Chapitre 3: Faites moi confiance

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 3: Faites moi confiance!


- Madame Johanna vous ne m’avez toujours pas dit ce que je dois faire à propos du document que vous m’avez fait parvenir ce matin


Malick l’un des techniciens qui travaillait à Rehoboth Consulting était rentré dans mon bureau et c’était lui qui m’avait arraché à mes pensées. Je le regardais comme si j’étais perdue alors il se rattrapa tout de suite 


- J’ai frappé madame, j’ai frappé avant d’entrer 


Je lui fis un sourire, ce n’était pas lui mon problème mais j’étais juste perdue avec l’atmosphère qui régnait  à la maison entre Martial et moi.


- Oui Malick c’est vrai que je ne t’ai pas encore fait un briefing du travail à faire je viens dans votre bureau t’expliquer accorde moi vingt minutes je dois répondre à des mails importants .


J’avais besoin de remettre mes idées en place. Je repensais encore à la nuit dernière. En fait hier après le culte on avait passé l’après midi chez mes parents. J’avais fais l’effort de ne pas laisser paraître le froid qu’il y avait entre Martial et moi devant mes parents ainsi que mon frère et ma belle sœur Imelda. Le soir alors que nous étions de retour à la maison, les enfants étaient épuisés, ils avaient passé tout l’après midi à s’amuser avec mes deux neveux. Alors ils avaient pas traînés avant de rejoindre leurs chambres. Martial quant à lui était resté au salon suivre la télé alors que moi j’avais rejoint très vite la chambre aussi. J’étais déjà endormie quand il s’était enfin décidé à venir dans la chambre. La lumière était éteinte mais Martial l’avait allumé ce qui m’avait arraché de mon sommeil 


- Martial tu as perdu l’habitude de vivre en couple c’est ça ?


Lui étonné me fixait droit dans les yeux d’un air embêté et furieux 


- Je peux comprendre ce que tu entends par j’ai perdu l’habitude de vivre en couple? Attends Johanna ce n’est pas pour un voyage de 18 jours que tu vas me sortir des phrases de ce genre je suis parti combien de temps pour que je perds les réflexe de couple?


- Bah que veux tu que je dise tu vois bien que je suis endormie tu mets la lumière 


- Johanna si quelque chose ne va pas tu ferais mieux d’aller droit au but ça ne sert pas de chercher des boucs émissaires. Si tu étais si endormie que ça tu n’aurais pas sursauté aussitôt la lumière allumée 


Je m’étais redressée pour mieux lui répondre 


- Ah donc à ton avis je faisais semblant de dormir comme je fais aussi semblant de plus être à mesure de gérer en ton absence? 


- Mais de quoi tu parles Johanna? En te mariant à un pasteur tu t’attendais à quoi? 


- Je m’attendais à être marié à un homme responsable qui connaît ses devoirs et qui ne fait pas de son ministère un prétexte voilà à quoi je m’attendais Martial!


Après cette dernière remarque Martial n’avait dit mot.


La sonnerie de mon téléphone m’arracha à mes pensées 


- Oui Imé!


- Tata Jo ça va?


- Oui la maman des garçons et toi?


- Hum moi ça mais tu es sure que ça va ? Je te connais tata Jo hier tu faisais un effort de rien laisser paraître 


- T’inquiète c’est juste des petites disputes d’amoureux tout est rentré dans l’ordre 


- J’espère bien et sinon tu sais que je suis là et je reste disponible pour te prêter mon oreille autour d’un bon verre de jus de tsui téké 


Les tsui tékés sont des fruits qui poussent dans les zones tropicales. Ces fruits sont rouges et ont un goût aigre. Pour les consommer il faut au préalable les bouillir et retirer le jus qui provient d’eux en les cassant et en y ajoutant soit du sel ou du sucre. Ma belle sœur Imelda savait en faire un jus que j’aimais beaucoup consommer. 

J’avais bien envie de sauter sur l’occasion et aller prendre ce verre de tsui téké avec Imelda et en même temps en profiter de me plaindre de Martial. Mais la vérité était que je n’étais plus la petite Johanna d’autrefois, aujourd’hui j’avais beaucoup de charge sur moi, beaucoup de gens dépendaient de moi il m’arrivait d’avoir envie de parler et me vider mais quand je voyais à mon emplois du temps et à tout le reste je ne pouvais juste pas me le permettre.


Je me levai de là où j’étais assise pour me diriger dans le bureau de Mallick avec qu’il fallait que je fasse un petit travail. En me voyant entrer dans le bureau, Malick, Betty et Tony qui occupaient tous le même bureau se levèrent pour me saluer 


- Bonjour les gars et rebonjour Malick 


Je le disais en souriant, chez Rohoboth Consulting nous avions un esprit de famille, cela n’enlevait pas le respect que mes employés avaient pour moi, j’étais habituée à les faire rire, à les taquiner, parfois même à partager une tasse de café avec eux le matin. J’avais appris dès mon jeune âge à être à la tête d’un groupe de gens, ce, depuis l’église ou j’évoluais que ce soit en Afrique du Sud ou au Congo j’avais souvent été à la tête des départements de mon église. Chaque jour, j’avais appris à vivre sous la pression de mon entourage en étant célibataire alors que j’avais déjà réussie socialement. Ce n’était qu’une fois mariée à Martial que j’avais enfin compris l’importance de ce temps ou j’avais été soumise à une forte pression. Aujourd’hui je me retrouvais épouse d’un pasteur visionnaire d’une église, chef de mon entreprise mais aussi gérante de la chaîne d’entreprise de mon mari. Oui c’était moi qui gérait la chaîne d’entreprise de Martial qui était représenté ici au Congo, en RDC. J’étais Co gérante avec maman Nathalie en qui Martial avait totale confiance. Aujourd’hui je faisais face à des responsabilités qui me mettait tous les jours sous pression mais la pression n’était pas une nouvelle chose pour moi. 


Je fis le court résumé du travail à faire à Malick puis je restai bavarder un peu avec les trois avant de rejoindre le bureau des stagiaires pour voir comment ils avaient commencé la journée. 


Je n’étais pas sortie à l’heure de la pause, je faisais avancer un projet urgent. Aux environs de 15 heures j’avais fini ce que j’avais à faire. Je me repoudrai alors le visage pour sortir rencontrer un client.


Après avoir rencontré le client et parlé jusqu’aux environs de 17 heures, je me rendis à l’église à la réunion des femmes. 


En rentrant à la maison après ma journée si chargée, dans ma tête j’établissais déjà un programme rapide de ce que j’allais faire en arrivant. Lundi on mangeait tard c’était déjà connu de tous à la maison cela par rapport à moi et mon programme de lundi. J’avais déjà laissé les instructions à Mady elle avait certainement tout apprêté je n’avais qu’à rapidement mettre le bouillon au feu et faire cuire la banane à la vapeur. Pendant ce temps les enfants auront certainement mangé une salade en revenant de l’école le temps d’attendre que nous mangeons tous. Donc dans ma tête j’organisais déjà un programme de ce que je ferais, cuisine puis une douche rapidement avant de passer à table. Puis j’allais me relaxer seule au salon pendant qu’ils auront tous rejoint les chambres. La dernière option était le contraire de ce que j’aurais voulu en vrai, j’aurais voulu me relaxer en tête à tête avec Martial devant une conversation sur comment était nos journées. Mais ça je le mettais à l’écart. L’atmosphère entre nous était loin d’être amicale. 


En garant je me rendis compte qu’il n’y avait pas de lumière dans la maison, mais pourquoi étaient t-ils dans le noir? Je descendis de la voiture, la maison était fermée à clé, je pris mes clés dans mon sac à main puis ouvris la porte centrale. La maison était calme, personne n’était là je mis les lumières puis sans même aller dans la chambre pour déposer mon sac, je me mis à faire la cuisine, c’était d’instinct les lundi je me comportais toujours de la sorte.


J’avais mis les deux marmites au feu, celle du bouillon de poisson que Mady avait déjà réservée et placée au réfrigérateur ainsi que celle des bananes à cuire à la vapeur que je venais moi même d’apprêter. 


Puis je fis un tour dans la chambre pour déposer mon sac à main, je n’étais pas inquiète de leur absence car Martial n’étant pas en voyage cela voulait dire qu’il avait fait un tour avec les enfants. J’aurais bien voulu appeler pour savoir où ils étaient mais je n’avais pas envie de parler à Martial. 


Quelques temps plus tard, alors que je dressais la table j’entendis du bruit à la véranda c’était le bruit de Lola, c’était toujours elle qui se faisait remarquer.


- Coucou madame Johanna nous sommes de retour 


Fit Lola d’un air amusant 


- Non mais tu n’as même pas besoin de vous annoncer hein rien que ton bruit m’a déjà fait comprendre que vous êtes de retour.


- Ah voilà je vous l’avais dis qu’on aurait dû laisser un message à maman ça l’aurait évité des tracasseries tu vois papa!


Fit Doxa qui s’adressait à son père qui lui avait des sachets en main qu’il déposa sur la table du coin cuisine destiné à l’étude des enfants. 


Martial arriva là où j’étais puis il passa derrière moi et me serra fort par la taille 


- Tu t’assois et je fais tout. 


J’avais envie de lui dire laisse je n’ai pas besoin que tu fasses quoi que ce soit de toute les façons je suis habituée à le faire toute seule tu n’es jamais là. Mais en regardant les regards curieux que posaient nos enfants sur nous, je troquais alors cette longue phrase que je pensais dans mon cœur avec une phrase plus polie et digne de la super maman que j’étais pour mes enfants 


- Laisse je vais faire t’inquiète je suis presque à la fin d’ailleurs 


-Les enfants ont déjà mangé, nous étions au restaurant mais moi je n’ai pas mangé j’ai fais des emportés pour toi et moi. Je pensais qu’on arriverait avant toi et ça t’aurait évité de faire la cuisine. Installe toi tranquillement pendant que je vais m’occuper de toi 


Puis s’étant tourné vers nos curieux enfants qui nous regardaient avec des sourires aux lèvres, il fronça son front puis il dit 


- Alors dans vos chambres! c’est bien ce qu’on s’était convenu non?


- A vos ordres chef!


Fit Doxa, je remarquais que Doxa était différent depuis le retour de Martial. Il avait l’air plus en forme et plus joyeux. Bon Lola compte à elle, elle n’avait pas beaucoup changé, toujours bavarde et joviale. Elle se tourna vers moi avant de quitter la pièce pour sa chambre 


- Maman quand tu as finis ton dîner en amoureux viens dans ma chambre je veux te raconter quelque chose qui s’est passé dans ma classe aujourd’hui tu vas trop rire 


- D’accord Lola c’est noté 


Doxa avait compte à lui déjà quitté la pièce. Je restais assise sur une chaise pendant que Martial termina de dresser la table, mais il avait enlevé les deux couverts des enfants, rangé la nourriture que j’avais fait dans le réfrigérateur pour mettre ce qu’il avait acheté au restaurant. 


Il me servit un verre de jus pendant qu’il dressait la table 


- Tiens bois ça en attendant chérie 


Je ne pouvais pas résister à son charme. Martial était énigmatique ça depuis toujours, je l’aimais et j’étais une épouse comblée mais ceci n’effaçait pas le fait qu’il avait quand même décidé de démissionner sans demander mon avis. Et comme toute bonne femme je refusais de me laisser amadouer, ou disons comme toute bonne femme je refusais de faire la paix sans reparler encore du problème alors je lançai en buvant mon jus


- Donc tu penses qu’il suffit de dresser une table comme un pro, me servir du jus pour que j’oublie tout 


- Mademoiselle Itoua, de quoi tu parles?


- Tu sais de quoi je parle 


- Non non je ne vois pas de quoi tu parles!


Le pire dans tout ça c’est qu’il n’ y avait dans son regard aucune pointe d’ironie ou d’amusement il était sérieux, il m’énervait et me rendais amoureuse encore et encore comme auparavant. Il avait fini de dresser la table puis s’était installé


- Tu as là une salade de laitue comme entrée puis des brochettes de poisson et une sauce blanche avec des frittes de pommes de terre, puis tu auras droit à un dessert 


Je le regardais, son air innocent alors qu’il savait que j’étais fâchée m’arracha un sourire 


- Enfin


S’ecria t-il


- Enfin quoi?


- Enfin tu as souris.je commençais à douter que ce soit vraiment toi ma Johanna 


- Kiekiekekiekiekie


J’éclatais de rire et il fit pareil 


- Kiekiekiekiekiekie


Décidément je ne savais pas exactement ce qui nous avait autant fait rire mais ça avait changé l’atmosphère. Je me mis à le raconter ma journée et lui aussi la sienne. Puis un moment alors qu’on avait chacun finit son assiette, il eut un silence, je savais que c’était le moment de parler de ce qui nous avait opposé ces derniers jours. Je ne savais pas si c’était à moi de commencer, puis c’est aussi à cet instant qu’il entama la discussion 


- Johanna je te demande pardon si tu as eu l’impression de gérer notre famille toi même. Mais dis moi ou disons rassure moi que tu sais qu’être mariée à un pasteur c’est aussi parfois le partager avec sa mission et son appel 


- Je le sais! Mais ça ne te donne pas le droit de poser des actes insensés et de juste classer ça dans le cadre de je suis pasteur Martial!


- Ok dis moi ce que tu as trouvé d’insensé 


- Le fait que tu démissionnes sans demander mon avis


- A t’entendre parler on aurait cru que c’est seulement ça qui t’embête mais je te connais bien chérie il n’y a pas que ça qui t’embête il y’a encore autre chose 


- Oui c’est vrai!


Je m’étais sentie forcée de l’admettre. Oui il y avait aussi autre chose, j’étais juste contente que Martial me connaisse autant et sache parfois lire mes mots sans que je n’ai à les prononcer cela me facilitait la tâche dans nos dialogues 


- Martial je n’aime pas ce groupe de pasteur que tu fréquente depuis un moment 


Je l’avais dis comme ça sans trouver un moyen plus docile de le dire sans bâtir une stratégie pour le dire de façon diplomatique. Je fixais droit mon mari dans les yeux j’attendais sa réaction,


- Jo chérie tu me connais assez bien?


- C’est quel genre de question ça? Bien sure que je te connais bien même 


- Alors ça doit te suffire, Johanna parfois nous n’avons pas la possibilité d’imposer aux autres ce que nous voulons nous devons en ce moment là juste compter sur la confiance, la confiance en ce que tu connais de moi. Johanna je ne ferais rien qui puisse compromettre la qualité de ma relation avec Dieu et si tu me connais bien alors tu le sais 


- En effet chéri je le sais. Tu as raison je dois juste te faire confiance mais n’empêche que te l’avoir dit aujourd’hui me libère. Je ne sens pas cette amitié que tu as avec eux, je ne sais pas pourquoi mais je ne les sens pas. Martial promet moi juste que tu ne feras plus comme tu as fais avec ta démission. Toutes les décisions que tu devras prendre s’il te plaît partage les avec moi d’abord. Ce n’est que de cette façon que je pourrais être rassurée de te savoir entrain de collaborer avec des personnes en qui je n’ai pas trop confiance 


- C’est promis chérie c’est promis mais concernant le boulot je ne ferais pas marche arrière c’est une décision prise 


- c’était inévitable ça devait arriver un jour ou l’autre c’est juste la façon que c’est arrivé que je n’ai pas apprécié mais ça va il faut qu’on fasse un point de nos revenus mensuels et adapter tout avec nos dépenses en prenant désormais en compte que ton salaire ne nous aidera plus. Ça va aller. Mais chéri est ce que tu sais au moins que ton père spirituel n’apprécie pas ton nouveau réseau d’amis?


- Johanna je le sais, il ne m’a pas dis ça directement mais je l’ai senti la dernière fois que je l’ai eu au téléphone. Et je pense que tu es un peu comme lui vous voyez les choses de la même manière vous êtes conservateurs alors que parfois il faut oser essayer des nouvelles façons de faire. Mais t’inquiète je vais lui téléphoner pour parler au calme avec lui aussi. J’apprécie le soucis que vous vous faites tous pour moi. 


- Et concernant tes voyages?


- Ah oui ça aussi, je te promets que je vais voyager à des fréquences quand même raisonnables.


- Quand même seulement 


Je le disais en souriant 


- Bah à ton avis tu ne penses quand même pas gagner sur toute la conversation là!


Je me levai de là où j’étais puis je vins m’asseoir sur ses genoux, cette façon de finir ma journée avait de loin dépassé le verre de tsui téké que m’avait proposé Imelda. En plus je n’avais plus besoin de me plaindre autour d’un verre de jus tout était mis au clair avec mon chéri et cela me convenait. J’avais fais un mariage heureux, pour cela il avait tout de même fallu que j’attende que ce soit le bon, celui là. Martial mon collègue mystérieux, Martial que j’aimais tant, je n’imaginais pas ma vie sans lui aujourd’hui. Je ne pense pas que j’aurais été autant heureuse si ça n’avait pas été lui.


Le reste de la semaine je l’avais passé à profiter de mon mari et de mes enfants. On avait aussi expliqué aux enfants que leur père devait encore voyager en début de semaine prochaine. Je n’avais pas laissé Martial affronter les enfants tout seul, du moment où nous nous étions expliqués je pouvais lui défendre auprès des enfants. D’ailleurs comme l’avait dit Yasmine nous étions une équipe, je n’ allais pas abandonner mon co-équipier


- Mais maman tu le défends alors qu’il vient à peine de rentrer et là il part encore!


Avait boudé Lola lorsque nous les avions annoncé pour le voyage de leur père 


- Chérie c’est pour le ministère qu’il le fait en plus il ne fera que 6 jours puis il revient 


- Puis il revient et sort encore quelques jours après 


Avait lancé Doxa pour soutenir sa sœur. À un moment ça donnait un tableau assez drôle, Doxa et Lola formaient une équipe contre nous.


- Vous avez notre parole les enfants quand je reviens je vais passer un long moment sans voyager d’ailleurs à l’église il y’a un séminaire et c’est moi même l’orateur durant ce séminaire. Vous savez non?


- Oui mais tout de suite après le séminaire tu vas encore voyager? 


- Lola mais le séminaire va durer deux semaines donc c’est déjà deux semaines de gagner 


-Hum toi yaya tu as changé de camp ou quoi?


Cette remarque de ma fille n’avait pas manqué de nous faire rire tous 


- Kiekiekiekiekiekiekie


Jeudi soir alors que nous étions rentrés du culte d’intercession j’avais reçu l’appel de maman Nathalie 


- Oui maman Nath comment tu vas?


- Je vais bien ma chérie et toi?


- Je vais bien aussi j’ai pensé à toi hier mais je ne sais plus ce qui m’a pris la tête pour que je ne t’écrive pas 


- ahahahahah ça m’arrive aussi tout le temps. Et mes petits enfants ainsi que mon fils qui m’a abandonné là


- Les enfants vont bien tu nous manque tous, bon pour ton fils qui t’a sois disant oublié, si tu veux je te le passe hein il est non loin de moi. Je suis dans la chambre il est au salon


- j’avoue que ça me ferait plaisir de parler avec lui


- D’accord maman attend je te le passe


Pendant que je sortais de la chambre pour rejoindre Martial qui était au salon je continuais la conversation avec maman Nathalie


- Et papa comment il va?


- Hum il va très bien mais je ne te cache pas il se plaint de Jeremy mais bon je ne vais pas me mêler des histoires père et fils tu sais 


- Tu as raison maman c’est mieux que tu ne t’en mêles pas mais si tu peux lancer une petite réflexion qui peut les aider de décompresser n’oublie pas 


J’étais en face de Martial maintenant 


- Maman le voici ton fils je te le passe 


Puis m’étant tourné vers Martial,


- Chéri c’est maman Nathalie 


Il prit le téléphone avec un grand sourire 


——— Martial———


Maman Nathalie était ma maman, après la mort de mes parents, Dieu m’avait béni avec des parents tous exceptionnels et qui n’avaient jamais cessé de me montrer leur amour mais maman Nathalie et son mari eux c’étaient différent comme j’aimais souvent le dire, cette femme aurait pu être ma mère biologique dans une autre vie. Maman Nathalie je la considérais comme ma mère biologique, cette femme qui n’avait jamais cessé de m’entourer de ses conseils de son assistance et de son amour. En prenant le téléphone je savais que j’aurais droit à des plaintes de maman, le genre tu ne m’a pas appelé ces derniers jours, tu me manque et tout. Elle était différente de son mari mon père spirituel, elle savait se mettre à la place des autres même quand elle avait des doutes sur ce que je faisais. Mais très souvent quand elle n’était pas du même avis que moi elle me disait toujours j’ai tout simplement confiance en toi. C’est par elle que j’avais appris que parfois il fallait juste se reposer sur la confiance et ne pas forcément comprendre ce que faisait l’autre. Elle était par contre le contraire de son mari sur ce point, lui quand il n’était pas du même avis que moi, il se disait tout de suite que j’avais tort de pas penser comme lui. Pour être franc dans la plupart des cas il avait raison mais maintenant je voulais qu’il comprenne que j’avais grandis. Je pris le téléphone entre les mains de ma femme 


- Allo maman!


- Oui Jeremy


Rien que sa voix me rassurait et je pouvais l’imaginer entrain de sourire alors je lui lançai ma phrase préférée pour la taquiner 


- Mais pourquoi tu souris?


Johanna qui se dirigeait vers le couloir pour retourner dans la chambre se retourna et sourit comme pour dire je connais cette phrase, car j’aimais aussi le dire à Johanna au téléphone 


- Comment tu fais pour toujours savoir que je souris Jeremy


- Parce que je te connais maman


- Bon dis moi c’est normal qu’un enfant en grandissant arête d’aimer sa maman?


- Maman qu’est ce que tu racontes? Je n’ai pas arrêté de t’aimer et ce n’est pas prêt d’arriver 


- Mais tu m’appelle de moins en moins


- c’est vrai mais la vérité est que j’ai peur du vieux, ce qui fait que je préfère l’éviter 


- Kiekiekiekiekie je vois et tu sais déjà ce qu’il te reproche dis moi tu penses que tu es sur la bonne voie avec tes nouveaux amis là? Dis moi de mère à fils


- Oui maman, j’ai besoin d’apprendre aussi d’autres collègues pasteurs pour améliorer mon leadership je ne veux pas dire que de papa je n’ai pas suffisamment appris, mais avec ce que je sais déjà de mon père spirituel je pense que vous pouvez me faire confiance en ce qui concerne l’étique je ne ferais rien de contraire à la parole de Dieu maman.


- Ce n’est pas à moi que tu dois expliquer ça. Tu sais bien que je crois en toi combien même j’aurais voulu que tu le fasse différemment je continues quand même à te faire confiance. Tout ça c’est à papa que tu dois l’expliquer. Jé chéri tu sais bien que pour Patrick tu n’es pas qu’un simple fils spirituel tu es devenu plus que ça avec le temps et je ne te cache pas que ces non dits entre vous, l’inquiètent vraiment et il se fait plein de scénario dans sa tête. Prends ton courage à deux mains et appelle le pour que vous vous expliquez 


- D’accord maman c’est tout promis!


- Bon je te vois quand fais même un tour ici même pour deux jours tu me manques, la maison devient vide avec Hadassa qui n’est plus 


- Je vois, mais je peux t’assurer qu’elle est en pleine forme j’ai dîner avec elle, puis elle était venue assister au séminaire le jour où je prêchais. Attends je t’envois les photos, elle devient une vrai dame 


- Tu es en retard elle m’a déjà envoyé les photos je ne fais que voir et revoir combien vous êtes beaux mes enfants. Les petits aussi ont grandi et quand je pense que bientôt ça sera leur tour de quitter la maison 


- Je voyage la semaine prochaine pour le Nigeria, à mon retour je vais voir si nous pouvons venir pour le week-end avec les enfants et Johanna 


- Ça sera même mieux pour que tu parles avec ton père 


- Oui maman c’est aussi à ça que je pensais à la place de le téléphoner je préfère venir l’affronter sur place car je crois que je suis resté silencieux trop longtemps qu’un simple appel ne suffirait pas 


- Tu as raison. Et ta femme elle supporte tous tes déplacements?


Je me mis à expliquer à maman Nathalie combien ça avait failli créer des discordes entre Johanna et moi mais surtout je la rassurais que tout était revenu dans l’ordre. Je passai encore un long moment dans la conversation avec elle avant de couper l’appel.


Cela faisait près d’un mois que je n’avais pas parlé à Pasteur Patrick mon père spirituel le mari de maman Nathalie. Tout simplement parce que la dernière fois que nous avions parlé il avait de façon indirecte manifester un avis contraire au fait que je m’étais fait des nouveaux amis pasteurs autre que ceux avec lesquels il m’avait mis en contact jusqu’ici.

Sous Pression Tome I...