Chapitre 20

Ecrit par Jennie390

⚜️Chapitre 20⚜️

Ps: Que les esprits sensibles s'abstiennent de lire ce chapitre.Je ne veux aucune plainte en commentaire ou en inbox, s'il vous plaît????????. 

Landry Ratanga

Dès que nous refermons le portail, nous entrons dans la maison. Richard se tourne vers moi. 

—Je te sais très téméraire et avec un franc parler, me dit-il. C'est quelque chose que j'ai toujours apprécié chez toi, tu n'es pas hypocrite. Toutefois, j'ai trouvé qu'en donnant ton opinion tu voulais descendre Yolande et après tu as ajouté une phrase qui avait l'air sarcastique comme pour t'excuser. À l'avenir donne ton avis aussi cru soit-il sans avoir l'air de traiter la personne en face de toi comme si c'était une mer*de. 

—J'ai compris, désolé si ça vous a tous les deux mis dans l'embarras. Ça n'a nullement été mon intention de mettre vos invités mal à l'aise, ça ne se reproduira plus. 

—Ça marche, bon moi je vais me coucher. N'oublie pas de donner ton CV demain. 

—Oui je le ferai, merci beaucoup.

—Je t'en prie. 

Il fait un bisou à Hortense et prend les escaliers vers la chambre à coucher. Je me tourne vers cette dernière. 

—Vraiment desolé d'avoir gâché la fin de votre soirée. J'espère que tu n'es pas trop fâchée. 

—Non je ne le suis pas, tu veux un thé ?

—Oui pourquoi pas?, volontiers. 

Nous nous rendons dans la cuisine et nous nous asseyons sur des chaises pendant que l'eau du thé est sur le feu. 

—Comment tu as trouvé nos invités? me demande Hortense. Mais te connaissant je sais que tu as déjà des avis assez tranchés. 

—Non pas forcément des avis déjà tranchés mais vos amis sont une sacrée paire de spécimensi. Le seul sur qui je n'ai pratiquement rien à dire, c'est Vincent. Il est intéressant, je l'ai bien apprécié. 

—Oui c'est un homme simple, dit Hortense en versant de l'eau chaude dans nos tasses. C'est toujours très intéressant et enrichissant de discuter avec lui. 

—Oui, mais sa femme c'est une autre paire de manches, j'ajoute en faisant une grimace. Justement en parlant d'elle, c'est quoi son problème avec Emile ? 

—Toi aussi tu as remarqué son attitude vis à vis de lui? Demande Hortense, visiblement amusée. Depuis que je les connais, elle s'est toujours comportée de la sorte. Elle lui fait toujours du gringue.

—Ils ne couchent pas ensemble par hasard, ou alors ils sont ex? 

—Aucune idée, me répond t-elle. En tout cas, si c'est vraiment le cas, Emile cache alors bien son jeu, parce qu'il ne la calcule pas du tout. 

—Si c'est pour cacher un quelconque jeu, le gars est très fort, j'ajoute. Il le dissimule très bien en permanence. 

Hortense lève les yeux vers moi un moment puis elle les baisse sur sa tasse. Elle ne répond pas immédiatement, elle remue sa cuillère dans son thé. Je comprends déjà par son attitude qu'on a la même impression sur le personnage d'Emile Biyoghe.

—Vous vous êtes donc croisés ce matin quand tu es allé courir?, me demande t-elle. 

—Ouais, c'est ça. Et honnêtement en lui serrant la main, je ne peux pas correctement te décrire la désagréable sensation que j'ai eue lorsque mes poils se sont dressés. Et Hortense, son regard... Je ne sais pas si c'est moi, mais il a l'air... 

—Vide? 

—C'est ça, sans émotions. Même quand il rit, ses yeux ne reflètent pas ceux d'une personne joyeuse. Je ne l'ai rencontré qu'aujourd'hui, se baser sur une première impression peut paraître injuste mais... 

—Tu as toujours beaucoup fonctionné à l'intuition, toi et moi, sommes pareils sur ce point. On est très intuitifs, peut être que c'est dans le sang. 

—Ratanga Intuition fiable et compagnie ? Dis-je en rigolant. 

—Tu es nul! Dit-elle en riant. Mais plus sérieusement, moi depuis que je le connais, je l'ai déjà vu 6 ou 7 fois. À des dîners, des déjeuners, au golf, en ville et il m'a toujours fait la même impression. Dès la toute première fois où on me l'a présenté, mon esprit ne l'a pas aimé et à chaque fois qu'on se rencontre cette impression se confirme. Je suis largement convaincue qu'il y a un truc pas clair avec lui mais je ne sais quoi exactement. 

Que l'on me dise peut être que j'abuse parfois avec mes intuitions, d'accord. Mais si Hortense a les mêmes concernant Emile, ce n'est certainement pas anodin. 

—Il est vraiment bizarre, dis-je. Et sa femme franchement... 

—Par contre en ce qui la concerne je ne pense pas qu'elle soit ce qu'on appelle "la femme trophée".

—Non mais Hortense, qu'elle est son utilité honnêtement à part sourire? Elle n'a pratiquement pas parlé de la soirée, moi franchement je ne peux pas avoir une femme à mes côtés qui ne soit pas capable de tenir une simple conversation. Madame ne bosse pas donc elle fait quoi? Dépenser l'argent de son mari dans les sorties, les voyages chers, les vêtements de marque, les bijoux? C'est à ce genre d'occupations que se résument la vie de ces femmes là. 

—Justement en ce qui concerne Yolande son cas est bizarre. Pour commencer laisse moi te dire qu'elle n'a ni téléphone portable, ni ordinateur. Si tu veux la joindre il faut soit appeler son mari ou alors appeler sur le téléphone fixe de leur maison. 

Je fronce les sourcils. 

—Et même jusque là ça ne va toujours pas, ajoute Hortense parce qu'à chaque fois que j'appelle sur leur fixe soit personne ne répond ou quand Émile décroche, il trouve toujours mille et une raisons pour ne pas me passer sa femme. 

Je suis déconcerté parce que Hortense vient de me dire, qui de nos jours n'a pas d'appareils de communication ? 

—C'est tout de même absurde, comment ça elle n'a pas de téléphone ? 

—Je t'assure que c'est vrai et ce n'est pas tout d'ailleurs, commence t-elle. 

Elle me raconte de long en large tout ce qu'elle a remarqué sur leur couple. Le fait qu'elle ait vendu son institut de beauté pour rester à la maison pour jouer à la fameuse femme au foyer. Mais que quand on lui demande qu'est ce qu'elle fait concrètement de ses journées, elle donne toujours des réponses évasives. Elle n'a apparemment aucune activité hors de sa maison, d'ailleurs on ne la voit jamais sans son mari. Si on l'invite Emile va se pointer avec elle. Hortense me raconte absolument tout ce qu'elle sait. 

Je reste silencieux pendant qu'elle parle et je suis perplexe parce que ça ne cadre pas avec l'image que j'avais d'elle de prime abord. 

—Leur couple est vraiment bizarre, dis-je. En entendant ce que tu me dis, certains pourraient penser qu'il est très amoureux, qu'il veut la garder pour lui qu'il ne veut pas s'en séparer même pour une minute. Comme quand il n'a pas voulu qu'elle t'aide à débarasser. Mais le problème c'est qu'il n'a même pas l'air amoureux, elle non plus d'ailleurs. 

—Exactement, ils sont comme deux étrangers. Même quand il fait mine de lui faire des petites caresses devant tout le monde, des bisous par ci par là. Tout à l'air surjoué. 

—Tu penses que c'est une femme battue, maltraitée? Je demande. 

—En tout cas physiquement il n'y a rien sur elle qui pourrait le laisser penser. 

—La violence n'est pas que physique, elle est parfois psychologique, je répond. 

—Pas faux ! Tu as vu comment elle mange, comme un enfant privé de nourriture et ça ce n'est pas la première fois que je le remarque. C'est la troisième fois que je partage un repas en sa compagnie et elle s'assure toujours de ne rien laisser. Elle mange jusqu'à la dernière miette, dit Hortense. 

—Oui moi aussi ce soir, ça m'a étonné la façon avec laquelle elle mangeait. 

Hortense regarde sa montre et se lève en vidant sa tasse de thé. 

—Le couple Biyoghe est vraiment très bizarre, le mari me fait parfois penser à... 

—Un sociopathe, trop lisse mais trop faux en même temps ? Dis-je. 

—Tu m'as enlevé les mots de la bouche. Bon moi il faut que j'aille me coucher. Demain je vais au travail. Passe une bonne nuit Landry. 

—Oui moi aussi je vais aller me coucher, toi aussi passe une bonne nuit. 

Elle me fait un bisou sur la joue et sort de la cuisine. 

Je n'ai pas tout de suite sommeil, donc je me met à laver la vaisselle du dîner de ce soir en ayant les pensées sur le couple Biyoghe. Je me suis visiblement trompé sur Yolande, sa situation est très ambiguë et ça donne envie d'en savoir plus. Je ne devrais pourtant pas trop m'interesser à ça, parce qu'il s'agit de la vie d'autrui. En tout cas Émile Biyoghe, mon avis sur lui s'est empiré. 

 Je termine de faire la vaisselle et je me rend dans ma chambre. Demain j'ai une longue journée qui m'attend. 

                ♤~~~~~~~♤     

          Emile Biyoghe

Ce dîner m'a énormément agacé, entre les remarques du stupide petit frère d'Hortense qui s'est cru très malin et la façon qu'avait Yolande de manger comme une ex prisonnière. Au quotidien je fais très bien semblant, je n'ai pas besoin de faire beaucoup d'efforts mais ce soir j'ai dû faire preuve de beaucoup de sang-froid. Voilà pourquoi j'ai coupé court à cette sortie avant de sauter au cou de ce petit impertinent. 

Sur le chemin du retour, j'ai fait savoir à Yolande que sa façon de se comporter lors des repas avec mes amis m'agace énormément, qu'il est nécessaire qu'elle fasse des efforts pour ne pas qu'on capte sa situation sinon gare à elle. Mais comme d'habitude madame m'a totalement ignoré, elle ne m'a même pas regardé une seule fois, ni répondu à aucune de mes questions. J'ai parlé dans le vide en fait et ça m'énerve d'être ignoré. 

Nous entrons dans la maison en silence et je referme la porte à clé. Yolande commence à monter les escaliers. 

— Yolande cette manie que tu as de te murer dans le silence quand je m'adresse à toi commence sérieusement à m'énerver fais très attention. Quand je te parle tu me réponds! 

Elle ne répond pas et n'arrête pas non plus de marcher. À ce moment ma colère monte d'un cran et mon sang ne fait qu'un tour. J'efface rapidement la distance qui nous sépare et je lui tiens le bras puis je la retourne pour qu'elle me regarde. 

—Je dis hein, toi là tu te prends même pour qui ? Je gronde. C'est parce que je ne t'ai pas encore corrigé que tu fais un peu ce que tu veux. 

—Lâche moi Emile, dit-elle calmement. Je suis fatiguée, je veux aller dormir. 

Taf! 

Je lui envoie une première gifle si forte qu'elle pousse un cri. Je pose mes mains autour de son cou et je serre très fort. Elle se débat comme elle peut en essayant de retirer mes mains. Je la bloque contre le mur et je serre son cou davantage, elle a du mal à respirer, elle tousse et sans que je ne m'y attende elle m'envoie violemment son genou dans les couilles. 

Mer*de ! 

—Aïe ! Put*ain! 

La douleur est si forte que je la lâche et je pose mes deux mains sur l'endroit où elle m'a frappé, j'ai tellement mal que je dois serrer les dents pour ne pas pleurer comme un enfant. Pendant ce temps elle tousse et aspire bruyamment pour reprendre une respiration normale. 

—Ça fait mal m*erde ! Yolande tu vas me le payer très cher! 

Elle me pousse et se met à descendre les escaliers en vitesse. Je me relève et je la vois qui arrive à la porte et tourne la poignet sans succès. D'habitude quand je ferme la porte de la maison, je laisse la clé dans la serrure mais tout à l'heure en fermant la porte, j'ai retiré la clé. C'est comme si je savais qu'elle allait essayer de s'échapper. 

—Vaut mieux pour toi que tu remontes tranquillement jusqu'ici, ne me pousse pas à te poursuivre. 

—Quoi tu peux courir? Me demande t-elle. Donc viens me chercher, je t'attend! 

Si j'attrape la fille là, je lui fais quoi ? 

Pendant que je suis toujours en haut des escaliers, je la vois debout près de la porte avec le regard qui passe dans toute la pièce. Elle sait qu'elle est piégée mais elle cherche n'importe quel objet qu'elle pourra utiliser contre moi. Une chance que mon salon est vide, j'ai enlevé les vases, les tableaux, les statues de décoration. Il n'y a que les fauteuils et les tapis. Pareil pour la cuisine, hormis la gaziniere et le frigo, tout est vide. Je garde tout ce qui peut être dangereux dans une pièce fermée à clé. 

Entre la douleur et la frustration, je descend les escaliers en flèche, elle court vers la cuisine, je l'y suis directement. Elle se dirige vers le frigo, l'ouvre et sort une bouteille de vin qu'elle casse automatiquement sur le comptoir. Ça se voit qu'elle a peur, elle tremble et ses yeux sont mouillés. 

—Yolande tu ne fais qu'aggraver ton cas, dépose ce que tu as en main. Si je t'attrape, ça va très mal se passer. 

—Viens me chercher crie t-elle. Avant que tu ne m'aies attrapé, il faut que je te saig*ne comme l'animal que tu es, chien ! 

On tourne autour du comptoir en se regardant en chien de faïence. Quand je n'en peux plus, je fonce sur elle, ce n'est pas une femme qui va me dépasser. 
Avant que je ne puisse l'attraper et lui retirer la bouteille cassée des mains elle a le temps de me faire une grosse entaille sur l'avant bras, je saigne abondamment. 

Dès que j'arrache la bouteille, je la jette dans l'évier et je tire Yolande hors de la cuisine. Elle se débat, actuellement avec la colère que je ressens je suis capable de sérieusement lui faire mal. Je lui donne deux gifles bien appliquées, elle tombe. Je la tiens par le bras et la traîne en montant les escaliers. 

—Tu t'es suffisamment fais remarqué pour aujourd'hui, je gronde. 

Et comme si elle n'en avait pas suffisamment fait pour aujourd'hui. Elle attrape mon bras et me mord très fort. Je sens ses dents jusque dans ma chair, j'ai beau vouloir m'éloigner d'elle mais elle ne lâche pas. 

J'ai épousé un chien et je ne suis pas au courant ? 

—Yolande, lâche moi, aaaaaiiiiieee! 

Je suis obligé de la tenir par les cheveux pour qu'elle me lâche enfin. Je suis vert de rage. J'ouvre la porte de sa chambre et je la tire jusqu'à l'intérieur et la pousse sur le lit. Vaut mieux que je sorte sinon je vais tu*er la fille là. 
Au moment de sortir, elle se met à parler. 

—Quoi tu pars déjà ? Ça c'est quel mari qui va laisser sa femme seule? reste mon chéri. 

Elle ma mordu jusqu'à me faire saigner cette sorcière, elle essuie sa bouche avec sa robe. 

—Yolande, ne me cherche pas. 

—Toi tu m'as cherché, tu m'as trouvé Emile, crie t-elle. Je suis enfermée dans cette chambre comme un chien en cage. Je ne riposte plus, ça fait un an que je te regarde faire ce que tu veux de moi. Tu me traites comme ta marionnette, je ne répond pas. Est ce je je suis obligée de répondre quand tu me parles? Qu'est ce que ça va changer que je réponde? Vu que tu fais ce que tu veux! Je me prête à ton jeu de femme soumise quand tu me traines à des dîners avec tes amis, je m'execute toujours. Donc pourquoi toi tu me provoques ? Je suis déjà ta prisonnière, je ne vais pas te laisser me frapper sans riposter. 

J'inspire et j'expire lentement puis je me retourne. 

—Yolande tu ne me connais pas bien, mais tu vas apprendre à me connaître. 

Elle plonge son regard dans le mien puis elle sourit. 

—Comme je te regarde faire depuis un an, tu crois je suis un jouet. Je peux devenir tout aussi vicieuse que toi! Ce que tu cherches là, tu vas trouver ça Emile Biyoghe. N'est ce pas tu es un psychopathe ? On va donc tous être des put*ains de psychopathes. Reviens encore demain pour lever la main sur moi, tu n'as pas bien saigné aujourd'hui, je vais boire ton s*ang jusqu'à la dernière goutte, petit salo*pard! Dé*gage d'ici ! Ajoute t-elle très serieusement. 

Elle retire sa robe, prend sa serviette et entre dans la salle de bain en claquant la porte. Je n'ai pas le temps de répondre mes blessures sont assez graves, je saigne beaucoup. 
Je sors de la chambre et la verouille. Je marche jusqu'à ma chambre, à l'intérieur je récupére de quoi faire des pansements. J'ai les deux bras en sang.

 L'un à cause de la bouteille cassée et l'autre à cause de sa morsure. Je désinfecte les plaies et met des pansements. Demain je vais devoir aller à l'hôpital pour qu'on me fasse des points de suture, la blessure de la bouteille est très large. Où est ce qu'elle a ramassé son courage là aujourd'hui ? 

Mais je comprends que malgré qu'elle soit là depuis un an, "en prison", ça n'a pas tué son esprit combattif. Si elle en avait eu la possibilité ce soir, elle m'aurait tué sans hésiter. 

"Oooh je vais boire ton sa*ng jusqu'à la dernière goutte! "

—Espèce de vampire ! Sorcière ! 

Je bois des antalgiques pour faire passer la douleur. Je m'allonge ensuite sur le dos, j'ai mal aux bras et aux cou*illes, elle ne m'a pas raté aujourd'hui celle là. 

Bonne lecture.
Dans le secret