Un homme ne baisse pas les bras

Ecrit par Les Chroniques de Naty

Chapitre 21

 

****Moctar****

Je ne pensais pas le dire un jour, mais je suis un parfait idiot.

Pourquoi ais je été aussi imprudent ?

Qu’est ce qui m’a pris mon Dieu ?

Pourtant, le comble c’est que je ne regrette pas ce qui se passe. Je dirai même que je heureux que Martine ait enfin découvert la vérité car je n’en pouvais plus de me cacher. Je n’en pouvais plus de devoir taire les sentiments que j’ai pour ma nounou. La manière dont cela s’est passée m’a beaucoup peinée. Voir martine effondrée et se torde de douleur n’était pas prévu dans mes plans. Mais ça été ainsi. Et je n’y pouvais rien.

Ce soir-là, j’ai eu une envie folle de faire l’amour à Akabla. Elle n’était pas dans la chambre ; je l’ai donc trouvée dans la cuisine en train de boire un verre d’eau. Elle portait une robe qui lui arrivait juste à la cuisse, et pour sous vêtement un de ses nombreux strings qui me font perdre la tête. Martine ne porte pas ce genre de lingerie ; Martine n’aime pas faire l’amour ; elle ne me touche pas comme le fait Akabla. Elle ne m’embrasse pas avec passion et tendresse comme le fait Akabla.

Akabla a cette manière de me monter, cette manière de tourner lascivement les hanches quand elle se trouve au-dessus de moi. Elle me caresse d’une manière dont elle seule a le secret. Elle m’embrasse autre part que sur mes lèvres ; elle « les » prend dans sa bouche comme si sa vie en dépendait. Avec délicatesse et savoir-faire. Martine ne fait rien de tout ça ; pourtant j’aime ma femme. Je l’adore. Je sais que c’est la femme de ma vie et elle peut me conduire loin dans mes projets d’avenir. Cependant, avec Akabla, j’ai connu une luxure sans nom. Je comprends pourquoi certains hommes quittent femme et enfants pour suivre une femme moins âgée. Je comprends ces hommes, et leur motivation ; parce que je fais partie d’eux.

Quand j’ai retrouvé Akabla dans la cuisine, je n’ai pu m’empêcher de bander comme un fou. Elle exerce un tel pouvoir sur moi et sur mes sens. C’est fou comme je dépends d’elle ; mon désir et mon plaisir ne dépendent que d’elle. Je n’ai donc pas hésité à lui toucher son derrière que j’affectionne tant. Ses courbes qui me rendent dingue. Je me suis collée à elle en murmurant son nom. Elle m’envoûte ; son parfum ; son odeur. Tout en elle est sensuel et sexuel. Et elle m’a compris. Elle a compris ce besoin impérieux que j’ai de me glisser dans sa chaude et douce moiteur. Elle sait que j’aime la prendre par derrière. J’en raffole et elle aussi. Elle a alors enlevé son slip et mon caleçon ensuite. Quand elle prit mon sexe dans sa bouche, je n’ai pu m’empêcher de frissonner. Elle m’a, de sa langue experte sucé. Elle est douée ma belle Akabla ; elle sait donner du plaisir. Elle sait comment me faire jouir sans même se fatiguer. Elle connait les moindres réactions de mon corps ; elle l’a façonné de sorte à ce qu’il ne réponde qu’à elle ses ordres.

Elle m’a enfoncé une dernière fois dans sa gorge, quand je déversais ma semence chaude dans sa bouche. Elle adore faire ça. Et moi je ne cesse de l’aimer pour ça.

Martine ne m’a jamais fait ça.

J’ai voulu rendre la pareille à Akabla. Je l’ai donc soulevé et fais asseoir sur le levier ; ma bouche s’est dirigé vers sa féminité fraichement épilée. J’y étais perdu comme un enfant quand j’ai entendu le douloureux cri de ma femme.

Ça n’avait rien d’humain ce que j’ai entendu. C’était comme le cri d’un animal qu’on découpait vif. Douloureux, profond, sombre, mauvais, détruisant tout sur son passage.

Le temps que je ne me rende compte de ce qui se passait, le temps qu’Akabla redescende du nuage de la luxure sur lequel elle était, j’ai vu ma femme tomber à genou ; se tordant de douleur. Pleurant comme si on venait de lui arracher le cœur d’un coup de faucille.

Je me suis précipité vers elle, mais en prenant soin de reporter mon caleçon.

—Martine ? Dis-je paniqué. Elle saignait un peu comme la première fois. La peur m’envahi. Je ne savais pas quoi faire.

—Pourquoi ? Pourquoi ? Non ce n’est pas vrai. Ne cessait-elle de répéter.

Mais le pire c’est qu’elle ne voulait pas que je la touche. Et se débâtais comme une diablesse pour se sortir de mes bars.

— Calme-toi s’il te plait. Tu saigne. Penses au bébé.

—Lâche moi ; je ne peux pas que tu poses tes sales pattes sur moi. Ni que tu me parle avec ta bouche que tu as prise pour mettre dans le sexe de cette pute.

Je ne l’écoute pas ; je sais qu’elle est en colère et elle en a le droit. Mais il faut absolument qu’elle se laisse faire. Il faut que je l’aide. Je jette un coup d’œil dans la direction d’Akabla, je vois qu’elle a reporté son slip et elle nous observe. Son visage ne laisse paraitre aucune expression. Je ne sais pas ce qu’elle pense ; je ne sais pas si elle est inquiète comme je le suis moi. Et puis je n’ai pas le temps de déchiffrer ses humeurs. Il faut à tout prix qu’on s’occupe de Martine.

—Prends mon téléphonait et appelle Sié s’il te plait. Hurlais-je.

Elle se bouge et fais ce que je lui dis. Ce dernier nous dit de nous rendre vite à la clinique et grâce à Dieu, il est de garde cette nuit. Il préparera la salle d’opération d’ici notre arrivée. Akabla m’aide ensuite à mettre les affaires de Martine dans la voiture. Elle avait déjà préparé une valise pour l’accouchement. Ensuite nous la prenons pour la mettre sur la banquette arrière. Elle ne bougeait plus trop et semblait assoupie. J’eus peur car sa respiration était un peu irrégulière.

Akabla réveilla Orphée pour que nous partions avec lui à l’hôpital. J’appelle rapidement ma mère pour l’informer. Elle ne pourra surement pas venir vue l’heure. Mais j’ai besoin qu’elle sache ce qui se passe. Je tremble comme une feuille ; il ne faut surtout pas que Martine meurt. Sinon je ne pourrais jamais vivre avec cette culpabilité.

—Il faut qu’elle vive.

— Calme-toi chéri. Elle survivra. Me réconforte Akabla.

—Merci d’être forte pour moi et pour nous.

J’arrive en un temps record à la clinique. Sié nous attendais et il prit rapidement Martine en charge.

Elle continuait de saigner.

Je ne savais plus quoi faire ; j’eu envie de pleurer. Heureusement que Akabla se tenait à mes côtés, sinon je sens que je ne pourrais pas supporter le coup. C’est de notre faute si Martine est dans cet état. Quand on ne ressent plus grand-chose pour une personne, il vaut mieux se séparer de cette dernière pour éviter des situations aussi malencontreuses. Mais je n’ai pas eu ce courage ; ou du moins, je voulais attendre d’être réellement prêt.

Nous étions là depuis plus d’une heure, et le médecin ne venait toujours pas nous donner de nouvelle. J’arpente les couloirs de l’hôpital le cœur en miette. Orphée est toujours endormi dans les bras d’Akabla. Elle a pris le temps de nouer un pagne sur sa petite robe. Néanmoins, vue que celle-ci est transparente et qu’elle n’a rien porté en dessous, je peux voir à travers le fin tissu ses deux tétons dressés. Ce qui a le don de m’exciter à nouveau.

Qu’est ce qui ne va pas chez moi ?

Ma femme est mourante et tout ce qui me passe par la tête, c’est de me taper ma nounou. Je devrais plutôt être inquiet pour cette dernière et pour mon enfant. Mais au lieu de cela je me perds dans des pensées lubriques. Je le suis pourtant. Seulement, je suis encore plus attirée par Akabla. Je lui suis reconnaissante qu’elle ait pris soin de nous durant toutes ces années. Elle a toujours été là quand nous avions besoin d’elle. Je sais que vu ce qui s’est passée ce soir, elle ne pourra plus travailler pour nous. Martine ne la gardera plus, elle sera jetée à la rue. Heureusement que je lui ai déjà trouvé une maison ; elle y restera le temps que je puisse trouver quelque chose pour nous.

Je ne peux pas et ne veux pas rester ainsi. Je dois prendre mon courage à deux mains et cesser d’être lâche.

Lâche…

C’est un adjectif qui me correspond bien ces derniers temps. Je fais souffrir ma femme, je la délaisse pour une autre femme. Je jette sept ans de mariage à l’eau pour les fesses d’une autre. Je n’ai pas d’excuse. Mais je veux arrêter de faire souffrir Martine. Je l’aime certes, mais ce que je ressens pour Akabla est tout autre chose. Elle est un besoin vital pour moi, c’est comme si sans elle je ne peux vivre ; impératif et crucial. Il faut absolument que je me décide. Ou du moins que je fasse connaitre ma décision à tout le monde ; je ne doute pas que cela ferra couler beaucoup de salive et de larmes. Toutefois, je ne peux faire fi de mes sentiments. Je ne peux faire prévaloir le bonheur des autres au détriment du mien.

Je pense avoir trop couvé ce que je ressens ; et je ne peux plus continuer ainsi. Je ne serai pas lâche sur ce coup et je prendrai mes responsabilités en tant qu’homme. Dès que Martine se réveille et que tout se passe bien, je demande le divorce et j’épouse Akabla.

Oui je l’épouse et fais d’elle ma femme, ma moitié. La mère de mes enfants. C’est dur de le dire, mais c’est comme ça. Je serai peut-être lapidé et vilipendé de toute part, pourtant je ne baisserai pas les  bras.

Ma décision est prise et elle est sans appel.

Tout à mes réflexions, je vois arriver ma mère. Il est déjà 5 heures du matin. Pourquoi est-elle sortie à une heure aussi tardive de la maison ?

—Mon fils ! Je suis venue dès que j’ai pu.

—Il ne fallait pas maman. Tu ne te sens pas bien et l’hôpital n’est pas un endroit pour toi ; par ailleurs, tu sais très bien que la sécurité n’est pas de mise à Abidjan. Alors pourquoi être sorti à cette heure ? Tu pouvais attendre.

—Je me suis inquiétée mon fils ; je ne pouvais plus m’endormir après ton appel. Je vais rester avec vous et après je rentrerai avec Orphée à la maison. Vue que toi tu vas au boulot, Akabla restera seule avec Martine. Et c’est sûr qu’elle n’aura pas le temps de s’occuper de Orphée.

—Merci d’être venue maman. Parce que tout compte fait, je suis heureux que tu sois là.

Je la prends dans mes bras. Je me sens tellement mal ; et je sais qu’elle sera déçue de moi quand elle saura ce que je m’apprête à faire. Elle n’apprécie pas Martine, mais je ne pense pas qu’elle soit pour le divorce ; surtout pas après l’accouchement. Je ne veux pas qu’elle soit d’accord, mais juste qu’elle me comprenne.

—Maman, commençais-je hésitant. Il faut que je te parle d’un truc important.

—De quoi s’agit-il ? J’espère seulement que ce n’est rien de grave, parce que j’ai eu ma dose de mauvaise nouvelle.

Elle a du mal à cacher son inquiétude. Quant à moi, je cherche une once de courage et de détermination. Je me racle la gorge et me lance, tout en priant intérieurement Dieu.

—Martine nous as surpris Akabla et moi en train de faire l’amour.

—Quoi ? Tu es sérieux là ?

J’ignore sa question et continue.

—Je suis amoureux d’elle maman et je veux l’épouser.

—Mais … attends… qu’est ce qui ne va pas ?

—Je vais divorcer quand Martine rentrera à la maison. Akabla arrête de travailler pour nous dès aujourd’hui. Continuais en ignorant ses questions. J’ai eu le courage de parler et je ne veux pas m’arrêter de peur de ne pas terminer. Martine a découvert notre relation, et je sais qu’elle n’acceptera jamais de continuer à l’employer ; moi non plus je ne le veux pas. Alors je te demande la permission pour qu’elle aille rester chez toi avec Orphée le temps que tout rentre dans l’ordre. Dans une semaine tout au plus, elle s’en ira de chez toi. Pour l’instant c’est la seule solution que j’ai. Elle passera récupérer ses affaires tout à l’heure avec toi ; je ne veux pas que martine sorte de la chambre d’opération pour la trouver ici.

Maman me regarde surprise.

Elle ne dit mot pendant ce qui me parut une éternité. Son silence me fait peur ; son visage est impénétrable. Je ne peux donc déchiffrer ses émotions. Mais je suis rassuré, car je n’y vois pas d’abord de prémisse à la colère.

Quand elle décide enfin de m’adresser la parole, sa voix était neutre. Dépourvue de toute émotion. Mais elle ne me juge pas et je comprends et c’est déjà un bon début pour moi.

—Je ne sais pas ce qui te pousse à faire ça et je ne veux pas le savoir ; ou du moins pas maintenant. Tu es un grand garçon ; que dis-je, tu es un homme, un époux et mieux un père. Tu sais donc ce qui est mieux pour toi ; je ne peux t’obliger à faire ou ne pas faire quelque chose. Par ailleurs, tu sembles être sûr de ton affaire. Je vais donc te laisser le temps de m’expliquer tout ça une prochaine fois ; ce soir c’est impossible pour nous eux, dans la mesure où nous ne sommes émotionnellement pas disposés à en parler.

Je pousse un ouf silencieux. C’est la seule dont je craignais le coup de gueule et si elle ne m’en veut pas, alors je peux dire que je n’ai pas à m’inquiéter.

—Merci maman.

—Ne me remercie pas trop vite Moctar. En revanche j’accepte qu’Akabla vienne rester à la maison. C’est une bonne fille et je l’apprécie beaucoup. Et pour te dire la vérité, il Ya bien longtemps que je vous soupçonne d’être amoureux.

—Ah bon ?

—Bien sur mon fils. Renchérit-elle. Je suis peut-être vieille, mais je ne suis pas sénile pour autant. Je sais reconnaitre deux personnes amoureuses. Bien que je ne te juge pas sur tes choix, je ne peux non plus être en accord avec ta démarche que je ne juge pas très respectable pour ta femme, mais aussi pour toi-même. Tu aurais pu éviter cette situation si tu avais eu le courage de dire à ton épouse ce que tu ressens.

—Plus facile à dire qu’à faire maman.

—Je le sais. Mais tu es un homme et tu dois savoir prendre tes responsabilités en toutes circonstances. Bon, je peux quand même comprendre. Et sache que je te soutiens.

Je suis plus que rassurer. Je suis même soulagée de la tournure que prennent les choses. Je crois qu’avec le temps, il n’y aura peut-être pas autant de problème que je le pense.

Avec maman on retourne s’asseoir aux côtés d’Akabla. Elle fuit mon regard ; elle doit avoir honte de maman. Elle doit pourtant s’habituer à ma mère, car elle sera bientôt sa belle-fille. Je suis aussi heureux et je n’ai pas peur, maman aime déjà Akabla ; donc ça ne devrai pas poser de problème. Je peux même affirmer qu’elle préfère cette dernière à Martine.

Nous étions là, chacun plongé dans ses pensées quand Sié sort de la salle. À voir l’expression de son visage, je suis un peu rassuré. Il n’a pas la mauvaise mine que font les médecins lorsqu’ils viennent annoncer une mauvaise nouvelle aux parents du patient.

—Bonsoir maman. Salua-t-il. Comment vas-tu ?

—Bonsoir Sié. Je vais bien merci mon fils ; et toi ça va ?

—Grâce à Dieu je me porte bien. À part que ta belle fille m’à faire peur. dit-il en souriant. Heureusement que tout s’est bien terminer.

—Elle a pu accoucher ? L’opération s’est bien passée ? L’enfant va bien ? Est ce qu’il sera normal ? Je posais des questions plus rapidement que mon cerveau me le permettait.

— Calme-toi Moctar ! Je sais que tu es inquiet ; et je te comprends. Remercions Dieu car l’enfant et la mère se porte très bien. Même s’il est vrai qu’arriver un moment on a failli les perdre tous les deux. Martine est forte ; elle s’est battue comme une lionne pour survivre. Tu es donc l’heureux père d’un joli garçon. Il est fort et beau, comme sa mère. Dieu est réellement merveilleux quand on croit en lui.

Je tombe à genoux et coule des larmes de soulagement.

—Merci Seigneur. Soufflais-je doucement.

—Dieu soit loué. Repris maman.

—Quand pourra telle sortir ?

—Dans cinq jours ou une semaine. Juste le temps pour elle de se retrouver. Vu qu’elle a perdu assez de sang, et que le bébé est un peu faible. Il a fait une insuffisance respiratoire ; et nous avons dû le réanimer. Tout s’est bien passé. Donc ils pourront quitter l’hôpital dans quelques jours.

—Merci Sié. Puis je les voir ?

—Bien sûr. Mais ta femme est encore sous l’effet de l’anesthésie. Donc elle est profondément endormie.

—D’accord ! Je passerai quand même histoire de juste la voir.

—Prions Dieu pour que le petit se porte de mieux en mieux.

—C'est-à-dire ?

—C'est-à-dire qu’il faut attendre encore durant les mois à venir pour voir s’il n’a pas de séquelles dû à l’accident de sa mère. Nous ferons d’autres examens au fil du temps et prions Dieu, afin qu’il n’y ait pas de soucis majeur.

—Il en sera ainsi. Ou du moins je l’espère.

—Martine est dans la chambre 23. Si tu ne te retrouve pas, demande à l’une des aides-soignantes.

—C’est compris. Encore merci Sié. Je ne sais pas ce que nous ferions si tu n’avais pas été là.

—Remercions plutôt le monsieur d’en haut. Encore félicitations. Puis se tournant vers maman ; je vais me reposer un peu maman. Félicitations à toi aussi, tu viens d’avoir un autre petit fils et j’imagine que tu dois être heureuse.

—Je le suis en effet. J’attends aussi pour vous.

—Ça vient. dit-il en riant.

Lorsque Sié s’en va, je donne des instructions à Akabla. Je l’informe qu’elle ira avec Orphée chez maman.

—Tu le dépose, ensuite tu passes ramasser toutes tes affaires qui sont à la maison.

—Tu penses que ça pourra bien se passer ?

—Je l’espère ma chérie ; je l’espère du fond du cœur. Les jours à venir ne seront pas faciles pour nous. Notre amour sera soumis à rude épreuve. Mais retiens que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons nous en sortir. De mon côté il n’Ya pas de problème. Je sais ce que je veux. Et c’est toi que je veux.

Ma voix était empreinte de mélancolie et d’un lointain gout de souffrance. Elle sait que je n’ai pas tort ; elle devra être forte. Moi je le suis déjà ; du moment qu’elle est avec moi, je suis fort.

—Sois sûr et certain que je suis là, avec toi, pour toujours.

Aussi simple que cela puisse paraitre, je la crois. Elle m’a réconforté mais par-dessus tout, elle m’a rassuré. Je ne pouvais rien demander de plus. Elle me suffit, son amour me suffit. Je sais me contenter de peu. Mais Akabla me donne plus que peu. Elle m’en donne beaucoup. Comment ne pas l’aimer, oxygène de mon cœur et de mon corps ?

Après leur départ, je pars voir Martine dans la chambre.

Elle est profondément endormie. En dépit du sommeil, elle a le visage crispé. Je sens qu’elle souffre. Cette vision me brise le cœur. J’aime Martine, de ça je n’en doute pas. Cependant, je ne veux plus vivre avec elle. Rester dans ce mariage me tuerais, car je me sens inlassablement attiré par Akabla. C’est plus fort que moi ; J'ai toujours eu une préférence      pour les amours à haut risque. Ceux qui vous font perdre le sens des réalités. Qui vous afflige le cœur. Vous dépossède de vos sens et toutes vos facultés. 
Ces amours qui vous rendent vulnérables et vous emportent dans le néant vagissant.
Ce sont des amours tumultueux. Qui réfutent la clarté, sombre, ténébreuse, douloureuse mais en même temps salvatrice.
Ils vous rendent malade et vous guérisse. Ils vous tuent et vous ressuscite. Ils vous scarifient et le cœur et le corps ; Et l'âme et l'esprit.  Ces amours que d'aucun jugeront vicieux et sans issue. Ils le sont certes. Mais ils vous laissent être VOUS.  Avec ce type d'amour vous n'avez nullement besoin de faire semblant.

C’est avec Martine que j’ai connu la tranquillité et la stabilité. Mais comme on le dit, chassez le naturel, il revient au galop.

Je lui caresse doucement le temps. Puis je vais voir mon fils. Sié a raison, il est très beau et ressemble beaucoup à sa mère. Contrairement à Orphée, celui-là à tout prix de Martine. C’est peut-être un signe, car elle a lutté pour le maintenir en vie. C’est son cadeau et sa revanche sur la vie. Elle à gagner contre l’infertilité en mettant au monde un deuxième enfant, qui plus est, est son portrait tout craché. Il dort paisiblement et semble en bonne santé. Il est tout rose. Mon cœur se gonfle d’amour pour lui ; mais aussi de compassion car il ne vivra pas avec son père et sa mère.

Mais c’est la vie ! Elle a tendance à être cruelle avec nous depuis le berceau.

Je retourne auprès de Martine. Je ne cesse de me demander comment elle réagira à son réveille. J’avoue avoir peur. Mais quand on ressent ce que je ressens, je crois que la peur doit être comme du fuel pour nous. Nous carburer et nous faire courir au-delà de nos limites. J’appréhende certes, mais je suis confiant. Confiant en moi, confiant en Akabla ; mais surtout confiant en notre amour.

Je dépose un baiser sur la joue de ma femme. Ou devrais-je dire, mon ex-femme.

Le baiser de Judas, du traitre ; le baiser du diable.

Car oui, c’est ainsi qu’elle me verra désormais. Un démon qui lui a brisé sa vie et ses rêves. Puis je ressors de la chambre. Quand j’arrive dehors, le soleil est déjà levé. Il fait jour. Un nouveau jour se lève, une nouvelle ère souffle sur moi, et sur ma vie. Je dois affronter le regard accusateur des autres, je dois lutter pour mon bonheur. Je suis un homme et un homme, ça ne baisse jamais les bras.  

La nounou de mon fil...