CHAPITRE 21

Ecrit par kony ariane

Chapitre 21

Nasser Bello

Je suis soulagé car grâce à Sophie, j'ai pu faire signer des documents à Evra en toute discrétion.

Je n’avais pas le choix. Il a signé pour la création de succursales, reliées à sa boîte de BTP.

J'ai cru comprendre que ce sont des sociétés écrans qui serviront à blanchir de l'argent. J'ignore le comment et le pourquoi.

Il y a quelques semaines j'ai reçu un dossier compromettant sur moi.

J'ignore qui est le maître chanteur mais cette personne me tient par les couilles.

 

Flashback 17 ans plus tôt

Je traversais une période difficile et je m’étais adonné à l'alcool.

Je restais de moins en moins à la maison. Un énième soir où je m’étais disputé avec  ma femme toujours au sujet de broutilles, j’étais allé dans un bar où j’avais bu, frôlant le coma éthylique. J’avais pris la route malgré mon état. Je m’étais endormi à un moment et sans le savoir avais quitté mon couloir. J’étais entré en collision avec  une autre voiture qui en voulant m’éviter avait fini par faire des tonneaux. Je m’étais arrêté très loin de la scène et j'avais couru voir les occupants. Sur les lieux, il y avait du sang. Ils étaient trois. L’un d’un n’était pas mort sur le coup. Il m'implorait d’appeler les secours, de l’aider à sortir du véhicule. J’étais resté là, pas tétanisé mais me posant mille questions. La police viendrait et saurait que c’était moi. Dans mon état, j’aurais sans doute fini mes jours en prison. J’étais resté là à regarder la voiture prendre feu.

Je suis rentré chez moi croyant ne jamais devoir penser à ça ou affronter cette dure réalité.

Trois jours après le drame, je recevais un dossier avec mes photos dans ce bar, moi au volant, la collision et moi près de la voiture.

Quelqu’un m'avait vu. Le message qui accompagnait les photos disait : à charge de revanche. Tu m'en dois une ».

Fin du flashback

 

J’ai essayé de vivre avec ce secret jusqu’à il y a quelques temps. Le dossier, je l'avais détruit moi-même. J’ai reçu le même après toute ces années, avec un message qui stipulais que je devais payer la dette du silence de mon maître chanteur, les mêmes photos avec une autre où je le trouvais accroupi près du survivant.

J'ignore qui cela peut être et je ne puis me confier à qui que ce soit. Je suis un être misérable d’avoir fais ça. Si jamais j’en parle à ma femme, je pourrais la perdre car elle est l’être le plus intègre que la terre ait engendrée.

Lorsque j’ai tout perdu dans les jeux, c'est elle qui s’est battue pour la famille, sauvant ainsi les apparences. Je l'aime de façon inconditionnelle.

Mon cœur est comme une forêt en Hiver. Plus une feuille aux arbres. Les prés sont grisâtres, tristes et morts. La gelée a endurci la terre. Les squelettes noircis des grands arbres se dressent, sous le ciel couleur de plomb. Tout semble endormi et reposé, pourtant les houx aux feuilles luisantes, tout comme moi essaient de montrer leurs belles grappes comme j’essaie de garder sur les lèvres, un semblant de sourire de bonheur. J’aurais voulu être encore plus lâche au point de me donner la mort. Mon enfer est terrible, grand et si pénible. Je suis dans un piège, un piège qui ne semble pas avoir d’échappatoire

DU TCHAT À L'AMOUR