Chapitre 2: Désira Mfouti

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 2: Désira Mfouti

 

(Allemagne, Mars 2010, tiré des faits réels)

 

- Je sors suivre le match chez Marc

 

- Ok

 

Son ok était froid, on était  à samedi et depuis lundi Désira et moi ne parlions pas. Depuis notre discussion du lundi soir elle faisait la tête et franchement je n’avais pas vraiment envie de la dorloter car à vrai dire je ne voyais pas le mal que j’avais fait. 

 

J’avais pris ma veste que j’enfilais au dessus de mon polo puis je prenais cette fois ci les contacts de la voiture puis refermais la porte derrière moi. 

 

Arrivé chez mon ami, il y avait aussi Alain un autre ami à moi. Installés devant le match avec nos bières et une pizza, je me mis à les expliquer mes embrouilles avec Désira 

 

- Non mais sérieux Biyo tu ne penses pas qu’à 35 ans tu devrais aussi penser à te stabiliser? Par moment ça ne te fais pas bizarre que parler de mariage te fasse autant flipper? Ça se comprendrait si tu n’avais pas encore de position financière stable mais à ton niveau c’est quand même bizarre tu ne trouves pas?

 

Biyo c’était comme ça que mes potes m’appelaient... La remarque de Marc me fit rire 

 

- Kiekiekiekiekie ( éclat de rire) non mais écoute toi gars, toi un célibataire comme moi tu me fais ce genre de remarque voilà ce qui me fait bizarre en fait! Ça aurait pu être Alain ça se comprendrait mais pas toi quand même!

 

Alain était marié depuis près de deux ans maintenant, sa femme attendait même un enfant. Marc quant à lui était fiancé mais ils ne vivaient pas ensemble avec sa fiancée. Cette fois ci ce fut autour d’Alain de m’attaquer

 

- Non t’es pas comparable avec Marc toi aussi. Il est vrai que toi tu es installé avec la fille mais de toi à nous, nous savons bien que c’est juste une façon de passer le temps tu envisages rien de sérieux alors que Marc et Alice c’est du sérieux ils ont officialisés. Ce qu’on veut te dire c’est surtout ça le désir de la stabilité ça fait bizarre que ça ne te vienne jamais à l’esprit en fait!

 

- Bah c’est trop de chichi je pense!

 

- Ce n’est pas normal que t’es un tel raisonnement. Bon je pense même que ton voyage au pays est une bonne chose comme ça au moins tu libères  la fille d’autrui parce que ça ne sert à rien qu’elle vive avec un homme comme toi. Elle se fait plein de films alors que toi tu ne te vois pas aller quelque part avec cette relation elle se fait du mal pour rien cette Désira 

 

Le reste du temps, aussi nous l’avions écoulé avec le même genre de causerie, taquinerie par ci et débats concernant le match par là. Il se faisait quand même tard, il fallait que je rentre. 

 

Une fois dans la voiture, je me rendais compte que ma petite sœur Dorcas m’avait laissé un message vocal 

 

- Yaya je suis vraiment désolée je te demande pardon pour la maladresse que j’ai commise avec Ya Désira: je ne savais pas que tu ne lui avais rien dit pour ton voyage. Vraiment ya Brice pardonne moi. Je viens de recevoir le message de ya Dominique dans lequel elle était vraiment en colère pour l’acte que j’ai commis vraiment yaya je ne savais pas tout ça pardonne moi yaya. Je t’en prie réponds moi. 

 

J’étais trop remonté de quel droit Dominique s’était permise de faire des reproches à la petite. Alors qu’elle savait bien que Dorcas ne pouvait pas savoir que j’avais gardé la date de mon voyage à Désira.

 

D’ailleurs même, où était le problème de Dominique dans tout ça? Moi même j’avais appris que Dorcas avait parlé à Désira par maladresse depuis le lundi mais je n’avais pas osé faire une reproche à la petite juste parce que je savais que tôt ou tard il fallait bien que je dise à Désira que je l’étais dans quelques jours.

 

Ce qui me mettait le plus la rage c’était Désira qui avait rapporté tout ça à Dominique alors qu’elle savait bien que Dominique avait du mal à avoir une bonne relation avec notre demi sœur et notre demi frère. En conduisant j’avais hâte d’arriver à la maison et lui dire ses quatre vérités à Désira.

 

Une fois à la maison j’ouvrais la porte et je lui trouvais au téléphone avec sa sœur entrain de se plaindre de l’affaire de mon voyage. 

 

Je n’avais pas le temps pour lui laisser finir son appel alors j’entamais directement 

 

- Non mais Désira à quoi tu joues tu veux foutre la pagaille entre mes sœurs c’est ça? Dis moi en quoi la petite Dorcas a mal agit, elle qui au moins t’a dit ce qu’elle savait? Donc tu veux faire copine-copine avec Dominique genre tu t’imagines qu’elle ne savait pas pour mon voyage? Bah je te signale qu’elle le savait même avant la pauvre petite. Écoute arrête de semer la pagaille entre mes sœurs tout sauf ça!

 

D’un geste mécanique elle coupa l’appel. Puis se leva pour se tenir debout juste devant moi

 

- Tu as l’audace de vouloir endosser le tort sur moi? Je te signale que c’est toi qui vit sous le même toit qu’une femme et ne lui dis même pas que tu t’apprêtes à quitter pour toujours 

 

- Après quoi? dis moi, vivre sous le même toit fait de toi ma femme? pour que je me sente obligé de te faire le compte rendu de tout? En plus, si tu étais une aussi bonne femme que ça tu comprendrais que c’est vital pour moi ce voyage, mais comme tu ne penses qu’à toi!

 

- C’est vital pour toi mais est ce que tu as pensé à notre relation? Est ce que tu as pensé à ça? Au lieu de t’excuser de m’avoir gardé une telle décision non tu viens te pointer devant moi pour me faire des reproches? C’est toi qui te comportes mal et tu veux que je me sente fautive c’est ça?

 

- Oh je vois que tu n’as rien compris et que ça ne sert même pas que je continue cette conversation avec toi. 

 

Je disais cette dernière phrase en quittant le salon pour la chambre. Mais apparemment cela avait fait monter la colère de Désira qui me suivit dans la chambre 

 

- Tu n’as aucun remord Brice? Je t’ai présenté à ma famille, et aujourd’hui tu te décides de rentrer au pays sans me dire, et dans tout ça, selon toi qu’allait-Il arriver à notre relation? Vas y dis moi!

 

- Non mais je vois que tout ce qui t’intéresse toi c’est ton statut. Tu veux parler d’une relation alors que ça ne t’intéresse même pas que je veuille construire mon avenir et tu viens me casser les oreilles avec tu m’as présenté à ta famille? T’ai je demandé de me présenter à ta famille ou bien tu penses que je ne sais pas que tu t’es empressé de me présenter à ta famille parce que pour toi c’était comme un trophée que tu venais de gagner? La preuve en est chaque fois que tes sœurs parlent de moi elle commence par mettre en avant l’argent de ma mère. Quoi tu t’imaginais que je suis un idiot qui ne comprend pas tes véritables intentions? Non Désira je ne le suis pas! mais c’est juste que j’aime accorder le bénéfice du doute aux gens.

 

- Brice quoi tu sous entend que je ne t’aime pas c’est ça ? 

 

- Je ne sous entend rien je suis juste réaliste sur le fait que c’est facile d’aimer un garçon qui te donne tout. Mais sinon ce n’était pas la base de notre discussion je suis surtout énervé du fait que tu sais combien c’est tendu entre Dominique et nos demi- frères mais tu te permets d’exposer Dorcas auprès de Dominique. Tu sais, Désira le mariage ce n’est pas comme ça qu’il faut le chercher. Voilà! Pour ce qui est de mon voyage bah oui c’est vrai je quitte en fin du mois et jusqu’ici je pensais garder la maison pour toi et voir où notre relation nous mènerait mais là je pense que c’est bon tu m’as pommé et je n’ai plus envie de jouer à ce jeu. Cette relation d’ailleurs commence à me fatiguer je vais faire signe à mon agent immobilier pour lui dire que je sors, je libère la maison. Tu vas devoir repartir chez ta sœur ou que sais je encore. 

 

C’était sorti comme ça, maintenant que je l’avais dis je ne pouvais plus le retirer. D’ailleurs je n’avais pas envie de retirer ce que je venais de dire. Déjà que je ne me voyais pas prendre des engagements, il avait encore fallu que Désira déclenche un conflit entre mes sœurs ce que je n’appréciais pas. 

 

Désira n’avait plus dis un seul mot après ce que je venais de dire. Elle était retournée au salon. Quant à moi je pris mon téléphone pour essayer de joindre ma petite sœur Dorcas. 

 

Son téléphone sonnait en vain. Alors je me décidais de passer par papa. Ça n’avait pas sonné longtemps que papa avait décroché l’appel 

 

- Allo Brice 

 

- Papa comment vas tu?

 

- Je vais bien en dehors de la tension qui semble me déranger depuis quelques jours. Dis moi j’aurais appris que tu rentre cette fin du mois

 

- Oui papa, j’avais demandé à Dorcas de te tenir informé que je rentrais. J’ai un projet d’entreprise je t’en parlerais mieux sur place.

 

- D’accord je vois. Et ta sœur elle va bien? 

 

- Oui papa elle va bien. Mais dis moi tu es sous traitement pour ta tension j’espère?

 

- Oui je suis sous traitement et ces jours ci je prends beaucoup de citronnelle on m’a dit que ça me fera du bien aussi

 

- Oui c’est vrai que boire peut aussi contribuer à baisser ta tension. Mais il faut que tu ais un tensiomètre pour être sure de ta tension chaque fois. Je vais t’apporter un tensiomètre. Et maman Eliane elle est rentrée de son voyage?

 

- Non elle est toujours à dolisie, elle fait les champs avec sa sœur.

 

- Ok je vois. J’essaie de joindre Dorcas mais en vain, est ce qu’elle est là?

 

- Oui elle est dehors elle fait la vaisselle. C’est sure que son téléphone doit être dans la chambre tu veux que je te la passe?

 

- Oui papa

 

J’entendais mon père crier après ma soeur. J’attendais un moment avant d’écouter sa fine voix 

 

- Allo yaya!

 

- Dorcas ma puce tu vas bien?

 

- Oui yaya et toi? 

 

- Je vais bien aussi. Bah dis donc tu jettes ton téléphone où comme ça?

 

- Ahahahahaha je fais la vaisselle et j’ai laissé le téléphone à la charge dans la chambre 

 

- Ok je vois. 

 

- Yaya je me disais même que tu m’en voulais je suis vraiment désolée je ne savais pas que ya Désira n’était pas au courant pour ton voyage. Du coup le lundi je l’ai écris pour faire un coucou et en passant je lui ai dis c’est sure que tu vas t’ennuyer quand yaya va venir en tout cas je ne savais pas yaya pardonne moi.

 

- Mais tu n’as rien fait de grave ma grande rien du tout.

 

- En fait Ya Dominique m’a appelé pour me blâmer de ce que j’avais fais mais vraiment yaya ce n’était pas un fait exprès 

 

- Hum tu t’inquiète pour rien. Dominique est ta soeur donc tu dois être habituée avec ses sautes d’humeur maintenant. C’est sure qu’elle ne pensait même pas ce qu’elle t’a dit.

 

- D’accord yaya je m’en voulais même déjà. Surtout que je t’ai laissé une note vocale mais tu n’a pas répondu je disais même à Karl combien j’avais peur que tu sois fâché contre moi.

 

- Je ne le suis pas. Bah écoute je vais devoir raccrocher c’était juste pour te rassurer. Karl est là?

 

- Non yaya il a fait un tour à boulangerie acheter du pain. 

 

- D’accord repasse moi le vieux que je lui dise au revoir. 

 

- D’accord yaya. Bisous bisous mon yaya

 

- Bisous chérie 

 

Puis elle remit le téléphone à papa avec qui je passai encore quelques minutes à parler avant de raccrocher.

 

Je restais quand même perplexe sur le comportement de Dominique ma soeur vis à vis de notre père et de nos demi frères Karl et Dorcas. Elle n’avait jamais manifesté un sentiment de respect ou même de considération pour eux. Ce qui me faisait de la peine. Il était vrai que notre maman disposait de plus de moyen que notre père et que les conditions de vie chez notre père ne s’alignaient pas à notre style de vie ayant grandi chez maman, mais Dominique n’avait pas le droit de se comporter ainsi avec son père ou même son frère ou sa sœur. L’argent n’était pas tout ce qui faisait la vie, dommage que pour Dominique c’était encore une leçon difficile à assimiler. Ce qui m’énervait plus c’était Désira qui savait combien je ne faisais aucune différence entre mes cadets et donc pour s’attirer mon affection elle était devenue très gentille avec Dorcas aussi mais là elle n’avait pas hésité de sauter sur la première occasion pour mettre mes deux sœurs en conflit. 

 

Je ne voulais plus continuer cette relation avec Désira non pas à cause de ce qui venait de se passer mais surtout parce que comme je le disais à mes potes je ne me voyais pas prendre des engagements avec une fille. 

 

Il est vrai que j’avais le cœur serré compte tenue de la manière dont j’avais annoncé tout ceci à Désira mais je n’y pouvais rien. C’est dans toutes ces réflexions que le sommeil m’avait trouvé et que je m’étais laissé emporté. 

 

En me réveillant le matin, Désira n’était pas au lit à mes côtés, j’etaus descendu du lit et m’étais rendu au salon, où je la trouvais du côté de la cuisine entrain de faire un petit déjeuner copieux, crêpes, croissant, lait, café, omelette, des fruits... En me voyant elle s’approchait de moi

 

- Bonjour bébé tu as bien dormi?

 

Je n’avais pas vu venir la bise qu’elle déposa sur mes lèvres

 

- Oui 

 

Je répondais de façon rapide et d’un ton sec. Puis elle m’attira jusqu’à la table pour m’installer. Pendant ce temps elle terminait les derniers détails de son petit déjeuner. Je m’étais assis puis m’étais servi du café, après la première gorgée, je lançais 

 

- Mais tu sais bien que le matin je ne suis pas petit déjeuner copieux hein, un bol de lait au cornflakes précédée d’une tasse de café me suffit hein.

 

En le disant je me levais pour prendre les cornflakes dans l’un des placards de la cuisine.

 

- Oui mais je me dis qu’il ne nous reste que quelques jours alors on doit en profiter pour passer des bon moments et donc un bon petit déjeuner ne nous ferra pas de tort.

 

Non mais cette fille pouvait être collante! je me disais au fond de moi. Mais comment Désira faisait pour ne pas comprendre les choses? J’aurais bien voulu continuer notre relation si seulement elle ne sortait pas tout le temps les histoires de mariage mais hélas! Pour Désira tout se résumait au mariage.

 

- Au fait j’ai téléphoné Dorcas ce matin pour lui faire mes excuses je n’aurais pas du raconter tout ça à Dom. Et je veux aussi te faire mes excuses je ne voulais pas opposer tes sœurs je sais déjà  combien de fois tu te bas à ce que les deux aient une bonne relation 

 

Alors qu’elle le disait elle déposa ses dernières crêpes à table, puis elle s’installait en face de moi. Tout en continuant son discours 

 

- J'ai réagit sur le coup de la colère en apprenant la nouvelle de ton voyage vraiment excuse moi bébé 

 

Pendant qu’elle parlait, elle collait ses orteils aux miens avec douceur sous la table. Je continuais à prendre ma tasse de café, pourtant je ne savais refouler le trouble que son geste causait en moi. 

 

De toutes les façons je n’avais rien à perdre me disais je au fond de mon cœur. Je pouvais encore accorder une deuxième chance à notre relation. De toutes les façons je serais au pays et je n’aurais pas à écouter tout le temps des histoires sur le mariage. En plus je ne pouvais pas nier que j’aimais quand même Désira. Bon je pense que c’était de l’amour ou un truc proche de l’amour. Quel homme ne serait pas heureux d’avoir une femme comme Désira dans sa vie, elle était belle et très raffinée toujours concentrée sur les détails de sa présentation... 

 

Notre petit déjeuner c’était très vite transformée en une réconciliation sur la couette. Le débat sur mon voyage était clos. Bien que je m’étais décidé à continuer cette relation, je n’avais cependant pas changer d’avis en ce qui concernait le loyer j’allais le libérer. Désira allait retourner chez sa sœur. 

 

Désira avait passé le reste de la journée à chercher quel cadeau elle ferait à ma mère, à mon père, à mes sœurs, mon frère et aussi à mon fils. Lorsqu’elle évoqua le nom de mon fils je me rappelait qu’il m’avait demandé une console de jeu que je n’avais pas encore commandé sur le net 

 

- Au fait Junior m’avait demandé de l’acheter une console de jeu. Ça m’était carrément sorti de la tête. Passe moi mon pc que je me connecte pour voir si c’est disponible en ligne 

 

Je m’adressais à Désira, nous étions allongés au lit et mon ordinateur portable se trouvait sur la table de chevet du côté de Désira qui venait de me le passer.

 

- Je suis stressé à l’idée de faire un cadeau à ta mère tu penches sur quoi entre un parfum et un pagne super wax ?

 

- Un parfum c’est mieux mais je pense qu’elle aimerait l’un ou l’autre de toutes les façons 

 

- Hum un pagne c’est plus significatif quand une belle fille offre un tel cadeau à sa belle mère par contre un parfum hum!

 

Je m’étais mis  à rire, Désira pensait attirer l’attention de ma mère avec un cadeau? Jusqu’ici ma mère n’avait jamais apprécié une seule fille qui était sorti avec moi, même pas la mère de mon fils qui avait pourtant vécu chez elle pendant près de deux ans avant de partir un matin sans raison. 

 

J’étais sur que maman n’allait même pas tenir compte de son cadeau mais je ne pouvais pas le lui dire 

 

- Bon il y a maman et maman et la mienne serait plus contente de recevoir un parfum qu’un pagne je pense 

 

- Bon j’ai encore au moins deux semaines pour réfléchir.

 

Pendant ce temps je cherchais la console de jeu de mon fils sur internet. 

 

———

 

Les jours étaient très vite passés, mon voyage était déjà dans deux jours, j’allais prendre mon vol à Paris et donc je quittais l’Allemagne ce matin pour passer au moins un jour avec ma petite sœur Dominique avant de voyager.

 

Pour la maison, Désira allait la libérer le mois prochain et repartir vivre chez sa sœur chez qui elle vivait avant de s’installer chez moi.

 

 Notre relation avait reprit comme avant sauf que désormais il fallait juste se faire à la distance et voir ce que serait la suite. Tout ça ne m’importait pas beaucoup 

 

Désira se leva devant la porte de la chambre alors que je terminais de ranger mes dernières affaires dans ma valise 

 

- Tu vas trop me manquer bébé 

 

- Tu vas me manquer aussi mon Désir 

 

Elle s’était assise au lit à côté de ma valise 

 

- j’étais déjà habituée à devoir me réveiller à tes côtés le début sera tellement dure je n’ose même pas imaginer 

 

- Ça va aller, prions juste que les choses se passent bien là bas et tu viendras peut être me rejoindre qui sait?

 

- Hum...

 

   —Dans la tête de Désira—

 

Ce n’était pas évident pour moi de retourner vivre au pays. J’avais quitté à l’âge de 20 ans deux ans après l’obtention de mon bac. Mon voyage avait coûté bien d’effort à mes parents. Il avait fallu qu’ils vendent la moitié de notre parcelle pour couvrir les frais. Arrivée en France là où il y’avait déjà toutes mes sœurs, il fallait se battre pour deux choses, les papiers et le foyer.

 

J’avais tour à tour eu des cartes de séjour et le pire était qu’actuellement ma carte de séjour était sur le point de s’expirer. 

 

Brice avait la nationalité et si seulement il avait accepté d’envisager qu’on se marie peut être que les choses devaient être plus faciles pour moi. Hélas, Brice pouvait tout me donner mais jamais il ne s’engageait à devenir plus sérieux pour officialiser notre relation malgré tous mes efforts.

 

Assise dans le lit entrain de le voir ranger ses affaires, je voyais s’envoler avec lui l’espoir de plus de stabilité. Cela pouvait paraître égoïste vu de cette façon, on pouvait penser que je ne l’aimais pas et n’étais avec lui que pour les avantages que cela m’offraient. Car il fallait bien se l’avouer avec Brice je faisais largement des économies avec le salaire de mon petit boulot de serveuse. Je ne contribuais pas au loyer , encore moins à la popote et en plus de ça il était au petit soin ce genre d’homme était resté très rare ici en Europe dans le milieu Congolais. Moi je l’avais mais il n’aimait pas entendre parler de mariage j’avais beau essayer...

 

Peu importe comment on aurait appeler les raisons pour lesquelles j’étais avec Brice, moi je savais que je l’aimais, j’étais vraiment amoureuse de cet homme. Je venais d’un milieu où l’amour n’était pas aveugle comme on dit, donc avant d’aimer je m’assurais de mes arrières.

 

Comme aimait me le répéter ma grande sœur nous sommes pauvres, ça ne sert pas de ramener un pauvre. Alors j’avoue que je choisissais mes conquêtes avec soin, mais quand j’aimais c’était vraiment de l’amour. 

 

J’aimais beaucoup Brice même si je savais que je l’aimais plus que lui ne m’aimait, cela n’avait pas assez d’importance pour moi au moins je savais qu’il m’aimait aussi.

 

A un moment le flot de larmes que je retenais avait eu raison sur moi, je n’avais pas pu m’empêcher de les laisser couler 

 

- Mon Désir arrête de faire ça. Je pensais que tout était déjà tiré au clair. On en a parlé, ce n’est pas la fin de notre relation mais j’ai besoin de ce voyage pour construire aussi mon avenir. Cette entreprise est mon rêve depuis toujours et il est temps que je me lance enfin. 

 

- Je sais t’inquiète je comprends et je croise les doigts que cela marche. Mais n’empêche que je suis tout de même triste que tu dois t’en aller comprends moi

 

- Oui je te comprends Mon Désir mais sèche tes larmes tu veux bien?

 

- Ok

 

Je me levais de là où j’étais assise pour me rapprocher de lui et l’aider à classer ses dernières affaires dans sa valise. 

 
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