Chapitre 20

Ecrit par Les Chroniques de Naty

Chapitre 20

 

****Martine****

Rien ne vous emprisonne excepté vos pensées. Rien ne vous limite excepté vos peurs. Et rien ne vous contrôle excepté vos croyances.

On n'écrit pas sa vie avec des mots. On l'écrit avec des actes. Ce que tu penses n'est pas important. C'est ce que tu fais qui compte.  Quand vos propos et vos actes différent, cela sous entends que vous n’êtes ni sincère en pensée et encore moins en action.

Pour ma part, j’ai décidé d’être en paix avec moi-même et avec mon amie. C’est la seule chose dont j’ai besoin à l’instant dans ma vie. Et ce bonheur n’aurait été complet sans Fatou. Je remercie le bon Dieu qu’elle soit de retour dans ma vie ; elle est cette bouffée d’oxygène qui me manquait surement. Et j’ai repris confiance non seulement en moi-même, mais aussi en la vie. Je ne ressens plus ce vide immense qui me détruisait à petit feu, cette tristesse et cette mélancolie que j’avais toujours dans le cœur a disparu. Je me sens bien et je me sens renaitre ; je n’ai plus peur.

C’est vrai que c’est toujours le chaos avec Moctar, mais du moment où tout va bien avec Fatou, je crois que je peux supporter l’attitude de mon mari. Qui, j’ai l’impression veut se débarrasser de moi. J’exagère peut-être, mais mon intuition de femme et d’épouse ne peuvent pas me tromper. Si au début je pensais à une simple boutade qui passera avec le temps, je suis déçue et choquée que l’affaire prenne de l’ampleur. Parce que ou tout ça est vraiment étonnant. Mon mari me fuit et à peine il me parle. Il n’arrive pas à passer plus de dix minutes avec moi et est toujours parti. Il trouve des excuses plus bidon les unes que les autres.

Je ne sais pas à quel moment on a viré sur la ligne de non-retour, mais une chose est sure, nous y sommes pour longtemps. Quand il a besoin de quelque chose, il s’adresse à Akabla. C’est à elle qu’il confie tout et demande tout. La pauvre, je sais qu’elle est peinée de se retrouver au milieu de tout ça. J’ai même eu peur qu’elle ne demande à partir à cause de cela ; mais elle m’a assuré qu’elle n’était pas prête à me quitter. Et si jamais cela devait arriver, elle trouverait une personne pour la remplacer.

Je n’ai donc pas à m’inquiéter de ce côté selon elle. J’en suis plus que ravie, car la date de mon accouchement approche à grand pas ; et je ne peux plus rester seule. Je passe mes journées à lire ou à dormir. J’essaie de marcher du mieux que je peux, même si cela n’est pas vraiment facile pour moi. Tout mouvement que je fais me demande un effort d’enfer. Alors je réduis au maximum tout ce qui est marcher ou autre mouvement. Même le fait de dormir est devenu un vrai supplice pour moi ; et c’est dans ce genre de moment que j’ai besoin de mon homme à mes côtés. Mais c’est aussi ce moment que ce dernier a choisi pour disparaitre de ma vie. Car oui, Moctar a disparu. Je le vois à peine. Mais j’encaisse sans broncher et je me dis surement que je mérite tout ça. Il se venge peut être pour tout ce que j’ai pu lui faire. Alors j’accepte tant bien que mal mon sort.  

Aujourd’hui est une belle journée ensoleillée et  tout se passe bien. Je suis assise dans mon rocking chair et je profite du soleil sur la terrasse. Je ne pense pas que Moctar soit encore sorti du lit. J’aimerai bien qu’il puisse rester avec moi ; car je ne me sens pas très bien. J’ai de légère contractions et un mal de dos qui ne cesse de s’accentuer depuis avant-hier. Je me dis que je pourrai accoucher à tout moment. Alors je ne veux pas rester seule ; même s’il est vrai que la nounou est là, avec moi, mais ce n’est pas comme si c’est elle qui me conduira à l’hôpital. Parce que le vrai point, c’est que j’ai besoin de mon homme à mes côtés. J’ai envie d’appeler Fatou, seulement je ne veux pas abuser de sa gentillesse et de sa disponibilité. Elle était là hier, et est restée papoter avec moi jusqu’à une heure assez tardive. J’ai dû la chasser à contre cœur, parce que son mari devait surement s’impatienter de la voir rentrer à la maison.

Il n’Ya pas vraiment de bruit ce matin, car mon fils dors et Akabla est dans la cuisine. Je ne sais pas ce qu’elle prépare ; mais ça a à l’air bon. Comme toujours.

Je suis plongée dans mes pensées quand j’entends Moctar m’appeler.

—Bonjour Martine ; tu vas bien ?

—Bonjour chéri. Je vais merci. Et toi as-tu bien dormi ?

—Pas vraiment. Je me sens très fatigué.

—Tu reste à la maison alors. Tu en profiteras pour te reposer.

—Si ; et puis je ne comptais pas sortir. Car maman passe la journée avec nous.

—Ah ! Je ne savais pas.

—J’ai surement oublié de te le dire.

—Mais qu’est-ce qu’on prévoira pour elle ? Je vais demander à Akabla de lui faire quelque de spécial.

—Pas la peine ; je le lui avais déjà demandé.

—D’accord ; dis-je un peu contrarié qu’il en ait parlé à Akabla mais pas à moi.

Il est vrai que c’est elle qui s’occupe de la cuisine et tout, mais c’est quand même moi la maitresse de maison. Cela dit tout doit passer par moi, ainsi je peux donner l’autorisation à la nounou de faire quoi que ce soit. Toutefois lui ne semblait pas gêner par le fait que ce soit à Akabla qu’il s’est adressée en  premier. Au contraire il a l’air d’avoir agi normalement. Ne voulant pas faire d’histoire pour si peu, je n’en rajoute plus ; et appelle Akabla afin qu’elle puisse me donner le menu qu’elle a prévu pour ma belle-mère. Déjà que je ne m’entends pas bien avec cette dernière, il ne faudrait surtout pas que je puisse aggraver mon cas en lui donnant d’autres raison d’être en colère contre moi.

—Tu savais que ma belle-mère viendrait passer la journée ici ? Demandais-je quand elle arriva.

—Oui madame.

—Et quand l’as-tu su ?

—Disons la semaine dernière.

—C’est monsieur qui t’a donc informée.

—Oui madame.

—Et tu n’as pas jugée nécessaire de m’informer ?

—Je pensais que monsieur vous l’avais déjà dit. Il mon juste dis de voir ce qu’on peut faire pour elle. Et il m’a remis l’argent pour que j’ailler acheter le nécessaire.

—Qu’as-tu prévu pour elle ?

 J’essaie de ne pas laisser paraitre ma colère ; mais j’y arrive difficilement. Je n’aime pas cette situation. C’est moi la maitresse de maison ; alors cela relève de mes compétences. Moctar semble oublier que la nounou n’est  qu’une aide. Sans plus.

—Du foutou avec de la sauce graine. Je vais faire un peu de riz aussi  avec du bieukosseu. Parce que monsieur m’a dit qu’elle aime beaucoup ça.

C’est encore pire. Moctar veut me pousser à bout. Comment peut-il faire ça ? Son attitude m’énerve.

—D’accord. C’est bien que tu comptes préparer tout ce que tu viens de dire. Par ailleurs c’est bien que tu prennes des initiatives, car cela montre que tu es intégrée dans les travaux de la maison. J’apprécie tout ça. Et crois moi je t’en remercie.

—Merci madame. dit-elle le sourire aux lèvres.

—Cependant Akabla, c’est moi qui suis la maitresse de maison et sur cette base, il Ya certaines informations qui ne doivent pas être inconnues de moi. Certes Moctar t’en a parler, et il t’a même remis l’argent pour que tu puisses faire le marché. Mais je crois et je suis même sur et certaine que tu devais m’en parler et ce en dépit du fait que tu pensais que je le savais déjà. Et dis-moi, selon toi, si je le savais comme tu le pensais, ne t’aurais-je pas parlé de ça ?

—….

—Je t’écoute Akabla.

—Madame comme je vous le disais tantôt, votre mari m’a juste dis que sa mère venait. Et que je devais lui cuisiner des plats qu’elle aimait. Par contre il ne m’a pas dit si vous le saviez ou pas.

—Je n’en doute pas de ça. Mais ce que je veux dire, c’est que toi tu aurais pu m’en parler, ou même me demander et peut être que là tu aurais su si j’étais informée ou pas.

Elle me fixait pendant que je lui parlais de manière un peu revêche. Elle n’a pas l’air content que je lui parle de la sorte et à vrai dire, c’est la première fois que je lui fais un reproche du genre en plus de deux ans de service. Sauf que cette fois je suis assez énervée non seulement par l’attitude de mon mari mais aussi par la sienne. Dans la mesure où je me dis qu’elle aurait dû m’en parler.

—Je vous présente mes excuses madame. Cela ne se reproduira plus.

—Je l’espère Akabla. Je ne t’en veux pas ; détrompe toi. Mais je veux juste que les choses soient claires pour nous éviter ce genre d’incident à l’avenir.

—Je ne l’oublierai pas madame.

—D’accord. Tu peux retourner vaquer à tes occupations.

Elle s’excusa encore une fois et s’en alla. Mais sans me jeter un regard bizarre. Je sais qu’elle n’apprécie pas que je lui parle ainsi ; mais moi non plus je n’apprécie pas ce quoi se passe sous mon toit. Je suis la femme de cette maison. Même s’il est vrai que Moctar a tendance à oublier ce détail en lui confiant presque tout ; j’essaie de mettre cela sur le compte de mon état et donc je n’en fais pas cas. J’espère juste me rétablir au plus vite et reprendre les rênes de ma vie et de mon foyer.

Comment peuvent-ils me cacher la venue de cette femme ? Et ne m’informer que ce matin. Je ne me sens pas d’humeur à la voir ni à supporter ses remarques salaces. Nos rapports ne sont toujours pas au beau fixe. Je me rappelle encore de sa tête quand elle a su que j’attends un autre bébé. La surprise a laissé place à la consternation. Elle n’avait pas l’air d’apprécier la nouvelle. Allez-y savoir pourquoi. Cette femme ne finira jamais de me surprendre par ses agissements et  surtout par ses propos envers moi. Elle cache difficilement son animosité envers moi. Elle adore son fils et son petit-fils ; mais quant à moi, et bien c’est une autre histoire. Elle fait semblant et ne me supporte pas du tout. J’arrive à le voir dans ses yeux ; c’est difficile de cacher ce genre de sentiments.

Bref, je l’attends ici. Dans tous les cas je ne peux rien changer à sa venue, vu que celle-ci a été décidée depuis des lustres et surtout sans mon consentement. Alors j’attends de voir quelles frasques elle me servira encore.

*

**

***

Madame Asseu

 

Moctar m’a appelé la semaine dernière pour que je vienne passer la journée avec lui.

Je n’étais pas beaucoup ravi de sa proposition. Mais il a beaucoup insisté alors je ne pouvais qu’accepter. Il sait pertinemment que je ne supporte pas beaucoup sa femme. Nous n’avons pas d’atomes crochus elle et moi. J’ai essayé de m’entendre avec elle, de la comprendre et surtout d’être une amie et une mère pour elle. Cependant je n’y arrive pas du tout. J’ai fait l’effort d’y parvenir, et c’est mission impossible. J’ai donc arrêté de forcer ; et je suis seulement polie envers elle. Pas de chichis de belle-mère à belle fille entre nous. Nos rapports sont juste cordiaux ; ni plus ni moins. C’est la femme de mon fils et la mère de mon petit-fils ; c’est déjà suffisant. Elle a par ailleurs des parents qui la soutienne et l’aime, de ce fait elle n’a pas besoin d’une autre mère. En outre j’ai aussi des enfants et je n’ai pas besoin d’une fille en plus.

C’est surement méchant de ma part, mais c’est comme ça et pas autrement. Comme quoi il ne faut pas forcer les choses. Quand ça ne va pas, ça ne va tout simplement pas. Pourquoi faire semblant pour me compliquer la vie ?

Lorsque j’arrive Chez Moctar, je le trouve au salon jouant avec son fils. Ils sont contents de me voir. Une joie qui est partagée.

—Bonne arrivée maman. Ça va à la maison ?

—Ça va mon fils. C’est la vieillesse qui prend ses marques. Sinon tout le monde va bien. Nouria est en voyage, donc je suis là-bas avec les domestiques et les enfants de ta tante Claire.

—Oui elle m’a dit qu’elle partait faire un tour à Korhogo dans le cadre de sa thèse.

—Ah moi elle m’a expliqué plein de choses auxquelles je ne comprenais rien. Elle sera là surement en début de semaine prochaine. Sinon ça  va ici ? Et ta femme ?

–Elle est dans la chambre. Attends, je l’appelle.

Il part faire signe à cette fainéante. Je me demande ce qu’elle fait couchée à une heure pareille. C’est vrai qu’elle est enceinte et que sa grossesse est un peu compliquée, mais est cette une raison pour passer tout son temps couchée. Elle pense être différente des autres femmes, pourtant nous sommes toutes pareilles. Par ailleurs, elle n’est ni la première ni la dernière à avoir des complications pendant la grossesse. Mais demander lui et elle vous dira que c’est elle seule qui souffre dans la vie. Elle ne cessera jamais de me surprendre. Une incapable, qui refuse de jouer son rôle de femme au foyer. Elle laisse tout entre les mains des domestiques.

Je pensais à Akabla quand celle-ci m’apporte un plateau garnie de collation. Voici ce qu’on appelle une maitresse de maison. Pas comme cette bonne à rien de Martine. Je me demande toujours ce que Moctar lui a trouvé et continue de lui trouver. Je le soupçonne d’entretenir une relation avec sa nounou. Et oui j’ai commencé à avoir des doutes depuis la dernière fois que je les ai vues ensemble. Ils avaient l’air très complice. C’est vrai que c’est une domestique, mais c’est aussi une femme et elle mérite plus d’être la femme de mon fils que cette paresseuse. Je ne sais pas pourquoi, mais mon intuition me dis que ces deux-là n’en resteront pas juste à une simple relation cachée.

Dans tous les cas, qui vivra verra. Pensais je contente.

—Bonjour maman.

—Bonjour ma fille. Comment vas-tu ?

—Je vais bien merci ; et vous ?

—Ça va ma chérie.

Elle me sert un grand verre de jus de baobab bien glacé. Avec cette chaleur, je ne pouvais pas rêver mieux. C’est à ce moment que Moctar revenait suivit de Martine

—Merci pour ta présence dans cette maison. Parce que sans toi, c’est sûr que mon fils et mon petit-fils mourraient de faim.

Akabla me souris gênée. Moctar me regarde exaspéré ; et quant à Martine, elle a juste envie de pleurer.

—Maman ne dit pas ça. Gronda doucement ce dernier.

—De ne pas dire quoi ? La vérité aussi ne peut pas se cacher hein. Ou bien Martine.

—En effet. Répond-t-elle à contre cœur. Bonjour belle maman. Comment vas-tu ?

—Ça va ; et ton ventre ?

—Je ne me plains pas.

Elle se caresse doucement le ventre et prend place dans le canapé en face du mien. Moctar s’assoie à mes côtés et se fais servir un verre également.

—Tu n’en prends pas ? Demandais-je à Martine.

—Non merci. J’évite les boissons glacées. De plus, le médecin m’a interdit cela ; car c’est mauvais pour la grossesse.

—Apparemment tout est mauvais pour toi. En tout cas tu rate une bonne chose.

Elle me fixe dépité. Elle est toute énervée, rien qu’à voir l’expression de son visage, je peux imaginer sa colère. Mais je m’en fou et je sirote tranquillement ma boisson en divisant avec mon fils. Ce dernier me supplie du regard pour que j’arrête. Sauf que moi je n’en ai pas envie.  Je le trouve lâche devant sa femme. Il fait tout pour ne pas la contrarier et ça me mets hors de moi.

—Ce n’est pas bien grave. Fini-t-elle par répondre. Et ta santé il Ya du mieux ? Moctar m’avait dit que tu ne te portais pas bien.

—Grâce à Dieu je me porte bien. Je dois juste me reposer, car ma tension est en chute libre. Donc il faut que je fasse attention à tout ce que je mange.

— Ah Ce n’est pas faux. L’âge fais que tu ne peux plus te permettre de manger tout et n’importe quoi.

Elle me lance un pique ? Ok si elle veut jouer à ça, je ne suis pas contre. Mais faut qu’elle sache que c’est elle qui perdra.

—Je ne mange pas n’importe quoi ma chère. Akabla m’apporte à manger fréquemment.

—Ah bon ?

Elle me regarde les yeux ronds.

—Bien sûr. Tu ne le savais pas ?

Elle ne répond pas. Alors je continue en remuant le couteau dans la plaie. Il ne fallait pas me chercher Martine.

—En tout cas c’est une très bonne cuisinière et j’adore ses plats car ils sont mangeables. En plus depuis qu’elle est là, les hommes de cette maison mangent mieux et prennent de l’embonpoint.  N’est-ce pas mon fils ?

Ce dernier ne me répond pas non plus et me lance un regard assassin.

—Sinon Martine tes parents vont bien ? Dis-je pour changer de sujet.

Cette fois elle me répond et nous parlons d’autres choses. Mais l’atmosphère n’était pas vraiment agréable. Quelques temps après nous passons à table. Akabla s’est surpassée comme d’habitude, et je ne cessais de faire ses éloges. Ce qui eut le don de mettre ma belle-fille dans une colère sans nom. Elle ne parlait pas certes, cela n’empêche qu’elle boudait et ne répondait à la nounou que par monosyllabe quand celle-ci lui parlait. Je ne prêtais pas attention à ses pitreries et continuait de profiter de mon délicieux repas. Je demandais même à Akabla de me servir pour que j’en apporte à la maison.

Quant à mon fils, il parlait à peine. Il mangeait de bon appétit, mais ne parlait pas. Par contre ses regards qu’il échangeait avec Akabla ne passait pas inaperçu. Je voyais bien dans leur jeu.

Je me demande comment Martine peut-elle être aussi aveugle. Soit elle est bête, soit elle naïve, ou soit elle ne sait rien du tout. Sinon c’est impossible qu’elle ne remarque pas l’attraction entre ses deux-là. Il n’y a qu’à juste les observer pour voir ce qui est si évident ; aussi le pire c’est que ça saute aux yeux. C’est un peu comme un nez au milieu du visage. Je comprends que dans cette vie, l’intelligence et la sagesse ne vont pas forcement de pair. Je suis déçue d’une part qu’elle ne voit pas ce qui se passe sous son nez, et sous son toit. Mais d’autre part ça me fais plaisir que mon fils ait trouvé une autre femme ; et ce même si c’est une domestique.

Au moins Martine verra que tout n’est pas rose dans la vie.

*

**

***

Martine

Après le départ de ma belle-mère, je retourne directement dans ma chambre. Je ne pouvais pas être en colère plus que ça. Même si j’avoue que je ne suis pas étonnée par son attitude.

Cette femme ne me porte pas dans son cœur et je viens d’avoir une fois de plus la preuve. C’est vrai que ça me fais de la peine qu’elle ne m’aime pas ; parce que je trouve ce sentiment à mon égard infondée. S’il est vrai qu’elle est ma belle-mère, il n’en reste pas moins que je ne suis pas mariée avec elle. Donc sur cette base, je peux dire que qu’elle m’aime ou pas ne me fais ni chaud ni froid.

Toutefois, la seule personne qui me met hors de moi est Akabla. Elle et Moctar je me demande à quel jeu ils peuvent bien jouer. Elle va donner à manger à ma belle-mère sans rien médire. C’est quoi ces cachoteries ? Elle oublie qu’elle est sous mon toit. Elle dépend de moi et c’est moi qui la paie. Il faudra que je la remette demain à sa place. Et puis à cette allure, je sens qu’elle ne fera plus long feu chez moi. Je ne supporte pas les traitres. Surtout le fait qu’elle passe dans mon dos pour filer une amitié secrète avec la mère de mon mari, et ce à mon insu me mets hors de moi.

Le soir couchée dans mon lit, j’eus une envie de lait chaud. Ce qui m’arrive rarement. A cela, s’ajoute ce maudit mal de dos qui s’empire. Sans compter la douleur au ventre. Je me lève et m’assoie le temps de reprendre mes esprits. Si Moctar était avec moi, je l’aurai envoyé me chercher ce dont j’ai besoin ; mais ça fait es lustres que nous ne partageons plus le même lit. En fait, nous ne partageons plus rien, à part le nom et la maison. C’est aussi ça le mariage.

Je me touche doucement le ventre. Je sais que mon bébé ne tardera pas à venir. J’espère que tu es bien portant et que tu ne souffres d’aucune malformation. Je prie Dieu pour que tu arrives dans les meilleures conditions qui soient. Comme à ma première grossesse, je ne veux pas savoir le sexe de l’enfant. J’attends de le découvrir à la naissance. C’est encore plus fun ; même si je sens que ça sera un garçon. Ou du moins je l’espère.

Je sors de la chambre et me dirige vers la cuisine en tâtonnant. Je n’allume pas la lumière du salon, et avance en touchant le mur. Je trouve la porte de la cuisine entrouverte, des gémissements et des bruits de souffles me parviennent. Je me demande qui peut être éveillé à cette heure de la nuit. Je regarde l’horloge murale, et elle indique 2 heures 15 minutes. Surement que l’insomnie a pris possession de tout le monde. Mais plus j’approche, plus les

La nounou de mon fil...