Chapitre 2: Martial

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 2: Martial


- Je pense qu’on devrait arrêter les photos pour chaque culte. J’ai comme l’impression que cela donne un zèle d’orgueil à nos jeunes serviteurs 


Martial était là allongé, j’avais posé ma tête sur son torse 


- Tu as remarqué ou bien le Saint Esprit te convainc?


- Martial Dieu nous a aussi donné l’intelligence d’être capable de remarquer des choses je te signale donc arrête ton histoire de ça doit être le Saint Esprit forcément là 


- Mademoiselle Itoua quand il s’agit de diriger son œuvre nous ne pouvons pas nous appuyer sur notre priorité justement je te le dis tout le temps.


Le bruit de Lola au couloir me rappelait que les samedis il me fallait supporter son bruit. Je l’écoutais déjà argumenter avec son frère à propos de la télécommande, donc je savais que ce moment d’intimité avec Martial n’allait pas durer longtemps Lola était sur le point de certainement l’interrompre. C’est vrai que les enfants ne savaient pas que leur père était rentré hier tard dans la nuit, mais Lola viendrait certainement se plaindre de son frère d’un moment à l’autre. 


Alors je pris mon peignoir et l’enfilai puis je me remis confortablement installée sur le torse de Martial. Écouter les battements de son cœur me rassurait, le savoir à la maison me rassurait tellement que je n’avais pas encore osé demander quand serait le prochain voyage pour le ministère. On avait passé tout ce dernier semestre à devoir lui voir partir. Depuis un moment Martial était de plus en plus sollicité de partout pour prêcher la parole de Dieu. Le mari de maman Nathalie qui était le père spirituel de Martial et aussi le fondateur de notre communauté chrétienne n’était pas très enchanté du réseau d’amis pasteurs que Martial avait développé depuis un moment. J’avais déjà eu cette discussion une fois en passant avec lui et sa réponse était claire à ce sujet, pour lui son père spirituel pouvait bien être son modèle sans pour autant être strictement son modèle en tout; en d’autres termes, Martial pensait que le mari de maman Nathalie était trop retissant quand il s’agissait de développer de nouvelles relations, alors que lui pensait que c’était très important de se créer un réseau des gens qui ont les mêmes désirs que lui: prêcher pour le salut des âmes disait t-il.


- Maman Dodo a encore hyp...


Elle n’avait pas fini sa phrase qu’elle sauta directement dans le lit


- Papaaaaaaaaaaa paaaaaa paaaaaaaa! 


Je retirai ma tête du torse de Martial qui se redressa pour embrasser Lola


- Le ciel mon bébé tu m’as trop manqué 


Martial appelait Lola le ciel, parce que Lola c’était le ciel en lingala. Les noms qu’on donnait à nos enfants avaient cette puissance de se refléter en eux, si je l’avais si souvent entendu dans les prédications et enseignements dans ma jeunesse, aujourd’hui je l’expérimentais d’abord avec moi même de mon prénom Blessing, j’avais eu l’impression que toute ma vie les bénédictions savaient trouver mon chemin mais surtout pour les gens de mon entourage je n’avais jamais cessé d’être une bénédiction. Puis avec mon fils Doxa, en le lui donnant, Martial et moi étions  référés à la gloire de Dieu, la splendeur de sa présence mais plus tard nous avions découvert par l’un des pasteurs que nous fréquentons que Doxa voulait aussi dire estimation de ce qui est bon ou mauvais. Et ça je le voyais tous les jours en notre fils aîné. Oui pour nous il était la manifestation de la gloire de Dieu mais je ne pouvais pas nier que Doxa savait mettre sur la balance tout autour de lui, il savait juger ce qui convenait. Pas très bavard il avait une façon assez mature de prendre les décisions. Et quant à Lola elle était une portion du ciel en effet dans notre maison. Sa joie savait remplir toute la maison et aussi toute les pièces qu’elle traversait. Même à l’église tout le monde le remarquait. 


- Tu m’as manqué aussi papaaaaa je suis trop heureuse que tu sois là


Elle était tellement contente qu’elle se mît à crier après son frère 


- Dodooooooo Dooooo doooooooo Dodooo viens voir fais vite!


Doxa venait de pousser la porte et vit leur père mais il n’était pas très motivé de lui tomber dessus. Je pouvais lire la réserve dans son regard. Je me dis tout de suite que c’était parce qu’il se disait que j’avais déjà raconté son comportement de ces dernières semaines à son père qui avait été absent près de 18 jours. Martial aussi remarqua le manque d’enthousiasme de notre fils, il déposa Lola qui était dans ses mains dans le lit, pour se lever et se diriger tout souriant vers Doxa


- Alors le chef de famille on est pas content de voir papa?


Martial le serra fort dans ses bras, Doxa se sentit plus encouragé, Lola dans le lit riait aux éclats 


- Si papa je suis trop content. T’es arrivé tard dans la nuit ?


- Oui très tard mon chéri 


Puis il attira Doxa aussi vers le lit. Il fallait que j’aille donner des directives à Mady sur les taches du jour. J’avais aussi réunion à l’église avec les chantres que je devais entretenir à propos de la manière de s’habiller des chantres femmes que je n’appréciais pas depuis un moment. Alors face à une telle journée chargée il fallait que je laisse les enfants et Martial pour commencer déjà ma journée au risque de rien gérer du tout. Je voulais que Doxa sache que je n’avais encore rien dit à leur père, je voulais qu’il profite de leur père sans remord car cela faisait bien longtemps qu’il avait été là. En me levant je touchai la tête de Doxa d’une manière très affective je savais qu’il était assez sage pour savoir que ça voulait dire sens toi à l’aise avec papa. Il me lança un regard complice avec son sourire réservé comme d’habitude. J’aimais tellement l’autorité dans le regard de mon fils ça me rappelait tout le temps le regard mystérieux de Martial. Ils avaient ça en commun cette façon de ne pas se laisser tout de suite découvrir. Ce qui avait d’ailleurs fait tout le charme de Martial dans le passé quand je l’avais rencontré. 


————— 


J’étais occupée dans la cuisine avec Mady tandis que les enfants étaient cette fois ci au salon avec leur père. 


- Maman Jo je trouve que Dodo est très joyeux ce matin ça lui a fait un bien énorme de retrouver le pasteur 


- Oui je trouve aussi tu sais Doxa est un garçon il arrive aussi qu’il se sente ennuyé de devoir passer tout son temps avec les femmes. Il faut avouer que quand Martial est absent il reste le seul homme au milieu de 3 femmes 


- Kiekiekiekiekiekie 


Madeleine éclata de rire. 


-Bon je pense que là c’est bon tu peux laisser ces oignons là sinon il y en aura trop.


- D’accord maman c’est bon. Mais la ciboule je mets tout ?


- Oui met tout. Je vais en profiter pour déjà me préparer j’ai une réunion à l’église. Quand l’eau aura diminué viens me faire signe 


- D’accord maman!


Pendant que je traversais la pièce du salon je jetai un coup d’œil rapide pour voir l’ambiance au salon, Martial était entrain de montrer quelque chose à Doxa dans son téléphone, Lola s’était déjà lassée de son père, elle était concentrée sur un dessin animé à la télé.


—————-


J’avais fini de faire la cuisine, aux environs de 14h, j’étais dans la chambre entrain de me préparer pour aller à la réunion. Martial entra dans la chambre 


- Tu es très belle Mademoiselle Itoua, très belle et très forte!


- Merci Martial! 


- Tu sors?


- Oui vous allez devoir manger sans moi, j’ai un entretien avec les chantres tout à l’heure à l’église 


- Ok à propos de quoi?


- Le vestimentaire des sœurs de la chorale. Tu sais elle sont placées sur l’estrade du haut et font face à tout le monde. Du coup quand elles s’asseyent tu vois ce que je veux dire si elles ont des jupes pas très longues ça peut être gênant pour ceux qui sont assis dans l’assemblée 


- Je vois 


Il le disait avec un sourire puis il ajouta 


- Je dois vraiment m’arranger à convoquer une réunion avec le collège des responsables avant mon voyage aussi pour établir le programme du trimestre prochain 


Mon cœur manqua un battement brusque il venait encore de parler de voyage? Ça ne faisait même pas deux jours qu’il était là! Je commençais à être perdue avec tous les vas et viens de Martial. En plus il n’avait pas démissionné de la boîte où il travaillait comment pouvait t-il se permettre de voyager plus de deux fois en un mois.


Mon couple avec Martial avait toujours jouit d’un avantage: il était difficile que l’un cache ses sentiments à l’autre. Alors Martial avait su détecter une inquiétude sur mon visage. Il s’approcha de moi et me serra contre lui par l’arrière 


- Toi tu as un problème et ne me dis pas le contraire 


- Martial est ce que tu sais que tu as une famille et surtout un emploi 


- Oui et non.


 Je fronçais mes sourcils, je n’aimais pas qu’il rigole lorsque nous parlions de choses sérieuses 


- Jo chérie j’avais oublié de te dire que j’ai rédigé une lettre de démission que j’ai envoyé à mon chef déjà par mail. Et pour ma merveilleuse famille je sais que j’ai une merveilleuse famille mais aussi une femme qui sait très bien jouer son rôle de mère et d’aide semblable alors je peux profiter de cet avantage pour servir le Seigneur 


- Martial tu t’imagine que le Seigneur aime lorsque ton fils fait des crises de violence à cause de ton absence? Ou encore dis moi tu penses que le Seigneur qui t’a donné la charge d’une église aime que le troupeau qu’il t’a confié soit tout le temps nourri entre eux à cause de l’absence du père qu’il leur a donné. Tu es le berger de cette église et depuis un moment nous passons près de deux mois d’affilée sans vraiment t’écouter. Je ne dis pas que les anciens n’assurent pas bien leur rôle en ton absence mais là tu en fais trop. Et moi alors, oui moi ta femme je ne suis pas un robot en me mariant à toi j’avais des besoins fondamentaux que tu es censé satisfaire aussi non pas seulement moi qui suis censée remplir des devoirs dans cette maison. Tu es mon coéquipier et je ne te sens plus dans l’équipe. Et jusqu’ici je ne t’ai pas encore parlé du boulot que tu viens de quitter sans en parler à ta femme. Tu te rends compte que ce sont les revenus de notre famille que tu décide de réduire sans m’en parler? Démissionner pour te concentrer à l’oeuvre du Seigneur c’est une bonne chose mais tu le fais par rapport à quoi ? Est ce le Saint Esprit qui te convainc? As tu seulement pris le soin d’en parler à ta femme que je suis? 


Je débordais de colère à un point où je ne parvenais pas à m’arrêter de parler. Martial était calme entrain de me regarder 


- Les enfants et moi sommes concernés par ton ministère Martial, il y a des choses que nous ne faisons pas ou encore d’autres que nous sommes obligés de faire juste parce que je suis la femme d’un pasteur et eux les enfants d’un pasteur alors rien que pour ce que cela nous coûte de faire parti de ton ministère tu devrais partager certains détails avec nous.


J’allais continuer à parler quand Martial prit enfin la parole 


- Johanna tout ça juste pour une petite information que je viens de te donner?


- Non mais Martial je vois que tu ne comprends rien là! C’est justement ça le problème tu viens de me donner une information au lieu de demander mon avis. Tu m’informes que tu as démissionné tu m’informes que dans deux matins tu voyages encore. Tu m’informes, suis je ta colocataire?


- Johanna! 


- Non non non il n’y a pas de Johanna qui tienne hein! Quand tu fais les choses comme un homme célibataire sans enfants est ce que tu sais que derrière toi j’ai été obligée de répondre à une convocation à l’école de notre fils parce qu’il a blessé un camarade? Ou encore qu’il a poussé violemment sa sœur? Ou encore qu’il a répondu impoliment à la ménagère? Ou encore qu’il avait refusé catégoriquement d’assister à l’école du dimanche? Non tu vois tu ne le sais pas! Pendant que tu te permets de vivre comme un célibataire sans enfants la conséquence est que moi je dois vivre comme une mère célibataire. 


D’un geste mécanique j’attirai mon téléphone vers moi pour voir l’heure, il était 14h 40, j’avais réunion avec les chantres dans 20 minutes. Je rangeai alors le téléphone dans le sac que j’avais déjà préparé puis je quittai la chambre pour me diriger vers ma voiture.


 —— Dans la tête de Martial (Pasteur Jeremy)——


Je voyais Johanna quitter notre chambre, elle était dans tous ses états. C’était assez rare des jours comme ça, où ma femme et meilleure amie me criait presque dessus.. Johanna était une femme hors paire. J’avais toujours rêvé de me marier à une femme avec qui on se comprendrait très bien mais je ne savais pas que Dieu était capable de me donner au delà de mes attentes. Johanna était comme une autre partie de moi, c’était comme l’autre bout manquant de la pièce d’un puzzle. J’aimais ma femme, j’aimais mes enfants. Je n’étais pas capable de faire quelque chose pour les rendre malheureux. En plus j’avais démissionné pour me concentrer à l’œuvre de Dieu. Je voyageais tout le temps pour annoncer la parole de Dieu. Je ne comprenais pas pourquoi cela commençait à susciter autant de guerre entre ma femme et moi. Une chose que j’avais retenue pendant qu’elle parlait c’était que Doxa était devenu violent et pour Johanna cela était due à mes absences répétées. Je m’apprêtais à sortir parler à mon fils quand mon téléphone sonna 


- Oui allô pasteur Paulin!


- Oui Jeremy comment tu vas?


- Ça va tout est normal et là bas tout le monde me manque déjà 


- Ici ça va c’est vrai que tu nous manque aussi. Mais heureux moi je te revois la semaine prochaine. C’est justement pour ça que je t’appelle Christophe me demande de te dire de faire une réservation déjà parce qu’il ne t’envoie pas le billet comme convenu mais il t’envoie de quoi acheter le billet là bas


- D’accord ça marche je vais faire une réservation lundi. Je vais demander à l’un de mes fils à l’église de s’en charger 


- Ok. Sinon as tu déjà envoyé ta lettre de démission? Parce que nous allons beaucoup bouger dans les jours à venir hein 


- Oui c’est déjà fait, entre temps lundi j’irais tout de même travailler en attendant 


- Cool, bien des choses à toi et à madame 


- Merci mon ami!


J’avais eu la grâce de rencontrer un réseau de pasteurs lors de mes voyages missionnaires. Ils avaient chacun une église locale mais s’étaient joints pour former une sorte de communauté et par tour de rôle ils recevaient les autres dans leur église comme un sorte de rotation pour prêcher aussi ils organisaient des conférences. J’avais été très privilégié d’être tout de suite intégré dans leur réseau et ça m’ouvrait beaucoup de porte surtout pour les voyages missionnaires. Là je partais au  Nigeria prêcher chez l’un d’eux. Il fallait aussi que je prévois inviter au moins l’un des pasteurs du reseau à venir prêcher dans mon église ici au Congo. En les côtoyant j’avais remarquer que mon église avait un problème de croissance et je voyais cela comme une grâce d’apprendre auprès d’eux comment ils avaient fait pour avoir des si grandes églises et des si puissants ministères. L’un d’eux pouvait en un mois recevoir trois pasteurs de partout alors que si je m’engageais à le faire chez nous à l’église, nous ne serons même pas à mesure de supporter le séjour d’un seul pasteur venu d’ailleurs. 


Je savais que ce soucis que je portais à cœur depuis un moment, venait de trouver une réponse. C’était juste le Seigneur qui m’envoyait ces pasteurs afin que j’apprenne de leurs expériences. Je sortais alors de la chambre pour régler l’histoire de mon fils aîné que je trouvai devant son ordinateur dans un coin de la cuisine. Ce coin nous l’avions aménagé pour permettre aux enfants de parfois faire leur lecture quand ils ne voulaient pas le faire dans leurs chambres.


- Alors champion raconte!


- Papa! Pas grand chose à dire 


- Tu es sure? 


- Euh euh euh oui p’pa


Dans les yeux de Doxa je voyais déjà des regrets, il venait de se rendre compte que je savais ce qui s’était passé en mon absence 


- Tu sais il nous arrive tous de déconner? Mais quand tu choisis de trouver ton plaisir en déconnant ou encore de ne plus avoir de regret face à tes actes là ça devient dangereux


- Je comprends papa


- Raconte moi toi même ce qui s’est passé pendant que je n’étais pas là


Il se mit à me relater tous ce qu’il avait fait ces derniers jours. Puis un moment il se tut et baissa sa tête 


- Champion dis moi ouvertement tu pense que je voyages trop?


- Euh papa ce n’est pas à moi de décider je pense 


- Si j’avais posé cette questions à ta sœur elle m’aurait donné son avis sans hésiter. 


- Kiekiekiekiekie 


Il éclata de rire 


- Je réitère donc ma question tu pense que je voyages trop?


- Oui papa, en fait je me sens des fois seul au milieu des filles maman , tantine Mady et Lola. 


- Je vais prendre en considération ce que tu ressens face au fait que depuis un moment je voyage beaucoup et je vais voir comment réduire cela et passer plus de temps avec toi et aussi avec ta mère et ta sœur. 


- Merci papa!


- Tu n’as pas à me remercier je fais juste mon devoir de père. Mais je veux te parler de toi, de ton identité mon fils


Doxa avait ses yeux fixés sur moi, il m’accordait toute son attention. Je n’avais pas besoin qu’il me le dise pour que je le sache, pour lui j’étais son modèle. Alors je comprenais pourquoi Johanna venait de me dire que le comportement de Doxa était affecté par mes absences répétées. Mais je voulais surtout apprendre à mon fils que dans toute sa vie, il arriverait que les personnes en qui il avait totale confiance ne soit pas à mesure de satisfaire ses attentes, je voulais lui préparer à ce qui était la vie sur le terrain. Je refusais que mon fils sois dépendant de la réaction des autres ou des actions des autres.


- Doxa, bon tu sais déjà que je n’aime pas t’appeler Dodo comme ta mère, je trouve ça trop rintintin 


Il éclata de rire 


- Kiekiekiekiekiekie 


Puis il ajouta 


- Moi je trouve ça mignon mais seulement quand c’est maman qui m’appelle comme ça 


- Hum, bon ok je te l’accorde. Tu vois Doxa je disais que je veux te parler de ton identité dont tu es responsable. Ici à la maison, l’une des bases que votre mère et moi avions posées dans votre éducation c’est que nous vous aimons mais au delà de notre amour Dieu vous aime. Cet amour que nous vous donnons est sensé construire votre confiance et votre estime en vous même, mais pas vous rendre dépendant. Tu sais les hommes dépendants passent leur temps à justifier leur mauvais pas, c’est à dire que s’il vole par exemple il dira je vole parce que mon père et ma mère ne me nourrissent pas correctement. Un autre encore s’il ne sait pas respecter les femmes il dira je ne respecte pas les femmes parce que mon père battait ma mère. Et tu viens de me dire que tu as été violent parce que je voyage beaucoup. Je ne t’en veux pas c’est mon devoir de père de revoir ma fréquence de voyage pour que mon fils passe plus de temps avec moi. Mais tu dois savoir que toi aussi tu as un devoir face à ton identité. Arrête de prendre le goût de justifier les actes que tu poses par rapport aux actes que les autres posent. Je veux te dire que si on est conscient de son identité on peut être un modèle alors qu’on a grandi dans un milieu hostile. Je connais des gens qui n’ont pas eu l’amour d’un père, ni même d’une mère mais qui ont tout de même mené leur vie en modèle et que la société reconnaît comme des hommes excellents. 


- Je vois papa


Je continuais 


- Oui mon fils tu dois être responsable de ton identité car Dieu t’a donné la charge d’assumer qui tu es sans que cela ne dépende des gens car à un certain moment de ta vie tu te rendras compte que parfois même ta mère et moi ne serons pas à mesure de te comprendre mais Dieu te comprendra toujours. Si tu décide de mal parler à ta mère, de cogner sur un pote juste parce que tu en a marre de ne pas te réveiller à côté de ton père cela fait de toi un homme faible qui ne connait pas sa valeur. Cela fait de toi un lâche qui pense qu’il peut justifier le mal parce que sois disant quelqu’un lui a causé du tort. Arrête de faire de ta vie un enchaînement de réactions face à ce que les gens font mais tu dois vivre ta vie selon le plan de Dieu pour toi. Est ce que Dieu s’attend à ce que tu sois violent?


- Non papa il s’attend à ce que je sois doux et lent à la colère 


- Voila pourtant tu le sais, dis toi que le fait que ton papa voyage beaucoup ne peux pas justifier ton acte de désobéissance à la parole de Dieu. Non!


- Eh tu ne dois pas être sage seulement pour nous, mais c’est pour toi même et Dieu. Regarde dans la Bible trois jeunes hommes ont été déportés de leur famille jusqu’à Babylone. Daniel et ses compagnons. Là bas ils n’avaient pas de père pas de mère, ils étaient loin de tout ce qu’on leur avait enseigné mais ils se sont tout de même comporté bien, craignant l’Eternel et marchant différemment des autres. Parce que leur actions n’étaient pas des réactions face à ce que faisaient les autres mais leur actions étaient  motivées par la connaissance de qui ils étaient et du Dieu qu’il servait depuis la maison de leurs parents. C’est ce genre de personne que je veux que tu sois. Chaque fois que tu sens que tu veux réagir face à ce que quelqu’un a fait ça peut être ta mère, moi, ta sœur, un autre membre de notre famille ou de l’église ou même de l’école je veux que tu te poses la question de savoir est ce que réagir de la sorte est compatible avec qui je suis, avec ce que Dieu veut de moi. 


Mon fils me regardait en face droit dans les yeux, je posai alors ma main sur son épaule et je souriais, je voulais qu’il sache que j’étais son père et que j’étais conscient de mon devoir de l’entourer aussi 


- Mais en même temps j’ai aussi ma part de responsabilité je ne te dis pas que désormais tu es seul et que tu ne dois pas compter sur moi car je serais toujours là pour t’aider à te tenir et je t’aime tellement que je vais vraiment m’arranger à moins voyager. Dis moi ça te dis une bonne partie de Scrabble?


- Non je refuse que tu me battes encore moi je te propose une bonne partie de Nintendo 


- Kiekiekiekiekie tricheur va! C’est là où tu te sens le plus fort toi! 


Mon fils et moi, nous étions levés pour nous diriger au salon pour notre partie de Nintendo. Mais en même temps j’avais un poids dans mon cœur, Johanna était triste? Enervée? Je ne savais pas bien classer sa réaction de tout à l’heure. En même temps je me disais que je savais ce que je faisais; avais je tort? En jouant avec mon fils je me posais tout de même ces questions au fond de moi.

Sous Pression Tome I...