Chapitre 21
Ecrit par Djelay
Ce pendant au lieu de lui donner ce qu’elle attend, je me redresse, la positionne à quatre pattes et la pénètre d’un coup. Un cri de surprise s’évade de sa belle bouche pulpeuse.
- Ahhhhh Lili ! Je te sens tellement bien. grogné-je à son oreille.
J’enchaîne les coups de reins à me péter les hanches tant je suis excité. Je deviens de plus en plus dur, de plus en plus sauvage. Ça m’a manqué, putain qu’elle m’a manqué. Prêt à exploser, j’accélère la cadence jusqu’à me vider. A bout de souffle je m’effondre sur le dos, Lili étendue à mes côtés. Aucun de nous, ne dit un mot. Seuls nos souffles saccadés brisent le silence de la nuit. Je suis le premier à prendre la parole.
- Je suis désolé d’avoir perdu le control…
- Mike…
- Surtout ne me demande pas de m’en aller parce que je ne m’en irai pas. La coupé-je.
- J’allais te dire que tu as encore oublié d’utiliser un préservatif.
Je tourne vivement la tête sur le côté. Comment ça j’ai encore oublié ?
- Je n’oublie jamais Lili. Je suis conscient de ne pas en utiliser avec toi. Tu es la seule avec qui je baise sans capote donc…
- Ce qui veut dire que tu baises d’autres femmes c’est bien ça ? Dit-elle, un grain de colère dans la voix.
- Lili…
- Est-ce que tu couches avec d’autres femmes Mike ? Hurle-t-elle presque.
Pour la première fois, je ne sais quoi répondre. Lui mentir serait inutile. Et je ne baise plus autant ailleurs depuis que je suis avec elle. Au Botswana je n’ai eu qu’un seul rapport sexuel avec une fille. J’étais saoule en plus.
- Oui mais pas plus de trois fois tu peux me croire.
Son air déçu me transperce le cœur. Si le regard pouvait tuer, je serais mort à l’heure qu’il est.
- Qu’est-ce que tu veux de moi Mike ? Dit-elle subitement. Si je ne te suffis pas qu’est-ce que tu fiches avec moi bon sang?
- Ça fait plus d’un mois que je n’ai touché aucune femme Lili. Tu veux que je sois honnête ? Très bien ! J’ai baisé une femme dans les toilettes la nuit où j’ai débarqué chez toi complètement ivre. J’ai aussi baisé une serveuse de casino le lendemain de mon voyage. Oui je reconnais t’avoir trompée mais deux fois, juste deux fois.
- Et pour toi, deux fois ne valent rien ? Que ressentirais-tu si je t’avouais avoir couché avec un autre homme.
- D’abord je le tuerai ensuite je te punirai très sévèrement Lili. Alors n’y songe même pas. La menacé-je.
Son rire spontané cache une douleur profonde. Je la connais que trop bien pour le discerner. Je ne suis pas un mec bien mais je fais l’effort de l’être pour elle. Si seulement, elle me connaissait réellement, elle le verrait. Pourquoi ai-je l’impression d’être le pire des hommes ?
- Dommage que je n’ai pas ta force, j’aurais pu moi aussi te punir de m’avoir trompée. Néanmoins je peux faire une chose…mettre fin à tout ça. Je sais que je t’avais suppliée de ne pas m’abandonner mais je réalise que j’aurais dû laisser les choses se faire.
- Qu’essayes-tu de dire ?
Je sens déjà la colère monter.
- Qu’il serait peut-être mieux…
- Ne t’avise même pas de terminer cette stupide phrase. J’ai déconné, je le reconnais. Je peux t’assurer que je ne commettrais plus cette bêtise. Fin de la discussion.
J’adopte une position confortable et ferme les yeux. Elle n’a toujours pas compris qu’elle n’a aucun pouvoir de décider quand ça doit se finir entre nous. Et c’est quoi cette histoire de préservatif ? J’ai besoin de connaître le fond de ses pensées.
- Quel est cette idée soudaine d’utiliser un préservatif ?
Elle garde le silence ce qui attise ma colère. Je lui attrape le bras et l’oblige à se mettre sur le dos comme moi.
- Je t’ai posé une question ! Grondé-je.
- Je ne veux pas chopper une maladie ou tomber enceinte.
Quoi ? Enceinte ? J’avoue que je n’y avais pas pensé. A force de ne réfléchir qu’avec ma bite j’ai oublié ce détail important. Elle pourrait déjà l’être ? Je commence à paniquer. Non, deux mois se sont déjà écoulés. Elle me l’aurait dit si c’était le cas. Il faut agir pour aujourd’hui.
- Demain tu prendras la pilule du lendemain, ensuite on te fera prendre régulièrement des pilules contraceptives.
- Je ne prendrai pas de pilules contraceptives. Lâche-t-elle.
- Ce sera donc un implant.
- Rien de tout ça. Tu n’as juste qu’à utiliser des préservatifs dorénavant.
- Je ne porterai pas ces saloperies pour te baiser Lili. Met toi bien ça dans le crane.
- Il s’agit de mon corps et…
- Un corps qui m’appartient dorénavant. La coupé-je.
- Je ne t’appartiens pas. Je ne suis pas ta chose, tu ne peux pas…
- Ça suffit Lili. Je n’utiliserai pas de capote un point c’est tout.
- Dans ce cas, tu ne me toucheras plus.
Cette discussion commence sérieusement à m’énerver. Je lui saisis fermement le menton et approche son visage du mien. Je sais qu’elle a mal. Et c’est ce que je veux. Lili ne comprend pas d’autres langages que la violence. Elle s’entête à me défier sachant bien que je déteste ça.
- Je te touche si je veux et aussi sans capote si je le veux encore. Ce n’est pas toi qui décide. D’accord ?
- Dans ce cas, tu devras me violer.
Lili sait frapper là où ça fait mal. Je la lâche brusquement.
- Je n’ai jamais abusé de toi alors arrête de me sortir ça chaque fois qu’il te plait merde.
Je l’ai sentie tressaillir au ton élevé de ma voix. Toutes les fois que nous avons couché ensemble c’était consenti. Pourtant, elle ne manque pas d’occasion d’évoquer ce mot quand ça lui chante. Agacé par cette discussion sans queue ni tête, j’y mets fin. Mes pensées vagabondes pendant une demi-heure avant que je ne plonge dans un sommeil profond.
Le lendemain, je suis réveillé par le son de la télévision. Putain ! Qu’elle heure est-il ? Me demandé-je en m’étirant longuement. Un coup d’œil à mon portable m’informe qu’il est déjà midi passé. Sérieusement ? J’ai à ce point dormi ? Je saute hors du lit puis enfile mes vêtements. Au salon je trouve Tom assis devant la télé, sa manette en main.
- Salut Tom. Dis-je en balayant la pièce du regard.
- Si tu cherches ta copine, elle est partie passer son examen. C’est le premier jour des écrits aujourd’hui.
- Les examens ont déjà commencé ? M’étonné-je.
- Elle ne t’a rien dit ? Normal, tu t’étais tiré. Lance-t-il sur un ton de reproches.
- J’étais en voyage d’affaires. Tenté-je de me justifier.
- Et il n’y avait pas de téléphones là-bas ? (je le fusille du regard) Enfin, moi je m’inquiète pour toi.
- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
- Pendant que tu gérais tes affaires sans donner de nouvelles, un certain Stan gagnait du terrain si tu vois ce que je veux dire.
Tom affiche un sourire moqueur. La situation l’amuse apparemment. C’est sa façon à lui de se venger de moi. Pour sa gouverne, rien ne m’atteint ! Et ce Stan n’est pas une menace. Au contraire, celui-ci devrait cesser de tourner autour de ma poupée s’il ne souhaite pas perdre un bras ou une jambe.
- J’ai un service à te demander Tom.
Ce dernier arrête aussitôt de jouer et pose sa manette sur la table avant de me regarder curieusement.
- Un service ? Qui l’aurait cru… Dit-il en riant. Et de quel genre de service s’agit-il ?
- Je veux que tu chasses Lili de la maison.
- Pardon ? Fait-il surpris. Et pourquoi jetterais-je ma sœur dehors ?
- Pour un million de francs CFA.
Les yeux de Tom se mettent à briller tout d’un coup. Salaud qu’il est, c’est sûr qu’il essaiera de négocier. Tout compte fait je suis prêt à payer plus.
- Tu crois que je vais mettre ma frangine à la rue pour cette modique somme ? Pour qui me prends-tu ?
- Pour le connard que tu es et cesse de faire l’offensé ça ne marche pas avec moi.
- Je veux cinq millions. Déclare Tom.
- Tu peux toujours rêver. Je te donnerai deux millions c’est à prendre ou à laisser.
- Si je refuse comment t’arrangeras-tu pour que ma sœur parte vivre avec toi ? C’est une dure à cuire raison pour laquelle tu sollicites mon aide.
- Tu crois ça ?
- Oui. (Il ricane) Je n’arrive toujours pas à croire que le tout puissant Mike soit malmené par ma frangine. Une gamine de dix-huit ans.
Tom explose de rire et moi je n’ai qu’une seule envie, le cogner. Toute fois, je garde mon calme. De toute façon, je n’ai pas besoin de lui pour…
- D’accord pour deux millions. Mais je te demande de bien prendre soin d’elle.
- Si son bien être t’intéressait tu ne la vendrais pas imbécile. Lâché-je en me dirigeant vers la porte d’entrée. Je te ferai un chèque quand tu auras rempli ta mission. Ajouté-je avant de sortir.
Je travaille depuis trois heures maintenant sur la pile de dossiers en attente. Ce voyage a fait perdre énormément d’argent à mon entreprise. Satané Luc ! Je ne le laisserai pas détruire la seule chose de bien et de vraie que j’ai. Cette entreprise me rappelle que la légalité n’a pas été bannie de mon champ lexical alors ni Luc ni qui que ce soit ne me prendra ça. Ils devront d’abord me passer par le corps. Putain ! Je regarde les dossiers sur mon bureau. J’ai intérêt à terminer l’étude de ces contrats aujourd’hui même quitte à dormir là.
- Oui ? Dis-je après avoir décroché le combiné téléphonique.
- Excusez-moi de vous déranger monsieur mais M. Touré insiste pour vous voir.
- Gaby, combien de fois devrais-je vous dire que je ne suis disponible pour personne aujourd’hui ?
- C’est que…
- Rien du tout ! Grondé-je. Si vous tenez à votre poste obéissez quand je donne un ordre.
- Très bien monsieur ! Veuillez m’excuser.
Bon sang ! C’est quoi cette secrétaire à deux balles ? Elle n’écoute jamais ce qu’on lui dit en plus d’être distraite à longueur de journées. Si dans les deux semaines qui suivent, il n’y a aucun changement, je la virerai. Qu’est-ce que je regrette Mme Silué. Elle travaillait avec tellement d’efficacité. Dommage qu’elle ait dû prendre sa retraite. C’est vrai qu’elle est très âgée. Cinquante-neuf ans, ce n’est pas rien. Bref ! Je me reconcentre sur mon travail. J’espère ne plus être dérangé.
Lili,
Je rentre du centre d’examen toute extenuée mais satisfaite de cette première journée. Je ne regrette pas d’avoir payé pour les cours préparatoires. Les sujets étaient du même genre que ceux que nous traitions lors des cours de préparation. Je ne remercierai jamais assez Mike car c’est grâce à lui que j’ai pu participer à ces cours. En parlant de lui, je me demande quel était sa réaction lorsqu’il s’est rendu compte de mon absence ce matin ? A-t-il croisé Tom ? Ce dernier passe désormais toutes ses journées à la maison, Je le soupçonne d’avoir été viré de son travail. Si c’est le cas, ne devrait-il pas se démener pour trouver un autre job ? Au lieu de ça, il traîne tout le temps au salon à jouer à sa maudite console. Quel imbécile ! Il est déjà quinze heures. C’est fou comme le temps file à une vitesse spectaculaire. Bon sang ! Quelle chaleur ! Je ne serai pas contre une boisson gazeuse là tout de suite. Mais pour ça, il faut d’abord que je sois à la maison. Heureusement, je ne suis plus très loin. Après dix minutes de marche j’arrive enfin chez moi. J’entre en espérant ne pas trouver Tom au salon. Malheureusement, il y est et comme d’habitude, il joue à la console.
- Bonjour, dis-je en me dirigeant vers ma chambre.
- Ça été ? Me demande-t-il à ma grande surprise.
- Oui bien merci.
Etrangement, je suis touchée de l’intérêt qu’il me porte. En fin de compte, c’est un grand frère attentionné quand il s’agit d’études. Même si ces derniers jours il semblait s’en foutre. Quand je pense qu’il n’a pas hésité à me dire non lorsque je lui ai demandé de l’argent pour les cours préparatoires. Il a peut-être des regrets. J’ai envie d’y croire.
- Lili ! Viens par-là s’il te plait.
S’il te plait ? Je rêve ou je viens d’entendre Tom me dire s’il te plait. Oh mon Dieu, j’espère qu’il n’est pas malade ? C’est ce qui pourrait justifier son attitude bizarroïde aujourd’hui. Intriguée, je m’approche du canapé dans lequel il est assis.
- Voilà, j’ai pas mal de problèmes ces temps-ci…
- Et ?
- Tu peux me laisser finir s’il te plait ? Merci. Je disais donc que compte tenu de mes nombreux problèmes actuels, je voudrais que tu me donnes du fric s’il te plait.
J’explose aussitôt de rire devant l’absurdité de ses propos. Moi ? Lui donner de l’argent ? Il est sérieux là ?
- Tu peux me dire ce qui te fait rire ? Demande-t-il contrarié.
- As ton avis ! Dis-je avant de partir en direction de ma chambre.
- Lili, reviens ici espèce de petite insolente !
En un rien de temps, Tom s’est retrouvé en face de moi, une lueur froide dans le regard. Il m’attrape violemment par la mâchoire et m’oblige à le regarder.
- Tu vas me donner cet argent que tu le veuilles ou non !
- Et où veux-tu que je trouves l’argent ? Je suis élève au cas où tu l’aurais oublié crétin.
Tom déteste que je l’insulte. Je ne comprends pourquoi je m’obstine à le faire sachant les retombés. Comme je m’y attendais, il me flanque une forte gifle qui m’arrache presque la tête. Putain que ça fait mal. Il m’attrape de nouveau par le bras cette fois-ci.
- Demande à ton Mike t’en donner. C’est son devoir puisqu’il te baise.
- Tu peux toujours rêver. Dis-je avant de lui cracher au visage.
Cette fois ci je crois que j’ai dépassé les bornes. Tom rentre dans une colère noire. Il me jette brutalement au sol. En tombant, mon poignet cogne contre le mur. La douleur me pénètre aussitôt. Je sais qu’il est fracturé et la panique surgit. Mon examen ? Comment vais-je pouvoir écrire ? Je laisse mes lames couler. Je suis en colère contre Tom. J’ai envie de me jeter sur lui et de le frapper de toutes mes forces. Mais je n’en ai pas la force. La douleur au poignet me paralyse. Je reste assise à geindre de douleur tandis que Tom débite des choses que je n’entends pas vraiment. Seule sa dernière phrase attire mon attention.
- Tu m’as compris ? Prends tes affaires et casse-toi de cette maison !
Je ne réalise vraiment le sens de ses mots que cinq minutes plus tard. Il me met dehors ? Parce que je ne peux pas lui donner l’argent qu’il me demande ? Je suis complètement scandalisée.
- Je n’irai nulle part ! Dis-je avec hargne. Tu n’as pas le droit de me foutre à la porte.
- Je vais me gêner ! (il m’indexe) je sors. A mon retour, si je te trouve encore ici, tu regretteras d’être née Lili.
- Où veux-tu que j’aille ?
- N’importe où ! Au diable si tu veux mais fiche le camp d’ici.
Il sort en me laissant là. A aucun moment, il ne s’est inquiété de mon état. Effondrée, je pleure sans retenue. C’est quoi cette vie de merde ? Pour la première fois l’idée de me suicider me traverse l’esprit. Qu’ai-je à perdre après tout ? Rien ! Je ne serai pas en mesure de me servir de ma main droite pour écrire. Songé-je en la soulevant. C’est à ce moment que je réalise qu’elle n’a rien du tout. Elle se porte très bien. C’est plutôt la gauche qui est mal en point. Je grimace en essayant de la bouger. Dans la panique, j’ai confondu les deux mains. Je suis soulagée même si la douleur à mon poignet est insoutenable. J’essaie de me mettre debout en prenant appui sur ma main droite. Forte heureusement j’y arrive. Que vais-je bien pouvoir faire à présent ? Tom m’a formellement interdit de rester dans la maison. Je devrais donc m’en aller parce que dans l’état où je suis, il m’est impossible de lui tenir tête. Sauvage qu’il est, il risque de m’envoyer aux urgences. Où vais-je bien pouvoir partir ? Emy ne me parle plus depuis notre dernière altercation. J’ai tenté à plusieurs reprises d’arranger les choses mais elle ne veut pas m’écouter. De ce fait, je ne crois pas que me réfugier chez elle soit une option. Il ne me reste plus que Mike. Bien que je sois persuadée qu’aller vivre avec lui est une mauvaise idée, je n’ai pas d’autre choix. Soudain, Stan s’infiltre dans mon esprit. Non ! Je perds complètement la tête. Comment ai-je pu penser une minute solliciter son aide ? Je ne le connais que depuis deux mois seulement. Et la vie m’a appris qu’il ne fallait jamais se fier à l’apparence. Ma décision prise, je pars ranger mes affaires. Je n’arrive toujours pas à croire que Tom m’ait jetée dehors. Il a beau été violent, il n’a jamais franchi cette limite. A croire qu’il y a toujours une première fois à toute chose. Maman ? Vois-tu ce que me fais Tom ? Vois-tu à quel point je souffre ? Pourquoi es-tu partie maman ? Je suis si malheureuse ici. Ne serait-ce pas préférable que je te rejoigne ? Anéantie, je fais ma valise en pleurant.
Cela fait plus d’une heure que j’essaie de joindre Mike en vain. Je tombe à chaque fois sur sa messagerie. Il va bientôt faire nuit. Je vais devoir sortir de la maison. Il ne faut surtout pas que Tom me trouve là. Il pourrait encore s’en prendre à moi. Mon poignet me fait souffrir le martyr. J’ai l’impression que la douleur est de plus en plus violente.
- S’il te plait Mike. Répond à ton téléphone. Marmotté-je en tombant une fois de plus sur sa messagerie.
Je connais l’adresse de son appartement toutefois serait-il correcte que je m’y rendre sans autorisation ? Etant donné les affaires louches dans lesquelles il traîne, vaut mieux ne pas prendre de risques inutiles. Il est dix-neuf heures lorsque, ma valise en main, je sors de la maison. Déjà la nuit purée ! Demain, j’ai les secondes épreuves à passer et je n’ai nulle part où aller. Machinalement, je regarde dans mon portemonnaie. Diu merci, j’ai encore de la liquidité. Dormir dans un hôtel est donc envisageable. En même temps, cette idée me terrifie. Moi, seule dans un hôtel ? Qui c’est à quel danger serais-je exposée ? Cependant, ai-je le choix ? Mike ne répond pas à son téléphone. Chamboulée et confuse j’ère dans les rues de Marcory sans but précis. Après trente minutes de marche, Je repère un maquis assez tranquille. Je décide d’y entrer en attendant de trouver une solution. Je m’efforce de paraître bien mais au fond je meure de douleur. Je ne peux pas bouger mon poignet sans que je n’en souffre.
- Bonsoir, qu’est-ce que je vous sers ? Me demande la serveuse après que je me sois installée.
- Un Orangina s’il vous plait.
- Ok.
Elle revient quelques minutes plus tard avec ma boisson. Je commence à ressentir une douleur à la tête. Il ne manquait plus que ça. Il me faut absolument voir un médecin. Ça aurait dû la première chose à faire. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! J’interpelle donc la serveuse, règle la facture et pars sans avoir touché à ma boisson. Il y’a une clinique non loin. Je peux même la voir d’ici. Aller Lili, courage ! J’y suis presque lorsque mon téléphone se met à sonner. Je laisse échapper un soupir de soulagement en voyant le prénom de Mike s’afficher sur mon écran.
- Mike. Dis-je dans un sanglot.
- Qu’est-ce qui se passe ?
Je peux sentir l’inquiétude dans sa voix.
- Je vais mal. Viens me chercher s’il te plait.
- Je ne suis plus loin de ta maison.
- Mike, je ne suis pas chez moi.
- Quoi ? Que fais-tu dehors à cette heure ? Où es-tu ? Questionne-t-il mécontent.
- Je suis devant la clinique ‘’Santé’’ qui est…
- Je sais où c’est ? Que fais-tu là-bas ? Tu es malade ?
- Je t’en prie Mike. Ne pose pas de questions maintenant.
- Très bien. Je serai là dans peu de temps.
Fin du vingtième-et-unième chapitre.