Chapitre 20

Sarah Johnson

Quelqu’un vient de toquer à ma porte. Je me lève et vais ouvrir

-monsieur Derick ?

-bonjour Mademoiselle Johnson

-entrez s’il vous plaît

-vous avez une belle vue

-en effet, vous aurez du me faire signe je serais venue dans votre bureau.

-j'ai besoin que vous me rendiez un service

-oui bien sûr

-j’ai ouï dire que vous souhaiteriez contracter un prêt pour les besoins de votre boutique

-en effet monsieur

- appelez-moi Romain quand nous sommes seuls et on se tutoie. Ça fatigue ce vouvoiement des années 1920

-entendu…

-bien. Donc comme ça tu voudrais un prêt. J'ai vu les chiffres de ton ancienne boutique et je te félicite.

-merci…

-j'en viens patience. Tu recevras avant la fin de la journée l’intégralité de la caution demandée, à taux zéro et l’échéancier ne débutera qu’après ta première année d’activités

-monsieur ?

--Romain

-oui pardon, mais qu’attendez vous de moi ?

-moi ? Je n'attends rien de toi. Où peut être si. Fais en sorte que ta boutique soit incontournable

-… je ne sais pas si c'est une bonne idée

-ma Secrétaire donnera à la tienne les coordonnées de trois sociétés de BTP. Tu les mettras en concurrence et tu aviseras. Ce sont les meilleures

-Romain, je…

-tu me fais penser à quelqu’un que j’ai connu dans une autre vie et qui toujours le restera

-heu..

-tu as toujours la langue bien pendue d'habitude. Rassure-toi, je te parle de mon frère.

Je suis rassurée, j'ai eu peur que ce soient des avances. Il poursuit.

-tu es comme ma fille…

J’ai cru voir à cette dernière phrase, de la douleur dans ses yeux. Il a les mêmes que papa. Non arrête, il n’est pas de ta famille me suis-je dit. Tu n'as plus de famille.

-je ne sais quoi dire

-merci d'accepter de me rendre ce service

-merci à vous, enfin à toi

-si tu as besoin d'aide pour jeter un coup d’œil aux appels d’offres ou autre chose n’hésite pas

-merci, j’en tiendrai compte. Merci beaucoup

 

Il est ressorti de là. Je jubile de joie. Merci mon Dieu pour cette grâce. J’en informe de suite Laïa. Je suis trop contente.

Ma journée a été comme une balade dans une prairie. Je planais tant j’étais heureuse.

Une fois chez moi, je me connecte sur le site de rencontre « trouve moi » et je crée une nouvelle identité. Je ne veux plus parler ni de près ni de loin à l’autre connard. Je ne vais plus me cacher sous un pseudo. Ce n’est aucunement une honte si je cherche à faire des rencontres sur ce site.

Je rédige la fiche. « Sarah Johnson, 25 ans. Jeune femme bien dans ses talons, désireuse de trouver l’à peu près de la perle masculine (encore sur je sais que ça n’existe pas.). Plaisantin s'abstenir, car recherche d’une prise en charge totale… »Avec cette dernière phrase, ce ne sera que les plus courageux et d’une certaine façon les désespérés en quête d’amour qui vont répondre.

Je m’endors satisfaite.