Chapitre 3: je suis rentré

Ecrit par Bidzime


Chapitre 3 : je suis rentré 


*Anthony ALIWA alias Poupon


Moi : c'est bon ici monsieur, garez la où vous pouvez s'il vous plaît 

Le taxi gare, je règle ma facture de transport avant de décharger mes bagages du coffre. Lorsque j'eus fini, le taxi s'en va et je me mets à regarder mon quartier avec tellement d'émotion. Cela fait plus de 10 ans que j'ai quitté ce quartier et je n'étais qu'un gamin de 17 ans lorsque je m’envolais pour aller faire mes études de médecine. 

Je continue à regarder mon quartier autour de moi, beaucoup de choses ont changé mais je reconnais toujours mon quartier car il y a des choses qui sont restés les mêmes. En tout cas bref, je vais me réhabituer au changement que j'ai constaté mais en attendant il faut que je rentre pour embrasser les femmes de ma vie et mon frère. Ils ne savent pas que je rentrais au pays. J'ai fait croire à Yaya que je devais encore rester pour deux mois alors que j'étais déjà  dans l’Avion. Elle n'en reviendra pas lorsqu'elle me verra. Je commence à porter mes bagages comme je peux lorsque je suis reconnue par un ancien du quartier

Bobo : poupon ? 

Je lève d'abord la tête pour voir qui me parle

Bobo, réalisant que c'est vraiment moi : ohhhh mon petit !!! Tu es revenu de Mbeng ??

Moi, riant de toutes mes dents : oh le grand Bobo. Comment tu vas ? Oui je suis revenu comme tu vois là,  pardon le grand s'il te plaît,  aide moi

Bobo c'est vraiment un ancien, je me rappelle que quand je suis né, il était déjà là. Je vois que lui il est resté le même, à part quelques rides qui ont commencé à marquer son visage mais sinon en ce qui concerne le comportement, il est resté le même. Toujours aussi serviable pour les gens du quartier  même si nos mamans passaient leur temps à le traiter de « coolmandjeur »(=bandit). Il m'aide à transporter mes valises et on se met à cheminer ensemble vers la maison. Durant le chemin , il se met à me donner les nouvelles du quartier. Qui s'est marié,  qui est décédé, qui est parti du quartier…

Moi : et toi, le grand mais à quel niveau  toujours pas marié ?

Bobo : ah mon petit, le pays glisse. y a pas l'argent pour payer la dot. J'ai fait le cococo 

Moi : ok, ca va aller. Tu as déjà les enfants ?

Je vois comment son visage s'illumine d'un large sourire

X : oui et j'en ai 10

Wouo ! Il se met à me citer le nom de tous ces bambins de plusieurs mères. Il est heureux et fier de ses enfants cela se voit car ses yeux se sont mis à briller de fierté.

 Nous arrivons enfin à la maison . J'aperçois mémé de loin, assise sur son tabouret le regard lointain. Sans comprendre, des larmes d'émotions se mettent à couler le long de mon visage. Je continue à avancer lentement le cœur battant avec un sourire de joie. Mémé qui semblait ne pas se rendre compte de l'arrivée des nouveaux venus, semble enfin m'apercevoir. Je la vois se redresser, en me voyant, hésitante. Je continue de marcher. Elle prend un bâton qui était posé à même le sol à côté d'elle et cherche à se lever aussi vite que son vieux corps le permet. 

Mémé : poupon ?

Moi, pleurant pour de bon: mémé !

Je tombe à genoux face à elle et enserre sa taille de mes deux bras. Je suis tellement heureux je vous dis. Vous savez quand vous faites 10 ans sans voir votre famille, vous pouvez juste mourir. Mais j'ai tenu bon pour elle. Je me rappelle que les premiers mois j'ai voulu à plusieurs reprises tout abandonné et revenir les retrouver mais mémé et Yaya m'ont toujours soutenu, elles ont été d'une grande aide en me rassurant tous les jours. Je me rappelle que mémé me disait de tenir bon pour elle comme elle, elle tenait bon au pays pour moi.

Moi, continuant à pleurer : mémé 

Je pleure comme un gamin. Je m’enfous. C'est ma grand-mère. C'est mon tout. C’est ma vie. Elle a toujours été là pour moi depuis toujours. Je suis tellement heureux de la reprendre dans mes bras, de pouvoir l’embrasser, de pouvoir sentir son odeur

Mémé, émue aussi avec des larmes qui continue à couler : oh mon petit mari, tu es revenu ? 

Je sens sa main me caresser la tête . Puis je décide de me relever pour mieux la regarder 

Moi, essuyant mes larmes : oui ma petite femme je suis revenu. Je suis enfin rentré, pour de bon

Je me lève et la prends dans mes bras et plonge ma tête dans son cou. Elle m'a tellement manqué. Sa chaleur , son odeur, tout m'a manqué. Je me rappelle que quand j'étais petit j'aimais dormir collé à elle parce que son odeur et sa chaleur m'apaisait tellement

Bobo : bon le petit, tes bagages sont posés la hein . Je vais vous laisser d’abord

Je fouille mon porte monnaie  à la recherche d’un billet mais je me rends compte que je n'ai que la monnaie en euro.

Moi : ah le grand, excuse moi hein…je n'ai aucun billet là actu. Je te promets de t'en donner lorsque j'en aurais

Bobo : oh t'inquiètes, on est ensemble petit. Bon on est ensemble 

Puis il fait demi tour, nous laissons ainsi seuls. Mémé et moi décidons de rentrer . Je l'aide à s'assoir sur le canapé après je fais rentrer mes bagages qui étaient restés à la porte.  Je profite à regarder un peu la maison tout autour. Mince ! Yaya l'a vraiment transformé, la maison est juste devenu méconnaissable. Yaya m'avait dit qu'elle faisait les travaux mais elle ne m'avait jamais dit que c'était de cette ampleur. Si j'avais su que c'était des travaux de cette envergure je lui aurais envoyé deux fois plus de sous, voir même toutes mes économies que j'ai pu obtenir grâce à mes petits jobs.Les pièces sont devenus plus grandes, elle a même ajouter des pièces notamment 3 chambres pour chacun de nous, mémé gardant toujours sa chambre. Lorsque je finis de faire le tour de la maison, je reviens m'assoir auprès de mémé où je me blottis dans ses bras

Mémé : mais pourquoi tu ne nous a pas dit que tu venais ? On devait se préparer pour t'accueillir comme il se doit 

Moi : non mémé, je voulais vous faire une surprise et puis franchement vous voir vaut tout l'or du monde donc le reste ce n'est qu'un détail 

Mémé, boudant : hum. Fait elle en tirant la bouche à côté 

Moi :  ma petite femme c'est comment ? Ton mari vient d'arriver ca ne fait même pas une heure que tu boudes déjà. C’est comme ça qu'on t'a appris à recevoir ton mari ? Attends quand même demain non ? Ou bien tu veux que j'aille te redéposer chez tes parents ?

Mémé : hum !

Moi : et puis toi là, j'ai remarqué que tu es devenu plus belle hein. Tu es resté à faire quoi derrière mon dos ? Tu m'as trompé hein ?

Mémé : ah poupon, laisse moi

Moi : je te laisse hein ? En tout cas faut dire à tes petits pompiers du dehors là que le propriétaire est de retour, donc la lune de miel est terminé 

Je continue à l’embêter comme au bon vieux temps jusqu'à l'arrivée de Yaya qui lorsqu'elle me voit lâche les affaires qu’elle avait en mains pour sauter dans mes bras

Yaya : Poupou ???

Moi : Yaya !!!

Elle replonge dans mes bras et se met à pleurer 

Yaya : mais tu es arrivé quand mon DIEU ? Demande t-elle en se détachant de moi ?

Moi : je viens d'atterrir 

Yaya, me donnant une petite tape sur le bras : et pourquoi tu nous l'a caché ?

Moi, touchant l'endroit où elle m'a donné le coup : aie ! Mais c'était pour la surprise non

Yaya ne dit plus rien et replonge dans mes bras ou elle se remet à pleurer d'émotions 

Yaya : tu es vraiment là ?

Moi : oui, je suis rentré et ce pour de bon. J'ai fini là-bas et je suis revenu chez moi auprès de ma famille

Yaya, essuyant ses larmes : ok ! Bon on va fêter ton retour avec ce qu'on a. Je me mets au fourneau et on va bien festoyer

Moi : d'accord 

C'est ainsi que mémé, Yaya et moi on se dirige vers la cuisine, qui est devenu très grande, et on se met à raconter et à rire dans une très bonne ambiance tandis que Yaya fait la cuisine. Je décide même de l'aider et mémé nous regarde assise. 

Moi : mais je dis, Champion est même ou ?

Yaya ne réponds pas, elle se contente de piaffer et continuer à touiller sa sauce

Mémé : tu demandes ça à qui ?

Moi : mais à vous non ?

Mémé : qu'il reste même encore chez lui, celui la ? Dit elle dédaigneuse

Quand on parle du loup, on voit sa queue. Puisque nous l’entendons crier depuis le salon

Champion : oui, continuez à bien me critiquer dans cette maison. Qui parle même de moi là-bas ?

Nous entendons des pas se rapprocher puis lorsqu'il apparait devant la porte et me voit,il bloque d'abord un instant le temps de réaliser 

Champion, criant dans toute la cuisine : ohhhh mon frère !!!

On se rapproche l'un de l'autre et on se fait une grande accolade qui nous plonge aussi dans l’émotion

Champion se détachant de moi :mon frère, tu es arrivé quand ?

Moi : tout à l'heure

Champion : rho, mais pourquoi je n'étais pas informé ?

Yaya : parce que tu restes d'abord à la maison pour savoir ce qui s'y passe ?

Champion : ah ! Poupon tu vois non ? C'est maintenant ça ma vie. Je suis agressé ici tout les jours

Yaya : n'importe quoi

Et s'ensuit une petite chamailleries de rien du tout qui nous fait plus rire qu'autre chose. Yaya finit de préparer , on se sert et on se met à manger au salon devant la télé ou on continue à raconter à bâtons rompus

Champion : au fait même tu nous a emmené quoi ?

Moi, me rappelant des cadeaux : ah oui c'est vrai, attendez je vous ai rapporté plein de trucs

Je tire une de mes valises qui ne contient que leurs affaires que j'ai pris pour eux et je commence la distribution des cadeaux

Champion se levant et essayant l'un des tee-shirt que je lui ai pris au dessus même de celui qu'il portait déjà : ouh la là, matez le beau gosse devant vous, merde ! Dit il en cranant

On éclate de rire

Yaya : hum tu vas aller craner pour aller encore enceinter les filles dehors hein 

Champion : ahhh

Mémé et moi on rigole

Yaya : oui ! Après c'est pour aller vendre les habits pour boire la bière 

Champion : ehhh Jésus. Yaya c'est quoi avec moi ce soir ? Donc je ne peux plus craner avec ma nouvelle sape en paix ? Ou bien c'est parce que tu n'as pas encore le mari ? Attends je vais t'en trouver un

Yaya, faussement méprisante : ihhhh tu parles de qui ? Tes amis sales avec qui tu bois le vin et volent à longueurs de journées là ? Pardon

On continue de rigoler, de discuter, les heures finissent par passer sans qu'on ne s'en rende compte et la fatigue s'installe.

Mémé,  baillant : ah les enfants pardon je vais aller dormir. Je suis déjà fatiguée 

Yaya : ok mémé, c'est vrai qu'il se fait déjà tard. Allons je vais te donner tes médicaments 

Champion et moi on l'aide à se lever puis elle est accompagné par Yaya dans sa chambre. Champion et moi on continue encore à discuter. Mon grand frère m'a manqué. Il me raconte ses déboires avec ses milles copines qui me font marrer. Puis moi aussi je demande à aller dormir. Mine de rien je suis fatigué. Je pars dans ma nouvelle chambre où je me déshabille pour prendre une douche dans la salle d'eau commune qui est maintenant à l'intérieur de la maison. Lorsque je suis propre et prêt à dormir. Au lieu de plonger sur mon matelas je pars retrouver mémé qui commence à somnoler. En me voyant, elle ne dit rien. Elle se contente de pousser un peu et je m'allonge à côté d’elle comme au bon vieux temps. Puis, Yaya vient nous rejoindre et s'allonge de l'autre côté du lit. Donc nous dormons à trois sur le lit , mémé occupant la place du milieu. On commençait à somnoler. Lorsque nous voyons la porte s'ouvrir sur champion qui pousse son matelas à l'intérieur 

Champion : vous pensez que vous allez me laisser dormir seul aujourd'hui quoi ?

On ne lui réponds pas et on se contente de sourire. On voit champion bien installer son matelas au sol, bien tirer ses draps et s'allonger paisiblement. Comme au bon vieux temps. Depuis le temps on a toujours eu l'habitude de vouloir tous dormir en présence de mémé. On aime ça, malgré nos âges. Nous avons grandi comme ça et cette habitude persiste. Et je suis heureux de voir que nous sommes toujours comme avant. Nous n'avons rien. On a vécu avec le peu que nous avions, c'est vrai que notre vie n'a jamais été facile mais qu'est ce que nous sommes tellement heureux d'être ensemble malgré le peu que nous avons…

Champion : bonne nuit tout le monde

Yaya : merci, bonne à vous

Mémé : dormez bien mes petits 

Moi, fermant les yeux avec un sourire de bonheur : bonne nuit

Puis je tombe dans les bras de Morphée. Enfin, après  de longues années de distance, je suis de nouveau au près des miens, ma famille. Que demander de plus ?



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SECONDE CHANCE