Chapitre 22

Ecrit par Djelay

Je laisse échapper un soupir de soulagement en voyant le prénom de Mike s’afficher sur mon écran.

-         Mike. Dis-je dans un sanglot.

-         Qu’est-ce qui se passe ?

Je peux sentir l’inquiétude dans sa voix.

-         Je vais mal. Viens me chercher s’il te plait.

-         Je ne suis plus loin de ta maison.

-         Mike, je ne suis pas chez moi.

-         Quoi ? Que fais-tu dehors à cette heure ? Où es-tu ? Questionne-t-il mécontent.

-         Je suis devant la clinique ‘’Santé’’ qui est…

-         Je sais où c’est ? Que fais-tu là-bas ? Tu es malade ?

-         Je t’en prie Mike. Ne pose pas de questions maintenant.

-         Très bien. Je serai là dans peu de temps.

Dix minutes plus tard, la voiture de Mike stationne devant la clinique. Debout près d’un arbre je l’attendais impatiemment. Et maintenant qu’il est là, je ne trouve pas la force de le rejoindre. Heureusement qu’il vient vers moi. Il est fou d’inquiétude. Ça se voit sur son visage.

-         P’tite poupée, tu vas bien ? Dit-il en tâtant mon corps.

-         Aie !

Je hurle de douleur lorsque par inadvertance  il touche mon poignet déboîté.

-         Quoi ? Où as-tu mal ?

-         A mon poignet. Je crois qu’il est cassé. Je n’arrive pas à bouger la main.

Inquiet, il tente de regarder mais le cri que je laisse échapper quand il effleure ma main l’en dissuade.  Sans un mot, il me porte dans ses bras en faisant attention à ne pas toucher ma main. Il me pose délicatement à l’arrière de la voiture avant de monter à son tour.

-         Ma valise. Dis-je lorsque la voiture démarra.

-         Kevin l’a mise dans le coffre.

Il compose ensuite un numéro sur son téléphone. Je devine bien qui c’est.

-         Salut mon pote. J’ai besoin que tu sois chez moi dans zéro minute.

Soulagée, je pose la tête sur l’épaule de Mike et ferme les yeux. Il n’y a que lui pour me procurer autant de paix. Je suis rassurée lorsque je suis dans ses bras. Comme toujours, il vient à mon secours. C’est peut-être un monstre quelques fois. Et même s’il s’emporte des fois et se comporte comme un sauvage, il prend toujours soin de moi. Je suis tellement affligée que je ne me rends pas compte des larmes qui perlent sur mes joues.

-         Je suis là maintenant p’tite poupée. Dit-il en resserrant son étreinte

Mike me porte jusqu’au bloc, une fois à son appartement. Il n’a rien dit durant tout le trajet se contentant de serrer la mâchoire. Sa colère se rependait dans tout l’habitacle. Je crains qu’il aille encore s’en prendre à Tom. Cette fois-ci il risque de le tuer. Je suis allongée sur le lit chirurgical lorsque le docteur fait son entrée. L’expression de son visage change en me voyant. Il doit sans doute penser que je suis un sac à problèmes.

-         Merci d’être venu Dav.

Mike lui fait une accolade avant de s’écarter pour le laisser passer. Dav pose sa mallette puis s’approche de moi. Son regard n’a rien d’amical. Il sort son stéthoscope et commence à m’examiner.

-         Avez-vous mal autre part ? Demande-t-il en touchant mon poignet inerte.

Je ne peux retenir un cri de douleur. Il s’immobilise aussitôt, le regard insistant. Ah ! Il attend une réponse.

-         J’ai seulement mal à la tête.

Il prend de nouveau ma main et l’examine attentivement sans tenir compte de mes hurlements. De mon autre main je tente de le repousser mais je ne réussis qu’à dupliquer la douleur. Résignée, j’essaie de rester tranquille sans toutefois cesser de pleurer.

-         Tu pourrais y aller doucement Dav. Tu vois bien qu’elle souffre. Intervient Mike.

Il s’approche du lit et me tiens la main en guise de réconfort. J’avoue que sa présence m’aide même si cela n’arrête pas la douleur. Dav pose enfin ma main.

-         Vous avez une fracture au poignet Lili.

Il me connait ?

-          Je ferai un scanner de cette main pour évaluer les dégâts. Je pourrai ensuite apporter le traitement adéquat.  Ajoute-il.

-         Crois-tu que ça pourrait être grave ?

-         Je ne saurai dire mais vu la façon dont elle réagit quand on lui touche à peine la main, c’est inquiétant.

Moi tout ce que je veux, c’est ne plus avoir mal.

-         Pouvez-vous marcher ?

Je fais oui de la tête. Alors que je suis sur le point de me mettre debout, Mike contre toute attente me porte dans ses bras. Il m’emmène vers une sorte d’antenne parabolique. C’est sans doute le scanner. On aurait dit une espèce d’arc avec un support plat suspendu au-dessus. Et évidemment l’écran pour visualiser les images est juste à côté. Mike me fait assoir  sur le bord du lit juste en dessous de l’arc. Dav m’attrape ensuite l’avant-bras et pose ma main pile en dessous du support plat. Mike ne me quitte pas une seule seconde. Il semble sincèrement inquiet.

-         Comme je le craignais, tu as l’extrémité du radius inférieur est qui très déplacée. Il va falloir que j’opère ton poignet.

-         Mais j’ai mon examen demain. M’affolai-je.

Si je subis une opération, aurais-je la force de me rendre au centre d’examen demain ? C’est la panique dans ma tête.

-         Calme-toi Lili. Intervient Mike. Pourra-t-elle composer demain après l’intervention ?

-         Sans aucun problème. Je lui mettrai un plâtre de toute façon juste après l’opération. Et elle devra le garder pendant au moins six semaines.

-         Six semaines ? M’exclamé-je. C’est si grave que ça ?

-         Tu t’en sortiras c’est tout ce qui compte. Dit-il sèchement.

Ah, il me tutoie maintenant. Pourquoi m’en veut-il ? Que lui ai-je fais qui le pousse à être aussi froid avec moi ?

-         Très bien. je vais commencer par te faire une anesthésie locale. Tu es prête ?

Je hoche la tête en guise d’acquiescement.

-         Tu peux rester si tu veux Mike.

-         Je n’avais pas l’intention de partir de toute façon. Dit-il sans me lâcher la main.  

-         Je m’y attendais. Rétorque Dav, une pointe d’amertume dans la voix. Porte la jusqu’à la table chirurgicale.

Etendue sur le matelas, le dos confortablement calé contre la tête de lit, j’observe mon plâtre. C’est miraculeux, je ne ressens plus aucune douleur au poignet. Par contre ma tête me fait encore souffrir. Je récupère la boîte de paracétamol sur le chevet, prend deux comprimés puis les avaler. Je bois goulument un grand verre d’eau et ferme les yeux ensuite. Il faut que je dorme à présent. Il est minuit passé et je dois me réveiller de bonne heure demain. Inconsciemment, les évènements de la journée s’infiltrent dans mon esprit. Comment Tom a pu me jeter à la rue ? Moi, sa petite sœur ? Je suis indignée. Le bruit de la porte me force à rouvrir les yeux. Mike s’avance. L’expression de son visage est indéchiffrable. J’ai l’impression qu’il s’en veut et en même temps il a l’air en colère. Je lui souris pendant qu’il s’assied sur le bord du lit.

-         C’est moi qui ai demandé à Tom de mettre dehors afin de te récupérer.

Mon sourire s’évanouit aussitôt.

-         Pardon ?

J’essaie de comprendre son aveu mais je n’y arrive pas. Et il le dit comme ça Comme s’il claquait des doigts. C’est quoi ce délire ? Comment ça il a demandé à Tom de me foutre dehors ?

-         C’est en partie de ma faute si tu as subi tout ça.

Je l’observe avec un mélange de colère et de stupéfaction. Comment a-t-il osé ? D’abord comment a-t-il réussi à convaincre Tom ? L’évidence ne tarde pas à me sauter au visage. Bien sûr, avec de l’argent. Il m’a donc achetée à Tom comme si j’étais une vulgaire chose.  La déception remplace très vite le sentiment de colère qui m’oppresse depuis tout à l’heure. Il me dégoute ! Ce connard feint de venir à mon secours alors que c’est lui qui a orchestré toute cette mascarade. Quel hypocrite ! Je suis fatiguée de tous ces coups bas. Fatiguée de me disputer, de me battre. Je me laisse donc glisser sous la couverture puis éteint la lampe de nuit. Mike ne dit rien ce qui est surprenant. Je m’attendais à « je t’interdis de m’ignorer ». Mais au lieu d’aboyer comme à l’accoutumée, il se lève silencieusement et sort de la pièce. Je devine qu’il compte rendre une visite à Tom. Qu’ils s’entretuent une bonne fois pour toute. J’aurais peut-être la paix ensuite.

-         Lili ? Que t’est-il arrivé ? S’écrie Emy, une once d’inquiétude dans la voix.

Ah ! Elle me parle maintenant ?

-         Une fracture au poignet. Dis-je en rejoignant mon siège.

Emy et moi sommes dans le même centre d’examen et de surcroit dans la même salle. En me voyant entrer dans la classe, le bras plâtré, elle a rapidement accouru vers moi. Ça fait un mois que nous ne nous adressons pas la parole bien que j’aie essayé à plusieurs reprises d’arranger les choses. Aujourd’hui, elle se comporte comme si de rien n’était. Que des hypocrites autour de moi. Je ne sais plus à qui faire confiance dorénavant. La confusion a pris possession de mon esprit du coup je me méfie de tout et de tout le monde.

-         Comment est-ce arrivé ?

Arrête de me saouler. Ai-je envie de lui dire mais je me retiens.

-         Tom ! Ton cher amant ! Répondis-je sèchement.

-         Euh… je…

-         Je sais que vous avez couché ensemble Emy, pas la peine d’essayer de mentir. A présent si tu veux bien m’excuser, j’ai besoin de me concentrer.

Emy me fixe longuement l’air triste. Elle finit par partir au bout de trois minutes. L’épreuve de mathématiques débutera dans trente minutes. J’ai largement le temps de faire un somme. Il faut dire que je n’ai pas beaucoup dormi la nuit dernière. Mike a préféré me laisser de l’espace. Il n’a pas dormi dans la chambre avec moi et c’était mieux ainsi même si son comportement m’a surpris. Mike est du genre présomptueux, autoritaire, exigeant et macho. Il fait en sorte de toujours affirmer sa supériorité. Alors, le voir battre en retraite m’a laissée complètement ahurie. Au fond de moi, j’ai salué son geste. Il a fait preuve de compréhension et je suis bien placée pour savoir que ça lui a coûté énormément d’efforts. J’ai repensé à son aveu. Pourquoi m’a-t-il tout raconté ? Il aurait pu me le cacher et…

Arrête Lili. Tu essaies encore lui trouver un bon fond.

Je secoue vivement la tête comme si cela pourrait me mettre les idées en place.

-         Bonjour tout le monde. Rangez toutes vos affaires et faites passer vos sacs à l’avant.

La voix soudaine du surveillant  met aussitôt fin au boucan qui régnait dans la salle. A la fin de la journée, alors que je sors du centre, Emy m’interpelle.

-         Lili, je voudrais m’excuser pour…

-         Ce n’est pas nécessaire Emy. Dis-je avant de continuer mon chemin.

-         Attends s’il te plait. (Je m’arrête.) Tu es en colère contre moi je sais. Je n’aurais pas dû me montrer aussi dure lorsque tu essayais d’arranger les choses entre nous mais…

-         Emy, Laisse tomber. Je n’ai plus envie d’en reparler. Tout ce que je veux là maintenant, c’est rentrer me reposer.

-         D’accord, on peut cheminer ensemble alors, je rentre moi aussi.

-         Je ne vis plus avec Tom. Il m’a mise à la rue. Maintenant Emy, ne le prend pas mal mais je voudrais que ça reste ainsi entre nous. J’ai besoin de m’éloigner de tout le monde alors excuse-moi.

Sur ce, je virevolte et me dirige vers la voiture stationné à l’entrée du centre. Mike a ordonné  que l’on m’accompagne partout où je vais. Je n’ai pas protesté. Pour être honnête, je n’ai plus la force de me battre. Qu’ils fassent de moi ce qu’ils veulent.

-         Bonsoir mademoiselle. Me salue Joël en m’ouvrant la portière.

-         Bonsoir. Répondis-je d’une voix morne.

Une fois à l’appartement, je me rends directement dans la cuisine histoire de me mettre quelque chose dans la panse. Le soleil va bientôt se coucher pourtant je n’ai rien encore rien avalé. Je prévois concocter vite fait un petit met : De l’attiéké accompagné de poisson frit. La tâche n’est pas du tout aisée étant donné que je n’ai qu’un bras valide. Je parviens malgré tout à m’en sortir. Je garde la part de Mike dans le micro-onde avant de me mettre à table. J’aurais pu le laisser se débrouiller tout seul mais ce serait me montrer ingrate même si c’est en partie sa faute si je me retrouve dans cette situation. Puisqu’il a renvoyé sa servante il va falloir que j’assure à la cuisine. Ça ne me coûte rien de toute façon. Après le dîner, je monte directement dans ma chambre, dumoins dans celle de Mike. Je me demande s’il dormira avec moi cette nuit. J’espère que non. La dernière chose que je souhaite en ce moment c’est de le voir. Assise sur le bord du lit, une serviette nouée à la poitrine, je pense à la douche que je m’apprête à prendre. Avec ce bras plâtré, j’aurai beaucoup de mal. Je regarde mon plâtre en soupirant. Ce matin, j’ai pris une douche sans savon. Mais je ne vais faire ça éternellement sinon je ne finirai par puer. Il faut que je fasse un effort. Alors que je suis sur le point de me lever, j’entends la porte s’ouvrir. Je ne suis pas surprise de voir Mike dans l’encadrement de la porte sauf qu’il semble contrarié.

-         Pourquoi as-tu cuisiné ? Me demande-t-il sévèrement.

-         J’avais faim.

Je reste impassible malgré le fait qu’il soit incroyablement séduisant dans ce costume gris. Ce n’est pas possible d’être aussi beau. Comment pourrais-je ne pas être folle de lui ?

Lili ! Ressaisis toi voyons !

-         Tu n’es pas en état. J’avais demandé à Kevin de te commander quelque chose à manger quand tu rentrerais.

-         Je ne savais pas et je peux très bien cuisiner ne…

-         Tant que tu ne seras pas rétablie, tu ne mettras plus les pieds dans cette cuisine. Est-ce clair ?

Il vaut mieux  ne pas le contrarier, ce serait plus sage. Dans un hochement de tête, je lui fais comprendre que c’est très clair. Mais au lieu de sortir puisque tout a été dit, il reste là, me détaillant de la tête aux pieds. Je ressens aussitôt une douce chaleur entre mes cuisses. Je me maudis aussitôt d’être aussi faible. Morte de honte, je baisse les yeux.

-         Debout, je vais te laver.

Quoi ? Je relève brusquement la tête. Comment ça il va me laver ? Il ne comprend pas que je lui en veux pour ce qu’il m’a fait ?

-         Non merci, je peux parfaitement me débrouiller toute seule.

-         Je n’en doute pas un seul instant. Dit-il sur un ton de sarcasme en observant mon plâtre.

Comme si je n’avais pas mon mot à dire, il m’attrape par le bras et m’emmène dans la salle de bain. A l’intérieur, toujours en silence, il retire ma serviette, l’accroche avant d’ouvrir le robinet. L’eau froide se déverse aussitôt sur ma tête m’arrachant ainsi un cri de plainte.

-         Le plâtre va se mouiller ! Me plaignis-je.

-         Pas grave.

Il prend un soin fou à me frotter le corps. Je redoute le moment où il passera l’éponge à l’intérieur de mes cuisses. C’est une zone hyper sensible. Je crains que le désir brise  les barrières de défense que j’ai mis tant de mal à construire. Cette situation, en plus d’être gênante est incroyablement érotique. Si Mike, tente de me faire l’amour là, maintenant, je ne crois pas pouvoir lui résister. A présent je sens ses doigts s’aventurer entre mes jambes. Ceux-ci  montent lentement, jusqu’à atteindre mon sexe. Je tressaille à l’instant même où je sens leurs contacts. Mike s’immobilise avant de me regarder intensément. Lui aussi doit bruler de désir. Je peux clairement le voir à travers ce regard de braise qu’il darde sur moi. Sans crier garde, il introduit un doigt en moi. Je me cambre en laissant échapper un long gémissement.

-         Tu n’as pas idée de la bataille que je mène intérieurement pour ne pas te baiser. Dit-il d’une voix rauque.

Il faut que je résiste.

-         Arrête Mike ! m’écrié-je en le repoussant.

Il me regarde un instant d’un air étonné avant de me pousser délicatement sous le jet d’eau. Dix minutes plus tard, je suis allongée dans le lit en robe de chambre. Mike a pris le soin de m’essuyer et m’habiller. A aucun moment il n’a eu de gestes osés ni déplacés. Je crois l’avoir frustré tout à l’heure dans la salle de bain. Peu importe ! Il l’a bien cherché ! Pourvu qu’il se tienne loin de moi. Pensé-je en le regardant s’en aller.

 

Mike,

Je sors de la chambre la mâchoire et les poings serrés. Je suis vert de rage que Lili m’ait repoussé de la sorte, comme un vulgaire moins que rien. J’étais à deux doigts de m’emporter et de la punir mais je me suis retenu. Elle est déjà assez mal en point pour que j’en rajoute. Merde ! Je cogne mon poing dans le mur. Même après avoir réglé son compte à Tom, je ne suis toujours pas satisfait. Ce matin, je suis entré en trombe dans son appartement en défonçant la porte d’un coup de pied. Perché en plein milieu du salon, son visage s’est décomposé en me voyant. Il était blanc comme un linge. Je revois encore la panique dans ses yeux et ses mains levées en guise de résignation. Cela ne m’a pas arrêté pour autant. Je lui ai foutu la raclé qu’il méritait. Et chaque coup que je lui donnais, je le dédiais à Lili. Il a fini défiguré avec les côtes cassées. Je lui ai bien fait comprendre avant de partir qu’il n’aurait pas un seul franc de ma part. Et je l’ai abandonné là-bas, à son sort. N’étant pas démuni d’âme, j’ai appelé une ambulance une fois au bureau. Lili ne m’aurait jamais pardonné si son frère était mort. Lili, Lili, Lili ! Cette petite me rend complètement dingue. Ce soir encore, j’irai dormir dans la chambre voisine. Si elle croit que ça va être comme ça tout le temps, elle se trompe lourdement. Qu’elle profite de ce temps de répit que je lui accorde. Parce qu’après, je compte bien me rattraper. Pensé-je en regardant ma queue en érection. Merde !


Fin du vingt-deuxième chapitre. Bizbi.
 
Facette obscure