Chapitre 20 : Ainara est dans la place.
Ecrit par Benedictaaurellia
Ainara.
A
sa respiration, je comprends qu’elle s’est endormie.
Pauvre
fille.
Tout
ce dont elle a besoin, c’est d’amour.
Coucou
les amis. Comment vous allez ?
Est-ce
que je vous ai manqué ?
Vous,
vous m’avez énormément manqué.
C’est
l’histoire de ma sœur hein. Donc, ne me cherchez pas trop !
Je
suis là mais je ne suis pas là !
(Rire) !
Alors
on dit quoi ?
Ah
oui je sais. Vous voulez des nouvelles de votre chéri Edmund.
Il
va bien. Il est dans son Paris.
Vous-même
vous savez que Paris ce n’est pas trop ma tasse de thé.
Je
préfère mon pauvre Lomé.
On
est dans la galère mais j’aime ça.
On prend un moment pour prier pour
Mélanie ?
Je
cherche dans ma playlist un chant d’adoration et le joue.
(Saint
Esprit je t’adore !
Je
te donne ma vie !
Je t’aime tant !) *x fois
Je
chante de concert avec les voix que j’entends avant de commencer à prier.
Oh
Saint Esprit je viens à toi ce soir,
Je
viens à toi ô mon Dieu
Je
veux remettre entre tes mains ta fille Mélanie.
Tu
la connais mieux que quiconque
Sonde
son cœur, sonde ses reins
Etablis
ta présence en elle
Etablis
ton règne en son cœur
Viens
remplir ce vide en elle de ton amour, de ta présence.
Elle
a la volonté.
Elle
veut changer mais elle n’en a pas la force.
Ô Saint Esprit je t’implore pour elle
Viens
prendre ta place en son cœur
Seigneur
viens être l’alpha et l’oméga de sa vie
Père
tu es son créateur et son père
Sa
vie est vide, elle n’a plus de sens.
Ça
se voit Seigneur que tu n’es pas au
contrôle de sa vie
Viens
la transformer Papa
Viens
manifester ta puissance en sa vie Seigneur
Viens
être le maître de son existence.
Je
t’implore pour elle Seigneur.
Je
prie ensuite en langues pendant un moment avant de mettre fin à la prière par
un chant d’action de grâces.
Pendant
que je priais, j’ai compris, j’ai vu pourquoi elle souffre autant.
C’est
la culpabilité.
C’est
la honte.
C’est
le poids qu’elle a sur la conscience.
Je
comprends pourquoi le Seigneur a mis Orlane sur son chemin.
Orlane
pourra l’aider à sortir de ce traumatisme.
Et
Orlane aussi aura besoin d’elle s’il s’avère que ce que j’ai vu ce réalise.
Mais
pourquoi cela Seigneur ? Elles sont trop jeunes pour supporter autant de
fardeaux.
Je
soupire.
J’ai
toujours mon carnet de visions sur moi. Je prends le temps de noter tout ce que
j’ai vu.
J’appelle
ensuite Ruth pour lui dire qu’elle a une nouvelle fille spirituelle. En
attendant qu’elles se rencontrent, Ruth peut déjà prier pour elle.
Elle
a besoin du soutien de tous.
Et
sa maman aussi.
Pendant
que je priais, elle aussi j’ai vu ce qu’il lui faut.
Elles
ont toutes les deux besoin de Christ.
Christ
d’abord et le reste viendra ensuite.
Tant
et tant de sujets à mettre en prières.
O
Seigneur ! Prends pitié de nous.
Viens
en aide à tous les hommes.
Nous
avons tellement besoin de toi Seigneur.
Nous
ne pouvons rien faire sans ton aide.
Sois
notre force, notre bouclier, notre rempart.
Je
fais ensuite ma prière du soir avant de prendre mes aises dans le fauteuil
destiné aux invités.
Je
sors mon mac et commence à travailler.
Pas
de dodo pour moi cette nuit.
Le
lendemain
Mélanie.
Quand
j’ouvre les yeux, c’est le sourire d’Ainara qui m’accueille.
Je
lui souris aussi et elle m’aide à m’asseoir.
Elle :
Bien dormi ?
Moi :
Comme un bébé. Ça fait longtemps que j’ai aussi bien dormi.
Elle :
Dieu merci. Tout le monde a appelé pour prendre de tes nouvelles.
Moi
(les larmes aux yeux) : Je ne vous mérite pas.
Elle (me
consolant) : Ne dis pas ça.
Moi :
Malgré que j’ai tourné le dos à votre famille, vous êtes tous là à me soutenir.
Elle :
C’est normal que nous soyons là pour toi. Et n’oublie pas que tu es aussi une
des nôtres. La biche de maman Abi.
Moi :
Merci pour tout ce que vous faites pour moi.
Elle :
C’est le Seigneur qu’il faut remercier. Allez ! Sèche tes larmes.
A
ce moment, une infirmière toque et entre dans la chambre.
Elle :
Bonjour ici ! Comment va notre patiente ?
Moi :
Je me sens mieux merci.
Elle :
C’est bien ma chérie. Il faut que tu reprennes du poil de la bête. Mlle Ainara
comment vous-allez ?
Ainara :
Elodie je t’ai plusieurs fois dit d’arrêter avec le Mlle et les vouvoiements.
Sinon je vais bien et toi ?
Elodie :
Excuse-moi ça vient tout seul. Je vais bien aussi.
Ainara :
Et à la maison ?
Elodie :
Tout le monde va bien.
(S’adressant
à moi) Je vais prendre tes constances d’accord ?
Moi :
D’accord.
Elle
désinfecte un thermomètre qu’elle place sous mon aisselle gauche et prend mon
index droit qu’elle place dans le creux d’un petit appareil.
Je
lui demande ce que c’est.
Elle :
C’est un oxymètre ou un saturomètre. Ça sert à mesurer le rythme cardiaque et
le taux d’oxygène présent dans les globules rouges.
Une
fois qu’elle finit avec les deux-là, elle positionne un tensiomètre sur mon
bras et prend ma tension. Quand elle finit, elle note toutes les informations
sur une fiche qu’elle a avec elle et sort.
Ainara
m’aide ensuite à prendre ma douche.
Juste
après qu’elle m’ait aidé à m’installer sur le lit, on toque à la porte.
Je
suis alors surprise de voir entrer dans la chambre, maman Orlane en blouse avec
un stéthoscope autour du cou.
Derrière
elle, d’autres personnes que je devine être des infirmiers.
Quoi ?
Elle
est à la fois avocat et médecin ?
Comment
est-ce possible ?
C’est
quand Ainara la salue que je comprends ma méprise.
Ainara :
Bonjour maman.
Je
me souviens alors qu’hier Orlane m’avait dit que c’est dans la clinique de sa
tante qu’elle m’a emmené.
Elle :
Bonjour ici. Comment vas-tu Mélanie ?
Moi :
ça va docteur.
Elle :
Comment te sens-tu ce matin ?
Moi :
Toujours un peu faible mais moins qu’hier.
Elle (à
son équipe) : Comment sont ses constantes ce matin ?
Une
infirmière (tenant une fiche en mains) : Bonnes, docteur. Sa température
est à 37. Sa tension un peu basse. Rythme cardiaque normal.
Pendant
que l’infirmière parle, elle m’ausculte.
Elle
ajuste son stéthoscope dans ses oreilles et place le deuxième bout sur ma
poitrine. Elle me demande de faire des respirations profondes et déplace le
bout du stéthoscope à chaque bouffée d’air que je prends.
Elle
tire ma paupière pour vérifier mes yeux, me demande de sortir la langue et
inspecte ma gorge, vérifie mes oreilles.
Elle
me demande de m’allonger ensuite et me palpe le ventre en me demandant si j’ai
mal.
Elle :
Bien.
Dit-elle
quand elle finit.
Je
vois que tu es encore faible. Probablement anémiée.
(A
son équipe) On continue avec le sérum glucosé.
(A
moi)
Au
moindre souci n’hésite pas. Appelle-moi d’accord ?
On
aura les résultats de tes analyses dans la matinée. On pourra alors décider
quel traitement t’administrer.
D’ici
là, repose toi d’accord ?
Moi : D’accord, merci docteur.
Et ils sortent de la pièce.
Quelques minutes après, une infirmière nous apporte
le petit déjeuner.
Je suis surprise de voir la fameuse soupe de poulet
de la maman d’Orlane quand je découvre le plateau devant moi.
Devant ma mine perplexe, Ainara m’explique.
Maman Abi (la maman d’Orlane) avait laissé ça hier
pour toi. Selon elle, tu en raffoles.
Elle nous sert et nous mangeons ensemble en silence.
Cette question ne me quitte pas depuis hier.
Comment ?
Pourquoi ?
Je ne mérite pas tout ceci.
Toute cette famille qui se coupe en quatre pour moi.
Moi qui ne suis qu’une étrangère pour eux.
Pourquoi toute cette attention ?
Je
connais la réponse à cette question mais, je me refuse à y croire.
Ils
diront tous que je fais partie de leur famille. Je n’arrive pas encore à
accepter cela.
Comme
si elle suivait le cours de mes pensées, Ainara m’adresse un sourire bienveillant.