Chapitre 3: Junior Taty

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 3: Junior Taty

 

... Une semaine plus tard... ( Brazzaville, Avril 2010)

 

- Papa ouvre s’il te plaît 

 

- T’es pas allé à l’école toi?

 

- Non papa je compose demain et donc aujourd’hui je n’ai pas cours.

 

Je terminai d’enfiler ma chemise avant d’ouvrir à mon fils.

 

- Quoi tu sors?

 

- Eh oui je dois faire une course en banque puis je fais un tour chez ton papy

 

- Quel papy?

 

- Bah mon père papy Paul

 

- Hum

 

Il venait de faire une grimace du genre bon c’est sans intérêt! Alors je m’asseyais à côté de lui pour lui poser quelques questions 

 

- Pourquoi tu as fais ce geste chéri ?

 

- Pour rien c’est juste que je ne l’aime pas beaucoup papy Paul je préfère papy Alfred en fait.

 

- Mais chéri papy Paul c’est mon père tu ne peux pas ne pas l’aimer c’est ton grand père. Je pense que le problème c’est parce que tu ne vas pas souvent là bas. Tu sais quoi?

 

- Hum Hum

 

Il bougea sa tête en signe de négation 

 

- Tu vas t’apprêter pendant que je fais un tour en banque puis après la banque je viens te chercher on va chez papy Paul ok? 

 

- D’accord papa je vais déjà dire à tata  Cathy de m’aider à m’apprêter

 

- Ok champion!

 

Une fois au salon la dame de ménage s’était empressée vers moi

 

- Monsieur Brice vous sortez sans prendre votre petit déjeuner

 

- Euh ne te dérange pas maman, je vais déjeuner dehors. De toutes les façons le petit déjeuner ce n’est pas trop mon truc, généralement un bol de lait me suffit. Mais arrête donc de m’appeler monsieur appelle moi Brice tout court.

 

Ma mère changeait de ménagère tout le temps. Lors de mon dernier séjour la ménagère était une jeune fille et là c’était une jeune maman dans la quarantaine. 

 

- Oh je ne peux pas vous appeler par votre nom je préfère donc dire papa à la place de monsieur

 

- Ok maman ça marche!

 

Cette fois ci m’adressant à Cathy ma petite sœur qui était installée confortablement devant une série 

 

- Miss t’es pas allée à l’école toi?

 

- Non yaya j’ai la flemme

 

- Répète encore? Tu as quoi?

 

Elle s’était mise à sourire avant de me répondre 

 

- Bah la flemme 

 

- Tu justifies le fait de n’être pas allée au cours par la flemme? Cathy?

 

D’une part je me rendais compte que les choses n’avaient pas beaucoup changé ici. Ma sœur prenait l’avantage d’être née d’une mère qui avait autant de moyen pour une raison de ne pas penser à son avenir. Surtout que son père tonton Alfred aussi était un homme politique, Cathy savait qu’il ne lui manquerait rien tant que ses parents étaient là.

 

 Comme il fallait que je file en banque rencontrer quelqu’un avec qui je devais parler de mon projet, c’était un contact de ma mère, alors je me décidais de partir d’abord puis de revenir raisonner Cathy à mon retour 

 

- Bon je vais être en retard à mon rendez vous. Je vais mieux te parler à mon retour 

 

Elle m’avait lancé un regard boudeur. 

 

- Bonne route papa!

 

M’avait lancé Junior tout souriant 

 

- Merci champion sois sage ok? 

 

- Ok papa!

 

Ça faisait deux jours que je n’avais pas pris des nouvelles de Désira. Elle m’avait manqué au téléphone mais depuis mon arrivée je n’avais pas un petit temps de libre. Je donnais toute mon énergie à la concrétisation de mon projet. Alors au volant de ma voiture coincée dans les embouteillages, je composais le numéro de Désira 

 

- Hum tu commences déjà à m’oublier hein bébé 

 

- Mon Désir tu es toujours dans les abus toi! Si je t’oublie comment se fait-il que c’est moi qui t’appelle là!

 

- Je te taquinais ahahahahah tu me manques jour après jour.

 

- Tu me manques aussi. J’avais vu ton message je vais régler ton problème d’ici la semaine prochaine pour le moment je n’ai pas encore de cash. Je te fais un western la semaine prochaine 

 

- D’accord bébé. Comment vas tu sinon?

 

- La forme je vais très bien je suis en route pour un rendez vous avec un ami de ma mère avec ces embouteillages je crains même d’être légèrement en retard

 

- Oh pauvre chéri. Tu ne m’as pas dis si maman a aimé mon cadeau 

 

- Ah ouais bah elle a apprécié. Cathy aussi à aimé son cadeau ainsi que Junior. Tout à l’heure je vais t’appeler avec le petit  il te dira lui même pour son cadeau. 

 

Junior, oui! Mais pour Cathy et maman c’était un genre de mensonge car elles n’avaient même pas prêté attention aux cadeaux de Désira. Surtout ma mère, qui avait juste laissé traîné le pagne au salon depuis mon arrivée.

 

- Hum ok. Tu sais je me disais que pour les colis que j’ai envoyé à mes parents ça sera peut être bien si toi même tu allais les déposer non?

 

- Comment ça je pensais t’avoir dit que ce n’était pas possible. J’ai d’ailleurs déjà appelé ta cousine pour qu’elle passe chercher ça ce week-end 

 

- Mais bébé ça aurait été une bien belle occasion pour que les parents te rencontrent aussi

 

- Mais Mon Désir, il n’a jamais été question de rencontrer tes parents. J’ai amené leur colis ta cousine passera chercher je ne vois pas pourquoi tu veux compliquer les choses comme ça? Écoute bébé je dois raccrocher la circulation s’est libérée je te rappelle tout à l’heure. Bisous 

 

- Hum

 

Je n’avais pas trop la tête à m’attarder sur son ‘’Hum’’de la fin, j’avais déjà raccroché sans faire de commentaire 

 

Je ne cessais de me demander pourquoi Désira ne pouvait jamais laisser les choses se faire par elles mêmes. Je restais persuadé qu’elle avait parlé de moi à ses parents et les avait promis que je passerais déposer le colis. Être amoureux était une chose mais les engagements n’étaient vraiment pas dans ma tête. J’avais déjà fourni beaucoup  d’efforts en acceptant de rencontrer les sœurs et les frères de Désira, ils étaient tous en Europe et je les avais rencontré parce que Désira avait tellement insisté. Mais de là rencontrer son père et sa mère! Non je n’allais pas jouer à ce jeu désolé.

 

........

 

Mon rendez vous c’était passé à merveille.

 

«  Petit tu peux commencer à chercher un local avec les conditions que je t’avais donné là »

 

« Ok gaillard »

 

Pitchou était l’un de mes petits du quartier avec qui j’avais l’habitude de fonctionner. Après avoir fait le texto à Pitchou j’appelai cette fois ci mon père 

 

- Allo Brice

 

- Oui papa juste pour te confirmer que je viens là bas

 

- D’accord je fais un cours je termine dans deux heures puis je serais à la maison.

 

- Pas de problème de toute les façons Dorcas et Karl m’ont confirmé qu’ils ne sortent pas 

 

- Oui il y’a même maman qui a fait un bon bouillon de silure comme tu les aime.

 

- Hum j’ai hâte j’espère qu’il y’a le safou et une bonne bière hein!

 

- Kiekiekiekiekie 

 

Papa éclata de rire.

 

Chez mon père ils étaient tous chrétiens. L’atmosphère était différent de l’atmosphère chez ma mère. La grande différence ne résidait pas tant au niveau du confort mais même leur façon d’interagir entre eux dans la maison avait quelque chose de fort que je ne savais décrire mais que j’aimais beaucoup.

 

.........

 

- Papaaaaa!

 

- Mais t’es même pas encore prêt je t’avais dis qu’on partait chez papy non?

 

- Euh tata Cathy a dit que ce n’est pas important que j’aille avec toi chez papy Paul je peux rester et donc elle ne m’a pas aidé à me préparer 

 

- Elle est où tata Cathy?

 

- Dans sa chambre elle écoute la musique 

 

- Viens je vais t’apprêter moi même 

 

La femme de ménage qui était occupée dans la cuisine avait accourue vers moi

 

- Non papa laissez je vais faire! il faut que je lui lave c’est ça?

 

- Euh oui maman 

 

Je répondais avec un sourire avant de me diriger dans la chambre de Cathy 

 

- Tu peux entrer c’est ouvert 

 

S’était écriée Cathy alors que je frappais,

 

- Ah yaya c’est toi, j’ai cru que c’était maman elle vient de me dire qu’elle arrivait manger avant de repartir au boulot

 

- Cathy donc tu disais n’être pas allée à l’école parce que tu as la flemme?

 

- kiekiekiekiekie (éclat de rire)

 

Elle éclata de rire avant de compléter

 

- Mais yaya pourquoi tu en fais tout un problème? Je vais me mettre à jour t’inquiète en plus on avait juste 3 heures aujourd’hui. 3 heures de français je pense 

 

- Cathy ton avenir c’est la somme de tous les efforts que tu fournis aujourd’hui. Et ton avenir ce n’est pas maman encore moins tonton Alfred qui peut le construire pour toi. En fait les parents sont juste un atout mais c’est à toi de rentrer en jeu pour ton avenir. Tu es toi même l’acteur principal tout le monde ne reste que des figurants Cathy !

 

- Je le prends au sérieux yaya je vais me mettre à jour et je te promet que je lis mes leçons 

 

- Cathy je n’aime pas crier sur les enfants mais tu peux me croire ton comportement est loin d’être exemplaire. Tu ne peux pas à 13 ans avoir la flemme de te rendre à l’école. 

 

Je m’étais levé puis je me souvenais d’un autre détail 

 

- Autre chose à l’avenir ne dis plus jamais à Junior qu’aller chez son grand père n’a pas beaucoup d’importance. Un enfant capte tout ce que les adultes lui disent et je ne veux pas qu’ils commencent à s’imaginer que mon père ne représente rien. 

 

- D’accord yaya j’ai compris 

 

J’avais eu comme l’impression d’avoir été dur avec elle, alors pour détendre l’atmosphère je me moquais d’une de ses paires de basket 

 

- Pfff c’est quelle bateau ça encore décidément t’as pas de choix hein!

 

- Eh yaya laisse tomber c’est griffé demande moi plutôt le prix et la marque ouais!

 

- Pfff c’est quoi ça du hello kitty?

 

- Eeeeeeeh tu me vois mettre du hello kitty non mais t’aime te foutre de moi hein Ya Brice.

 

 

Déjà en descendant de la voiture Junior, commençait avec des questions

 

- Papa pourquoi chez eux le portail n’est pas nouveau?

 

- Parce que c’est une vieille construction Junior

 

- Mais pourquoi ils ne changent pas donc sa peinture? Papa il y a beaucoup de maison dans leur parcelle comme ça pourquoi?

 

- Ils louent tous chacun sa maison dans la même parcelle 

 

- Ils sont pauvres c’est ça?

 

- Junior je vais répondre à toutes tes questions à la maison mais ici fais un effort ne pose pas trop de questions ok?

 

- D’accord Pa’a!

 

Mon fils avait 6 ans. Il avait eu la chance de naître dans un confort tel qu’il ne connaissait certaines réalités. Chez ma mère c’était une villa dans laquelle il ne manquait de rien. Étant le premier petit enfant de ma mère, Junior était traité comme un prince. Si je vivais au pays à la naissance de mon fils, j’aurais fait un effort de souvent l’amener chez mon père pour qu’il s’habitue aussi à lui et à mon frère et ma sœur. Mais lorsque Junior était né j’étais déjà en France.

 

Nadia la maman de Junior avait vécu chez ma mère pendant les mois de sa grossesse jusqu’aux deux ans de notre fils.

 

Puis un matin sans jamais donner d’explications, Nadia avait pris ses affaires et était repartie chez sa grand mère. Pourtant les conditions chez ma mère l’offraient pleins d’avantages.

 

Le départ de Nadia de chez maman avait été ma seule et unique déception amoureuse. Elle n’avait jamais vraiment expliqué son départ. Pourtant jusqu’à aujourd’hui tout montrait à croire que cette fille m’aimait encore. 

 

Il est vrai qu’une année après son départ, elle était tombée enceinte d’un sénégalais mais jusqu’ici tout portait à croire qu’elle m’aimait encore. Son départ était restée une énigme dans ma tête bien que je n’avais plus du tout l’intention de me remettre avec elle, je ne l’aimais plus, dans ma tête elle restait la mère de mon fils. Mais son départ de chez maman me poussait parfois à réfléchir!

 

- Yayaaaaaaaa

 

Ma sœur Dorcas était venue se jeter dans mes bras 

 

- Bah dis donc tu ne fais que grandir toi!

 

- Tu trouves yaya?

 

Puis s’étant tournée vers Junior

 

- Juju mon chéri t’es devenu un très grand garçon vient dans les bras de tata . Alors que Dorcas serrait Junior dans ses bras, maman Eliane la femme à mon père était venue à ma rencontre 

 

- Papa Brice eeeeeeeh 

 

Elle m’avait serrée dans ses bras

 

- Maman! 

 

- Eh papa Brice je trouve que tu as pris un peu de poids. Hein tu ne trouves pas Dorcas?

 

- Si si yaya a pris du poids 

 

- Ça c’est Junior qui a grandi comme ça?

 

- Oui maman il devient vieux. Junior t’as vu mamie?

 

- Oui 

 

Le oui de Junior restait douteux, je savais qu’il avait plein d’autres questions à me poser. Comme je lui avait prévenu que j’allais répondre à ses questions plus tard j’étais rassuré qu’il n’allait pas sortir des choses qui pouvaient me mettre mal à l’aise.

 

La femme de mon père était très sympa et elle avait toujours eu une très grande affection pour Dominique et moi. Combien même Dominique leur montrait clairement qu’elle n’en avait rien à foutre d’eux.

 

Ainsi la femme de mon père s’était mise à me présenter à tous leurs voisins de la cours

 

- Maman X tu as vu mon fils qui vit en Allemagne là?

 

- Maman Y tu as vu l’aîné des Karl?

 

- Maman Z c’est lui notre fils dont je te parlais là

 

Après quelques minutes passées dehors à dire enchanté et sourire à tout le monde. Nous nous étions installés dans la maison. 

 

- Karl n’est pas?

 

- Il va arriver dans quelques minutes il est allé récupérer la chemise de votre père au pressing 

 

- Ah d’accord. Tenez ce sont vos cadeaux. Ceux ci viennent de moi et ceux là d’une de mes amies.

 

- Eh papa Brice de ta femme ou de l’une de tes amies?

 

- Elle s’appelle Ya Désira 

 

Avait très vite répliqué Dorcas avec un sourire 

 

- Mais ce n’est pas ma femme maman, c’est une amie 

 

- La femme de qui? Enfin le grand célibataire va se marier?

 

Je me levais pour accueillir mon père qui venait de rentrer 

 

- Papaaaa le grand célibataire carrément!

 

On s’était serrée très fort. Puis il avait pris Junior dans ses bras

 

- Mr Taty tu vas bien?

 

- Oui

 

J’avais très rapidement jeté un regard vers Junior, il avait saisi le message de mon regard il ajouta très vite 

 

- Oui papy 

 

En le voyant dans les bras de mon père, je me disais que pendant que j’étais là, il était temps que je l’amène plus souvent ici. C’était aussi sa famille, il fallait qu’il se familiarise à eux.

 

- Regarde la chemise et le parfum que madame Brice t’a envoyé 

 

Maman Eliane aimait me taquiner concernant le mariage maintenant qu’elle avait eu un sujet, elle n’était pas sure de me lâcher avec cette histoire de ma femme. Je souriais juste 

 

- Mais Brice donne moi son numéro nous allons la dire merci pour ce beau geste hein.

 

M’avait lancé mon père. Puis Dorcas avait rajouté

 

- Regarde elle m’a acheté une robe et des ballerines et elle a acheté un polo et des baskets pour Karl. 

 

- Vraiment elle nous a gâté, quant à moi elle m’a offert un parfum et deux bouteilles de vernis

 

Venait de rajouter maman Eliane

 

Karl quant à lui venait de nous rejoindre avec les chemises de papa en main.

 

- Ça c’est Moujunio qui a grandi comme ça! Tape là mon petit 

 

Il s’amusait avec Junior qui aimait bien cette ambiance il souriait et j’étais déjà rassuré.

 

——-

 

Autour de la table, on parlait de tout et de rien. Papa avait insisté pour appeler Désira et la remercier. Il avait composé son numéro alors que nous avions terminé le repas

 

- Allo! Bonjour madame

 

Il avait mis le haut parleur alors on entendait tous ce que disait Désira 

 

- Euh bonjour monsieur c’est qui s’il vous plaît 

 

- C’est le père de Brice 

 

- Oooh papaaaaaaa comment allez vous?

 

Assis là, je savais que pour Désira c’était comme le mariage qui venait déjà d’être célébré. Cette fille pouvait avoir tant de manières à elle a tout lier au mariage! Bon je n’y pouvais rien pour cet appel, chez mon père ils étaient plus sympathiques que chez ma mère. Alors que les plus gros et chers cadeaux, Désira les avait offert à ma mère et Cathy, c’était ce pendant mon père qui l’a remerciait. Je regardais papa et la joie sur son visage à propos des cadeaux était sincère et grande. Sacré papa!

 

- Vraiment tu nous a gâté et je tenais à te dire merci ma fille que le Seigneur te rende au centuple ce que tu as fait. La Bible d’ailleurs dit que chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits c’est à moi que vous l’avez fait 

  

Euh mon père, il sortait les trucs de la bible j’étais perdu et je savais que Désira aussi ne savait même pas que répondre dans ce genre de cas. D’ailleurs son rire en guise de réponse le montrait bien.

 

- Ahahahahha papa c’était normal il fallait tout de même faire des cadeaux oh!

 

- Et nous en sommes très reconnaissant ma fille. Je te passe maman elle veut aussi te dire merci

 

- Allo bonjour ma fille vraiment merci pour mes cadeaux hein j’ai apprécié j’espère que tu vas bien?

 

- De rien maman. Oui je vais bien maman et vous?

 

- Oh on peut se tutoyer moi ça va aussi. En tout cas au retour de ton mari je vais t’envoyer des robes en pagnes pour mettre pendant l’été oh!

 

- Eh merci maman je suis déjà très contente oh

 

Hum Désira n’était pas contente que pour la promesse des robes c’était le mot mari dans la phrase de maman Eliane je sais qui la rendait tant joyeuse. Je souriais juste tellement j’imaginais comment Désira se sentait là en ce moment. Puis c’était au tour de Dorcas

 

- Ya Dési tu sais quoi? Je mettrais déjà ma robe et ma paire ce dimanche au culte je t’envoie la photo sur whatssap yaya!

 

- J’ai hâte de voir comment elle te va ma puce

 

- Yaya te manque hein?

 

- Trop même mais je tiens le coup ma puce 

 

- Pauvre de toi

 

Tour à tour Désira avait aussi parlé à Karl et même à Junior qui avait profité de l’occasion pour la dire merci pour ses cadeaux et la rassurer qu’il avait beaucoup aimé ce qu’elle avait acheté pour lui.

 

À la fin, mon père d’un air taquin lançait

 

- Ah mais il y’a encore quelques minutes hein, tu peux désactiver le haut parleur et parler à ta chérie 

 

Mon père était un vrai moqueur dans ses airs très calmes et moins bavard. Je ne voulais pas faire un débat là dessus, alors j’avais pris le téléphone et désactiver le haut parleur 

 

- Mon Désir!

 

- Euh bébé je veux te faire des excuses pour ma réaction de tout à l’heure tu sais en ce qui concerne mes parents. Prends ton temps un jour je sais que ça finira par arriver 

 

- Bah voilà que tu commences à bien comprendre les choses 

 

- Ça m’a fait énormément plaisir de parler avec ta famille je ne savais pas que ton père était aussi cool. Je me gêne un peu des petits cadeaux que je les ai fait j’aurais pu faire mieux 

 

- Ce que tu as fait c’est bien ils ont apprécié crois moi je l’ai lu sur leurs visages. Et moi aussi j’ai apprécié ton geste. Ce week-end ta cousine passera chercher la valise des parents je l’ai même encore fait un message cet après midi et elle m’a confirmé n’avoir pas oublié le rendez vous

 

- Ok bébé 

 

- Bon je vais te rappeler un peu plus tard je suis en famille là!

 

- Ok je t’aime!

 

- Moi aussi!

  

J’avais passé un très bel après midi, mon père avait de très bonnes manières, à voir la façon dont il avait remercié Désira ça disait tout son bon cœur, les cadeaux que je les avais faits surpassaient de loin ceux de Désira mais moi j’étais son fils. 

 

J’aurais tant voulu que Dominique soit proche de notre père, elle n’avait même pas fait un petit cadeau à sa sœur Dorcas, alors qu’elle avait fait toute une valise pour Cathy!

 

 Junior aussi mine de rien avait passé un très bel après midi. Alors qu’on montait dans la voiture il venait de lancer un regard complice à mon petit frère avant d’ajouter 

 

- Papa Karl n’oublie pas hein je passerai pour qu’on joue au jeu, je vais apporter les disquettes. Tu vas voir de quel bois je me chauffe 

 

- Kiekiekiekiekiekie (éclats de rire de tout le monde)

 

- Ah je vois que vous avez des points communs avec ton petit papa hein?

 

- Oui papy je suis trop fan des jeux Nintendo trop même fan et papa Karl a plein de jeux 

 

- Moujunio passe dès le week-end prochain et je vais te faire ta fête mon fiston!

 

C’était dans ce bel atmosphère de famille qu’on avait pris congé et j’avais promis déposer Junior le week-end en huit pour qu’il passe la nuit ici.

 

Dans la voiture, Junior montrait sa joie d’avoir passé cette journée avec mon père et les autres 

 

- Papy Paul est très gentil et papa Karl c’est le meilleur il m’appelle Moujunio!

 

Je lui lançai un regard complice 

 

- T’aime ce surnom hein?

 

-Trop! Moujunio Moujunio

 

Il ne faisait que le répéter je ne pouvais m’empêcher de rire. Je savais néanmoins que ma mère n’allait pas apprécier que je dépose le petit chez mon père le week-end mais c’était mon fils et j’allais la faire entendre raison. La pauvreté de mon père ne l’enlevait pas le droit d’être mon père et il était peut être temps que je le fasse comprendre à maman.

   
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