moi) Mel c’est mon chéri Edmund.
Edmund, Mélanie.
Edmund :
J’espère que tu te sens mieux Mélanie ?
Moi :
Je vais mieux merci Edmund.
Edmund :
Content de l’apprendre. J’espère qu’on aura l’occasion de se voir bientôt.
Moi :
Je l’espère aussi.
Edmund :
Je vous laisse entre filles. Darling ? A tout à l’heure.
Ainara :
A toute à l’heure chéri.
Click.
Orlane :
Ah maintenant c’est Darling ?
Ainara :
Toi tu n’es pas fatiguée de me chahuter tout le temps ?
Orlane :
Même pas. Et avoue que toi-même tu aimes ma folie.
Ainara :
Oui c’est ça. Rêve bien.
Je
les vois faire semblant de se disputer et je ris.
Elles
sont drôles ces deux-là.
Orlane :
Il faut vraiment que je rentre. Il se fait tard.
Ainara :
Tu as raison. Allons-y. Mel je la mets dans un taxi et je reviens.
Orlane :
A demain Mel.
J’acquiesce
et t elles s’en vont.
Au
bout d’une dizaine de minutes, Ainara revient.
Nous
passons le reste de la soirée à discuter
comme de vieilles amies.
Tout
comme avec Orlane, le courant est vite passé entre nous.
Elle ne m’a posé aucune question sur le
pourquoi de mon comportement mais je sais bien qu’elle doit être au courant.
Elle
m’a plutôt mis à l’aise et m’a même bordée pour que je m’endorme.
Comment
font les femmes de cette famille pour être aussi douces ?
C’est
sur cette question que je me suis endormie.