Chapitre 2 : Tournis
Ecrit par Alexa KEAS
Alice Makafui DEKOU
Il est dix-huit heures passé de quelques dizaines de minutes quand je franchis le portail de la maison. Je salue ma voisine assise sur sa terrasse avant de tracer vers notre appartement. Lucien et moi aurions préféré une maison à cour unique mais à force de chercher en vain et vu l’urgence du besoin, nous avons fini par prendre celle-ci qui compte deux ménages. C’est le même plan des deux côtés, deux chambres-salon en plus de la cuisine et des deux salles de bain attenantes à chaque chambre. La cour est assez grande pour garer chacun nos voitures et le meilleur est que le matin, personne n’a besoin de réveiller l’autre avant de sortir sa voiture. Il y a assez d’espace !
La voisine et son mari ont chacun leur voiture. Moi je n’en ai pas encore, la faute à Lucien qui pense qu’on peut se débrouiller avec le sien en attendant qu’on finisse notre propre maison. Il a bien raison, seulement ce n’est pas lui qui se tape la galère de chercher un taxi à dix-sept heures trente sur le boulevard circulaire. Les matins au moins, il me dépose mais vu que nos heures de sortie ne coïncident pas, je suis très souvent obligée de rentrer en taxi ou dans le pire des cas, en taxi-moto. Je travaille dans une agence de voyage comme standardiste tandis que mon mari est dans le domaine de la douane et du transit. Il a créé son propre cabinet dans la zone portuaire et ça marche plutôt bien. Lucien est un battant et notre petite famille ne manque de rien. Mariés depuis trois ans après deux autres années de vie de couple, nous sommes parents d’une petite fille de deux ans et demie, Maeva, notre rayon de soleil. Certains vendredi comme aujourd’hui, je la fais garder par ma mère afin que mon chéri et moi passions un week-end en amoureux.
Dès que je me débarrasse de ma tenue de travail, troquée contre une robe légère, je me rends en cuisine. Je regarde ce que j’ai dans le congélateur sans avoir une once d’inspiration pour le diner de ce soir. J’aime toujours surprendre mon homme avec ma manière de présenter les plats, même les plus communs. La cuisine est ma passion en fait.
Ça fait un petit moment que nous n’avons plus effectués de sorties. Lucien préfère que nous restions ici la plupart du temps. Je n’insiste pas, parce que je suis consciente de l’énorme travail que mon homme abat au quotidien. S’il préfère se reposer chez lui, je ne peux bouder ou le contraindre à me faire sortir. Je dirais même qu’il a réussi à faire de moi, une casanière à part entière. Quand parfois il est en déplacement et que je peux quand même sortir avec les copines ou prendre un verre avec des collègues, je ne le fais pas.
Je vais chercher mon téléphone, resté dans mon sac, qui à son tour est dans la chambre à coucher. Je m’allonge sur le lit et lance le numéro de mon amour. Je ne réussis à l’avoir qu’à la deuxième tentative.
-Allô chéri ! Fais-je de ma voix la plus mielleuse.
-Oui ma belle, ça va ? Tu es déjà rentrée ?
-Oui, depuis un petit moment déjà. Et toi, dans combien de temps, seras-tu là ?
-J’allais même t’appeler en fait. Ce soir, je risque de rentrer assez tard…
Je n’entends déjà plus le reste de ce qu’il me dit car mon cœur est envahi de tristesse.
-Ok, à plus tard. Me contenté-je de dire. Je t’embrasse.
-Moi aussi. Répond-il avant de raccrocher.
Je retourne en cuisine et sors du congélateur, une sauce tomate faite avec la viande de bœuf. Je la place dans l’évier pour qu’elle se décongèle à son rythme et me prépare un plateau ‘’sandwich et boissons’’. Je vais me poser devant la télé ensuite pour le déguster. Une heure après, je fais du couscous pour Lucien uniquement. Moi, je n’ai plus faim. Je réchaufferai le tout dès qu’il sera là.
L’ennui me puni au point où je décide de déboucher une bouteille de vin en attendant qu’il rentre. Etre pompette ne fera qu’enflammer la nuit d’enfer que je veux que nous passions.
Je me réveille en sursaut aux alentours de vingt-trois heures et réalise que je suis seule dans le séjour. La tété tourne toujours ! Sans aucun doute, je réalise que mon mari n’est pas rentré. Il m’aurait réveillé si ça avait été le cas. Je me lève du canapé en faisant attention à ne pas renverser la bouteille de vin à moitié vide qui trône à mes pieds. Je cherche mon téléphone du regard et le retrouve sur la table. J’appelle Lucien et me heurte à la voix de son répondeur. Une profonde inquiétude s’empare de mon être car ce n’est pas dans ses habitudes d’être injoignable, surout s’il est dehors à des heures aussi tardives.
Dans l’impossibilité de m’asseoir, j’effectue des allers-retours à n’en point finir. Une demi-heure plus tard, j’entends le bruit du portail qu’on ouvre puis celui du moteur de la voiture de Lucien. Je me précipite dans la cour et respire d’assurance en l’apercevant au volant. Je me dépêche d’aller refermer le portail avant de revenir vers lui.
-Je me suis inquiétée !
-Désolé, dit-il simplement en se précipitant vers l’intérieur.
N’a-t-il pas remarqué que je me suis penchée pour l’embrasser? Ou alors, il n’a pas fait exprès de m’esquiver. J’entre à l’intérieur à mon tour et verrouille la porte d’entrée avant de rejoindre Lucien dans la chambre. Le bon monsieur se déshabillait. L’effet de l’alcool ingurgité quelques heures plus tôt ne s’étant pas dissipé, le désir en moi se fait plus fort en voyant le torse à moitié musclé de mon mari. Je me rapproche de lui sans hésiter et entreprends de finir de le déshabiller moi-même.
-Non Alice, arrête s’il te plait. Je suis très fatigué.
-Tu n’auras qu’à te laisser faire, chéri. Je m’occupe de tout. Dis-je, décidée.
Lucien me repousse brutalement pour me signifier qu’il ne voulait vraiment pas. Je me tiens donc à l’écart et le regarde faire descendre son pantalon.
-C’est quoi ça ? Crié-je.
-Quoi donc ?
-Mais ça ! Repris-je en désignant le caleçon qu’il porte.
Je ne dénote aucune émotion particulière sur son visage quand il se rend compte qu’il porte un slip de femme.
-Tu étais avec une femme ! Murmuré-je pour m’empêcher de le croire.
-Mais non, chérie. Ce slip doit être le tien. J’ai dû l’enfiler ce matin, dans ma précipitation sans m’en rendre compte.
-Tu te fous de moi !
-Non Alice, c’est ton slip.
En ces quelques secondes, ma colère atteint son paroxysme alors je me mets à hurler ;
-Primo, comment aurais-tu pu enfiler mon slip alors que je ne les range pas dans le même endroit que les tiens? Secundo, admettons que ce slip soit à moi, de toute la sainte journée, tu ne t’en es pas rendu compte ? Tercio, je ne porte jamais ce genre de slip et tu le sais !
Il me regarde comme si je débitais des conneries alors que les faits sont là, en face de nous. C’est une évidence, il était avec une femme. Mon cœur se serre de douleur en l’imaginant faisant l’amour à une autre.
-J’attends que tu m’expliques !
-Ce slip ne peut qu’être à toi. Ecoute, je vais prendre une douche et me coucher, je suis fatigué. J’ai passé une très longue journée.
Sur ce, il se dirige vers la salle de bain.
-Non Lucien, ça ne va pas se passer comme ça ! Tu dois m’expliquer comment ça se fasse que tu rentres en portant un slip de femme. C’est qui Lucien ? C’est qui la chienne avec qui tu me trompes ?
Seul le bruit de la porte de la salle de bain me répond. Je tente de l’ouvrir mais monsieur l’a verrouillé de l’intérieur. Si, il y a quelques minutes encore, j’étais plus ou moins saoule, cette histoire m’a rendu plus lucide que jamais. Il ne peut qu’y avoir une explication, il me trompe. Je me précipite sur ses affaires et fouille ses poches. Je récupère son téléphone et m’assois sur le lit pour le fouiller au risque de m’écrouler au sol. Je ne découvre rien du tout ! Je bouillonne de rage et secoue nerveusement mes jambes en attendant qu’il sorte de la salle de bain. Nous ne dormirons pas dans cette maison tant qu’il ne m’aura pas expliqué la provenance de ce slip.
*
*
Paul-Arthur AYEDON
Nathalie me supplie du regard de la pénétrer mais je fais encore durer le supplice en reprenant un téton entre mes lèvres.
-Chéri ! Gémit-elle. Prend-moi !
-Non ! Répliqué-je, amusé et fier de la lueur de désir que je vois dans ses yeux.
Je laisse son téton pour ses lèvres et nous nous embrassons en y déversant le désir enflammé qui nous anime. Ce baiser a le don d’embraser mes sens alors, je ne me fais plus désirer et place mon membre à l’entrée de la grotte de ma femme. En une seule poussée, je me retrouve en elle et grogne de plaisir.
C’est avec plaisir que je me mets à bouger en elle. Nathalie se mord les lèvres à tour de rôle pour ne pas crier. J’ai tellement envie d’entendre ses gémissements que j’accélère le rythme. La voir lutter contre elle-même pour ne pas crier m’excite à un point inimaginable. Je prends plaisir à lui asséner des coups de reins de plus en plus forts jusqu’à ce qu’elle craque. Au bout de deux minutes, je murmure à son oreille.
-Moins fort, mon cœur !
Apparemment, je l’ai bien cherché car elle ne se retient plus et me demande même d’y aller plus fort. Je la sens au bord de la jouissance quand de violents coups frappés contre la porte nous fait redescendre à vitesse exponentielle de notre petite nuage personnel au septième ciel. Ma belle-mère se met à crier mon prénom comme elle sait si bien le faire.
-Merde ! Grogné-je en me retirant de Nathalie qui me lance un regard désapprobateur.
-Laisse-la crier et finissons ce que nous faisons.
C’est peine perdue. Mon érection en a pris un coup et elle sait bien que sa mère ne s’arrêtera pas, jusqu’à ce que je sorte de cette chambre.
De l’autre côté de la porte, n’obtenant aucune réponse de ma part, ma belle-mère commence déjà par proférer des insultes à mon égard.
-Non mais ce n’est pas vrai ! C’est encore à moi de venir te réveiller pour que tu fasses sortir la voiture alors que tu sais bien que les enfants doivent aller à l’école. Il est six-heures du matin et les hommes, les vrais, sont en route pour le boulot ou s’y préparent. Toi tu n’as pas de travail et la simple tâche de faire sortir la voiture te dépasse. Est-ce à moi de sortir la voiture avant que tu ne t’y installes et conduises tes enfants à l’école ? Il est six-heures du matin, six-heures bon sang ! Et, monsieur est encore bonnement couché. Le ventilateur que vous laissez allumé, pensez-vous que l’état togolais me donne le courant gratuitement ?
Je me lève du lit et file dans la salle de bain. Je ne peux dire que je suis habitué mais je prends sur moi pour ne jamais répondre à ses insultes. Ça va faire un an que nous avons été contraints de venir vivre ici, chez ma belle-mère. Les premiers mois, tout allait pour le mieux car j’arrivais encore à participer aux dépenses de la maison. Voyant que ma situation ne s’arrangeait pas, son attitude à mon égard a complètement changé. Elle ne manque aucune occasion pour m’humilier.
En revenant dans la chambre, j’y trouve Nathalie assise sur le lit, les mains sur la tête. La voix de sa mère nous parvient encore. Mais, de plus loin. Elle doit s’être rendue au salon.
-Je suis sincèrement désolée, me dit ma femme.
Je ne dis rien et me contente d’enfiler un short et un t-shirt avant de sortir de la chambre. Pourrais-je seulement lui en vouloir de garder le silence quand sa mère a des réactions aussi disgracieuses à mon endroit ? Sans cette dernière, nous serions à la rue à l’heure qu’il est. La vie n’est pas une science exacte comme nous le pensons souvent. Nous pouvons faire nos calculs, élaborer des plans et A à Z mais elle trouvera toujours le moyen de nous jouer des tours et nous dire que nous ne la maitriserons jamais.
Il y a un an, j’étais encore propriétaire de ma boutique de quincailler. Un beau matin, un feu certainement envoyé de l’enfer a tout ravagé alors que la boutique venait d’être ravitaillée de plus de deux centaines millions de marchandises. Je me suis retrouvé avec une dette de plusieurs millions due à la banque. Les deux terrains que j’avais, y compris celui sur lequel je construisais notre maison, ont été vendus pour payer une partie du prêt fait à la banque. A ce jour, je dois encore cinquante millions à la banque. Nathalie, les enfants et moi étions en location. Il a fallu libérer la maison parce qu’il était clair que je ne pouvais plus payer le loyer. Je voulais que Nathalie et les enfants aillent s’installer à l’intérieur du pays, chez ma mère, le temps que je règle la situation mais elle n’a pas voulu, alors nous avons dû venir vivre chez sa mère à elle.
Je comptais sur ceux que j’appelais ‘’amis’’ pour m’aider à me relever mais j’ai eu la déception de ma vie en ne m’heurtant qu’à leurs dos. Ça fait douze mois que l’assurance me fait trainer. Patron hier, aujourd’hui je peux envier la situation de mes employés de l’époque. C’est ma belle-mère qui a pris en charge tout ce qui concerne la scolarité des enfants pour cette rentrée. Son défunt mari, le père de Nathalie était un haut cadre au sein d’une banque de la place. Il a bien préparé sa retraite mais n’a pu en jouir assez. Deux ans seulement après sa retraite, il a rendu l’âme des suites d’une crise cardiaque. Maman Gisèle, ma belle-mère est également à la retraite. Elle était dans la fonction publique. Nathalie n’a que des sœurs, trois pour être exact. Elles sont toutes mariées et vivent à l’étranger avec leurs petites familles. Ma femme est la benjamine de la famille.
Nathalie a voulu qu’on sollicite l’aide de ses beaux-frères mais je n’ai pas accepté, je ne veux pas en abuser et ternir ma dignité davantage. J’attends que l’assurance me verse mes indemnités pour redémarrer. J’espère que ça ne saurait plus attendre, au risque que je finisse par exploser ma colère avec l’attitude de ma belle-mère. Ça devient de plus en plus insupportable et humiliant pour moi. Parfois, elle ne se gène même pas de me crier dessus devant mes enfants. Je suis devenu le chauffeur et le coursier de la maison. Ça ne me gêne pas de rendre service mais elle a le don de me réduire plus bas que terre, rien qu’en ouvrant la bouche. Lointaine, l’époque où en franchissant les portes de cette maison, j’avais droit à un accueil chaleureux, des petits surnoms affectueux…
Je n’ai pas fait de longues études, ayant toujours privilégié les affaires. D’ailleurs, je n’avais pas le moyen de faire des longues et grandes études. Je viens d’une famille très pauvre. Après le bac, j’ai commencé avec la vente des friperies de premier choix. C’est ainsi que j’ai rencontré Nathalie qui est une reine de la sape. Avec ses copines du lycée, elles venaient se ravitailler chez moi. A l’époque, elle ne m’accordait que peu d’importance mais j’ai su gagner son cœur et aujourd’hui, nous sommes mariés et parents de deux enfants. Hermione, cinq ans et Harley sept-ans. Avec les tontines et les prêts dans les micros finances, j’ai commencé par investir dans d’autres affaires jusqu’à ce que finalement je me stabilise dans la quincaillerie. Dieu aidant, tout marchait vraiment pour le mieux. J’ai pu mettre ma mère et mon frère à l’aise en retapant entièrement notre maison pour commencer. A ma mère, j’ai ouvert une petite boutique d’alimentation générale devant la maison. Rien de bien grand car c’était juste pour ne pas qu’elle s’ennuie. Je lui envoyais toujours de l’argent de poche à chaque fin du mois. Heureusement, grâce à cette boutique, je n’ai pas à me soucier de ses besoins, aujourd’hui que ma situation a changé. J’ai envoyé mon frère en France pour ses études supérieures. Malheureusement, il est maintenant contraint à se battre tout seul pour payer ses cours et survivre. Je ne peux rien espérer de lui, il en gagne à peine pour se prendre en charge. J’ai offert à Nathalie, le mariage de ses rêves…Bref, j’ai fait tout ce que l’argent peut faire de bon.
A trente cinq ans bientôt, il va me falloir tout recommencer mais je n’ai pas peur.
-Paul, Paul ! Mais tu deviens sourd ?
Je laisse la serviette avec laquelle je nettoie la voiture sur le capot et marche vers maman Gisèle. Elle est adossée contre un des piliers de la terrasse et tient dans sa main une feuille, certainement une liste de courses à faire.
-Après avoir déposé les enfants à l’école, passe au marché me prendre ce qui est inscrit sur la liste. Ne t’avise surtout pas d’acheter moins que les prix que j’ai indiqués pour ainsi empocher mon argent…
Je l’écoute débiter toutes sortes d’invectives et prends la liste et l’argent. J’attends tranquillement que les enfants me rejoignent pour les conduire à l’école. Mon Dieu, jusqu’à quand vais-je supporter ça ?
-Passez une bonne journée, je vous aime.
-On t’aime aussi papa. Répondent-ils avant de descendre de la voiture.
J’attends qu’ils atteignent le niveau de l’enseignant se trouvant au portail et de les voir entrer dans l’établissement avant de démarrer. Je me rends au marché pour les courses de maman Gisèle ensuite.
-Ne compte pas sur moi pour remplir le réservoir de la voiture demain. Crie-t-elle. Tu aurais dû être là depuis mais apparemment, tu faisais ton beau dans la ville en gaspillant mon essence. N’importe quoi ! Incapable, c’est le mot qui te qualifie de mieux.
Gisèle sort de la chambre en entendant sa mère hurler. Nos regards se croisent mais je détourne le mien aussitôt et sors de la maison. Je fais un tour dans le quartier et repère un chantier dans le coin.
J’approche des lieux et demande à m’entretenir avec le chef chantier. L’un des ouvriers, plutôt gentil se propose d’aller informer le chef de mon désir de le voir. Dix minutes plus tard, un homme petit de taille avec une forte corpulence apparait devant moi.
-Qui veut me voir ?
-Moi, monsieur.
Je me précipite vers lui et le salue en faisant une courbette. Il me regarde d’un air agacé ou plutôt ennuyé. Il doit avoir deviné la raison pour laquelle je désire m’entretenir avec lui.
-Auriez-vous du travail pour moi s’il vous plait ? Je peux tout faire.
-Désolé, il n’y a rien. Nous sommes au complet.
Il complète sa phrase avec un long juron et s’éloigne en vociférant. Je quitte les lieux et vais m’asseoir un peu plus loin, à l’ombre d’un arbre. Je fais un effort surhumain pour ne pas laisser mes larmes couler. Une fois mon esprit apaisé, je reprends le chemin retour de la maison avec pour idée en tête de convaincre Nathalie pour qu’avec les enfants, nous allions vivre chez ma mère à Tsévié. Ce n’est pas si loin de Lomé après tout ! Si elle refuse d’y aller, je partirai quand même, car il n’est plus question que je subisse les humiliations de maman Gisèle.
Alexa KEAS