Chapitre 20: revenant

Ecrit par Boboobg


... Mireille ...

Je sors de l'établissement scolaire et comme toujours, la grosse berline tonine noire est déjà garé à droite du grand portail. J'ouvre la portière et me place dans la voiture. 

Tracy est déjà là, on s'ignore comme on en a pris l'habitude. 

Étant donné que c'est vendredi, chacun veut vite rentrer chez lui donc, on se retrouve encore dans les embouteillages monstres de cette ville. 

En effet, cela fait quatre mois déjà que nous avons quitté chez nous en pleine, pour une raison que je ne connais toujours pas. Quatre mois que je me refuses de m'habituer à mon habitat, espérant de tout cœur rentrer chez moi. 

Maman est rentrée, il y'a de cela trois même. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu. A croire que nous avons commis un crime.

Je regarde d'un œil agacé, les chauffeurs qui se disputent entre eux, dans un anglais approximative avec cet accent perçant qui me fait toujours penser aux films de nollywood. 

Je sens le regard de celle là sur moi, comme toujours je fais comme si je ne remarque pas. Je suis en colère, en colère contre elle, contre son père et contre ya Lovely. 

Tonton Alphonse nous a sortie une bêtise du genre, le pays est déstabilisé et que la vie la bas n'était plus possible. DU PIPO ! Le père de Glory est président de l'assemblée nationale et pourtant, ses enfants sont bien là bas, sans compter que maman ne cesse de dire qu'il n'y a rien de grave là bas. 

Je suis trop intelligente pour me faire avoir aussi facilement. Je suis sur et certaine que cette fuite oui car s'en est bien une, est sans doute lié à la disparition de Ray. Je serai prête à y mettre ma main à couper que monsieur le mari se m'a sœur nous a fait évacuer sous peur de représailles. 

Sans mon rendre compte, nous avons quitté la grande cité ou se trouve notre lycée, pour le quartier résidentiel de Maitama. Nous passons devant le parc millénium avant de prendre l'entrée à gauche et puis tout droit vers notre demeure. 

C'est une grande maison à deux niveaux, toute blanche construite dans le style italien. Je n'aurai jamais cru que mon beau frère était aussi riche. Cette nuit il y'a quatre moi, nous avons d'abord fait escale au Benin (deux jours) puis avons eu pour destination finale la ville d'abuja ! 

Étant déjà très avancée en anglais que je parle couramment (merci maman), il ne m'a pas fallu longtemps pour assimiler ce nouveau programme. Le bruit du portail qui s'ouvre me sort de ma rêverie. Dès que la voiture s'arrête au milieu de la grande cour, je sors en vitesse ! 

Comme je l'ai dit plus haut, je suis en colère et donc je ne parle à personne à part les petits. 

Lovely (sortant de la cuisine une mangue à la maison) : ho vous êtes rentrés ? 

Je trace direction ma chambre sans pour autant lui accorder ne fusqu'un regard. 

Cuisinier (dans les escaliers avec un plateau vide dans les mains): welcome miss ! 

Lui aussi je le dépasse sans lui accorder un regard. Sauf peut être Marie, je refuse de discuter avec eux. Je refuse de m'attacher à eux car je veux coûte que coûte rentrer chez moi. 

Dès que je rentre dans ma chambre, je ferme ma porte à clé, range mes affaires dans mon dressing avant de me jeter sur mon lit et lancer un appel skype vers l'élu de mon cœur. 

Glory (apparessant à l'écran avec un gros sourire) : bonjour ma belle,tu viens de rentrer ? 

Moi(heureuse tout d'un coup) : bonjour mon beau ! 

Glory : comment vas tu ? Et la famille ? 

Moi: je vais bien et toi ! 

Glory : moi ça va, juste toi qui me manque comme un fou ! 

Moi : tu me manques aussi ! 

Glory : tu semble encore plus renfermé que tu ne l'étais ici, dis moi qu'est ce qui se passe ? 

Moi : sniff sniff 

Glory : bébé? Encore cette histoire ? Tu ne parles toujours pas aux autres ?

Moi: sniff je refuses de leur parler ! Ils m'ont éloigné de toi sans raison. Tu me manques, maman me manque, mon école, sniff je veux rentrer chez moi ! 

Glory (posant sa main sur l'écran) : bébé ? Essuie moi ces larmes... Tu me manques tellement si tu savais ! (me souriant) ne te met pas dans cet état mon cœur ! Tout va s'arranger ! 

Moi(reniflant) : ça fait quatre mois que tu dis ça et rien

Glory : ça va aller bébé 


.... Jonathan.... 

Manon (entrant dans la pièce) : waouh tu ne m'avais pas dit que ton bureau était aussi beau mon chéri ! 

Moi(...) 

Manon: j'ai été voir belle maman aujourd'hui, tu sais elle est tellement triste de cette situation entre vous ! 

Moi(...) 

Manon(criant)  Jonathan je te parle ! 

Moi : Quoi ? 

Manon (déjà rouge de colère) : ça fait un moment que je te parle ! 

Moi(respirant) : je ne fesais pas attention, que disais tu ? 

Manon : je disais que ta mère est très mal à cause de... 

Moi(la coupant) : je croyais avoir été clair là dernière fois. 

Manon : c'est ta mère et je veux que vous....

Moi(ferme) : je ne veux plus en entendre parler. C'est une histoire entre moi et ma famille. 

Manon(blessé) : donc en tant que ta femme, je ne fais pas assez partie de ta famille ? 

Moi(exaspéré) Manon ! 

Manon : quoi ? Ça fait un mois que je suis là et tu n'arrête pas d'être comme ça ! Sniff  Tu es ailleurs Jonathan, tu ne vis plus ! Je veux juste régler ce problème ô combien fâcheux que tu as eu avec ta mère pour que tu redevienne toi ! 

Je me lève de mon bureau et là prend dans mes bras. Il faut dire que ça fait un mois qu'elle a mis sa carrière de côté pour rester à mes côtés. Un mois qu'elle supporte mon mauvais caractère vis à vis d'elle et de tous ceux qui me côtoient. 

Mes employés en arrivent même à me fuir quand je met les pieds dans mes chantiers. Et contrairement à ce que pense Manon, c'est elle où plutôt le fait qu'elle ai disparu qui me fait me comporter ainsi. 

Cela fait quatre mois, quatre long mois que je n'ai aucune nouvelle. Personne ne sait où elle est passée, ce qu'elle est devenue. Pareille pour ma petite Hope ! Ne suis simplement en train de sombrer dans la dépression. 


.... Lovely.... 

Mireille vient de monter sans même prendre la peine de me répondre. Elle a décidé de ne plus nous parler et ça me fait de la peine d'autant plus que moi non plus je ne veux pas vivre ici. 

Je ne sais toujours pas pourquoi nous sommes là. Alphonse ne veut rien me dire. 

Tracy: bonsoir ! 

Moi: bonsoir ! 

Tracy : je vais monter dans ma chambre, je descendrai pour le dîner ! 

Moi: d'accord ! 

La seule qui se porte mieux depuis ce voyage c'est elle. Elle a repris des couleurs et parle de plus en plus. J'ai décidé de la faire suivre par un psychologue. Qui sait, peut être que c'est cette attention qui lui fait réagir ainsi. 

Je monte prendre une douche, Maria s'occupe des enfants. Depuis un mois, Hope a arrêté de demander après son amoureux, ce qui me permet de mieux respirer. Car j'avais peur à chaque fois que l'on secret soit découvert à cause de la bouche de cet enfant. 

Alphonse (desserant sa cravate) : bonsoir la plus belle ! 

Moi(me mettant devant lui pour l'y aider) : ne me flatte pas, je ressemble à une truie ! 

Alphonse (souriant) : tu n'as pas ce spectacle devant les yeux c'est pourquoi tu réagis de cette façon (m'embrassant) tu es encore plus belle avec ce gros ventre ! 

Moi: hum ! 

Il s'assoit sur le lit, pendant que je lui enleve ses chaussures. 

Moi : Mireille me fait toujours la tête ! Elle veut rentrer et moi aussi ! 

Alphonse (se crispant) : pourquoi dis tu cela ? N'êtes vous pas bien ici ? 

Moi: bien sûr mais être obligé de vivre dans un autre endroit du jour au lendemain n'est facile pour personne. De surcroît tu te refuse toujours à nous donner les causes de ce déménagement brusque. 

Alphonse (perdant patience) : je t'ai déjà expliqué Lovely.... 

Moi(le coupant) : tu m'as expliqué quoi ? Hein ? Qu'est ce que tu m'as expliqué que mes oreilles n'ont pas écouté ? Ça fait quatre mois que je n'ai pas travaillé, que je suis cloîtré ici 

Alphonse (me regardant) : personne ne t'empêche de sortir, il y'a le Park juste à côté et plein d'endroit que tu peux visiter. Et pour le travail, dès que le bébé sera là tu pourras y retourner, il y'a plein d'hôpitaux qui voudrons d'un bon médecin comme toi ! 

Moi(me levant de rage) : Quoi ? Es tu en train de me faire comprendre que nous restons ici ? Que ce n'est plus temporaire ? 

Alphonse : comprend les choses chérie, les filles vont passer leur bac ici, les enfants sont déjà intégrés (touchant mon ventre) ne sommes nous pas bien dans ce pays ? 

Moi (le fixant) : et pourquoi ne serions nous pas bien dans notre propre pays hein ? Ma petite sœur ne va pas bien, elle n'est pas heureuse ici. Je ne suis pas heureuse ici. Je veux revoir mes patients, mon pays, mon chez moi merde ! 

Alphonse (regardant ailleurs): tu es ici chez toi ! 

Moi(lui lançant un coussin) : tu fais semblant ou tu ne comprends pas ! Mais qu'as tu fais là bas bin sang ! Dis moi, comme ça au moins je saurai la raison qui nous poussent à vivre loin de chez nous ! 

Alphonse (allant dans la salle de bain) : je te l'ai déjà dit, il y'a moins de fiscalité ici et mes affaires vont bien mieux dans ce secteur. 

Moi (devant la porte) : j'en ai marre tu m'entends ? MARRE ! 

Je vais m'enfermer au calme dans la bibliothèque une glace à la main. Cet homme me prend pour une conne ! Ses affaires ont toujours été dirigés à distance, ce n'est pas aujourd'hui que le fait de vivre à Abuja va les changés. 

Il a dû se passer quelques choses. Et je me souviens, de son regard presque terrorisé quand il m'annonçait que nous devions partir. De surcroît, monsieur ne parle toujours pas à sa fille, pourquoi si elle fait tout sans faute ? Je ne sais plus quoi penser mais je me refuse de penser au pire. 


... Quelque part dans une clinique au Massachusetts USA... 

Ça fait une demi heure que j'ai ouvert les yeux. Je sais que je suis dans un hôpital et que mes parents sont en route. Ce que j'y fais, je ne le sais pas. Qui je suis, je ne le sais pas non plus ? 

Je me pose plein de questions mais les personnes autour ne font que m'occulter et me faire pleins de tests. Je les entend parlé en une langue qui me semble inconnue inconnue, ou je suis donc ? 

Une des infirmière vient debroncher un des appareils à mes côtés, j'en profite pour la retenir par le bras. 

Moi(faible) : ou suis je ? Qui êtes vous ? 

Elle (désolé) : excuse me sir, i don't speak french ! 

Hum ça ressemble à de l'anglais, oui c'est de l'anglais ! Peut être que je me trouve dans un pays anglophone, mais qu'est ce que je fous là. 

Je regard un moment son cou potelé a la peau très blanche et je repulse une envie de le prendre dans mes mains pour bloquer sa respiration. Je suis trop faible pour tenter cet exploit. 

- Ha monsieur, vous êtes enfin réveillé!

C'est un homme d'un certain âge avec une barbe grise et des cheveux roux. Sa blouse blanche et son badge m'apprend que c'est un médecin.

Docteur : je suis le docteur Quenin Lightman, votre neurochirurgien. 

Moi : vous parlez français ? Dites moi ce qui m'ai t'arriver docteur ! 

Docteur : ce qui vous ai arrivé, je ne le sais pas mais en arrivant ici, vous étiez sujet à un traumatisme crânien très grave. Moi et mon équipe avons fait notre possible pour vous gardez en vie, c'était le choix de vos parents. C'est normal que vous ayez un perte de mémoire, mais elle reviendra au fur et à mesure. 

Moi : mes parents ? 

Docteur : oui c'est eux qui ont choisi à votre place. 

Moi: mais de quelle choix parlez vous docteur ? 

Docteur : vos parents sont les personnes.... 

Moi(perdant patience) vous ces soit disant parents dont je ne me souviens pas, seront il là dans quelques minutes ? 

Docteur : non mais ils seront là dans pas plus de deux jours et.... 

Moi (le fixant d'un regard menaçant) : c'est moi le patient ici merde ! 

Docteur : ne voix affolé pas. Pendant l'opération, nous avons été obligé de sectionné une partie infime de votre cerveau mais c'est la partie qui participe le plus à la locomotion donc..... 

Je ne le laisse pas finir, que je libère mes jambes de la couverture qui les couvrait depuis. Je suis en horreur de constater que je ne peux pas bouger un seul de mes orteils. Pris de panique, je me met à crier comme un fou jusqu'à ce que le docteur m'administre une saleté qui me fait plonger petit à petit dans un sommeil sans rêve ! 








Le cœur a ses raison...