~ Dans la tête de Pétula, il y a quelques heures.~

Maintenant on me dit immorale.

Avant les gens me trouvaient réfléchie.

Mon époux vient de demander le divorce et moi, je suis dans l'avion pour Malaga.

Pourquoi ?

Pour y aller pervertir mon corps et mon esprit par des activités que la morale réprouve.

Je vais me blottir dans les bras de l'homme que j'aime.

Nous allons nous aimer jusqu'à plus soif.

Peu importe ce que pensent les gens.

J'en suis amoureuse.

Mon corps crie à perdre haleine rien qu'à l'idée de le retrouver.

Mon âme est encensée par la seule idée de lui, là, face à moi.

Tout nu.

Il est mon pécher.

Mon interdit.

Mon tabou.

Je suis à ses pieds.

Je consume à l'idée de le serrer bientôt dans mes bras.

Tout mon être appelle à la rédemption car je sais que les moments que nous allons passer seront dignes d'une anthologie du sexe et des plaisirs charnels.

Les choses ont commencé simplement.

Il est entré dans mon bureau et en a refermé la porte.

Il s'est approché encore et encore.

Son visage arrivé à quelques millimètres du mien, il m'a murmurée :

« Vous êtes la plus belle femme que j'ai rencontré. »

Et délicatement, il a posé un baiser sur ma joue.

Je n'ai pas trop compris l'approche d'autant que je ne m'y attendais pas.

Ce jeune homme a tout pour plaire aux filles de son âge.

Pourquoi se laisse t-il perturber par le charme d'une cinquantenaire que je serai dans 2 ans ?

Je me suis levée de mon fauteuil pour être à hauteur.

Mes yeux fixés aux siens, je lui ai dit :

« Jeune homme, vous êtes fou ! »

« Fou de vous », m'a t-il répondu.

Dès lors, le pacte était scellé : il me voulait.

J'allais devoir batailler dur pour ne pas céder, pour respecter les vœux que j'avais échangé avec mon époux, 22 ans auparavant.

Je suis Pétula Anémone.

Je zappe le nom de mon époux par discrétion car il a déjà assez souffert de l'affront que je lui fais de préférer un jeune homme de 25 ans, à l'ingénieur chevronné de 50 ans qu'il est.

Je suis maman de 3 adorables fils et d'une fille de 18 ans qui vient de décrocher son baccalauréat.

Je m'envole pour Paris puis Malaga ce soir, pour y retrouver celui que mon corps mes sens, mon être tout entier réclament.

Mon beau Peter.

Peu importe ce qu'en diront les gens.

Ils ne savent ce qu'il y a entre nous.

Ils ne savent pas le nommer.

C'est la raison pour laquelle ils emploient des qualificatifs hideux pour désavouer cette relation que Peter et moi avons.

Je l'aime à en mourir.

Oui, c'est ça !

Je crève d'amour pour lui car il réveille en moi des sensations insoupçonnées.