Chapitre 2 : Retour au pays

Ecrit par Bidzime


Chapitre 2 : Retour au pays


*Aurore Kassa


« à votre attention s'il vous plait, les passagers à bord sont priés de mettre leur ceinture… »

Anthony , me réveillant doucement : eh chouchou, Nous sommes enfin arrivés. Lève toi déjà 

Je clignote des yeux avant de me réveiller et me redresser puis je regarde à travers le hublot. En voyant les mini lumières s'afficher, mon cœur se gonfle de joie. Enfin je suis rentrée à la maison, après de nombreuses années sans voir ma mère. Elle m'a tellement manqué 

Anthony, me prenant la main tendrement : enfin, nous sommes rentrés. Me dit il avec un sourire plein de joie

Moi, le regardant et lui renvoyant le même sourire : enfin oui

Nous finissons par atterrir et passons les formalités avant de sortir enfin de cet aéroport. De loin je vois ma maman chérie. J'abandonne mon chariot de bagage que je poussais et cours vers elle. Arrivés enfin près d'elle je plonge dans ses bras et des larmes se mettent à couler. Elle m'a tellement manqué 

Moi, émue  : maman

Maman, me caressant la tête et me serrant fort aussi émue : oh ma petite aurore, tu as tellement grandi mon enfant. Et tu m'as tellement manqué 

Je ne lui réponds pas et je me contente de renifler comme une gamine

Moi : tu m'as tellement manqué maman. Toutes ces années sans te voir…

Maman : tout est enfin fini maintenant. Tu es rentré à la maison

On se sépare enfin pour nous regarder. Ma maman chérie. Elle a pris un coup de vieux mais elle est toujours aussi belle. Elle essuie mes larmes tendrement avec le sourire et moi aussi je lui souris. Puis nous sommes interrompus par Anthony 

Anthony : bonsoir madame

Maman à Anthony : bonsoir mon enfant, ca va ? Le voyage ça été ?

Anthony : oui maman merci, et toi ca va ?

Maman : oui ca va

Anthony : ok ! Bon…On se sépare ici. Je vais devoir rentrer. Moi aussi je veux sauter au bras de ma yaya d'amour et ma mémé comme toi oh

Moi après avoir éclaté de rire : d'accord Antho. On s'appelle alors

Anthony : top. Dit il

On se rapproche pour nous faire un énorme câlin.

Anthony : tout ira bien, d'accord ? Il me murmure très doucement à l’oreille de sorte à être la seule à l'entendre tout en me caressant le dos tendrement

Je ne lui réponds pas et me contente d'hocher la tête. Il se sépare de moi me fait un dernier bisou sur la joue avant de dire au revoir à maman et prendre ses affaires et s’en aller

Anthony je dirais que c'est mon meilleur ami. On se connait depuis ma première année à la fac de médecine à l’étranger. Je me rappelle que quand je suis arrivé j'étais timide, toujours dans mon coin et je n'avais personne avec qui parler, j'étais très renfermée mais  pour une raison que j’ignore, dès qu'on s'est croisé à la fac, il m’a aussitôt pris sous son aile, comme il était déjà plus ancien par rapport à moi dans la fac. Et on ne sait plus jamais lâché. Nous avons toujours été là  l'un pour l'autre. Même si les gens ont longuement cru que nous étions ensemble, comme un couple, vu la manière dont nous étions toujours collés, mais en réalité on se considère plus comme frère et sœur même si nous sommes issus de familles différentes car oui il est mon grand frère de cœur. Grâce à lui, j'ai pu m'ouvrir un peu plus au monde extérieur car d'où je reviens j'étais toujours refermée telle une coquille. J'avais même des difficultés à discuter avec les autres. Mais il m'a aidé à affronter mes peurs , craintes…il sait tout de moi. Vraiment tout. Mon enfance difficile, rejetée de tous et il m'a aidé à dépasser ça. Mais maintenant que je suis revenu après plusieurs années loin d'eux…je ne sais pas comment ça va se passer…

Maman, me tirant de mes pensées : on y va ?

Moi, lui souriant : oui maman

Nous nous dirigeons vers sa voiture et on charge le coffre de mes bagages. Elle se met au volant et on prend la direction de la maison. Bien que maman essaye de me faire sourire, rire, enfin me mettre de bonne humeur comme elle peut, Cela ne m'empêche pas de ressentir cette boule que je ressens au fond de ma gorge. Je suis anxieuse de retrouver mes frères et papas…

Nos relations entre eux et moi n'a jamais été au beau fixe. Depuis toujours j'ai toujours été rejeté par eux. Je me rappelle qu'ils étaient déjà désagréable avec moi des le bas âge. J'ai grandi ainsi, toujours recluse dans mon coin, même si maman a tout fait pour me combler de tous son amour et sa présence. Au début si je ne savais pourquoi j'étais traité de la sorte, j'ai fini par le comprendre lors d'une énième dispute entre maman et l'un de mes frères Bob. J'avais 14 ans j'étais en classe de seconde. Je me rappelle que ce jour là j'étais rentré des cours juste affamé et lorsque je suis rentré je me suis dirigé tout droit dans la cuisine où j'ai ouvert le frigo pour me servir le fond de jus d'orange qui restait mais apparemment Bob en voulait aussi et en voyant me servir il a comme je dirais très mal pris, vraiment très mal


*flashback


Je suis assise sur la chaise de la cuisine et me fait un sandwich rapidement qui pourra accompagner mon jus. J'ai tellement faim. Je sors d'un devoir commun qui m'a non seulement épuisé mais en plus creusé le ventre. Je finis de tartiner mon pain lorsque je vois Bob rentrer dans la pièce. Nos regards se croisent mais on ne se dit rien. Enfin il ne me dit rien

Moi : bonjour bob

Bob :…

Il ne me répond pas. Enfin je suis déjà habitué à ses comportements envers mes frères à mon égard. Je le vois ouvrir le frigidaire, il semble chercher quelque chose puis lorsque son rregard tombe sur mon verre poser à côté de moi, je le vois claquer violement la porte du frigidaire 

Bob : putain il ne manquait plus que ça !

Moi, hésitante : Bob...ca va ?

Bob : c'est à moi que tu me le demandes ?? C'est à moi que tu demandes si ca va,alors que tu viens de prendre mon putain de jus ?!

Je le vois attraper son nez avec deux doigts l'air dépassé 

Bob : seigneur voilà ce qui arrive quand on décide de sortir avec de la racaille

Moi, poussant mon verre vers lui : je te demande pardon Bob. Je ne savais pas qu'il était à toi. Tiens, tu peux le prendre, il n'y a pas de problème 

Bob, se mettant à crier : il n'y a pas de problème ? Tu parles comme ça à qui ???

Moi, baissant la tête : excuse moi sil te plait

Bob : tu t’excuse de quoi ?

Je vois les autres membres de la famille rentrer dans la pièce, maman devant. Je pense qu’ils ont été alertés par les cris de bob. Il faut dire que bob a une voix qui porte vraiment 

Maman, s'avançant de la pièce : c'est comment ? Y’a quoi ?

Bob : pourquoi as t-il fallu que tu la ramasses celle là ??? Crie t-il envers ma mère en me désignant de la main

Moi : je suis désolée. Tout est de ma faute. J'ai pris ton jus dans le frigidaire alors que je n'aurais pas du le toucher vraiment excuse moi

Maman : quel jus ?

Moi : le jus d'orange

Maman ne dit rien et se dirige vers le frigidaire qu'elle ouvre en grand, regarde à l'intérieur avant de le regarder

Maman à Bob : toi la, depuis que tu es né tu as déjà emmené un carreau de sucre ici dans cette maison ? Depuis quand le jus que j'achète avec mon argent et que je place dans mon frigidaire t'appartenait exclusivement ?

Bob : maman

Maman, criant : MAMAN QUOI ??? BOB, JE T'AI DÉJÀ DIT FAIT ATTENTION AVEC MOI, TU AS COMPRIS NON ??? UN GRAND COMME TOI,TU N'AS PAS HONTE DE DISCUTER UN PETIT JUS AVEC TA PETITE SŒUR ???

Bob : quelle petite sœur maman ???de quelle petite sœur tu parles ??? Ce n'est pas ma sœur ! C'est l'enfant adultérin de papa tu comprends, ou bien tu l'aurais oublié ??? Pourquoi a-t-il fallu que tu la ramasses celle la ??? Tu aurais bien pu la garder au loin de notre famille comme avec les autres !! Voilà qu'à cause de toi, il faut que je côtoie, habite, partage des affaires avec une batarde jeté dans la poubelle 

Maman : Espèce d'imbécile, tu vas te taire !!! Dit elle en lui donnant une très grosse gifle qui a mis tout le monde sur le cul

Papa : Bernadette voyons

Maman à papa : ah toi fous moi le camp !!! C'est toi qui nourris cette haine entre les enfants alors que c'est toi qui est parti jouer le chien dehors, tu n'as pas honte ??

Moi je ne parle plus. Je suis tellement choquée de ce que j’entends. Donc je serais une enfant adultérins…Tout s'explique maintenant. Toute…cette animosité envers moi, l'indifférence de papa…en fait maman ne serait pas ma mère…

Maman à bob : toi c'est la dernière fois que tu oses parler de ta sœur de la sorte est ce que c'est clair ? Car que tu le veuilles ou pas. C'est TA PETITE SŒUR !!! Même si elle n'est pas né de mon ventre, c'est la fille de ton père. Donc vous partagez le même sang. Que je ne vous surprenne plus à la traiter de la sorte, est ce que c'est clair ?? Dit elle en regardant les personnes présents dans la cuisine

Plus personne ne dit rien. Je me contente de me diriger droit vers ma chambre où je m’enferme et me met à pleurer de tout mon soul. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre sur maman quand elle me voit en larmes, elle pousse un long soupir et ferme la porte derrière elle. Elle s'avance vers moi pour me prendre dans ses bras

Moi : maman dis moi que Bob a menti s'il te plait. Dis moi qu’il l'a dit juste pour me faire du mal

Maman : oh mon bébé…je suis désolée que tu l'apprennes comme ça…

Moi, continuant de pleurer : donc je ne suis pas ta fille, c'est ça ? Je ne suis rien pour toi ?

Maman, me forçant à la regarder : quoi ?? Tu es MA fille, tu comprends ???c'est MOI TA MÈRE !! Même si ce n'est pas moi qui t’ait mise au monde, c'est moi qui t'est élevé. Je t'ai nourri, choyé et donner tout l'amour qu'il y avait dans mon cœur parce que tu es ma fille et rien n’y personne ne pourra me faire changer d’avis. Même pas toi

Moi, replongeant dans ses bras en larmes : maman

Maman : oui mon bébé, tout ira bien. Vraiment désolée que l'apprennes comme ça…

On ne se dit plus rien. On reste comme ça pendant un long moment 

Maman : tu sais…ton père a toujours été un coureur de jupons. Cela n'est un secret pour personne. Il passait son temps à coucher avec toute personne portant une jupe passant devant lui. Et bien sur de toutes ces innombrables aventures sont nés plusieurs enfants adultérins…toi tu en fait partie malheureusement…

Moi : …

Maman : …puis ton père a rencontré ta… génitrice…les choses ne se sont pas passés comme elle le voulait alors elle t'a confié à moi ?

Moi  : confié, abandonné ou jeté?

Maman : …peu importe... Le fait est que je t'ai pris et je t'ai aimé comme ma propre fille car c'est ce que tu es vraiment, MA fille ! Je me rappelle même de la première fois que mon regard s'est porté sur toi. C'est vrai qu'au début Jai été réticente mais j'ai fini par t'aimer comme une mère aime son enfant. Puis les années sont passées, je t'ai vu grandir et j'ai eu peur de te parler de cette partie de ta vie parce que je ne voulais pas te faire du mal. Je me disais forcement qu'un jour il fallait que je t'en parle mais je n'ai jamais eu le courage et les années sont passés…vraiment excuse moi

Je ne lui dis rien et me contente de pleurer 

Maman : tu sais pourquoi je t'ai appeler aurore ?

Moi :…

Maman : parce que la période où tu es entré dans ma vie était une période très difficile. Je venais d'apprendre une énième relation extraconjugale de ton père alors que je lui ai toujours tout donné. J'étais dépassée, désabusée et surtout dans une dépression qui n'a pas de nom. J'étais prête à tout abandonner et puis tu es rentré dans ma vie telle une lueur au bout du tunnel. Ta présence, ton innocence a apporté une lumière dans ma vie qui n'a cessé de s’elever telle l'aurore du matin. Tu savais que l'aurore symbolise le commencement d'une nouvelle vie ? Et c'est ce que tu as fait dans ma vie. Car ton arrivée était pour moi un nouveau commencement d'une nouvelle vie. Tu m'as donné la force de me lever chaque matin alors que je n'en pouvais plus de cette vie…je t'aime mon bébé 

Je ne lui dis plus rien que de replonger dans ses bras en larmes. 


*fin du flashback 


Je me rappelle que cette nuit là, nous avions dormi ensemble. Maman a dormi avec moi et elle m'a serré fort dans ses bras toute la nuit.

Maman, me tirant de mes pensées : nous sommes arrivées chérie 

En regardant devant, je constate que c'est vrai lorsque je vois le grand portail s'ouvrir devant moi. Nous entrons et nous sommes accueillis par le personnel de maison que je prends dans mes bras émus. Ils sont restés les mêmes malgré la vieillesse qui a commencé à se montrer sur leurs visages. Après les embrassades et retrouvailles, nous rentrons dans la maison puis nous voyons Bob et papa assis à table. Dans une famille normale, on se serait jetés dans les bras l'un de l'autre mais chez moi, non. Je me suis contenté d'un simple bonsoir avant de monter dans mon ancienne chambre qui est resté la même . Puis quelques temps après, je suis appelé par maman qui me demande de venir la  retrouver à table, c'est ce que je fais. Je vois que Bob et mon père ont disparu, surement ils sont remontés chacun dans leur chambre, enfin je ne sais pas. Par contre je constate aussi avec le sourire que maman m'a préparé un festin de roi avec tous les mets que j'adore manger. On se retrouve à diner rien qu'à deux avec la bonne humeur. Je me mets à lui raconter mon très long séjour en France avec les anecdotes

Maman, après avoir rigolé à l'une de mes histoires : alors, tu comptes commencer à exercer quand ?

Moi : bientôt normalement. Puisque j'ai postulé dans une clinique et ils ont accepté ma candidature. Je dois normalement les informer que je suis déjà arrivé sur place

Maman : ah d'accord. Je suis fière de toi en voyant ce que tu es devenu ma fille. Toi au moins tu as pu te battre pour tes rêves comme tes autres frères aussi à l'exception de ton frère Bob…finit elle par dire l'air fatiguée et dépassée

Moi : …

Maman : il ne veut rien faire de sa vie. Tout ce qu'il sait faire c'est ronfler à longueur de journée et manger. Et pourtant à plusieurs reprises je lui ai trouvé de bons postes mais il ne veut rien faire. Il ne veut même pas se prendre en main et cela ne semble même pas déranger ton père 

Moi, prenant sa main  : ça ira maman, tout ira bien. Je lui dis d'un sourire compatissant

Je vois que maman est dépassée par la situation de Bob. En fait ma mère n'a eu que des garçons, 4 pour être exact. Et bob est le dernier. Lui et moi nous avons près de 10ans d' écart. Bien que tous ne m'ont jamais porté dans leur cœur, mais parmi tous, Bob a été le plus belliqueux envers moi, il m'a toujours rendu la vie dure. Il était toujours haineux. Je comprends que c'est sûrement parce que j'ai pris sa place de dernier dans la maison, puisqu'il reproche à maman le fait de s'être plus occupé de moi que de lui. 

Alors que les aînés mènent déjà leurs vies loin des parents avec boulot, famille etc. Eh ben Bob est le seul à être encore dans la demeure familiale alors qu'il a déjà plus de 30 ans. Il ne veut vraiment rien faire de sa vie et cela rend maman triste

Maman : hum…heureusement que tu es revenu ma fille. Je ne me sentirais plus seule maintenant

Moi : et oui ! Là, je ne compte plus te lâcher d'un poil chère madame Kassa. Est-ce que tu es prête pour subir ma présence ? Je lui dit sur le ton de la rigolade

Maman : toi, te subir ? Ta présence est juste une lumière qui revient dans ma vie et dans cette maison après plusieurs années d'absence 

Moi, me levant pour lui faire un câlin : je t'aime maman

Maman : moi aussi



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SECONDE CHANCE