Chapitre 2 : Annick REMANDA version 2.0
Ecrit par kaynaliah
******Annick****
Dring Dring Dring
-« Allo »
-« Bonjour Annick»
-« Ca va Rose ? »
-« Oui et toi ? »
-« Ca va »
-« Cool alors »
-« Je ne peux pas rester longtemps au téléphone avec toi. Quand on commence on ne s’arrête plus »
-« Lol ! Tu me déranges pourquoi alors ? »
-« Le grand patron te demande »
Koum koum koum
-« Oh pourquoi ? »
-« Je ne sais pas. Mais il a aussi convoqué Marion »
-« Kieee. La femme là est certainement partie se plaindre de moi là-bas encore »
-« Arrête d’avoir peur toi aussi. Va voir »
-« Depuis cinq mois que j’ai commencé ici, je n’ai jamais croisé le
grand patron et soudainement il me fait appel toi aussi. C’est suspect.
En plus, Marion est avec lui. Tout le monde dans cette boîte sait
qu’elle me déteste »
-« Ah mouf là-bas peureuse»
-« Bon j’arrive »
Je raccroche le combiné et reste sonnée un moment avant de parvenir à
me lever de mon siège. Je dépose ma paire de lunettes de vue sur mon
bureau et me dirige vers la porte. Je sors de là. J’emprunte l’ascenseur
qui me mène au dernier étage de la tour de la société. Je passe devant
le bureau de Marion qui me fait signe de me calmer et me souffle toute
sa force dans ses gestes. Je cogne devant la porte et j’attends qu’on
m’autorise à entrer avant de l’ouvrir.
-« Bonjour Monsieur AYEW »
-« Bienvenue Mademoiselle REMANDA. Veuillez prendre place je vous prie »
-« Merci Monsieur AYEW »
J’ai le cœur qui bat fort car je me demande bien ce que je fais ici.
Quel peut bien être l’objet de ma présence ? Je tourne légèrement la
tête et je vois que Marion me toise méchamment. Mais elle a quel
problème celle-là ?
-« Bien. Merci Mesdemoiselles d’avoir répondu affirmativement à ma demande »
-« Mais c’est tout naturel Monsieur AYEW » répond Marion
-« Bien je ne vais pas tourner autour du pot. Vous vous souvenez de la conférence qui a lieu au Bénin dans une semaine ? »
-« Oui Monsieur AYEW » avons-nous dit en cœur.
-« Bien. C’est un événement très important pour notre société. C’est
l’occasion de prendre plusieurs contacts qui nous serons utiles pour
notre développement à l’international »
-« ….. »
-« Mademoiselle REVIGNET était sensée s’y rendre seule mais ça c’était avant »
Ne me dites pas que je dois y aller avec elle ? Ce sera un enfer.
-« j’ai peur de ne pas comprendre » dit Marion
-« Bien que vous soyez plus expérimentée, Mademoiselle REMANDA a certes
plus de compétences que vous et surtout en matière linguistique. »
-« …… »
-« J’ai donc décidé au lieu de vous y envoyer accompagnée d’un interprète que Mademoiselle REMANDA ira à votre place »
-« Pardon ? » crie Marion.
Je suis tout simplement stupéfaite.
-« Mademoiselle REMANDA est trilingue et sera d’un excellent atout lors
de cette conférence car elle pourra approcher plus rapidement et
aisément les anglophones qui y seront présents. »
-« Mais elle n’a pas assez d’expérience Monsieur »
-« Vous voulez discuter mes instructions Mademoiselle REVIGNET ? »
-« Non Monsieur » dit-elle la mine attachée.
-« Bien. Mademoiselle REMANDA vous irez donc représenter la société
lors de cette conférence et surtout revenez avec un carnet d’adresses
fourni »
-« Bien Monsieur AYEW. Merci pour la confiance »
-«
Vous avez fait vos preuves et je veux vous donner encore plus de
responsabilités. Mademoiselle REVIGNET merci de remettre tous les
éléments du dossier à Mademoiselle REMANDA »
-« Oui Monsieur »
Je ne tarde pas dans son bureau et sors de là presqu’essoufflée
tellement je n’en reviens pas de la conversation qui vient de se
produire. Rose n’étant pas à son bureau, j’ai pris directement la
direction du mien. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvre
violemment sur Marion qui avance vers mon bureau et me balance le
dossier sur la table qui finit par s’éparpiller et cela a le don de
m’énerver et me pousse de me lever de mon siège.
-« Tu te fous de moi Marion ? »
-« Tchip. Tu as écarté tes jambes pour avoir le permis d’aller à cette conférence ou quoi ? »
-« Si tu as l’habitude de le faire ne prends pas ton cas pour une généralité »
-« Tu parles ainsi à qui ? »
-« Il n’y a qu’une personne avec qui je parle ici »
-« Ne me cherche pas Remanda »
-« C’est Mademoiselle REMANDA pour commencer donc respecte le nom de
mon père. Pour revenir à nos moutons, depuis que j’ai commencé ici, tu
me cherches des problèmes et ce n’est pas parce que je ne réponds pas
que ça veut dire que je suis passive »
-« Tchip »
-« Refais ça
encore et je te jure que tu vas retrouver ta tête suspendue au plafond
de ce bureau. Tu n’auras même pas le temps de comprendre ce qui t’arrive
»
-« …… »
-« Si tu as l’habitude de terroriser tes collègues, ça ne marche pas avec moi »
-« ….. »
-« Mon bureau n’est pas un moulin. C’est mon espace professionnel
privé. Tu cognes à la porte comme tout le monde et tu attends que je
t’autorise à entrer. C’est le ba-ba des bonnes manières »
-« Tchip »
-« Il faut demander à ton mari de te secouer un peu comme un cocotier.
Tu es tellement aigrie on dirait une mal baisée. Merci de ramasser ton
fouillis là et e me ramener ce dossier en ordre. On fera les
vérifications avec le patron pour être sûre que tu as tout mis à
l’intérieur. Maintenant sors de mon bureau »
Elle ne demande
pas son reste et repart en claquant la porte. Je regarde l’heure. Il est
midi pile. Je prends mon sac et me dirige vers le parking. Je vais
chercher ma fille Anaelle au lycée. Depuis qu on a déménagé et qu’elle
vit avec moi à nouveau, c’est notre rituel. Je vais beaucoup mieux et
suis mon traitement aussi mais personne est au courant de cela au
boulot.