Chapitre 2

Ecrit par St Daniel

???? NOUVELLE CHRONIQUE

???? Titre : Elle voulait venger, il voulait oublier

✍???? Par Saint Daniel

???? Genre : Drame | Romance toxique | Vengeance


Chapitre 2 –


Le lendemain, il pleut.


Pas la pluie violente et capricieuse de saison.

Non, cette pluie fine et silencieuse… comme une larme que personne n’a le courage d’essuyer.

Je marche sous le ciel gris, sac sur le dos, écouteurs vissés dans les oreilles, musique au hasard.

Mais rien ne me distrait.

Je pense encore à elle.

Maïna.


Ses mots tournent dans ma tête comme une ritournelle maudite :

“Je t’aime toujours, Kevin.”


Elle ose dire ça après tout ce qu’elle a fait ?

Je serre les dents.

Je ne dois pas replonger. Je me suis juré de ne plus croire.

Ni en l’amour. Ni en elle. Ni en personne.


J’arrive au centre d’examen.

Tout le monde est déjà là. Uniformes froissés, visages fatigués, mais espoir accroché au regard.

Aujourd’hui, c’est la vraie bataille. Les épreuves sérieuses commencent.


Je monte les marches sans faire attention. Je croise des visages, des bonjours, des sourires… je réponds à peine.

Et puis…


— Liam : Kevin ! (Il me rejoint dans les escaliers, en sautillant presque.)


Je lève les yeux vers lui. Il affiche ce sourire mi-moqueur, mi-intrusif que je connais trop bien.


— Liam : Tu sais qu’elle t’a cherché après ton départ hier ?

— Kevin : Elle aurait dû chercher Dieu, pas moi.

— Liam (riant doucement) : Toi là, tu as vraiment le cœur en cage.


Je ne réponds pas.

Pas parce que j’ai rien à dire.

Mais parce que si je parle, je risque d’exploser.


Arrivé à l’étage, je remarque un attroupement.

Des murmures. Des têtes qui se retournent.

Et au centre…

Elle.


Maïna.


Elle est là.

Mais pas seule.

Un garçon l’accompagne. Grand, teint clair, chaînes dorées au cou.

Il la tient par l’épaule comme un trophée.


Liam siffle entre ses dents.


— Liam : C’est qui encore ce gars-là ?

— Kevin : Je m’en fous.


Mais au fond… je m’en fous pas.


Et ce que j’ignore encore, c’est que ce garçon-là,

ce sourire sur son visage,

cette main sur l’épaule de Maïna…


Ce n’est pas que de la comédie.

C’est le début d’un nouveau jeu.

Et cette fois, je ne suis peut-être pas le seul à saigner.


Bref…

Je m’en fous.

Enfin, j’essaie.

Mais la vérité, c’est que je m’en fous pas du tout.


Je fais semblant.

Je détourne les yeux.

Je serre les lèvres.

Et je rentre en salle juste après les contrôles de cartes et les appels.

Nom. Prénom. Série. Signature.

Comme si tout ça pouvait effacer ce que je ressens.


Je m’installe à ma place.

Ma tête retombe doucement sur le banc, comme un fardeau qu’on ne peut plus porter.

Et là, je suis ailleurs.

Coincé dans une guerre silencieuse.

Mon ego face à mon cœur.

Mes sentiments face à ma fierté.


Je revois mes cours, défilant en vrac.

Les définitions, les formules, les plans de dissertation, les schémas… tout s’entrechoque dans ma tête,

mais rien ne reste clair.

Tout est flou.

À cause d’elle.


Puis une voix, calme mais chargée de curiosité, m’interpelle doucement, derrière moi.


— Lui : Dis-moi… qu’est-ce qu’elle t’a fait pour que ton regard soit si vide quand on te parle d’amour ?


Je reste silencieux un instant.

Puis je tourne légèrement la tête. Je réponds sans vraiment le regarder.


— Kevin : Elle… elle m’a aimé juste assez pour que j’y croie. Puis elle est partie. Sans bruit. Avec tout ce que j’avais donné.

Depuis, je cherche plus à revivre ça. Je sais plus si j’en suis capable.


Il marque un temps. Puis demande :


— Lui : Tu l’aimais… tant que ça ?


Je ferme les yeux. Un frisson me traverse.


— Kevin : Assez pour que son départ me laisse à moitié vivant.


Il inspire doucement. Sa voix se fait plus grave.


— Lui : Et sa trahison ?


Je ne réponds pas.

Le mot me serre la gorge.

“Trahison”. Il le dit comme un fait. Moi je le vis comme une blessure.


— Lui : Tu n’as rien à dire. On se connaît pas. Et tu…


— Kevin : Oui. C’est ça. On se connaît pas. Alors…


Je m’apprête à finir ma phrase quand un surveillant l’appelle.


— Surveillant : Hé toi là-bas, viens me montrer ta carte.


Il se lève sans me répondre.

Il s’éloigne et va s’asseoir à sa place.

Je reste là, seul avec ma phrase restée en suspens.


Je tourne légèrement la tête…

Et je la vois.


Maïna.


Elle me regarde.

Et elle me sourit.

Pas un sourire heureux.

Un sourire dangereux, presque doux, presque coupable…

comme pour me réveiller ce qu’elle a tué en moi.


Et elle aurait réussi.

Peut-être.

Oui, elle aurait réussi…


Si à ce moment précis, les profs n’étaient pas entrés.

Si leurs voix n’avaient pas brisé la tension.


— Professeur : Épreuve sur table. Rangez vos affaires. Concentrez-vous.


Les feuilles se distribuent.

L’attention se recentre.


Mais dans ma tête, une autre épreuve commence.


Deux heures plus tard.


L’épreuve est terminée.

Les visages se relâchent. Certains sourient, d’autres soupirent.

Moi, je rends ma copie comme on rend une lettre d’adieu.

Sans émotion. Sans attachement.


Je sors, je descends lentement les escaliers, encore perdu dans mes pensées.

Quand une voix douce, calme… mais froide, me retient de l’arrière.


— Imelda : Pourquoi tu l’oublies pas ?


Je m’arrête. Je reconnais cette voix entre mille.

Ma bestie. Imelda.

Toujours là dans mes silences. Dans mes chutes. Dans mes murs.


Je ne me retourne pas tout de suite.

Je laisse mes mots sortir, lentement.


— Kevin : Parce qu’oublier… c’est faire comme si rien n’avait jamais existé. Et ça, je peux pas.

Elle descend les dernières marches et se place à côté de moi.


— Imelda : Alors… comment t’as su qu’elle t’aimait plus ?


Je souris. Amer.


— Kevin : Sur ses lèvres, là où je lisais l’amour…

J’ai croisé ce goût amer. Celui qui annonce les malheurs.


Elle me regarde en silence. Elle hoche doucement la tête.


— Imelda : Et tu l’aimes encore ?


Je tourne le dos, mais je lui jette un regard par-dessus l’épaule.

Suffisamment intense pour lui répondre sans un mot.

Mais je parle quand même.


— Kevin : Tu me croirais si je disais oui ?


Elle me fixe.

Pas comme une amie.

Comme quelqu’un qui porte un fardeau depuis longtemps.


— Imelda : Je suis ta bestie, Kev. Et je sais lire dans ton regard ce que ton cœur noir essaie de cacher.


Elle fait un pas.

Puis un autre.

Et là, sans prévenir… elle s’approche, doucement,

et pose ses lèvres sur les miennes.


Pas un baiser volé.

Pas un geste d’impulsion.

Non.

Un baiser qui parle.

Un baiser qui dit : “Moi aussi, j’ai mal. Mais je t’attends depuis.”


Elle se recule, les yeux brillants, et dit :


— Imelda : Ce que t’as ressenti là… ce n’était pas son amour. C’était le mien.

Si toi, tu l’as pas compris, ton ego, lui, l’a senti.

Et il sait que tu retomberas. Et que tu aimeras encore.

Sauf que cette fois… tu sauras faire la différence entre ce que tu vivais avant, et ce que tu mérites après.


Je baisse la tête. Je ferme les yeux.

Ce qu’elle dit…

Ça me touche.

Mais je suis encore en guerre avec moi-même.


— Kevin : Tu vas dire que elle m’a mis une balle, Imelda. Et moi, je m’enterre tout seul.


Elle approche à nouveau.

Mais je termine.

La voix cassée.


— Kevin : Mais non. L’amour m’a tué…

Et elle… elle m’a enterré.


Silence.


Le genre de silence où tout s’est dit.

Où tout s’est compris.


La nuit est tombée.

Et avec elle, un silence épais.

Un de ces silences qui collent à la peau comme la sueur d’un mauvais souvenir.


Je suis seul chez moi.

Fenêtre entrouverte, lumière tamisée, téléphone éteint.

Le genre de soirée où je me parle à moi-même, en boucle.

Où je me demande à quel moment tout a basculé.

Où je me bats contre des pensées qui ont toujours un visage : le sien.


La pluie menace.

Le ciel est lourd.

L’odeur de l’orage monte lentement… le parfum de la grande pluie, celui que l’Afrique reconnaît sans regarder le ciel.

Et c’est dans cette atmosphère-là… que ça frappe à ma porte.


D’abord doucement.

Puis plus fort.


Je fronce les sourcils.

À cette heure ? Qui oserait ?


J’ouvre.

Et je reste figé.


Elle.


Maïna.


Debout devant moi.

Trempée par la pluie.

Mais magnifique.

Habillée comme elle seule sait le faire :

Une robe noire moulante, dos-nu, courte juste assez pour être indécente sans l’avouer.

Talons fins. Collier doré. Rouge à lèvres comme une provocation.


Ses yeux me regardent.

Sans excuses. Sans peur.

Avec ce même regard que j’ai croisé le premier jour.

Celui qui dit : « Tu me détestes, mais tu me veux encore. »


— Kevin : Qu’est-ce que tu fais là ?

Ma voix est grave. Froide.


Mais elle ne répond pas tout de suite.

Elle entre. Sans invitation.

Comme si elle n’était jamais partie.

Comme si mon cœur lui appartenait encore, malgré tout.


— Maïna : Je sais que je ne devrais pas. Mais j’ai besoin de comprendre si ce qu’on avait… c’est vraiment mort. Ou si c’est toi qui refuses d’admettre que c’est toujours là.


Je la fixe.

Ses mots résonnent dans cette pièce vide.

Et dans mon corps… quelque chose brûle.


Je ferme la porte.

Lentement.

Trop lentement.


Elle avance vers moi.

Ses doigts glissent contre ma chemise mouillée par la moiteur de la nuit.


— Maïna : Dis-moi d’arrêter. Dis-le, Kevin. Et je pars.


Mais je ne dis rien.

Je la regarde.

Je la hais.

Mais je la désire.


Sa main monte jusqu’à ma nuque.

Elle murmure :


— Maïna : Si tu ne veux pas de mon cœur, prends au moins ce que ton corps réclame.


Et je cède.


Pas à l’amour.

Mais à ce feu qu’elle ravive à chaque regard.

À cette faiblesse que je hais mais qui me rend humain.


Mes lèvres trouvent les siennes dans un choc brutal.

Les murs en témoignent. Les soupirs aussi.

Les vêtements tombent un à un, sans cérémonie.

Les regrets aussi.


Et dans le noir, sous le grondement lointain de la pluie…

je recommence à ressentir.


Peut-être pour la dernière fois.

Ou pour le pire à venir.


A suivre …


???? Chaque *chapitre* ❤️‍????, un face-à-face entre la vengeance et l’oubli.

Tu es prêt(e) ? Ce n’est que le début…


???? À lire prochainement…

???? #SaintDanielChroniques

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ELLE VOULAIT VENGER,...